[France] La sortie progressive du nucléaire ?

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Clarkie
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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par Clarkie » 10 nov. 2011, 13:07

ça devient n'importe quoi ces annonces intempestives, mensongères et contradictoires.
On a le droit de promouvoir le nucléaire comme solution énergétique mais recourir à de la propagande aussi grossière dénote un manque de confiance en ses arguments.
Qui a dit : "Henri Proglio semble péter les plombs"

http://www.enerzine.com/2/12944+qui-a-d ... ombs+.html

Le Parisien a publié mercredi les réponses de Henri Proglio, PDG d'EDF, relatives à des questions posées pendant 2 heures par des lecteurs du journal.

A la question récurrente concernant une éventuelle pénurie d'électricité cet hiver, il a rétorqué que la France ne manquera pas d'électricité (...) La France est l'un sinon le seul pays européen à avoir assuré son indépendance énergétique grâce à sa production nucléaire (voir l'article "Demande d’électricité cet hiver : l’Allemagne hante les esprits").

Mais le passage qui a retenu notre attention reste sans aucun doute celui portant sur l'opportunité ou non pour la France de sortir du nucléaire, et ses conséquences.

Voici ce que dit précisément H. Proglio à ce sujet : "Je vous donne ma conviction, ensuite à chacun de se faire une opinion. D’abord, cela augmenterait probablement de 50% les émissions de gaz à effet de serre à cause de l’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour remplacer le nucléaire. C’est ce que fait l'Allemagne. En France, cela impliquerait aussi un investissement de 400 milliards d'euros pour remplacer le parc existant par des moyens de production alternatifs, ce qui se traduirait par un doublement de la facture d’électricité. J'ajoute qu'une telle décision menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l'aluminium, qui risquerait de partir à l'étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France. Au total, 1 million d'emplois seraient mis en péril et cela coûterait entre 0,5 et 1 point de PIB. Rien de tout cela n’est inimaginable. Techniquement, c’est faisable et on peut très bien choisir de le faire, voilà ce que cela impliquerait."

Lundi, l'UFE a publié un rapport mettant en avant 3 scénarios de sortie du nucléaire, à l'horizon 2030. Aussi, quelque soit le scénario retenu avec une part du nucléaire dans la production d'électricité française passant de 75% à 70%, 50% ou 20%, cela nous coûterait invariablement 322 milliards d'euros à minima, pour la partie investissement seule.

De son côté, le député européen du parti Europe Écologie Les Verts (EELV) "Yannick Jadot" n'a pas tardé à réagir aux propos tenus par Henri Proglio :

Qui a dit : Le porte-parole d'Eva Joly - candidate aux élections présidentielles de 2012 - a dénoncé une "propagande caricaturale" de la part du lobby nucléaire. Et selon lui, les temps ont changé et les représentants du nucléaire ne peuvent plus tordre la réalité énergétique mondiale ni revenir sur la prise de conscience de citoyens majoritairement opposés à l'atome.

"Faut-il que le milieu nucléaire soit à ce point inquiet des perspectives de cette industrie en France et dans le monde que ses représentants, industriels et politiques, entrent en fission et multiplient les annonces plus aberrantes les unes que les autres : la sortie du nucléaire coûterait 750 milliards d'euros selon Eric Besson, multiplierait le prix de l'électricité par 4 selon Nicolas Sarkoy et, depuis ce matin, mettrait en péril 1 million d'emplois selon Henri Proglio, patron d'EDF."

Et d'ajouter : "Est-ce les 7 à 8 milliards d'euros de surcoût programmé pour les seuls EPR de Finlande et de Flamanville ; est-ce les milliards perdus par EDF dans sa folle stratégie d'investissement international dans le nucléaire qui rendent M. Proglio aussi confus sur les chiffres ?"

Yannick Jadot affirme pourtant que le coût de sortie du nucléaire est moins élevé que la poursuite du nucléaire. "La seule étude indépendante évalue à 410 milliards d'euros d'investissements cumulés la sortie du nucléaire contre 470 milliards la poursuite et le renouvellement du parc nucléaire."

