Le Japon mercredi avait proposé a l'Iran d'enrichir son uranium, Téhéran va étudier la proposition.
Source AFP
L'Iran va étudier la proposition japonaise d'enrichir son uranium, afin de lui fournir l'accès à l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, a déclaré jeudi à Tokyo un responsable politique iranien.
Toutefois, les experts nucléaires s'étonnent de cette offre, étant donné la capacité déjà insuffisante de la seule usine d'enrichissement du Japon.
"Nous devons étudier cette proposition du Japon destinée à alimenter un réacteur de recherche médicale à Téhéran", a dit le président du Parlement iranien, Ali Larijani, lors d'un forum organisé dans la capitale japonaise.
Selon le journal économique Nikkei, le gouvernement japonais a proposé d'enrichir de l'uranium iranien et de fournir des barres de combustible pour ce réacteur lors d'une visite à Tokyo en décembre du chef des négociateurs nucléaires iraniens, Saïd Jalili.
Le gouvernement japonais n'a ni démenti, ni confirmé cette information.
La proposition japonaise, qui selon les médias a reçu l'aval des Etats-Unis, s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par les grandes puissances pour dissuader l'Iran de procéder lui-même à l'enrichissement de son uranium, perçu par l'Occident et Israël comme une étape vers la fabrication d'armes atomiques.
M. Larijani a cependant réitéré jeudi que son pays "n'avait pas l'ambition de fabriquer des armes nucléaires".
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait proposé l'an dernier que l'Iran envoie 1.200 kilos de son uranium faiblement enrichi en Russie, afin qu'une partie soit enrichie à 20% puis transformée par la France en barres de combustible destinées au réacteur de recherche médicale.
Téhéran a souhaité que l'échange se fasse sur son territoire et que la quantité de barres de combustible soit équivalente à celle de son stock d'uranium faiblement enrichi, une formule rejetée par la France, la Russie, les Etats-Unis et l'AIEA.
Toutefois, un responsable japonais chargé des problèmes énergétiques a émis des doutes sur les capacités actuelles d'enrichissement de l'usine de Rokkasho (nord de l'île principale de Honshu), la seule de ce type au Japon.
"La production de Rokkasho est environ dix fois moins grande qu'il y a dix ans à cause de la vétusté des centrifugeuses", a dit à l'AFP Nobuaki Arima.
"La capacité actuelle ne répond pas aux besoins d'enrichissement d'uranium pour le Japon et il est difficile d'accepter une demande d'un autre pays, tout du moins pour l'instant", a-t-il ajouté.
Le président Lula appelle à ne pas "isoler" Téhéran
ATS (24/02/10)
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a appelé mardi à ne pas "isoler" l'Iran, menacé de nouvelles sanctions internationales en raison de son programme nucléaire. Il s'exprimait à l'issue d'un sommet de 32 pays d'Amérique latine et des Caraïbes à Cancun, au Mexique.
"La paix mondiale ne consiste pas à isoler qui que ce soit", a déclaré Lula lors d'une conférence de presse en compagnie de son homologue mexicain Felipe Calderon. "Je vais aller en Iran en mai pour leur acheter des choses. Le Brésil exporte à l'Iran pour un milliard de dollars par an et n'en importe rien", a-t-il ajouté.
Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a déclaré tout récemment que son pays était disposé à "favoriser" le dialogue entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a encore tendu la situation mardi, en particulier à Washington, où on se dit "à bout de patience".
L'Iran s'est dit prêt à acheter du combustible pour son réacteur nucléaire de recherche ou à échanger son stock d'uranium enrichi contre du combustible sur son territoire, selon une première réponse écrite du pays à une proposition de l'AIEA, dont l'AFP a obtenu une copie mardi.
Mais des propositions semblables avaient été faites, puis aussitôt retirées, en décembre et en janvier.
Assad "s'étonne" que Washington demande à Damas de s'éloigner de Téhéran
25 février 2010 AFP
Le président syrien Bachar al-Assad s'est "étonné" jeudi que Washington demande à son pays de prendre ses distances avec l'Iran et a défendu le droit de Téhéran à un programme nucléaire civil, lors d'une conférence de presse avec son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Interrogé sur la demande de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à la Syrie de "commencer à s'éloigner de l'Iran", M. Assad a répondu: "je suis étonné qu'ils demandent aux pays de s'éloigner les uns des autres (...) Nous avons besoin de renforcer davantage les relations si l'objectif est vraiment la stabilité".
"Nous souhaitons que les autres ne nous donnent pas de leçons sur les relations dans notre région", a-t-il ajouté.
"Interdire à un Etat indépendant le droit à l'enrichissement (d'uranium) relève d'un nouveau processus colonialiste dans la région", a poursuivi M. Assad à propos du dossier nucléaire iranien.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé mercredi à la Syrie, dont les relations avec les Etats-Unis s'améliorent, de "commencer à s'éloigner de l'Iran", et a dit espérer une résolution de l'ONU condamnant les activités nucléaires controversées de l'Iran "dans 30 à 60 jours".
La Syrie est un proche allié de l'Iran, que les Etats-Unis tentent d'isoler.