Venezuela

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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kaosyouki
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Message par kaosyouki » 04 déc. 2006, 19:54

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Message par energy_isere » 04 déc. 2006, 20:01

Ah si, j'avais mal regardé, Libération en parle : http://www.liberation.fr/actualite/monde/221065.FR.php


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Birdy
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Message par Birdy » 04 déc. 2006, 23:44

Et une belle petite soupe à la grimace pour Libé :-D
La mer monte mais le niveau baisse

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Message par energy_isere » 05 déc. 2006, 20:35

sur Libération :
La «nouvelle ère» Chávez

C'est «la grande victoire de la révolution bolivarienne». Le président vénézuélien Hugo Chávez et ses partisans jubilent. A la présidentielle de dimanche, il a fait un carton : son meilleur score depuis sa première élection, il y a huit ans. Il obtient 62 % des voix, contre 38 % à son rival, le social-démocrate Manuel Rosales, qui réunissait derrière lui une quarantaine de partis et de petites formations d'opposition, de droite comme de gauche. Chávez est désormais au pouvoir au moins jusqu'en 2013. Il s'y voit, en fait, «jusqu'en 2030» et a prévu de réformer la Constitution pour autoriser des réélections «illimitées» du Président.


L'opposition a immédiatement reconnu sa défaite ­ même si une partie voulait contester les résultats et crier à «la fraude». «Cette fois-ci, ils nous ont battus», a dit Rosales, qui s'est posé en leader de l'opposition pour les années à venir : «Nous continuerons la lutte, depuis la rue. [...] Dès demain, je commencerai à parcourir le pays.» La rue, c'est tout ce qui reste à l'opposition, qui avait boycotté, en dénonçant des risques de fraudes, les législatives de l'an dernier. Un jour, a promis Rosales, «nous vaincrons, démocratiquement» .

Hugo Chávez, lui, est apparu quelques minutes après l'annonce de sa victoire au balcon du palais présidentiel de Miraflores, devant des milliers de sympathisants qui l'acclamaient. «Aujourd'hui commence une nouvelle ère [...] d'approfondissement et d'expansion de la révolution bolivarienne, de la démocratie révolutionnaire, par la voie vénézuélienne vers le socialisme» ­ sans entrer dans les détails sur cette «voie». Il a dédié sa victoire au «Libertador» du Venezuela, Simón Bolívar, et au dictateur cubain Fidel Castro. Comme d'habitude, il s'en est pris à «mister Danger», le président George Bush. Sa victoire «est une nouvelle défaite pour le diable qui prétend dominer le monde».
A Washington, Tom Shannon, le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Amérique latine, n'a pas contesté la victoire de Chávez : «Apparemment, il l'a emporté d'une façon impressionnante.» Il a souhaité que le nouveau mandat du président vénézuélien se traduise «par un approfondissement des relations» avec les Etats-Unis.

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Message par Lo » 05 déc. 2006, 20:47

Une recension de l'article de libé par Mélenchon.

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=38170

Attention ça décape.

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Message par energy_isere » 05 déc. 2006, 20:54

Lo a écrit :Une recension de l'article de libé par Mélenchon.
recension ? Qu'est ce que tu veux dire ? C'est un mot pas trés courant.
Racine commune avec le verbe recenser ?

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Message par Lo » 05 déc. 2006, 21:02

energy_isere a écrit : recension ? Qu'est ce que tu veux dire ? C'est un mot pas trés courant.
Racine commune avec le verbe recenser ?
D'après le dico, c'est un compte rendu d'un ouvrage. Effectivement, c'est un peu pompeux pour un simple article (de libé :-D qui plus est). Quant à l'étymologie, c'est pas mon fort.

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Message par franck1968 » 07 janv. 2007, 17:11

Le pétrole de l'Orénoque au coeur des négociations avec les multinationales
Le gouvernement vénézuelien a imposé la compagnie nationale PDVSA, comme actionnaire majoritaire dans toutes les exploitations du pays.


