Et voili
La modération.
Un grand merci au MA ("Modérateur Anonyme"

) qui a bien voulu créer ce topic.
franck1968 a écrit :Euh, tu peux dire ce qu'est le CNR et le TCE.

Je ne comprends pas ta remarque : CNR : 1944. TCE : 2005.
Je cite 2 exemples particulièrement intéressant ou il a exister une masse critique en France suffisamment puissante pour charger l’histoire. Programme du CNR = retraite par répartition, comité d’entreprise, nationalisation d’EDF et GDF, création de la SECU, (etc…) 30 glorieuses. 2005 = refus de l’Europe libéral. Les 2 étaient pourtant mal parti : en 1944, la France est un champs de ruine.
En 2005, les sondages quelques mois avant donnaient le oui vainqueur, avec l’ensemble des médias acquis aux ouiouistes.
franck1968 a écrit :Euh là je crois qu'on est pas d'accord selon toi ce serais la partie du peuple conscient qui serais au pouvoir par le fait qu'elle elit un président ?
Non, ce que je veux dire,
c’est que le pouvoir, c’est un rapport de force. C’est essentiel de comprendre ceci.
Dans une démocratie, c’est les représentants qui sont élus qui négocient face au patronat, aux syndicats et aux lobbies multiples. Les médias sont aussi l’expression de ses différents lobbies (je dirais même le bras armé).
Mais les électeurs sont devenus des gens « anonymes », simple citoyen.
Par exemple, pour le TCE, nous avons dit Non. Aucune incidence sur nos élus (qui étaient pour 90% pour le Oui). C’est donc un réél problème de démocratie : les représentants trouvent que le peuple est donc illégitime, c’est assez grave pour être noté.
Dans une démocratie « normal », un élu qui n’est pas d’accord lors d’un référendum doit, une fois le vote fait, défendre malgré lui la désision des francais, soit démissionner (en son temps, De Gaulle a démissionné, lorsqu’il a été désavouer).
En France, heureusement, il y a les associations (Loi de 1901), qui arrivent à former une sorte de contre pouvoir. Je dis heureusement, car sinon, nous serons plus proche d’une dictature que d’une démocratie. Mais il faut être honnête, le contre pouvoir est assez faible (peu d’argent pour faire une campagne, pas accès aux médias de masse, peu de militantisme, etc…).
Pour en revenir au pouvoir, et donc au rapport de force, l’expression du pouvoir se situe au moment où l’homme d’état en accord avec un contre pouvoir arrive à un accord et que cela fait une loi. Le second cas de l’expression de pouvoir, c’est le courage de l’homme d’Etat.
Les exemples sont multiples (de gauche comme de droite) :
- Création du socle social français (Conseil national de la Résistance), prisme politique large, mais pas de majorité.
- Avortement (Manifeste des 343 salopes en 1971 pour l’avortement libre, en 1972 le procès de Bobigny, puis Simone Veil en 1973), féministe à large prisme politique.
- Peine de mort (promesse de Mitterrand avant son élection malgré les sondages contre), prisme plus à gauche, etc…
Bien que de nombreux lobbies (et d’associations) continuent à vouloir démanteler les lois et institutions qui forment notre socle social et législatif, il est raisonnable de penser que les points exprimés ci-dessus sont des avancées sociétales indéniables.
franck1968 a écrit :Et il suffit qu'il y ai selon toi une "masse critique" ( un peu comme pour la fission il faut une masse critique pour que la réaction en chaîne soit possible) pour que ce pouvoir soit possible c'est ça ?
Oui, c’est cela (mais sans réaction de chaine au sens "majorité") : cela ne veut pas dire qu’il y a une majorité (les exemples plus haut le prouvent).
Une masse critique, lorsqu’elle va au bout, et lorsque la situation le permet (rencontre avec les représentants ou un représentant, le bon moment, disons le « situationnel »), et que le suivi du contre pouvoir met une pression sur ses élus, la masse critique fait basculer la décision à son avantage, et je le répète, malgré parfois une majorité contre.
Après, c’est de la com et du ficelage de loi.
En France, pour revenir à notre sujet (peak oil et climat), l’information est passé, les gens savent, ils sont inquiets, mais n’ont pas de solution toute faite.
Le boulot du contre pouvoir rentre alors en jeux :
c’est le groupe ou l’association qui fera passer ses idées et qui persévèrera jusqu’à une loi, une taxe qui provoquera la transition énergétique.
En ce sens, l’ASPO et Jancovici travaillent pour créer cette masse critique. Et ce dernier arrive à toucher les politiques (Bayrou, …). Les conditions sont réunies.
La question fondamentale est donc la suivante :
« est ce suffisant pour atteindre le plus vite possible la masse critique » ?
La réponse dépend aussi du choix d’avril 2007, malgré que les programmes politiques commencent à mettre la transition énergétique dans les grandes lignes.
Enfin, si on fait la liste des associations qui prônent une sobriété et une efficacité au sens large, il y a du monde : les décroissants, les casseurs de pubs, les altermondialistes, les verts, les sites internet (oleocene,…).
Bref, il y a du monde, mais pas vraiment un point de synergie.
S’il le faut, l’obtention de la masse critique se résume à rassembler sur un même objectif précis (transition énergétique avec sortie des énergies fossiles) ses différents groupes. Et je dirais,
même s’ils ont des
idéologies divergentes.
Pourquoi ?
Tout simplement que, pour la démocratie (peak oil) et la menace du réchauffement climatique, nos divergences n’ont plus tellement d’importance.