https://www.connaissancedesenergies.org ... cee-241213Kirghizstan: record de consommation électrique, la sécurité énergétique menacée
AFP le 13 décembre 2024
La consommation électrique du Kirghizstan a atteint un record, mettant en péril la sécurité énergétique, ont averti vendredi les autorités de ce pays d'Asie centrale, région aux infrastructures énergétiques vétustes et où le manque d'eau menace le fonctionnement des centrales hydroélectriques.
"Au Kirghizistan, la consommation d'électricité a atteint un niveau record les 11 et 12 décembre, en raison de l'arrivée de l'hiver et de la baisse des températures, la population utilise plus d'électricité que d'habitude", rapporte dans un communiqué le ministère de l'Energie.
La plus grande centrale hydroélectrique du Kirghizstan, à Toktogoul (centre), fournit à elle seule environ 40% de l'électricité de ce pays l'un des plus montagneux au monde frontalier de la Chine.
"Si la consommation d'électricité continue à ce rythme, le volume d'eau (de Toktogoul) pourrait chuter jusqu'à 6 milliards de mètres cubes avant la fin de la saison hivernale", alerte le ministère de l'Energie.
Le niveau d'eau du réservoir serait ainsi proche d'être "mort" et l'eau ne pourrait plus être utilisée pour produire l'électricité nécessaire, mettant en difficulté la fragile économie kirghize.
Toute l'Asie centrale est confrontée à des pénuries énergétiques, la faute à un système vétuste ne suivant pas la hausse de la demande, mais aussi en raison du manque d'eau, exacerbé par le réchauffement climatique, pour suffisamment alimenter les centrales hydroélectriques à la puissance insuffisante.
Les ex-républiques soviétiques centrasiatiques font partie d'un complexe système énergétique interdépendant, échangeant de l'eau contre de l'électricité.
Le Kirghizstan et le Tadjikistan possèdent un immense potentiel hydroélectrique et construisent d'immenses centrales électriques bien plus puissantes, devant mieux utiliser et stocker l'eau pour régler le problème chronique d'approvisionnement énergétique.
Le Kirghizstan prévoit de construire la centrale de Kambar-Ata conjointement avec le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, tandis qu'au Tadjikistan, le barrage de Rogoun est en travaux depuis un demi-siècle et doit devenir une fois achevé le plus haut du monde.
Kirghizistan
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Re: Kirghizistan
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Re: Kirghizistan
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 29463af1a2Début de la construction du chemin de fer Chine-Kirghizstan-Ouzbékistan
AFP •27/12/2024
Le président kirghiz Sadyr Japarov a donné vendredi le coup d'envoi à la construction du chemin de fer Chine-Kirghizstan-Ouzbékistan, en saluant le début d'une "nouvelle ère" dans le développement du transport régional.
Une cérémonie solennelle, retransmise en direct par la télévision publique kirghize, a été organisée à cette occasion dans la région de Djalal-Abad, dans le sud de ce pays d'Asie centrale, entre des montagnes enneigées.
Le chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan, d'une longueur totale de 522,94 km, selon les autorités kirghizes, est censé partir de Kachgar, au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, en passant par Djalal-Abad, au Kirghizstan, pour arriver à Andijan, en Ouzbékistan.
Le tronçon chinois comprend 155 km, celui passant par le territoire kirghiz de 304,94 km et la tronçon ouzbèke sera de 63 km de long.
"Ce chemin pourra assurer la livraison des marchandises en provenance de la Chine au Kirghizstan et plus loin en Asie centrale, vers le Proche-Orient, la Turquie et même vers l'Union européenne", a affirmé M. Japarov, lors de la cérémonie.
"J'aimerais remercier de tout mon cœur nos partenaires - la Chine et l'Ouzbékistan - pour l'assistance dans la réalisation de ce projet", a-t-il ajouté.
Le projet, dont le coût pourrait atteindre 8 milliards de dollars selon les autorités kirghizes, prévoit notamment la construction des voies ferrées dans des zones montagneuses et celles recouvertes de permafrost.