L'ANNÉE 2007 s'annonce comme un moment clef dans la relation entre les multinationales pétrolières et Caracas. La réélection triomphale de Hugo Chavez, le 3 décembre dernier, devrait le conforter dans sa politique de « reconquête » de la souveraineté nationale. En 2006, le gouvernement avait imposé aux entreprises étrangères de transformer les contrats de concession d'une trentaine de champs pétrolifères en contrats d'association dans lesquels la compagnie nationale vénézuélienne, PDVSA, serait majoritaire. La transformation, entrée en vigueur en avril, a été acceptée par la majorité des entreprises. Mais trois d'entre elles ont jeté l'éponge : l'américaine Exxon Mobil, l'italienne ENI et la française Total.

La compagnie hexagonale a payé cher cette décision annoncée à la dernière minute. Les autorités vénézuéliennes y ont vu un défi, et elles ont coupé les ponts pendant des mois avec l'entreprise. « Le dialogue a repris », assure désormais Georges Buresi, qui dirige la filiale de Total à Caracas. Les négociations pourront donc repartir opportunément, l'enjeu étant cette année d'importance. En jeu, les contrats des multinationales dans la ceinture du fleuve Orénoque, le nouvel eldorado du pétrole vénézuélien, où la compagnie française a déjà investi 2,5 milliards de dollars.

Financement des programmes sociaux


Hugo Chavez a fait savoir que, là aussi, PDVSA devait posseder au moins 51 % des parts... sans pour autant débourser un centime en compensation. De fait, la compagnie vénézuélienne a de grosses difficultés de trésorerie, consacrant l'essentiel de ses bénéfices au financement des programmes sociaux du gouvernement, 7 milliards de dollars en 2005, le double de son programme d'investissement. Un casse-tête que Caracas envisage de résoudre en proposant aux entreprises de produire plus, sur de plus larges parcelles, éventuellement sur une période plus longue. La « part de gâteau » de la multinationale serait plus petite, mais comme celui-ci augmenterait, elle y trouverait son compte.


Reste le problème de la gestion des équipes, problématique quand on se rappelle que les objectifs de PDVSA sont aujourd'hui autant politiques qu'économiques. Les cadres de l'entreprise nationale ont déserté leurs bureaux pendant la campagne électorale pour sillonner le pays avec Hugo Chavez, une utilisation des ressources humaines que les multinationales auraient du mal à justifier auprès de leurs actionnaires. Enfin, si certaines entreprises occidentales sont tentées de signer un accord à tout prix, elles n'ont pas les mains libres. Les investissements en jeu, colossaux, nécessitent des emprunts qui peuvent à tout moment être remis en question par les banques, si elles estiment que le cadre juridique n'est pas assez sûr.


Les experts estiment que la ceinture de l'Orénoque, une des réserves pétrolières les plus importantes au monde, est le principal axe de développement de la production vénézuélienne - un impératif politique pour Hugo Chavez, puisque l'or noir finance sa « révolution bolivarienne ». Or PDVSA ne peut y arriver seule, surtout après le renvoi de 18 000 de ses salariés en 2003, sanctionnés pour avoir lancé une grève de deux mois. L'extraction de ce pétrole, lourd et visqueux, exige des technologies et des fonds que la compagnie vénézuélienne ne peut mettre en oeuvre. Pour prouver que les Occidentaux n'ont plus le monopole de ce savoir-faire, Caracas met en avant de nouvelles collaborations avec des producteurs iraniens, indiens, chinois et surtout avec la brésilienne Petrobras. Mais le gouvernement sait aussi qu'en jetant dehors les multinationales présentes sans compensation, il s'expose à des poursuites judiciaires au niveau international susceptible de dissuader pour longtemps les investisseurs étrangers.
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Message par lionstone » 09 janv. 2007, 18:39

Chavez annonce la nationalisation de larges pans de l'économie: électricité, télécoms et, partiellement, pétrole.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... alise.html

Viva la révolution :-D
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Message par nemo » 09 janv. 2007, 20:26

Méme information que ci-dessus mais avec davantage de détail concernant les changements proposés. Le site est en anglais http://www.venezuelanalysis.com/news.php?newsno=2187.

