[France] La sortie progressive du nucléaire ?

Ce forum ne traite pas du «grand jeu» mais des réactions plus locales au pic pétrolier, à l'échelle du pays, des régions, ou des villes.

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Alter Egaux » 26 mai 2011, 21:52

energy_isere a écrit :merci de rester dans le sujet
energy_isere, c'est assez logique de parler de Fukushima, voire même de parler de période post-Fukushima pour le nucléaire français.
L'intervention de Radanne est assez éclairante à ce sujet. =D>
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par energy_isere » 26 mai 2011, 21:56

Alter Egaux a écrit : .....L'intervention de Radanne est assez éclairante à ce sujet. =D>
ca se consulte ou ?

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Alter Egaux » 26 mai 2011, 21:59

energy_isere a écrit :
Alter Egaux a écrit : .....L'intervention de Radanne est assez éclairante à ce sujet. =D>
ca se consulte ou ?
Effectivement, page 2 (avant quelques pages HS) : ICI

Si tu me faisais un ménage... genre délestage vers Anti vs pro... ;)
Merci, energy_isere. (quel boulot !)
Dernière modification par Alter Egaux le 26 mai 2011, 22:20, modifié 1 fois.
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par energy_isere » 26 mai 2011, 22:14

Transfert d' une vingtaine de post dans "Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires " à partir de la : viewtopic.php?p=294840#p294840

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Alter Egaux » 06 juin 2011, 06:55

Oh oh, les sondages sur le nucléaire semble bouger, post-Fukushima :
  • 15% Arrête rapidement son programme nucléaire et de faire fonctionner ses centrales,
  • 62% Arrête progressivement sur 25 ou 30 ans son programme nucléaire et de faire fonctionner ses centrales,
  • 22% Poursuive son programme nucléaire et construise de nouvelles centrales,
  • 1% Ne se prononcent pas.
Vu le nombre de partis politiques ambigües sur la question du nucléaire français, il va falloir qu'ils fassent évoluer leur logiciel pour 2012....
Car la sortie du nucléaire va être LE sujet de la présidentielle 2012, et plus globalement la transition énergétique.
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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par ticaribou » 06 juin 2011, 08:39

Alter Egaux a écrit :Oh oh, les sondages sur le nucléaire semble bouger, post-Fukushima :
  • 15% Arrête rapidement son programme nucléaire et de faire fonctionner ses centrales,
  • 62% Arrête progressivement sur 25 ou 30 ans son programme nucléaire et de faire fonctionner ses centrales,
  • 22% Poursuive son programme nucléaire et construise de nouvelles centrales,
  • 1% Ne se prononcent pas.
Vu le nombre de partis politiques ambigües sur la question du nucléaire français, il va falloir qu'ils fassent évoluer leur logiciel pour 2012....
Car la sortie du nucléaire va être LE sujet de la présidentielle 2012, et plus globalement la transition énergétique.
il leur reste du temps heureusement.
pour l'UMP, ça va être difficile de prendre un autre cap vu la position du capitaine
pour le PS, c'est le grand flou artistique, entre un hollande "je sais pas, on change rien", une aubry "sortir du TOUT nucléaire" (moins 1 réacteur , + 1 éolienne par exemple !), montebourg sur la position des 62 pour cent de français, et aucune obligation de suivre le programme pour celui qui sera investi.
les verts ? c'est peut-être eux les plus avancés (et les plus divisés)
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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Remundo » 06 juin 2011, 08:46

HS
energy_isere a écrit :Transfert d' une vingtaine de post dans "Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires " à partir de la : viewtopic.php?p=294840#p294840
Energy Isère, c'est le meilleur modo que je connaisse. Boulot monstrueux sur Oléocène 8-)
/HS

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Remundo » 06 juin 2011, 08:49

Pour en revenir au sondage, je suis partagé :
1) certes, les masses populaires commencent vraiment à prendre conscience du non-sens de 80% d'électricité nucléaire: la gifle de Fukushima a porté.
2) mais dans le même temps, l'inertie du système est énorme (lobby + Etat), et économiquement, on ne peut pas claquer la porte à 58 GW électrique fissile, dont beaucoup ne sont pas encore amortis.

