La CIA et le "peak oil"

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Tovi
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Le CSIS

Message par Tovi » 19 juin 2009, 14:30

CSIS, les croisés du pétrole

Créé en 1962 à l’initiative du directeur de la recherche de la CIA, le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington n’a pas tardé à devenir l’institut de prédilection des analystes de la Guerre froide autour d’Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski. Dans les années 80, Ronald Reagan y a recruté ses principaux conseillers de Défense. Au début des années 90, Bush père y a trouvé son ministre de la défense, Dick Cheney. Multipliant les analyses de la crise énergétique à venir, le CSIS a évolué au cours des dernières années sous la présidence du sénateur Sam Nunn pour se focaliser sur la lutte contre l’émergence de pouvoirs nucléaires, les stratégies pétrolières et la guerre des civilisations.

En 1962, Ray S. Cline, qui venait d’être nommé directeur adjoint de la CIA à la faveur des limogeages sanctionnant le fiasco de la Baie des cochons, décida de créer un institut universitaire d’études stratégiques à la fois pour recruter des experts et pour orienter les travaux en cours.

Ray S. Cline avait été agent de l’OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, puis analyste de la guerre de Corée, agent de liaison entre les services états-uniens et britanniques, enfin chef de poste CIA à Formose (1958-62). Il avait alors créé la Ligue anticommuniste des peuples d’Asie et l’Académie des cadres de la guerre politique à Taiwan [1]. Tout au long de sa carrière, il s’opposa à toute organisation de l’Agence qui mêle la collecte de renseignements à leur analyse et aux actions en découlant. Il développa au sein de la CIA une direction du renseignement dont l’objet était le traitement des données, l’identification des angles morts, la rédaction de rapports et leur transmission à qui de droit. C’est précisément dans cet état d’esprit qu’il créa le Centre d’études stratégiques et internationales (Center for Strategic and international Studies - CSIS).

Pour ce faire, il s’appuya sur l’amiral désormais à la retraite Arleigh Burke, père du programme Polaris, et sur un historien, David M. Abshire. Ensemble, ils fondèrent le Centre, le 4 septembre 1962, à l’université jésuite de Georgetown à Washington. Ils engagent un directeur permanent, Richard V. Allen.

Avec le soutien de la Relm-Earhart Foundation, le CSIS organise une première conférence sur les questions de sécurité nationale et d’économie avec une trentaine d’orateurs, dont le jeune professeur d’Harvard, Henry Kissinger. Ils sont rejoints par James R. Schlesinger (futur directeur de la CIA et secrétaire à la Défense), l’économiste Murray Weidenbaum (futur président du Conseil de l’OCDE) et Donald Rumsfeld (alors représentant de l’Illinois au Congrès).

En 1966, le Centre parvient à présenter ses analyses du divorce sino-soviétique à la Chambre des représentants.

En 1968, le CSIS s’engage politiquement. Richard V. Allen devient le conseiller de campagne du candidat Richard Nixon sur les questions de politique étrangère, puis entre au Conseil de sécurité nationale. David M. Abshire devient assistant du secrétaire d’État pour les relations avec le Congrès. En 1973, ils organisent une campagne pour sensibiliser l’opinion publique aux questions énergétiques. Ils produisent un documentaire avec les studios Hanna-Barbera, qui est diffusé à 40 millions de spectateurs. À parti de quoi, le sénateur Hubert Humphrey parvient à faire voter la construction d’un pipe-line en Alaska.

En 1974, le président Gerald R. Ford confie à une Commission indépendante le soin de proposer une réforme des institutions gouvernementales dédiées à la politique étrangère [2]. Il y nomme entre autres David M. Abshire. Celui-ci y fait la connaissance d’Anne L. Armstrong, qui devient présidente du Comité exécutif du CSIS.

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Zbigniew Brzezinski et David
M. Abshire

Puis, Gerald Ford nomme Abshire à la tête du système de propagande radiodiffusée vers le bloc de l’Est. Le CSIS crée alors un groupe de travail autour de Frank Stanton, président de CBS, dont les propositions sont acceptées pour réformer la public diplomacy (propagande). Tandis qu’Anne Armstrong devient ambassadrice à Londres.

Sous l’administration Carter, le CSIS organise des auditions au Congrès pour révéler l’ampleur du génocide cambodgien. Il produit aussi un étonnant documentaire sur un gigantesque attentat terroriste à Manhattan.