Chavez frappe fort, il est entrain de passer une a une toutes les limites imposés par le capitalisme néolibéral : renationalisation, fin de l'indépendance de la banque centrale... Cela commence en effet a ressembler a une révolution.
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Message par Rafa » 09 janv. 2007, 23:59

Viva la révolution :-D
Oh il y a eu bien plus d'annoncé que ça (le discours a duré deux heures; et il a promis laisser encore des surprises pour mercredi ;-) ); entre autres un remaniement complet du finctionnement des ministères, qui devront desormais fonctionner la moitié de la semaine dans les bureaux et l'autre moitié en ministère itinerants, inspectant les travaux publics et entreprises publiques par surprise, en faisant des assemblées populaires dans les quartiers et les villages reculés; y compris le dimanche, pas un seul jour de répos pour les nouveaux ministres, ce sera pas de tout repos pour eux.
Le président s'attaque aussi a un des bastions, à un tabou, de l'économie libérale: la banque centrale et la gestion des reserves; il veut faire supprimer de la constitution (ce qui necessitera donc deux referendums, un pour lancer le processus de reforme consitutionelle, un pour approuver la reforme) l'idée d'independence de la banque centrale (cette même idée que le traité de constitution européenne voulait introniser), de façon a que l'argent des reserves (qui doivent se monter à quelque chose comme 30 milliards d'euro il me semble actuellement) puisse être utilisé directemment dans le budget de l'Etat. Parcequ'actuellement ces reserves (qui est de l'argent de l'Etat pourtant) sont dans des banques etrangères (donc, rapportant des bénéfices à des banques étrangères) et l'Etat vénézuelien est obligé d'emprunter, à ces mêmes banques, de l'argent, avec interêt, pour son budget; il n'a pas le droit d'utiliser, sans interêt, son propre argent, ni de le placer comme il veut... incroyable non? cette reforme de la constitution permettra au Vénézuela de gerer directement son propre argent (et par exemple se defaire de tous ces dollards...)

Il a aussi mis en garde la conference episcopale, que si elle continue à mettre son nez dans les affaires de l'Etat, alors l'Etat pourrait mettre son nez dans la nomination des curés, definition des diocèses etc. (la France revolutionnaire l'a bien fait après tout).

Il y a aussi l'annonce d'un redessinage en profondeur du découpage administratif interne, pour changer les trop grandes disparités régionales.

Et la fameuse demande de "loi habilitante" (cette fois ci avec l'adjectif de "revolutionnaire" en plus), c'est à dire la demande au parlement de lui accorder le pouvoir de deposer plusieurs decrets-lois.
Il faut se rappeller que ce fut une première loi habilitante en 2000, et les 49 lois qui en ont resulté, qui ont donné le gros coup d'accelerateur à tout le processus (avant celà, il y avait eu la nouvelle constitution, mais beaucoup pensaient que ça resterait un joli texte, sans plus; avec les 49 lois c'est devenu tout de suite serieux, et presque tout de suite après il y a eu le coup d'etat, la grève patronale, le sabotage pétolier, une deuxième tentative de rebellion militaire,...
Potentiellement cette nouvelle loi habilitante risque d'être un tremblement de terre politique encore plus grand.

on verra bien, mais 2007 promets d'être encore plus interessant que 2006.
(et puis, le Vénézuela aura deux alliés proches de plus, le Nicaragua et l'Equateur; Equateur qui demande a reintegrer l'OPEP).

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Message par franck1968 » 12 janv. 2007, 20:28

Le Venezuela durcit sa position dans l'Orénoque
Dans le cadre de la révision en cours des contrats pétroliers, le président vénézuélien Hugo Chavez a durci sa position lundi vis-à-vis des compagnies pétrolières qui valorisent le bitume et les hydrocarbures extra-lourds du bassin de l'Orénoque en annonçant que ces opérations devraient être contrôlées par l'Etat.