Ensuite, concernant le prix de l'électricité qui serait multiplié par 4 avec la sortie du nucléaire, il s'appui sur les anlayses des experts de l'énergie qui considèrent qu'à moyen et long terme, "les prix de l'électricité augmenteront et seront équivalents quel que soit le scénario énergétique retenu."

Enfin, sur l'aspect économique et la menace qui pèserait sur le million d'emplois, Yannick Jadot s'interroge : "Le mensonge doit-il être énorme pour être efficace ?". Les emplois dans le nucléaire s'élèveraient au mieux à 125 000 en France, "un niveau presque équivalent aux énergies renouvelables pour 7 fois moins de production ! L'Allemagne a créé 370 000 emplois dans les renouvelables en 15 ans ! Nous estimons à 500 000 emplois créés d'ici 2020 l'effet de la sortie du nucléaire en France."

En guise de conclusion, il a ajouté : "Henri Proglio semble péter les plombs. Je le défie de débattre devant les Français, dans un média de son choix, de la réalité énergétique et nucléaire. En a-t-il le courage et la responsabilité ?"
Les deux meilleurs sites francophones sur le climat :
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 28 nov. 2011, 19:50

Nucléaire : l’accord PS-EELV pourrait affecter financièrement Areva et EDF

28 novembre 2011 Usine Nouvelle

Selon l’agence de notation Standard and Poor’s, ce pacte électoral, s’il était appliqué, pourrait marquer la fin de l’indépendance énergétique française basée sur le nucléaire.

Le pacte conclu entre le Parti socialiste et Europe Ecologie - Les Verts pourrait avoir "des implications négatives significatives" sur Areva et EDF, deux fleurons de l’industrie française, explique S&P dans une note publiée ce 28 novembre.

Une électricité de remplacement plus chère

L’accord prévoit la fermeture dès 2013 des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim. Selon S&P, cela amputerait l’excédent brut d’exploitation d’EDF (Ebitda) de 400 millions d’euros par an.

D’autre part, aujourd’hui l’atome représente 75% de la production d’électricité française. Or la fermeture de 22 autres réacteurs pourrait "éroder la compétitivité-coût d'EDF", avec une électricité de remplacement plus chère. "Nous pensons que le remplacement de la capacité perdue de génération électrique, qu'elle soit achetée sur les marchés de gros ou produite par des nouveaux actifs plus chers, sera probablement moins compétitive pour EDF par rapport à son mix de production actuel", commente S&P.

Enfin pour S&P, les propositions de la gauche sur le nucléaire "devraient probablement affaiblir à long terme la position compétitive et la génération de trésorerie" d'Areva. Actuellement Areva est notée BBB+ et EDF avec la note AA-. Des notes renforcées de trois crans par le soutien financier attendu de l'Etat, actionnaire majoritaire à près de 85% des deux groupes.

La mise en œuvre du pacte serait incertaine

Toutefois, l’heure n’est pas encore à l’inquiétude selon l’agence de notation qui conclut sur une note peu encourageante pour le pacte PS-EELV.

"Compte tenu de l'incertitude des résultats de la présidentielle française, nous n'avons pas entrepris un examen de notation. Si le Parti socialiste gagnait les élections, le calendrier et la mise en œuvre du pacte seraient incertains à court terme. Nous pensons que si la politique énergétique devait changer de façon aussi drastique, il faudrait du temps et de l’organisation pour assurer le remplacement adéquat et abordable de l'énergie et pour sécuriser son approvisionnement ".

La sortie du nucléaire façon PS-EELV... ce n’est donc pas encore fait selon S&P !
http://www.usinenouvelle.com/article/nu ... df.N163817

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 28 nov. 2011, 19:50

Nucléaire : l’accord PS-EELV pourrait affecter financièrement Areva et EDF

28 novembre 2011 Usine Nouvelle

Selon l’agence de notation Standard and Poor’s, ce pacte électoral, s’il était appliqué, pourrait marquer la fin de l’indépendance énergétique française basée sur le nucléaire.