Il nécessitera la construction de 27 tunnels et 46 ponts au Kirghizstan, selon Bichkek.
En discussions depuis une vingtaine d'années, le projet s'est finalement concrétisé avec la signature en juin d'un accord intergouvernemental, en visioconférence, entre le dirigeant chinois Xi Jinping et ses homologues kirghiz Sadyr Japarov et ouzbek Chavkat Mirzioïev.
La construction pourrait prendre environ six ans, selon les Chemins de fer kirghiz.
La Chine prend le rôle de plus en plus incontournable en Asie centrale, au détriment de Moscou, puissance régionale historique.
A l'emprise croissante sur les économies des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, Pékin y finance notamment les "Nouvelles routes de la soie", colossal projet d'infrastructures pour désenclaver cette région montagneuse, riche en métaux rares et matières premières.
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Re: Kirghizistan
https://www.evwind.es/2024/12/29/rosato ... tan/103538Rosatom to build 100 MW wind power plant in Kyrgyzstan
December 29, 2024 evwind
Rosatom Renewable Energy, the wind energy division of Russia’s State Atomic Energy Corporation Rosatom, has signed an investment agreement with the Cabinet of Ministers of Kyrgyzstan to build and operate a 100 MW wind farm in the village of Kok-Moinok, located in the Issyk-Kul region. The agreement was formalized by Taalaibek Ibraev, Minister of Energy of Kyrgyzstan; Grigory Nazarov, General Director of Rosatom Renewable Energy; and Dmitry Andreyev, General Director of NovaWind Kyrgyzstan, LLC. The project represents Rosatom’s first export initiative in wind power generation.
A ceremonial milestone was reached in September 2024 with the placement of a time capsule at the site of the future wind farm. Design and survey work, along with procurement of wind turbines, is scheduled to begin in 2025.
Rosatom has been actively advancing strategic energy projects in Kyrgyzstan. In January 2022, the company and the Ministry of Energy of Kyrgyzstan signed a memorandum of cooperation to build low-power nuclear power plants based on the RITM-200N reactor.
Additionally, Rosatom is contributing to the development of Kyrgyzstan’s hydropower capacity, including the construction of the Leilek Hydropower Plant (5.9 MW), the Jerooy Hydropower Plant (28 MW), and the Chandalash Hydropower Plant (30 MW). These efforts reflect the company’s diversified approach to strengthening the country’s energy sector.
Kyrgyzstan continues to face power outages, especially during the harsh winter months. To address this issue, the country is investing in a mix of renewable energy projects, including solar and wind farms, as well as large hydroelectric power plants.
Rosatom’s 100 MW Kok-Moinok wind farm is expected to play an important role in diversifying Kyrgyzstan’s energy sources and improving energy security.
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Re: Kirghizistan
en lien avec 3 posts au dessus.
https://www.connaissancedesenergies.org ... e-250227-0En Asie centrale, la renaissance d'un immense projet soviétique de centrale hydroélectrique
AFP le 27 février 2025
En Asie centrale, pas d'électricité ou d'agriculture sans coopération sur l'eau: après des décennies de rivalités, la construction de l'immense centrale hydroélectrique de Kambar-Ata-1 par le Kirghizstan, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan doit assurer la sécurité énergétique et alimentaire de la région.
Fait notable, ce projet, pensé sous l'URSS, a été relancé sans les deux superpuissances voisines que sont la Russie, allié historique, et la Chine, partenaire d'ordinaire incontournable. Il doit permettre de répondre aux pénuries existantes et aux défis causés par le changement climatique.
Kambar-Ata-1 est "très important pour l'Asie centrale, sa sécurité alimentaire et énergétique", a déclaré fin janvier le ministre kirghiz de l'Energie Taalaïbek Ibraev lors d'une visite sur le futur site du chantier, au milieu des montagnes du Kirghizstan, à laquelle a assisté l'AFP.
Même enthousiasme quelques jours plus tard lors d'une réunion trilatérale. Pour les ministres ouzbek et kazakh, ce projet "apportera de grands avantages à la région" et "assurera à long-terme la stabilité et le développement de l'Asie centrale".