Jusqu'à présent, les responsables vénézuéliens avaient indiqué que les compagnies pétrolières opérant dans le bassion de l'Orénoque auraient à céder à l'Etat vénézuélien une participation d'au moins 51% dans les activités amont, mais ils avaient assuré que le gouvernement permettrait aux partenaires étrangers de conserver le contrôle des unités de traitement pour la valorisation des bruts extra-lourds.

Lundi, le président Hugo Chavez a annoncé que les activités de valorisation devraient elles aussi passer sous le contrôle de l'Etat.

"Les compagnies internationales ont le contrôle des processus de valorisation des hydrocarbures extra-lourds de l'Orénoque. Cela devrait devenir la propriété de l'Etat vénézuélien", a déclaré H. Chavez lors d'un discours lundi.

Cette annonce prend les compagnies pétrolières étrangères par surprise. "C'est la première fois que nous en entendons parler", a déclaré une source au sein d'une compagnie étrangère présente dans le bassin de l'Orénoque. Cette source a souhaité rester anonyme, la négociation des contrats étant un dossier sensible.

Un porte-parole de Petroleos de Venezuela SA a déclaré que la compagnie vénézuélienne comptait détenir une participation majoritaire dans les quatre projets existants du bassin de l'Orénoque, comme annoncé à la mi-2006, mais a ajouté qu'ils ne seraient pas entièrement nationalisés.

Les compagnies pétrolières Total SA, Exxon Mobil Corp., ConocoPhillips, BP PLC, Statoil ASA et Chevron Corp. détiennent toutes des participations dans des projets du bassin de l'Orénoque.

Les quatre projets, dont la valeur est actuellement estimée à environ 31 milliards de dollars, transforment près de 600.000 barils de bitume en pétrole brut plus léger qui peut être commercialisé sur les marchés internationaux.
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Message par Tiennel » 12 janv. 2007, 21:21

Si Chavez était vraiment anti-américain, croyez-vous vraiment qu'il y aurait plus de 80 restaurants McDonald's au Venezuela ?

Si vous ne me croyez pas, comptez vous-mêmes sur le site officiel de MacDo.ve : http://www.mcdonalds.com.ve/

Un article intéressant du New Yorker (en anglais) : Synergy with the Devil (Synergie avec le Diable - le Diable, c'est le surnom que donne Chavez à Bush) où on découvre qu'au-delà des pittoresques discours antibushistes de Chavez, le Venezuela est un partenaire commercial majeur des USA - et réciproquement.
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par franck1968 » 12 janv. 2007, 23:49

tiennel a écrit :Le Venezuela est un partenaire commercial majeur des USA - et réciproquement.
Sans aucun doute mais le monde change.
Le capitalisme passe d'un mode de pensée infini à un mode de pensée fini.

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Message par Krom » 13 janv. 2007, 00:19

Tiennel a écrit :Si Chavez était vraiment anti-américain, croyez-vous vraiment qu'il y aurait plus de 80 restaurants McDonald's au Venezuela ?

Si vous ne me croyez pas, comptez vous-mêmes sur le site officiel de MacDo.ve : http://www.mcdonalds.com.ve/

Un article intéressant du New Yorker (en anglais) : Synergy with the Devil (Synergie avec le Diable - le Diable, c'est le surnom que donne Chavez à Bush) où on découvre qu'au-delà des pittoresques discours antibushistes de Chavez, le Venezuela est un partenaire commercial majeur des USA - et réciproquement.
Les gens aiment les McDonald's. Chavez n'a pas vraiment besoin de se la péter en les virant de son pays, il fait assez de chose à côté.

Et puis, s'isoler complètement d'une puissance comme les USA, c'est un peu s'isoler du monde. Le président iranien, à force de trop forcer sur l'aspect opposition à l'Occident, s'est pris une veste aux dernières élections.

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