Le pacte conclu entre le Parti socialiste et Europe Ecologie - Les Verts pourrait avoir "des implications négatives significatives" sur Areva et EDF, deux fleurons de l’industrie française, explique S&P dans une note publiée ce 28 novembre.

Une électricité de remplacement plus chère

L’accord prévoit la fermeture dès 2013 des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim. Selon S&P, cela amputerait l’excédent brut d’exploitation d’EDF (Ebitda) de 400 millions d’euros par an.

D’autre part, aujourd’hui l’atome représente 75% de la production d’électricité française. Or la fermeture de 22 autres réacteurs pourrait "éroder la compétitivité-coût d'EDF", avec une électricité de remplacement plus chère. "Nous pensons que le remplacement de la capacité perdue de génération électrique, qu'elle soit achetée sur les marchés de gros ou produite par des nouveaux actifs plus chers, sera probablement moins compétitive pour EDF par rapport à son mix de production actuel", commente S&P.

Enfin pour S&P, les propositions de la gauche sur le nucléaire "devraient probablement affaiblir à long terme la position compétitive et la génération de trésorerie" d'Areva. Actuellement Areva est notée BBB+ et EDF avec la note AA-. Des notes renforcées de trois crans par le soutien financier attendu de l'Etat, actionnaire majoritaire à près de 85% des deux groupes.

La mise en œuvre du pacte serait incertaine

Toutefois, l’heure n’est pas encore à l’inquiétude selon l’agence de notation qui conclut sur une note peu encourageante pour le pacte PS-EELV.

"Compte tenu de l'incertitude des résultats de la présidentielle française, nous n'avons pas entrepris un examen de notation. Si le Parti socialiste gagnait les élections, le calendrier et la mise en œuvre du pacte seraient incertains à court terme. Nous pensons que si la politique énergétique devait changer de façon aussi drastique, il faudrait du temps et de l’organisation pour assurer le remplacement adéquat et abordable de l'énergie et pour sécuriser son approvisionnement ".

La sortie du nucléaire façon PS-EELV... ce n’est donc pas encore fait selon S&P !
http://www.usinenouvelle.com/article/nu ... df.N163817

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Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par BioBen » 16 déc. 2011, 18:27

Des parlementaires proposent une réduction raisonnée du nucléaire
http://www.usinenouvelle.com/article/de ... re.N165117

Un rapport parlementaire prône une réduction de la part du nucléaire
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

Et si on misait moins sur le nucléaire?
http://www.leparisien.fr/espace-premium ... 770614.php

Le scénario pronucléaire du Parlement
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... lement.php

Un rapport parlementaire juge « irresponsable » une sortie précipitée du nucléaire mais prône pour la première fois une réduction d’un tiers de la part de l’atome dans la production d’électricité d’ici à 2050.

Le rapport de l'OPECST : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 111215.pdf

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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par ticaribou » 17 déc. 2011, 20:01

BioBen a écrit :Des parlementaires proposent une réduction raisonnée du nucléaire
http://www.usinenouvelle.com/article/de ... re.N165117

Un rapport parlementaire prône une réduction de la part du nucléaire
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

Et si on misait moins sur le nucléaire?
http://www.leparisien.fr/espace-premium ... 770614.php

Le scénario pronucléaire du Parlement
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... lement.php

Un rapport parlementaire juge « irresponsable » une sortie précipitée du nucléaire mais prône pour la première fois une réduction d’un tiers de la part de l’atome dans la production d’électricité d’ici à 2050.

