Les agriculteurs français

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Les agriculteurs français

Message par Tovi » 06 févr. 2012, 14:36


Terra Eco
Interview - L'agriculteur Pierre Priolet a entamé une marche pour recueillir le désespoir des paysans français. Il partage ses solutions pour changer notre système alimentaire.
En novembre 2010, Pierre Priolet, agriculteur du Vaucluse a arraché lui-même les 13 hectares d’arbres fruitiers de son exploitation de poires et de pommes. Par cette autodestruction, il souhaitait dénoncer la spoliation que subissent les exploitants agricoles soumis aux prix non négociables de la grande distribution. Depuis, il multiplie les appels au secours, sur les plateaux télé ou dans son livre Les fruits de ma colère.
Il poursuit aujourd’hui son combat avec sa marche des doléances jusqu’à Paris. Parti à pied de son village de Mollégès (Bouches-du-Rhône) le 12 janvier, il recueille sur son chemin la parole des Français en leur posant une question : « Que voudriez-vous dire aux dirigeants ? » Son objectif : apporter ces doléances à l’Assemblée nationale le 21 février prochain.
Terra eco : Comment avez-vous eu l’idée de cette marche des doléances ?
Pierre Priolet : J’ai engagé un combat en 2010 pour parler d’un problème grave : en France, des gens ont faim et ceux qui produisent la nourriture ne s’en sortent plus. C’est un problème essentiel, que les Français vivent au quotidien. Or, la campagne présidentielle a débuté depuis plusieurs mois et personne n’en parle. Je suis très attristé par cette aberration. J’étais dans cette réflexion lorsque j’ai visité, par hasard, le mémorial de la Marseillaise à Marseille. En entrant dans une salle, je suis tombé sur un personnage représenté se demandant : « Est-il normal de mourir de faim en nourrissant la population ». Et là je me suis dit que, sur la question de l’alimentation, nous sommes dans la même situation qu’en 1789 et qu’il me fallait monter à Paris pour le dire. Moi qui n’aime pas marcher, je me suis forcer la main en décidant d’y aller à pied, pour rencontrer des gens sur mon chemin.
Où en êtes-vous dans ce parcours ?
Je marche 30 kilomètres par jour et je traverse actuellement le Morvan, où il a fait - 8°C aujourd’hui. Chaque soir, je suis hébergé par des habitants avec qui je discute. Je recueille les témoignages dans des vidéos que je diffuse chaque soir sur notre site internet ou dans mon cahier de doléance. J’ai envoyé un mail avant mon départ aux maires des communes que je traverse pour leur donner rendez-vous et déjeuner avec moi à la mi-journée. Pour l’instant, tous m’ont reçu et ont signé mon cahier, même Gérard Collomb le maire de Lyon. Le député-maire de Vienne, Jacques Remiller, m’a, lui, convié à l’Assemblée nationale le 21 février, en sa qualité de président du groupe de travail sur les fruits et légumes. Je m’y rendrai avec un éleveur, un vigneron, un céréalier et un maraîcher pour présenter les doléances. Mon but est de dire aux dirigeants, quels qu’ils soient, taisez-vous un peu et écoutez-nous.
Quels sont les témoignages qui vous marquent aujourd’hui ?
Ce qui ressort d’abord, ce sont des messages de bon-sens, très rarement de la colère ou de la haine. Quand on leur demande, les gens disent que nos aliments ont perdu en qualité, ou qu’ils voudraient que leur travail soit mieux reconnu. Les gens ont envie de retrouver les choses bien faites, de prendre le temps. Nous sommes tous isolés, et nous en sommes malheureux. A quoi sert d’avoir 400 hectares de terre et d’aller à toute vitesse sur son tracteur si l’on ne peut plus rencontrer ses voisins ?
Quelles sont les premiers enseignements que vous en tirez sur l’agriculture française ?
Les agriculteurs bossent comme des dingues et croulent sous les dettes. Leur quotidien, c’est le divorce, les médicaments, voire le suicide. Certains sont des zombies. J’en retire d’abord une impression de grand vide dans nos territoires. Je suis passé à Juliénas, dans le Beaujolais, on m’a dit que la moyenne d’âge dans le village dépasse les 70 ans. Un peu plus loin, le dirigeant d’une coopérative m’apprend que dans cinq ans, il n’y aura plus de vignerons dans sa commune. Dans mon village, nous ne sommes plus que 3 agriculteurs, plus de 60% du territoire est en friche. J’ai traversé des coteaux du Beaujolais complétement vides, à l’abandon. Que vont devenir ces espaces ? Je crains une apocalypse alimentaire le jour où il faudra revenir en arrière et produire à nouveau, par exemple à la moindre catastrophe climatique ou difficulté à importer des produits.
José Bové assure que « culturellement » l’agriculture française n’existe plus. Partagez-vous ce constat ?
