Article intéressant du journal La Croix sur le raffinage iranien
Le raffinage, talon d’Achille de Téhéran
La Croix
Après les sanctions visant les exportations iraniennes de pétrole, les Occidentaux envisagent un embargo sur les fournitures d’essence à ce pays, qui importe 40 % de sa consommation
Les produits raffinés sont le véritable talon d’Achille de l’Iran qui, bien que cinquième exportateur mondial de pétrole, doit importer 40 % de son essence. La faute à son système de raffinage complètement obsolète par manque d’investissements dans le secteur pétrolier depuis sa nationalisation en 1979. D’autant que les États-Unis n’ont pas levé l’« Iran and Libya Sanctions Act » – dit loi d’Amato – voté par le Congrès en juillet 1996, qui soumet l’Iran à un isolement économique partiel en prévoyant des sanctions envers quiconque déciderait de procéder, dans ce pays, à des investissements dans le domaine pétrolier dépassant 20 millions de dollars (14,7 millions d’euros), qu’il s’agisse de compagnies américaines ou non américaines.
À cela s’ajoute une demande intérieure en fort accroissement, de l’ordre de 10 % par an, qui a obligé l’Iran à importer des produits raffinés. Une hausse accentuée par le fait que le gouvernement a largement subventionné le prix de l’essence pour éviter une explosion sociale, ce qui conduit à une accentuation du trafic en direction des différents voisins, notamment l’Afghanistan.
C’est en agissant sur cette dépendance envers les importations de produits pétroliers que la communauté internationale veut faire aujourd’hui pression sur le régime de Téhéran. En coupant ses approvisionnements en produits pétroliers, elle espère amener l’Iran à obtempérer sur le dossier du nucléaire. Car les Occidentaux soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous le couvert d’activités civiles. Dans un premier temps, les responsables iraniens ont essayé de réduire cette dépendance des importations par le biais du rationnement et d’autres mesures, mais le pays reste très vulnérable à toute réduction des importations d’essence.
La semaine dernière, le ministre iranien du pétrole avait affirmé que son pays était prêt à faire face aux sanctions internationales et que des accords avaient été signés avec d’autres pays pour assurer les approvisionnements d’essence. De fait, selon le quotidien britannique des affaires The Financial Times, des courtiers et des banquiers connaissant bien les importations de l’Iran ont indiqué que la Chine avait déjà commencé à approvisionner Téhéran via des intermédiaires. « D’après ce que nous entendons sur le marché, nous estimons que 30 000 à 40 000 barils par jour de pétrole chinois vont du marché asiatique à l’Iran via des tiers », déclare Lawrence Eagles, de JPMorgan, cité par le quotidien économique.
On sait par ailleurs qu’en septembre 2009, le président vénézuélien Hugo Chavez a signé un accord avec son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, pour la fourniture par le Venezuela, pays producteur de pétrole et de produits raffinés, de 20 000 barils par jour d’essence à l’Iran. L’Inde est également un très gros fournisseur.
Selon la lettre confidentielle Intelligence Online, le premier fournisseur de l’Iran en produits raffinés est la société de négoces suisse Vitol. Elle livre chaque mois à Téhéran cinq cargos d’essence, soit l’équivalent de 1,2 million de barils par mois, un tiers des importations iraniennes. L’essence provient d’une raffinerie située dans le port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, contrôlé en majorité par la société suisse. Mais elle n’est pas la seule : l’autre société suisse de négoces, Trafigura, et l’indien Reliance figurent parmi les fournisseurs de produits raffinés à l’Iran.
L’embargo occidental contre le régime de Saddam Hussein avait révélé à quel point, dans le domaine du pétrole, il était vain de croire à l’efficacité de mesures d’embargo.
et annonce avoir attiré près de 8 mds de $ d'investissement étranger dans le secteur pétrolier et gazier en 2009-2010.
Iran said Monday it had attracted around $8 billion in foreign investment into its oil and gas industry in the current calendar year that will end March 20, just a fraction of the OPEC state's investment needs for the sector that is its main revenue earner.
"Since the start of the current [Iranian] year the oil and gas industry has absorbed around $8 billion of foreign investment," Seifollah Jashnsaz managing director of the National Iranian Oil Company (NIOC) was quoted as saying by official news agency IRNA.
Iran's access to foreign financial markets has been hampered by international sanctions imposed over its nuclear program while the oil-exporting state lacks the domestic financial resources to fund an ambitious upstream and downstream program to try to boost oil and gas production.
The figure cited by Jashnsaz is far below the annual investment of $35 billion which oil minister Masoud Mirkazemi said recently was required only for upstream oil projects.
Based on Mirkazemi's plan, more than 40 oil and gas fields are due to be developed to boost oil production capacity to 5.152 million b/d by 2014 from a current 4.387 million b/d. The plan also envisages raising gas production to 996 million cu m/day 2013 from 552 million cu m/day in 2008.
Although Iran is the second biggest oil exporter in OPEC after Saudi Arabia and its gas reserves are second only to Russia's, the country has suffered from a combination of high domestic consumption fueled by costly subsidies and a steep decline rate from its ageing oil fields. As a result, Iran needs to inject huge volumes of gas into its oil reservoirs to maintain pressure.
Deprived of Western funds and technology because of combined UN and US sanctions, Iran has had to dip into its Oil Stabilization Fund to finance its energy projects and imports of refined products to make up for the shortfall between domestic production and consumption.
Tehran has turned to Asian companies from China, Indonesia and Malaysia to help develop its energy resources and revamp its refineries but several projects are running behind schedule, including the development of the massive offshore South Pars gas field.
Jashnsaz predicted that the Islamic Republic would see foreign investments of around $20 billion in the next Iranian year.
According to Jashnsaz the "most important challenges that the ministry faces is exploration and exploitation of hydrocarbon resources as well as gas from joint fields and increasing oil recovery rate from existing fields."
The oil ministry's financial arm, Naftiran Intertrade Company (NICO), said recently that the country's oil industry would need $155 billion of investment for the next five-year development plan (2010-15).
It said that $90 billion of the total would be provided through by direct finance and the so-called buyback scheme under which foreign partners are allowed to operate in Iran and the remaining $65 billion would come from domestic sources.
Iran puts its official oil production capacity at 4.3 million b/d but analysts believe that the country cannot sustain production above 4 million b/d because it has not invested in new capacity in recent years to make up for declines from existing fields.