Le rapport de l'OPECST : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 111215.pdf
c'est ce que réclament les écolos et réseaux "sortir du nuk" etc. s'ils demandent d'acter sur papier avec une date, c'est bien pour éviter un retour en arrière toujours possible avec un gus de la trempe d'un sarko. il faudrait même inscrire une règle d'or dans la constitution comme pour les finances. programmer une sortie du nuk sans possibilité de retour en arrière.
Le fait de demander un retrait sur 10 ans (le temps de 2 mandats), c'est uniquement pour ça. Tout le monde est bien conscient qu'on ne passe pas de 58 réacteurs à 0 aussi facilement.
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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par Remundo » 18 déc. 2011, 08:02

10 ans, c'est trop court, ne serait-ce que pour amortir le dernier EPR de Flamanville. Cette cathédrale à fission nous a coûté 6 G€ et la situation économique ne nous permet pas de "laisser béton", euh, tomber l'exploitation de cette magnifique oeuvre de l'intelligence humaine.

Mais voyez-vous, sur 40 ou 50 ans, on supprimerait systèmatiquement 1 ou 2 réacteurs par an avec l'investissement EnR+économies d'énergie en parallèle, et bien ça s'appellerait... la transition énergétique. Et je pense qu'on n'en serait pas plus malheureux et que l'emploi s'en porterait plutôt mieux.

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par ticaribou » 18 déc. 2011, 15:57

Remundo a écrit :10 ans, c'est trop court, ne serait-ce que pour amortir le dernier EPR de Flamanville. Cette cathédrale à fission nous a coûté 6 G€ et la situation économique ne nous permet pas de "laisser béton", euh, tomber l'exploitation de cette magnifique oeuvre de l'intelligence humaine.

Mais voyez-vous, sur 40 ou 50 ans, on supprimerait systèmatiquement 1 ou 2 réacteurs par an avec l'investissement EnR+économies d'énergie en parallèle, et bien ça s'appellerait... la transition énergétique. Et je pense qu'on n'en serait pas plus malheureux et que l'emploi s'en porterait plutôt mieux.
tout à fait
mais à condition que le mouvement devienne irréversible quel que soit le gus qui arrive aux manettes
il suffirait d'un va-t-en-guerre ne jurant que par la croissance et pouf c'est reparti comme en 40.........écoutez hollande, pour lui la solution c'est sainte croissance ! tant que le mouvement n'aura pas débuté, tant que son évidence n'est pas prouvée, gare..........
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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 30 janv. 2012, 20:28

Energie : la commission Besson plaide pour la poursuite du nucléaire

La commission d'experts missionnée en septembre par le ministre de l'Energie, Eric Besson, pour examiner différents scénarios énergétiques à l'horizon 2050, plaide pour une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires, selon une "synthèse" provisoire.

Le rapport définitif de la commission, présidée par le professeur d'université Jacques Percebois, sera rendu public le 13 février, a-t-on appris auprès d'un membre du comité.

Selon une "synthèse générale" provisoire, obtenue par l'AFP, "l'analyse des scénarios énergétiques à 2050" montre "en particulier que la trajectoire optimale pour notre pays consiste à prolonger la durée de vie des centrales existantes aussi longtemps que l'Autorité de sûreté nucléaire le permettra".

La conclusion des experts s'oriente aussi vers la nécessité de "prévoir un petit nombre d'EPR pour lisser la production au moment de la fermeture des centrales les plus anciennes, et à préparer l'avenir en poursuivant activement le développement de la génération 4" des réacteurs.

La commission laisse pour autant "ouverte" la question de la part -- 75% aujourd'hui -- que devrait représenter le nucléaire dans la production électrique française en 2050.

Le gouvernement avait annoncé en septembre la création de cette commission "pluraliste" chargée d'évaluer différents scénarios existants, et notamment ceux prévoyant une sortie du nucléaire.

Les ONG avaient toutefois refusé d'y siéger, jugeant la composition de la commission trop pro-nucléaire et refusant d'être associées à un rapport publié juste avant l'élection présidentielle.

Dans la "synthèse" provisoire, la commission formule sept recommandations appelant notamment à "s'interdire toute fermeture administrative d'une centrale nucléaire qui n'aurait pas été décidée par l'exploitant à la suite des injonctions de l'autorité de sûreté" mais aussi à "faire de la sobriété et de l'efficacité énergétique une grande cause nationale".