Bien sûr. Chaque agriculteur qui part à la retraite sans pouvoir transmettre son savoir est une perte irréversible pour la France. Peut-on sérieusement croire que ces espaces pourront un jour être cultivés par des gens qui n’ont jamais été agriculteurs ?
Comment le citoyen peut-il changer la donne ?
Coluche disait : « Si l’on est pas content il suffit de ne pas acheter. » C’est toujours vrai. Il faut privilégier toutes les alternatives à la grande distribution.
Pour beaucoup de gens, cette alternative est trop chère...
Il est faux de dire que le supermarché est la solution la moins chère. Tout simplement parce qu’un supermarché donne 17 centimes d’euros à un agriculteur pour acheter un kilo de poires, dont le coût de production est d’au moins 35 centimes, et que ce supermarché vous revend ce même kilo conditionné à 3,50 euros. Le consommateur est pris pour un imbécile ! Alors même si cela vous coûte le même prix dans une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou en circuit court, il faut privilégier ces filières car les produits seront meilleurs et si l’on s’y met tous, cela pourra faire bouger les lignes.
Pour vous la solution viendra donc des circuits courts et des Amap ?
Non. Ce sont des solutions militantes qui ne pourront pas nourrir tout un pays. Rappelons qu’une Amap n’est pas la panacée. L’agriculteur qui gère l’association où j’achète mes légumes trime aussi beaucoup, pour 900 euros par mois. Et rappelons que ces structures ne nourrissent que quelques dizaines de familles chacune. Je persiste à croire que notre métier est de nourrir les gens, surtout quand on compte 8 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim en France. Personnellement, je produis donc 800 tonnes de salades sur un hectare, que je vends à un industriel qui conditionne les produits en sachet.
Ce choix industriel n’est-il pas un renoncement, alors que vous appelez à changer de système ?
C’est vrai, c’est un choix par dépit. Comme je viens de le dire, je n’ai pas souhaité opter pour les circuits-courts, et je n’ai pas non plus voulu obtenir le label bio parce que pour moi ce n’est que du marketing. Mais mes moyens sont très limités : j’ai perdu pendant trois ans plus de 130 000 euros annuels en vendant des fruits, et j’ai dû vendre mes hangars et une partie de mon matériel. Je travaille différemment, j’ai réussi à opter pour des bioengrais (produits liquides ou solides, contenant des micro-organismes vivants ou dormants comme des bactéries, des champignons, des algues, etc., ndlr) mais je subis encore ma manière de produire. Je vais me résoudre à travailler ainsi jusqu’à ma retraite, dans huit mois.
C’est à croire que l’on ne peut résoudre le dilemme entre nourrir la population et produire de manière saine.
Bien sûr que si ! Il faut une volonté politique nationale. Imposons aux distributeurs une marge brute maximale de 30% sur les fruits et légumes. C’est beaucoup 30% ! Et bien avec cette marge ils achèteraient les pommes de terre 1,10 euro le kilo aux agriculteurs, et ils revendraient le tout plus de 1,50 euro. Tout le monde y gagnerait, le consommateur y compris. J’ai proposé cette solution au ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire qui avait demandé à me rencontrer il y a quelques semaines. Il m’a répondu que c’était inenvisageable à cause de la campagne électorale ! Même imposer d’afficher le prix payé au producteur sur l’étiquette lui semble impensable. Vous savez, ce même ministre a reconnu qu’il ne sait pas combien un hectare fait de mètres carrés. Comment voulez-vous décider de notre modèle alimentaire avec des dirigeants qui n’ont pas la moindre notion de comment on produit notre nourriture ?
Vous allez présenter ces doléances à l’Assemblée nationale. Est-ce un dernier recours, quand les autres solutions ont échoué ?
Non. J’ai beaucoup d’autres projets. Nous lancerons au mois d’août un circuit de distribution alternatif. Le principe étant que le paysan doit rester paysan, contrairement au système des Amap, et que ceux qui sont dans le besoin doivent avoir accès aux produits de qualité. Chaque mois, nous nous approvisionnerons donc dans des régions françaises, en tournant au fil des saisons. Les produits seront vendus dans 200 points de vente que nous avons identifiés. Les agriculteurs seront payés au juste prix, les personnes touchant les minimas sociaux paieront le coût de production majoré de 30%, soit moitié moins cher qu’en grande surface, et les autres paieront le prix payé aux paysans plus le coût du magasin. La centrale d’achat ne fera pas de bénéfice, mais tous les autres acteurs seront gagnants. C’est du sérieux, un bureau d’étude renommé a validé le projet, et je suis accompagné par plusieurs grands dirigeants de la distribution.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Les agriculteurs français