La France s'est enferrée dans l'atome et il est difficile de dévier la trajectoire à court-terme. Par contre sur 30 ans, c'est parfaitement jouable et souhaitable.

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Alter Egaux » 06 juin 2011, 09:02

ticaribou a écrit :il leur reste du temps heureusement.
pour l'UMP, ça va être difficile de prendre un autre cap vu la position du capitaine
pour le PS, c'est le grand flou artistique, entre un hollande "je sais pas, on change rien", une aubry "sortir du TOUT nucléaire" (moins 1 réacteur , + 1 éolienne par exemple !), montebourg sur la position des 62 pour cent de français, et aucune obligation de suivre le programme pour celui qui sera investi.
les verts ? c'est peut-être eux les plus avancés (et les plus divisés)
Tu oublies le Front de Gauche, pour la sortie du nucléaire (dans leur programme partagé). Je dis cela car aux régionales, ils étaient quand même la seconde force de gauche, devant les verts qui oscillent entre Borloo (Hulot) et Cohn Bendit, et Eva Joly (qui était allé voir Bayrou avant de se pointer chez les Verts...).
De plus, tout porte à croire que les Verts ne vont pas présenter un candidat à la présidentielle (négociation avec le PS en cours).
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Alter Egaux » 10 juin 2011, 11:05

Le programme du FN maintien le nucléaire, et accélère la planification :
- Poursuivre l’effort sur l’énergie nucléaire : les filières de 3e et 4e générations seront programmées, la construction du surgénérateur sera relancée et les études sur le Thorium 232 reprises. Parallèlement toutes les recherches permettant de transformer les produits de fission (déchets haute-activité issus des anciennes et actuelles filières) en produits de période courte seront accélérées. Le projet ITER sur la thermofusion nucléaire contrôlée sera bien sûr largement encouragé et soutenu.
http://www.frontnational.com/?page_id=1168
(ils ont peut être leur petite idée du comment recruter les liquidateurs, si jamais un accident survenait en France) :lol:
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: [France] La sortie du nucléaire

Message par Mandro Sinimo » 13 juin 2011, 00:16

Alter Egaux a écrit : Tu oublies le Front de Gauche, pour la sortie du nucléaire (dans leur programme partagé). Je dis cela car aux régionales, ils étaient quand même la seconde force de gauche,
Le Front de Gauche? Le Parti de Gauche peut-être mais le Front? Avec le PCF qui reste farouchement pro-nuke?
Sans trop, mini mot.

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par krolik » 13 juin 2011, 01:13

Mandro Sinimo a écrit :
Alter Egaux a écrit : Tu oublies le Front de Gauche, pour la sortie du nucléaire (dans leur programme partagé). Je dis cela car aux régionales, ils étaient quand même la seconde force de gauche,
Le Front de Gauche? Le Parti de Gauche peut-être mais le Front? Avec le PCF qui reste farouchement pro-nuke?
Selon Marx il faut donner l'énergie aux prolétaires pour les libérer de leurs chaînes.. Et pour Lénine, le Communisme c'est : les Soviets et l'électrification !! La centrale de Tchernobyl s'appelait "Centrale Lénine"..
Ca laisse des traces..
@+

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 07 nov. 2011, 21:35

Sortie du nucléaire en France : les patrons de l'énergie font leurs comptes

07 Nov 2011 Les Echos

Voilà un devis qui devrait intéresser François Hollande. Faire baisser la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production électrique d'ici à 2030, dans la lignée des propositions du candidat socialiste à l'élection présidentielle, entraînerait un surcoût de 60 milliards d'euros, selon une étude que doit présenter aujourd'hui l'Union française de l'électricité (UFE).

