un article du Monde probablement inspiré par ce bouquin qui éclaire plein de choses 2021/12/18 :marc00 a écrit : ↑26 janv. 2023, 16:34Au vu de l'histoire passé on peut émettre de sacrés doutes sur le scenario le moins couteux en vies humaines. Exemple, la Tchétchénie, première guerre victoire des Tchétchènes, peu de morts, les russes se refont la cerise et se renforcent avec l'idée fixe d'y retourner. Bilan trois ans après ils tuent tout le monde.
Je pense que certains se voilent un peu la face sur poutine, qui n'a jamais tenu parole et qui a gardé son idée fixe de refaire l'URSS. Il n'y a qu'a voir comment les russes nous font la guerre en Afrique depuis des années... ce gars n'est fort que parce qu'on est faible.
Personnellement, le scenario avec le moins de morts, c'est une grosse escalade dans les fournitures d'armes et une déroute des russes.
PS : des potes polonais m'ont dit que pootine avait écrit un bouquin d'une quarantaine de pages dans lequel tout est écrit, vous connaissez ?
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html
Je le poste en intégralité (en principe interdit) car il me semble très instructif.
En décembre 2021 Poutine avait donc clairement annoncé la couleur avec cet ultimatum.La Russie demande à l’OTAN de se saborder. De renier ses principes, d’oublier ses engagements, de replier ses forces. Ainsi peuvent se résumer les propositions publiées par Moscou, vendredi 17 décembre. Une démarche atypique, qui coïncide avec le maintien d’une présence militaire exceptionnelle à proximité de l’Ukraine, parée à une opération d’envergure. En visite dans la capitale russe cette semaine, la secrétaire d’Etat américaine adjointe, Karen Donfried, a eu la primeur de cette offre, également transmise aux alliés. Elle suppose une double déclinaison : un traité bilatéral avec Washington et un accord de sécurité avec l’OTAN.
Le texte prétend remonter le temps, comme si, trente ans après la chute de l’URSS, l’indépendance des anciennes républiques n’était qu’un artifice. Il ne prévoit aucune concession côté russe et ne fait nulle mention de l’annexion de la Crimée en 2014, ni des troupes présentes dans le Donbass ukrainien. Selon le projet, la Russie et les membres de l’OTAN en date de 1997 – soit avant l’élargissement vers l’Europe orientale – s’engageraient à ne pas disposer de forces sur d’autres territoires européens. Pas de missiles de courte et moyenne portée déployés à distance de tir de l’autre partie. Pas d’exercices ou d’activités militaires, comme les vols de reconnaissance, à proximité de la frontière russe. Pas d’élargissement supplémentaire de l’OTAN à l’Ukraine, à la Géorgie ou à tout autre pays candidat. Enfin, l’Alliance atlantique ne devrait conduire aucune activité militaire sur le territoire ukrainien, mais aussi plus généralement en Europe orientale, en Asie centrale et dans le Caucase du Sud.
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« Il y a des choses dans ces documents que les Russes savent être inacceptables, a réagi vendredi un haut responsable américain, au cours d’un point presse. Mais il y a d’autres choses sur lesquelles nous sommes prêts à travailler et qui méritent des discussions. » Ce à quoi la partie russe a immédiatement répondu que « les deux documents ne sont pas formulés comme un menu, où l’on peut choisir ce qui nous intéresse ».
Partie de bluff
L’administration Biden compte adresser une réponse formelle à Moscou « la semaine prochaine ». Cette approche est tactique. Il s’agit de ne pas offrir immédiatement à la Russie la satisfaction d’un refus, qui servirait de prétexte à une opération militaire en Ukraine. Les deux parties sont donc engagées dans une forme de bluff, chacune se prétendant constructive. Et les contacts se poursuivent entre Washington et Moscou. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est entretenu jeudi avec Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine.
« Il n’y aura pas de discussions sur la sécurité européenne sans nos alliés et partenaires européens », a souligné la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. Washington insiste aussi sur la souveraineté de l’Ukraine. Mais, sur ces deux points, la Russie ne semble guère ouverte à la discussion. L’approche adoptée ressemble à un écho du passé, à l’époque où l’Union soviétique et les Etats-Unis étaient seuls à table. Or, Washington, focalisé sur la Chine et l’Indo-Pacifique, n’a aucun intérêt à restaurer un tel schéma.