Message par akochan » 06 févr. 2012, 19:14

J'avais lu son livre et je l'avais fait circuler un peu aux quelques personnes qui prennent encore le temps de lire des livres et il reflète bien la situation des paysans. Peut-être voyez vous de beaux tracteurs dans les plaines du bassin parisien, mais ces agriculteurs sont criblés de dettes et je me demande ce que va devenir la génération à venir. J'avais un peu commencé dans le bio mais je me suis vite aperçu que c’est devenu un business et un piège à cons pour des citadins de bobo-land. en voyant les agissements de Cécile et noël j'ai arrêté et je suis devenu anti-bio.
Dans mon village ont est encore 12 agriculteurs ce qui est énorme et nous dépendant tous de grosses coopératives implantées dans différents pays du monde. Ce sont de super structures mais finalement seules ce genre d'entreprises peut permettre de développer des projets d'usines d’éthanol comme celle de cristanol dans la marne et investir dans des sociétés agro-alimentaires qui créeront des emplois en France. Quand j'entends la vioc à lunettes rouges dire qu'elle va créer des centaines de milliers d'emplois dans l'économie verte, je rigole. Sans doute veulent-ils créer des amap avec des gars qui triment 70 heures par semaine pour 900 euros par mois car c'est bien la réalité et qui vont se détruire le dos au bout de 15 ans.
De toute façon ce sera de plus en plus difficile de transmettre son outil de travail et je comprends le désespoir de beaucoup d'agriculteurs. Ce métier est devenu individualiste. Je me rappelle encore en remontant 25 ans en arrière, après la moisson on faisait encore des fêtes après la moisson, mais maintenant on a remplacé les hommes par des machines et on ne parle plus que de productivité. on doit sans cesse se former sur la réglementation, les nouvelles technologies, la compta, etc et on ne peut même plus réparer un tracteur par nous-même tellement c'est bourré d’électronique. C'est notre société toute entière qui est devenu individualiste et ce sera dur de revenir en arrière.
J'habite en ville et dernièrement encore on à découvert une dame âgée décédée depuis 4 mois, mais à cause de l'odeur. Dans le village ou j'ai ma ferme, si un vieux n'ouvre pas sa fenêtre, on va aller voir si tout va bien. Concernant la production, je pense que seul le modèle coopératif à de l'avenir. lorsque j'achète un matériel je vais toujours voir un voisin pour voir si il est intéressé et le contraire se passe aussi.
Je vais aller voir son site. Si il passe dans mon coin j'aimerais bien le recevoir.

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Re: Les agriculteurs français

Message par Tovi » 07 févr. 2012, 00:04

On ne peut pas non plus résumer toutes les bonnes initiatives à des pièges à bobo. De toute façon, les autres se foutent de ce qu'ils mangent du moment que c'est pas cher (ou qu'ils en ont l'impression). Parcequ'on a toujours le choix. Je connais des prolos qui préfèrent manger bio, quitte à "sacrifier" la viande, ou sa bagnole.
Tout le monde ne peut pas faire ce choix ? Et alors ? Si de l'autre côté, celà permet à certains jeunes agriculteurs de retrouver du sens et des techniques d'autrefois, alors il y aura de l'espoir, au moins pour ceux-là.
Et si'ls décident de se regrouper dans une région ou un village, la vie reprendra localement. Pas partout, mais par endroit.