Sur la question du prix de l'énergie, les experts constatent que "tous les scénarios s'accordent sur une perspective de hausse durable des coûts énergétiques" et appellent à "s'engager courageusement dans une politique de vérité (c'est-à-dire de hausse) des prix de l'énergie".

Interrogés par le site Mediapart, qui publie certaines parties du rapport, deux experts "indépendants", l'économiste Benjamin Dessus et le physicien Bernard Laponche, membres de l'association Global Chance, qualifient ce document encore provisoire d'"exercice médiocre, biaisé par des erreurs factuelles".
http://www.boursorama.com/actualites/en ... bf7215e31e

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 09 févr. 2012, 18:48

Nucléaire : Sarkozy se pose en sauveur de Fessenheim et de la filière

09 Fev 2012

Nicolas Sarkozy s'est à nouveau posé jeudi à Fessenheim en sauveur de la filière nucléaire en y confirmant la poursuite de l'exploitation de la centrale, et a tiré à boulets rouges contre son rival socialiste François Hollande qui veut en réduire la part.

En posant le pied dans le centre de production EDF qui longe le Rhin et la frontière allemande, le chef de l'Etat a très vite compris qu'il jouait à domicile. Dès son arrivée, une poignée de salariés a exhibé devant lui des affichettes aux slogans cristallins. "Aux présidentielles je vote pour Fessenheim", "non aux licenciements politiques".

Alors, Nicolas Sarkozy n'a pas traîné à leur confirmer la bonne nouvelle, très attendue. Menacée jusqu'à ce que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne la déclare en janvier bonne pour le service, comme toutes les autres, la plus vieille centrale du parc nucléaire français ne fermera pas. Contrairement à ce que souhaite, s'il est élu, François Hollande.

"On ne la fermera pas cette centrale, il n'en est pas question", a-t-il confié aux ouvriers croisés au fil de sa visite, "pourquoi est-ce qu'on la fermerait pour des raisons politiques ?".

Cette inquiétude levée, le président candidat a alors sonné la charge, au canon, contre le programme énergétique du PS, qui prévoit de réduire de 75% à 50% d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité française. Discours militant et succès garanti devant plusieurs centaines d'ouvriers aussi convaincus qu'une assemblée d'élus de l'UMP.

"Vouloir fermer Fessenheim, c'est un scandale parce que c'est sacrifier votre emploi à des arrière-pensées politiciennes", poursuit le président, qui juge "profondément choquant de priver des centaines d'ouvriers de leur emploi simplement pour aller glaner sur le tapis vert quelques voix".

A ceux qui, comme les écologistes locaux, s'inquiètent de la sûreté de la centrale, située en zone sismique et inondable, Nicolas Sarkozy a rappelé le blanc seing sécuritaire décerné, après la catastrophe de Fukushima, par l'ASN, un organisme "indépendant et transparent", à toutes les centrales tricolores.

"S'il faut fermer une centrale parce que sa sûreté est en cause, je n'hésiterai pas à le faire, quelles qu'en soient les conséquences pour l'exploitant", a-t-il assuré, bravache.

Pour appuyer sa démonstration, le chef de l'Etat a cité le récent rapport de la Cour des comptes sur le prix de la filière. "Il n'y a pas de coûts cachés, comme le disaient certains prétendus écologistes", a-t-il asséné, "le rapport l'affirme, aucune énergie de substitution (...) ne permettra dans les prochaines décennies de produire de l'électricité à meilleur coût que la centrale de Fessenheim".

Et Nicolas Sarkozy de sortir sa calculette. Fermer deux réacteurs comme ceux de Fessenheim équivaudrait à acheter "500 millions d'euros d'importations de gaz par an". Ou à supprimer un millier d'emplois qui viendraient grossir les effectifs de Pôle emploi. "Elle est belle l'alternative !".