Selon le syndicat professionnel, qui regroupe les électriciens dont EDF et GDF Suez, la France devra de toute façon investir lourdement dans ses moyens de production et ses réseaux, qu'elle décide ou non de rogner sur le nucléaire. Ainsi, dans l'hypothèse d'une production électrique encore assurée à 70 % par l'atome en 2030, le pays devrait investir 322 milliards d'euros dans son système électrique sur vingt ans. « Avec la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires, la mise à niveau des réseaux ou le renforcement des énergies renouvelables, le scénario dit de continuité suppose des investissements massifs », souligne Robert Durdilly, président de l'UFE. Dans l'hypothèse d'une réduction à 50 % de la part du nucléaire, l'effort serait porté à 382 milliards d'euros, soit un surcoût de 60 milliards par rapport au scénario de base. Les électriciens ont également chiffré un scénario de quasi-sortie, avec seulement 20 % de nucléaire : le surcoût doublerait presque, à 112 milliards.

Quel serait l'impact pour les consommateurs ? Selon les projections de l'UFE, le particulier verrait sa facture augmenter de 50 % en vingt ans si la France réduisait à 50 % sa dépendance à l'atome. Un chiffre à première vue impressionnant, mais qu'il faut comparer à une hausse qui reste élevée (+ 33 %) dans le scénario de continuité. Une famille paierait ainsi son électricité 189 euros le mégawattheure (MWh), toutes taxes comprises, contre 126 euros en 2010. Même dans l'hypothèse de quasi-sortie, le prix resterait inférieur à ce que paye un ménage allemand pour son électricité aujourd'hui, soit plus de 220 euros.

Plus dur pour les entreprises
Pour les entreprises, la pente s'annonce plus rude avec des augmentations de 41 % si la politique énergétique n'est pas modifiée, et de 65 % si la part du nucléaire est réduite à 50 %. A ce rythme, la facture des industriels français passerait de 78 euros à 129 euros le mégawattheure. Ils conserveraient néanmoins une partie de leur avantage compétitif par rapport à leurs concurrents allemands ou belges. Mais l'UFE prévient que plus la part du nucléaire est abaissée, plus il faut avoir recours aux énergies fossiles, comme le gaz ou le charbon, dont les prix sont plus volatils.

« On ne peut pas sortir du nucléaire uniquement avec les énergies renouvelables ou la maîtrise de la demande d'énergie, insiste Jean-François Raux, expert de l'UFE. Il faut aussi compter sur des moyens de production thermiques. » Pourquoi ? L'énergie éolienne ou solaire étant par nature intermittente, il faut des moyens de production flexibles qui viennent s'y substituer en l'absence de vent ou de soleil. Ainsi, dans le scénario intermédiaire, les professionnels calculent que la part de l'énergie produite par les renouvelables doublera à 34 %, mais celle produite à base de fioul, de gaz ou de charbon passera de 7 % à 16 %. Voire à 40 % dans le cas d'une sortie accélérée. « Il faudra alors installer 10.000 mâts d'éoliennes, soit la surface de l'Ile-de-France, mais aussi 60 centrales à gaz », prévient Robert Durdilly, qui s'inquiète de l'acceptation sociale de tels projets.

Le recours aux énergies fossiles aura aussi un impact sur les émissions de gaz à effet de serre, dont la France est largement épargnée aujourd'hui grâce au nucléaire. Dans le cas d'une sortie accélérée, l'UFE table sur des émissions françaises de 439 millions de tonnes de CO2 en 2030, contre 370 millions en 2010. Pour rappel, la tonne de CO2 se négocie actuellement 10 euros, mais le syndicat table sur un prix 5 fois plus élevé en 2030.