Le PO des prochaines années fera le reste du travail, en balayant tout ce qui ne sera plus viable.
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Re: Les agriculteurs français

Message par marc0 » 07 févr. 2012, 15:12

akochan a écrit :Peut-être voyez vous de beaux tracteurs dans les plaines du bassin parisien, mais ces agriculteurs sont criblés de dettes et je me demande ce que va devenir la génération à venir.
Archi faux. Quasiment tous ceux que je connais en Picardie paient l'impot sur la fortune.

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Re: Les agriculteurs français

Message par mahiahi » 07 févr. 2012, 16:01

akochan a écrit :Peut-être voyez vous de beaux tracteurs dans les plaines du bassin parisien
marc0 a écrit :Archi faux. Quasiment tous ceux que je connais en Picardie
Merci de lire les messages auxquels vous réagissez : c'est dans la charte
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Re: Les agriculteurs français

Message par Alter Egaux » 07 févr. 2012, 17:08

akochan a écrit :j'ai arrêté et je suis devenu anti-bio.
Dans mon village ont est encore 12 agriculteurs ce qui est énorme et nous dépendant tous de grosses coopératives implantées dans différents pays du monde. Ce sont de super structures mais finalement seules ce genre d'entreprises peut permettre de développer des projets d'usines d’éthanol comme celle de cristanol dans la marne et investir dans des sociétés agro-alimentaires qui créeront des emplois en France. Quand j'entends la vioc à lunettes rouges dire qu'elle va créer des centaines de milliers d'emplois dans l'économie verte, je rigole. Sans doute veulent-ils créer des amap avec des gars qui triment 70 heures par semaine pour 900 euros par mois car c'est bien la réalité et qui vont se détruire le dos au bout de 15 ans.
Dans mon AMAP, avec 2 hect, mon agriculteur à environ 100 k€ de CA. C'est certain que c'est le contrat de l'AMAP qui demande le plus de boulot.
Celui de la viande aussi. J'ai eu des bêtes, je sais ce que c'est.
Les autres contrats demandent aux producteurs moins de travail.

Mais je suis d'accord avec une partie de ton constat : le productivisme va dans le mur à moyen terme.
C'est probablement parce que tu fais très attention au dépense d'énergie que tu t'en sors un peu moins mal.
Mais il est clair que la PAC a mené la plupart de la paysannerie française à se mettre un noeud coulant autour du cou.

Et je partage ton attreint sur le coopératif. La distribution en France est tenu par 5 familles. Sans coopérative pour faire un minimum contrepoid, c'est un combat totalement perdu.

Ceci dit, arrête de taper sur le bio et les soit disants bobos.
Dans l'AMAP, il y en a quelques uns, mais c'est ceux qui turn over le plus. Le noyau dur, ceux sont des gens tout à fait respectable, et assez au fait de la paysannerie et de ses difficultés.
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: Les agriculteurs français

Message par akochan » 08 févr. 2012, 13:38

Excuse moi alter égaux mais en ce moment, je suis remonté contre EELV. Tu n'aura qu'à lire ce que j'ai écrit dans le post sur la présidentielle. Et puis attention un chiffre d'affaire, ce n'est pas un bénéfice. Tu peux faire un gros chiffre d'affaire et être en déficit, il n'y a qu'à voir les problèmes de air France en ce moment.
Je serais curieux de voir le compte d'exploitation d'une ferme en amap. Si tu Es obligé de recourir à de la main d'oeuvre avec toutes les contraintes que cela implique, cela doit être assez compliqué à gérer notamment au nivea de la rentabilité, l'optimum à mon sens étant de développer des amap-coopératives où plusieurs exploitants pourraient se retrouver autour de compétences multiples et bénéfiques pour le groupe.

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Re: Les agriculteurs français

Message par kercoz » 08 févr. 2012, 15:03

Le grain cassé pour les poules coute entre 10 et 15 euros les 10kg en gros magasin en qualité label rouge (donc ogm quasi garanti)...Je le paie 3 euros les 10 kg chez un gus au marché , qui ignore ce que signifie bio , mais trouve stupide de traiter pour les poules ! ... et qui multiplie sa production perso par 5 ou 10 pour arrondir ses finances.
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Re: Les agriculteurs français

Message par energy_isere » 10 févr. 2012, 19:50

France: record de l'excédent agroalimentaire, à 11,6 milliards d'euros

(AFP) – 10 Fev 212

L'excédent des échanges agroalimentaires français a atteint un record en 2011 à 11,6 milliards d'euros grâce principalement au prix élevés des céréales et aux exportations de vins et alcools, selon les chiffres publiés vendredi par le ministère de l'Agriculture.