Comme mardi sur la politique familiale, le président candidat, qui s'est fait élire en 2007 sur la promesse de la "rupture", a rappelé le consensus qui a permis de bâtir la filière nucléaire, défendu par son prédécesseur François Mitterrand. "Je suis surpris que ceux qui se réclament de son héritage viennent aujourd'hui si légèrement le remettre en cause", s'est-il amusé.

Dernière pique, Nicolas Sarkozy a enfin raillé, toujours sans le nommer, François Hollande, qui "annonce la fermeture (de la centrale) sans même avoir le courage de venir rencontrer les ouvriers".

Salve d'applaudissements, bain de foule au milieux des ouvriers, le chef de l'Etat a quitté Fessenheim regonflé à bloc, loin des sondages qui le donnent toujours largement perdant dans la course à l'Elysée. A un salarié d'EDF qui s'inquiétait de l'avenir du site, le chef de l'Etat a rétorqué, hilare: "pour ça, il faut qu'ils gagnent, et c'est pas fait !".
http://www.boursorama.com/actualites/nu ... 7ca74d2fa1

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par navidad » 09 févr. 2012, 18:52

Pas grave, dans 2 mois et demi, il dégage.

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 11 juin 2012, 17:34

Le nucléaire anticipe le débat sur la transition énergétique

11 Juin 2012 Usine Nouvelle

Face à un débat énergétique qui laissera une large place au nucléaire, les tenants de cette énergie avancent leurs arguments en faveur de l’avenir de l’atome.

A l’approche du débat énergétique promis par le gouvernement pour le second semestre 2012, les différentes parties prenantes de l’énergie en France affutent leurs arguments. Les partisans du nucléaire sont particulièrement actifs. Ils craignent qu’un débat mal défini vire à la question : pour ou contre l’atome. Lors du débat organisé par le think tank Adapes le 8 juin dernier sur le thème du "nucléaire face à la transition énergétique", les termes du débat ont été posés.

D’entrée, Jacques Percebois, le directeur du Centre de recherche en économie et droit (CREDEN) veut appeler "à choisir les priorités. La transition énergétique est parfois comprise comme la sortie du nucléaire ? D’autres y voient la sortie des fossiles ? D’autres veulent sortir des deux", explique l’universitaire de Montpellier, auteur du rapport énergie 2050. Fany Bazille, ingénieur nucléaire à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), appuie : "A l’international, la transition énergétique veut dire accroitre la part des énergies 'bas carbone'… Cela relativise la position française".

Hervé Machenaud, le directeur exécutif de la production et de l’ingénierie chez EDF, a pour sa part, fait valoir l’organisation industrielle du parc nucléaire français qui permet de l’exploiter "à la moitié du coût du parc nucléaire mondial". Il ajoute : "Pour que le parc continue à être efficace, il lui faut une vision claire de l’avenir". Alain Bucaille, le directeur de la recherche et de l’innovation chez Areva, pousse le raisonnement encore plus loin : "Je vois mal un gouvernement freiner une filière qui a un vrai potentiel d’exportation en pleine crise financière". En ce qui concerne les prix de l’électricité, les participants estiment qu’ils resteront compétitifs y compris avec le renchérissement des coûts liés aux travaux post-Fukushima et à la troisième génération de centrales (EPR).

Energie du futur ou du passé ?

Alain Bucaille précise même qu’"une des grandes questions de ce débat sera de savoir si le nucléaire apparaitra comme une énergie du futur ou du passé". L’ensemble du panel a en effet les yeux rivés sur la recherche et sur le nucléaire du futur. Jacques Percebois lance : "Il ne faut pas prendre de retard sur le nucléaire de 4e génération, car nous subissons une contrainte économique à court terme".

Régis Baudrillart, directeur adjoint de l’énergie nucléaire au CEA, enjoint également la France à continuer ses efforts dans le nucléaire de quatrième génération : "Ces réacteurs au sodium sont étudiés de très près en Chine, en Inde et en Russie. Il est important de maintenir l’avance scientifique et industrielle de la France". Elle a pour projet de construire un prototype de réacteur de 4e génération, baptisé Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration), à partir de 2016-2017.