Des déclarations impensables il y a peu, du fait des rivalités entre nations, mais rendues possibles par un réchauffement des relations en raison d'un déficit hydrique et énergétique croissant insurmontable sans coopération.
Mais pour que Kambar-Ata génère de l'électricité à partir des eaux émeraude de la rivière Naryn, il faudra attirer les investisseurs internationaux: au moins 3,5 milliards de dollars sont nécessaires.
Les travaux débutant en 2025 vont durer de longues années, à l'instar de la centrale de Rogoun au Tadjikistan, futur plus haut barrage du monde, dont la mise en service est sans cesse repoussée.
- "Atténuer l'impact du changement climatique" -
L'effondrement économique post-soviétique, la corruption et les conflits avaient tenu à distance les investisseurs et mis un coup d'arrêt aux colossaux projets énergétiques lancé sous l'URSS en Asie centrale, comme Kambar-Ata ou Rogoun.
"La chute de l'Union soviétique a détruit les liens hydriques et énergétiques" entre pays centrasiatiques, explique à l'AFP Rassoul Oumbetaliev, spécialiste kirghiz des questions énergétiques.
Le défunt président ouzbek "Islam Karimov était constamment opposé à Kambar-Ata-1", invoquant le spectre d'une "guerre pour les ressources en eau et en énergie", rappelle l'expert.
Dans le système hérité de l'ère soviétique, le Kirghizstan et le Tadjikistan déficitaires en électricité mais situés en amont des fleuves doivent fournir de l'eau au Kazakhstan, à l'Ouzbékistan et au Turkménistan pour l'agriculture.
En échange, ceux-ci envoient de l'électricité, mais tous s'accusaient de ne pas respecter leurs engagements.
La construction de nouveaux barrages doit résoudre les tensions.
D'après M. Oumbetaliev, "Kambar-Ata revêt une grande importance pour le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, qui veulent pendant la saison estivale de l'eau en grande quantité", qui sera accumulée là-bas.
Pour le Kirghizstan, la centrale doit permettre l'export d'électricité vers les pays voisins, voire jusqu'en Afghanistan et au Pakistan. D'autant que le pays utilise d'après la Banque mondiale "moins d'un cinquième de son potentiel hydroélectrique".
Et Kambar-Ata doit pouvoir couvrir le déficit électrique croissant (3,9 milliards de kilowatt-heure en 2024) grâce à sa capacité de production estimée à 5,6 milliards de kilowatt-heure.
Tous savent que les pénuries sont appelés à se multiplier, et le phénomène s'aggravera, selon les experts, du fait du changement climatique.
Selon la Banque eurasiatique de développement, "construire de nouvelles centrales hydroélectriques tout en rénovant celles existantes atténuera l'impact du changement climatique". D'après elle, 2023 a été le "point de bascule" dans la prise de conscience des questions hydriques en Asie centrale.
- Électricité non rentable -
Avec Kambar-Ata-1, qui doit mieux réguler et stocker l'eau, le gouvernement kirghiz attend un effet positif pour les centrales situées en aval.
En premier lieu celle de Toktogoul, qui fournit 40% de l'électricité du Kirghizstan.
Accroché au coeur de la centrale, un immense bas-relief représente Vladimir Lénine avec une citation de 1920 du fondateur de l'URSS : "Le communisme, c'est le pouvoir des Soviets plus l'électrification de tout le pays".
Le communisme a disparu mais l'électrification n'est toujours pas achevée.
Au Kirghizstan, le secteur énergétique n'est pas rentable, vétuste et reste largement subventionné pour contenir les tensions sociales dans un pays à l'économie fragile et prompt à se révolter.
Kambar-Ata doit résoudre l'équation, au moins en partie.
"Aujourd'hui, le tarif auquel nous vendons ne justifie pas les coûts de production d'électricité. Si nous continuons comme ça, dans 5 à 10 ans, nous n'aurons plus d'électricité. Il faut donc construire la centrale", a expliqué le ministre kirghiz de l'Energie.