Après une forte baisse en 2009, l'excédent a commencé à s'améliorer à la fin de 2010. En 2011, il a progressé de 3,6 milliards par rapport à l'année précédente, pour atteindre le record de 11,6 milliards d'euros.

La hausse des exportations (+7 milliards d'euros) compense largement celle des importations (+3,5 milliards), note Agreste Conjoncture, le service statistique du ministère.

Les exportations d'alcools, vins, champagne et cognac ont augmenté de plus d'un milliard d'euros, grâce notamment à l'Asie et aux Etats-Unis.

Les exportations de céréales progressent fortement et expliquent les trois quart de la croissance. Cependant, ce sont les prix élevés du blé tendre (pour la boulangerie), du maïs et de l'orge qui expliquent cette croissance et non pas les volumes qui sont en baisse, respectivement de -7%, -6% et -12%.

Le blé dur (+41,6%) s'est lui bien maintenu. Il a profité d'une importante hausse de la demande algérienne ainsi que de bons prix.

Le colza et le tournesol ont bénéficié de prix élevés mais si le premier a enregistré une hausse des volumes exportés (+9,1%) le second a vu les siens diminuer (-9,3%).

Les exportations de bovins sont aussi en hausse grâce à l'ouverture de nouveaux marchés (Turquie, Algérie).

L'excédent agroalimentaire est le deuxième en ordre d'importance du commerce extérieur français en 2011 après celui de l'aéronautique (+17,7 mds). En 2011, le déficit du commerce extérieur de la France a battu un record à 69,59 milliards d'euros.
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... e60936.501

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Re: Les agriculteurs français

Message par Glycogène » 15 févr. 2012, 22:11

Tovi a écrit : Il faut une volonté politique nationale. Imposons aux distributeurs une marge brute maximale de 30% sur les fruits et légumes.
Tovi a écrit :Nous lancerons au mois d’août un circuit de distribution alternatif.
(...)
C’est du sérieux, un bureau d’étude renommé a validé le projet, et je suis accompagné par plusieurs grands dirigeants de la distribution.
C'est bizarre, mais j'ai comme l'impression que le ver est dans le fruit...

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Re: Les agriculteurs français

Message par Tovi » 15 févr. 2012, 23:51

En tout cas j'aime bien l'idée de marge maximale sur les produits alimentaires. Encore faudrait il aussi interdire les "marges arrières" (nb : c'est pas déjà fait ?).
Après tout, si on a une TVA à 5.5% sur l'alimentaire, ce n'est pas pour que les supermarchés se goinfrent dessus.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Les agriculteurs français

Message par dubyda » 16 févr. 2012, 22:23

Et les marges des intermédiaires ? car il y en a !

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Re: Les agriculteurs français

Message par Tovi » 16 févr. 2012, 23:33

Les intermédiaires sont soumis au diktat des distributeurs. Les marges des transporteurs, par exemple, s'établissent autour de 5%.
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Re: Les agriculteurs français

Message par kercoz » 17 févr. 2012, 08:55

Tovi a écrit :En tout cas j'aime bien l'idée de marge maximale sur les produits alimentaires. Encore faudrait il aussi interdire les "marges arrières" (nb : c'est pas déjà fait ?).
Après tout, si on a une TVA à 5.5% sur l'alimentaire, ce n'est pas pour que les supermarchés se goinfrent dessus.
Si la "main invisible " n'était pas menottée , ce sont les circuits courts qui devraient limiter les marges des circuits longs.
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Re: Les agriculteurs français

Message par Tovi » 17 févr. 2012, 09:33

Sauf que la poignée de grands distributeurs réalise des économies d'échelle, fait pression sur les fournisseurs et brasse la très grande majorité des consommateurs.
Les circuits courts ne peuvent jouer que sur la qualité ou l'approvisionnement de zones isolées. Dans le monde actuel ce ne sera plus jamais une alternative.
Prenons acte des habitudes de consommation de la population. Non plus pour l'exploiter au profit de quelques uns;mais pour réguler un secteur qui a capté tout le pouvoir "politique" de la grande consommation.
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