Les intervenants ont conscience du poids d’une éventuelle fermeture de la centrale de Fessenheim, mais ils tempèrent. "La fermeture de Fessenheim n’est prévue que pour 2017. Il faut refuser l’éclat médiatique sur ce sujet dès aujourd’hui", explique Emile H. Malet, le délégué général du Forum mondial du développement durable. Jacques Percebois préconise : "Si on ferme Fessenheim, il faut que ce soit pour des raisons politique et pas de sureté. Sinon, on décrédibilise l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et la France devra fermer nombre d’autres centrales".
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... ue.N176384

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par krolik » 11 juin 2012, 17:59

Sur le thème de la sortie du nucléaire j'assistais à une conférence le 7 juin où participait (entre autres) le Même Bucaille d'AREVA.
Il a souligné qu'il y a deux thèmes d'ENR qui n'atteindront pas les objectifs :
- l'éolien terrestre, où il y a trop de sites possibles qui sont des sites touristiques avec des associations "vent de colère" très actives qui ne lâcheront pas.
- les centrales à biomasse, la situation des forêts en France qu'il est trop couteux d'aller chercher le bois et de la transporter.

A propos du bois, on peut rappeler que lors de la première crise énergétique en France à la fin du XVIIème siècle/début du XVIIIème, où l'on a commencé à manquer de bois de chauffage et de bois d'oeuvre, il a été décidé de planter des arbres le long des routes car ces arbres seraient la moyen le plus économique pour leur transport.. Finalement ce plan n'a pas pris car le "bois fossilisé" (charbon) s'est révêlé abondant et les débuts de l'exploitation efficaces.
On a continué à planter des arbres le long des routes pour l'abris du soleil, mais ce n'était le but initial.
On pourrait reprendre cette exploitation et l'industrialiser pour être plus efficace.... Une coupe tous les 30 ans le long des routes.
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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par phyvette » 11 juin 2012, 18:10

krolik a écrit :il a été décidé de planter des arbres le long des routes...
Et puis aussi les botanistes de l'époque avaient constatés que les arbres en lisière de forêt, car plus ensoleillés poussaient plus vite.
La N7 par exemple, était donc une "lisière de forêt" de 800 km.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: [France] La sortie progressive du nucléaire ?

Message par energy_isere » 03 déc. 2013, 16:39

Nucléaire : Anne Lauvergeon désavouée par le gouvernement
Le Point.fr - Publié le 03/12/2013 à 15:

Irréaliste selon l'ancienne présidente d'Areva, l'objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité est maintenu

Anne Lauvergeon a été sèchement recadrée. Mardi matin invitée sur France Inter, l'ancienne présidente d'Areva avait estimé que la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025 n'était pas "réaliste" et elle avait laissé entendre que ce délai pouvait être repoussé : "Je crois que la date a été plus ou moins renvoyée à plus tard", avait déclaré Anne Lauvergeon. Pour l'ancienne conseillère de François Mitterrand, aujourd'hui à la tête d'une commission baptisée "Innovation 2030" et qui était encore au côté du chef de l'État lundi pour le lancement d'un concours mondial de l'innovation, cet objectif "poserait un problème grave", supposant l'arrêt d'une "vingtaine de réacteurs". "Je ne pense pas que cela soit réaliste aujourd'hui sur le plan économique et pratique", a-t-elle dit.

"Les engagements du président formulés lors de la conférence environnementale seront bien évidemment respectés", a-t-on répliqué à l'AFP dans l'entourage de François Hollande. Également interrogé par l'AFP, le ministre de l'Écologie et de l'Énergie a lui aussi démenti un report, qui est "peut-être dans sa tête (celle de Lauvergeon, NDLR) mais pas dans la [s]ienne", a-t-il dit. "Je suis le ministre qui a en charge le nouveau mix énergétique et mon objectif reste celui qui m'a été fixé par le chef de l'État, c'est-à-dire d'obtenir cette réduction à 50 % de la part d'électricité produite par l'énergie nucléaire à l'horizon 2025", a-t-il insisté. "Je ne sais pas ce qui lui permet de dire ça, mais en tout cas moi je m'inscris en faux par rapport à cette déclaration et je maintiens l'objectif", a martelé Philippe Martin.