Alors que l'Allemagne, l'Italie et la Belgique tournent le dos au nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, les professionnels comprennent les interrogations de l'opinion publique sur le bouquet énergétique français. Mais ils veulent que les décisions soient prises en connaissance de cause. « En tant que professionnels, on doit dire aux politiques : ‘‘Si vous décidez cela, voilà la conséquence'' », insiste Robert Durdilly. A six mois de l'élection présidentielle, il se garde bien de donner sa préférence pour tel ou tel scénario, mais reconnaît que « plus on donne des coups de barre importants, plus on se fragilise ». Autrement dit, le secteur semble ouvert à une réduction à 50 %, mais une sortie complète de l'atome paraît impensable à EDF et ses concurrents, qui s'inquiètent pour la filière industrielle française.
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 244909.php

voir aussi l' article de L' Usine Nouvelle du jour, que j' avais mis la : viewtopic.php?p=304365#p304365

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 09 nov. 2011, 21:40

Proglio défend son beefteck !
Menace sur un million d'emplois en cas de sortie du nucléaire, selon Henri Proglio

Le 09 novembre 2011 Usine Nouvelle

Après avoir annoncé le 8 novembre que l’abandon de l’atome en France pourrait coûter cher, le patron d’EDF revient à la charge dans une interview au Parisien le 9 novembre.

Selon Henri Proglio, le nombre d’emplois supprimés en cas de sortie du nucléaire en France est estimé à environ un million.

Dans le détail, il estime que 400 000 emplois seraient alors directement ou indirectement menacés. A ce chiffre s’ajouteraient encore 500 000 autres postes dans les entreprises actuellement localisées en France et qui utilisent beaucoup l’énergie, comme l’aluminium. Ces sociétés pourraient en effet partir à l’étranger, selon Henri Proglio.

Enfin, le patron juge que 100 000 emplois futurs dans le cadre du développement du nucléaire mondial ne seraient pas créés.
Le patron d’EDF chiffre à environ 0,5 à 1 point l’impact d’une sortie du nucléaire sur le PIB. Le groupe compte actuellement un parc de 60 centrales nucléaires.

Les propos de son patron interviennent au moment où le débat sur la sortie du nucléaire se fait de plus en plus vif en France. Notamment, les négociations entreprises entre le parti socialiste et le parti écologiste EEVL en vue de la présidentielle de 2012 ont été rompues le 8 novembre. Et ce, après que François Hollande annonce qu’il entend poursuivre la construction de l’EPR de Flamanville.

Eva Joly, candidate à la présidentielle sous l'étiquette EEVL, dénonce la mauvaise foi et les manipulations du patron d'EDF. Dans une lettre ouverte aux syndicats de l'énergie, elle affirme que "loin de ces caricatures, de ces manipulations, il faut rétablir des faits et engager l'avenir énergétique de notre pays". Elle explique que les salariés du nucléaire peuvent être les premiers à bénéficier de la transition énergétique et des emplois qui doivent en découler
http://www.usinenouvelle.com/article/me ... io.N162484

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par krolik » 09 nov. 2011, 22:57

C'est superbe, plus besoin d'ingénieurs dans le domaine de l'énergie, rien que des magistrats !
@+
Lettre ouverte d'Eva Joly aux syndicats de l'énergie

Paris, le 9 novembre 2011

Chers amis,

L'élection présidentielle de 2012 est l’occasion d’un grand débat sur l’avenir énergétique de la France. Un débat crucial à l’heure où la France doit choisir entre deux chemins : persister dans le choix du nucléaire ou investir dans la transition énergétique que j'appelle de mes vœux.

En tant que travailleurs, professionnels du secteur de l'énergie, vous êtes au coeur de ce nécessaire grand débat. C'est vous qu'il concerne en premier lieu. La transition énergétique dont la France a besoin ne pourra se faire qu'avec vous. Pourtant depuis plusieurs jours, les partisans du renouvellement du parc nucléaire s'évertuent à montrer cette transition comme une impasse, voire comme une menace pour vos emplois et votre activité. Ils induisent pourtant les Français en erreur.