C’est pourquoi le haut responsable américain, s’exprimant vendredi, a insisté sur la diversité des propositions russes. Certaines relèvent, selon lui, du Conseil OTAN-Russie ou bien du dialogue stratégique classique, bilatéral, sur le désarmement. D’autres pourraient plutôt être abordées entre les 57 membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Enfin, les Etats-Unis se posent en soutien de la France et de l’Allemagne, dans le cadre du « format Normandie », pour parvenir à une solution dans l’est de l’Ukraine.
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« Pour donner une chance à la diplomatie de marcher, il faut le faire de façon confidentielle », rappelle le responsable américain. La Russie reconnaît pourtant l’importance de cette confidentialité en matière d’affaires stratégiques. Ainsi, aucune fuite significative ne vient de Moscou concernant les négociations à Vienne (Autriche) sur l’accord sur le nucléaire iranien. De même, rien n’a filtré des deux séances bilatérales de discussions avec les Etats-Unis, organisées à Genève (Suisse), sur le contrôle des armements, dans la foulée du sommet Biden-Poutine à la mi-juin.
Se défausser de toute responsabilité
En publiant ce document vendredi, Moscou se place dans un tout autre registre, celui de la politique et de la communication, pour se défausser de toute responsabilité en cas d’escalade militaire. C’est la deuxième fois, au cours de la crise actuelle, que le Kremlin emploie cette méthode. Le 17 novembre, le ministère des affaires étrangères avait publié le contenu des échanges diplomatiques entre Jean-Yves Le Drian, son homologue allemand Heiko Maas et Sergueï Lavrov, au sujet du « format Normandie » et de l’Ukraine.
L’impétuosité de la nouvelle manœuvre russe a surpris jusqu’à Moscou, où nombre d’observateurs jugent le texte conçu pour être rejeté. « La publication des documents semble suggérer que Moscou considère leur acceptation par l’Occident comme très peu probable, écrivait vendredi Dmitri Trenin, le directeur du centre Carnegie. Logiquement, cela signifie que la Russie considère qu’elle aura à assurer sa sécurité seule, par des moyens militaires et techniques. » Même la revue Russia in Global Affairs de l’analyste Fiodor Loukianov, réputé proche du Kremlin, évoquait un ton « rappelant celui de l’ultimatum » et notait qu’une acceptation par les Etats-Unis « reviendrait à une capitulation ».
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La hâte de Moscou est d’autant plus surprenante que les Américains et les Européens semblaient, en coulisses, exercer des pressions sur Kiev en vue d’une exécution plus rigoureuse de tous les volets des accords de Minsk. « Certains éléments auraient pu constituer une base de discussion, mais pas de cette manière, en les présentant comme un paquet à prendre ou à laisser, renchérit l’ancien diplomate Vladimir Frolov. Cela ne semble pas destiné à produire des négociations sérieuses. »
Sanctions économiques sans précédent
Le durcissement russe a été perceptible au cours des derniers jours. Depuis l’entretien téléphonique du 7 décembre entre MM. Biden et Poutine, les responsables n’ont cessé de faire monter la pression, exigeant des garanties écrites toujours plus importantes de l’OTAN. Dans le même temps, le vice-ministre des affaires étrangères, Sergueï Riabkov, évoquait le possible déploiement de missiles nucléaires de moyenne portée en Europe en cas d’échec des négociations.
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Côté américain, on envisage à la fois des sanctions économiques sans précédent en cas d’opération militaire russe en Ukraine ainsi qu’un renforcement supplémentaire des équipements ukrainiens. Près de 450 millions de dollars (400 millions d’euros) sont consacrés cette année à la coopération sécuritaire. Fin octobre, 30 systèmes de défense antitank de type Javelin ont été livrés. Selon le Wall Street Journal, il serait aussi question d’hélicoptères Mi-17, auparavant utilisés en Afghanistan. Kiev espère des systèmes de défense antiaérienne.