"Une forme de mépris" (Baupin)

Quant au conseil de politique nucléaire, organisme qui rassemble les principaux acteurs de la filière nucléaire et qui se réunira mercredi à l'Élysée autour de François Hollande, dans la foulée du Conseil des ministres, il portera "exclusivement sur les exportations" de la filière nucléaire française, indique-t-on de source proche du dossier, et "pas du tout sur la question de la fermeture des centrales nucléaires".

Pour le député écologiste Denis Baupin, Anne Lauvergeon privilégie "les industries du passé" et ses propos reflètent "une bien faible confiance en la capacité d'innovation des énergéticiens français" et "une faible connaissance des mutations énergétiques en oeuvre chez nos voisins". Il y voit "une forme de mépris du travail de tous ceux qui ont élaboré des scénarios énergétiques qui montrent comment la France peut passer à 50 % de nucléaire en 2025". L'organisation écologiste Greenpeace a appelé pour sa part le président Hollande à confirmer son engagement. "On attend une confirmation de la part de François Hollande et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault de cette promesse", a déclaré mardi Sébastien Blavier, chargé de campagne nucléaire au sein de l'ONG.

Ouvrant le 20 septembre la deuxième conférence environnementale, François Hollande avait annoncé que la possibilité pour l'État de fermer des centrales nucléaires serait intégrée à la loi de transition énergétique prévue pour fin 2014. Il avait également confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace) "fin 2016". La réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité, "de 75 % à 50 % à l'horizon 2025 en garantissant la sûreté maximale des installations et en poursuivant la modernisation de notre industrie nucléaire", constituait le 41e des 60 "Engagements pour la France" du candidat Hollande.
http://www.lepoint.fr/environnement/nuc ... 8_1927.php

J' étais tombé ce matin en cours de route sur France Inter, mais j' a iraté le passage sur le nuke.
Lache pas le morceau Anne.

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mobar
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires

Message par mobar » 04 déc. 2013, 17:10

ticaribou a écrit :
BioBen a écrit :Des parlementaires proposent une réduction raisonnée du nucléaire
http://www.usinenouvelle.com/article/de ... re.N165117

Un rapport parlementaire prône une réduction de la part du nucléaire
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

Et si on misait moins sur le nucléaire?
http://www.leparisien.fr/espace-premium ... 770614.php

Le scénario pronucléaire du Parlement
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... lement.php

Un rapport parlementaire juge « irresponsable » une sortie précipitée du nucléaire mais prône pour la première fois une réduction d’un tiers de la part de l’atome dans la production d’électricité d’ici à 2050.

Le rapport de l'OPECST : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 111215.pdf
c'est ce que réclament les écolos et réseaux "sortir du nuk" etc. s'ils demandent d'acter sur papier avec une date, c'est bien pour éviter un retour en arrière toujours possible avec un gus de la trempe d'un sarko. il faudrait même inscrire une règle d'or dans la constitution comme pour les finances. programmer une sortie du nuk sans possibilité de retour en arrière.
Le fait de demander un retrait sur 10 ans (le temps de 2 mandats), c'est uniquement pour ça. Tout le monde est bien conscient qu'on ne passe pas de 58 réacteurs à 0 aussi facilement.
Fermer les centrales dès qu'elles atteignent 40 ans, passer au mode sobre en électricité, reconvertir les acteurs du nuke dans le démantèlement et on y verra beaucoup plus clair

Notre problème est le refus d'affronter la question de front et de vouloir ménager les intérêts de tous

On sait qu'un Fukushima est possible n'importe ou dans le monde et on continue à faire comme si on maitrisait!!

](*,)
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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