C'est dans ce sens que vont les dernières déclarations de M. Proglio dans Le Parisien. Il n’hésite pas à menacer les salariés : "sortir du nucléaire, ce serait mettre des centaines de milliers d’emplois en péril et tourner le dos à l’excellence industrielle française". Loin de ces caricatures, de ces manipulations, je souhaite rétablir des faits et engager avec vous l'avenir énergétique de notre pays.

M. Proglio est d’une mauvaise foi terrible en affirmant que 400 000 emplois dans le nucléaire sont voués à disparaître. Les emplois directs sont de l’ordre de 125.000, et les salariés du nucléaire peuvent être les premiers à bénéficier des créations d’emplois de la transition énergétique. Cette transition permettra de garantir le nombre d'emplois actuels et d'en créer au moins 600 000 supplémentaires, dont une grande partie dans les énergies renouvelables. L'Allemagne nous a déjà ouvert la voie : pour 40 000 emplois dans l'industrie nucléaire, elle en a crée 370 000 dans les énergies renouvelables.

M. Proglio spécule en nous promettant 100 000 emplois issus du développement du nucléaire à l'étranger, alors que les erreurs industrielles se multiplient et qu'après Fukushima l'exportation du nucléaire apparaît comme une aberration: ces emplois n'existent pas.

M. Proglio trompe les salariés en estimant à 500 000 le nombre d’emplois menacés dans l’industrie à cause de la supposée augmentation du prix de l’électricité. Lui qui aime dire que le prix de l’électricité en Allemagne est très élevé ne sait-il pas que l’industrie allemande est bien plus florissante que la nôtre ? C’est en misant sur l’innovation verte, à commencer par des procédés de fabrication plus économes en énergie, que l’industrie française trouvera sa place sur les marchés mondiaux

La sortie progressive du nucléaire offre un avenir à notre excellence industrielle. Ces dernières années, les énergies renouvelables ont représenté la grande majorité des investissements énergétiques. Quand certains rêvent d’une renaissance de l’industrie nucléaire, nous assistons dans le monde entier au développement généralisé de l’industrie des énergies renouvelables. Les exemples de sites industriels sauvés par ces marchés porteurs se multiplient. Et c’est sans compter sur l’héritage nucléaire qui nous impose de former et d’embaucher des personnels compétents pour améliorer la sécurité des centrales en fin de vie, pour développer une filière de démantèlement capable de satisfaire les besoins mondiaux en la matière. La voie que nous proposons, c’est en définitive une voie d’excellence industrielle pour la France : l’excellence écologique.

Je souhaite aussi garantir la qualité des emplois dans le secteur énergétique. Alors que l’industrie nucléaire s’est fourvoyée depuis trop longtemps dans la sous-traitance et la précarité, je veux travailler avec vous pour garantir la qualité des conditions de travail dans les secteurs de la transition énergétique. Permettez moi, à ce sujet, de vous faire part de mon inquiétude quant aux conditions d'emplois et de travail sur le site du chantier EPR de Flamanville : les différents niveaux de sous-traitance et l'absence de garantie de sureté sur le site exposent les travailleurs à des risques innaceptables. Une politique de transition énergétique, qui intégrera le travail nécessaire au démantèlement des centrales, exigera de mon point de vue le retour au principe de l'employeur unique pour en finir avec cette mise en danger des travailleurs et des travailleuses. De la même manière, cette transition permettra de pérenniser les emplois en étudiant les conditions de la conversion des salariés vers l’avenir énergétique, garantissant à chacune et à chacun un revenu et une formation.

Mesdames, messieurs, c'est pour ces raisons que je souhaite vous rencontrer dans les meilleurs délais, pour que nous travaillons ensemble à ce chemin d'avenir. C'est avec les citoyens et les travailleurs que nous inventerons un futur énergétique soutenable pour la France.

Eva Joly

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