Le CSIS exulte à l’élection de Ronald Reagan [3]. Richard V. Allen, qui fut un de ses plus proches conseillers durant sa campagne, devient le conseiller de sécurité nationale. David M. Abshire est bientôt propulsé ambassadeur à l’OTAN. Anne Armstrong préside, quant à elle, le Comité consultatif du renseignement à l’étranger. Le représentant du Wyoming, Richard B. Cheney, rejoint le centre où il préside un groupe d’étude sur la Grande stratégie. C’est aussi le moment où arrivent le politologue Zbigniew Brzezinski, le stratège Edward N. Luttwak, les journalistes Arnaud de Borchgrave et Michael Ledeen. Le Centre devient alors le lieu d’élaboration du contrôle des armements, autour du sénateur Sam Nunn, donnant naissance aux accords Nunn-Lugar avec l’URSS. C’est encore le Centre qui élabore la réforme Goldwater-Nichols du département de la Défense.

Pendant vingt-quatre ans, le CSIS recruta des universitaires, produisit des analyses et multiplia les interventions dans les médias. Son financement était principalement assuré par les donations du banquier d’extrême droite Richard Mellon Scaife, par le prince Turki bin Abdul Aziz, chef des services secrets saoudiens, et par la multinationale du pétrole Mobil. Cependant, le caractère très idéologique et fort peu académique de ses travaux, ainsi que le soutien systématique apporté à l’administration Reagan, porta tort à l’université de Georgetown qui décida de rompre. Le CSIS devint donc, en 1986, un think tank indépendant. Il s’en suivit une période de flottement de plusieurs années, d’autant qu’en 1989, George H. Bush (le père) est élu à la Maison-Blanche. Il choisit Dick Cheney comme secrétaire à la Défense qui s’entoure d’experts du CSIS. Le think tank est provisoirement décapité.
De la Guerre froide à la crise énergétique

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John Edwards
Candidat démocrate à la vice
-présidence des États-Unis.

Il reprend toutes ses activités lorsque ses membres quittent leurs fonctions officielles, après l’élection de Bill Clinton. Il s’engage pour l’accord de libre-échange nord-américain, puis il lance, en 1995, le thème de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. L’alliance avec l’Arabie saoudite, qui avait été conclue pendant la Guerre froide et avait été consolidée par la guerre du Golfe, se délite lentement. Au fur et à mesure que la crise énergétique [4] s’approche, les partisans du clash des civilisations [5] s’installent au Centre. Bernard Lewis, Samuel P. Huntington et Francis Fukuyama supervisent les travaux. BP Amoco [6], Exxon, Chevron proposent leur mécénat. Et le milliardaire japonais Kazuo Inamori, fondateur du groupe Kyocera et Pdg des télécommunications DDI, finance la création d’une Académie du leadership (AILA). Anthony H. Cordesman, spécialiste militaire du Golfe, prend la direction d’un programme de stratégie.

Surtout le CSIS veille à l’arrimage atlantique. Il organise, en 1997, une vaste conférence internationale autour de Zbigniew Brzezinski et Jacques Delors pour l’unité euro-états-unienne. Après les attentats du 11 septembre, il analyse la montée de ce qu’il appelle l’anti-américanisme en Europe. Avec le German Marshall Fund, il publie une déclaration commune Pour le renouveau du partenariat transatlantique [7] pour réaffirmer le lien entre l’Union européenne et l’OTAN et demander que les États-Unis soient associés à l’élaboration du projet de Constitution européenne.

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Michèle Alliot-Marie et
Jean-Daniel Levitte
Le ministre français de la Défense
et son ambassadeur lors
d’une conférence au CSIS,
16 janvier 2004.

En 2000, le CSIS, soutenu par Ted Turner, patron de CNN, a mis en place un réseau international d’instituts atlantistes d’études stratégiques pour développer les recherches sur la prolifération nucléaire. Ce programme, intitulé Initiative contre la menace nucléaire (Nuclear Threat Initiative - NTI) est présidé par Sam Nunn et a inspiré les récents sommets du G8.

Actuellement, le CSIS possède un capital de 25 millions de dollars. Il dispose d’un budget annuel de fonctionnement de 22 millions de dollars et emploie 190 chercheurs. Il publie la revue trimestrielle Washington Quaterly, ainsi que de nombreuses newsletters et quantité de livres.
Outre le siège de Washington, où sont organisées plus de 600 conférences par an autour de Richard Fairbanks, il dispose de deux groupes locaux au Texas : un à Houston autour de Robert Mosbacher (anciennement présidé par Kenneth L. Lay, Pdg d’Enron), et un autre à Dallas autour de Richard Cheney.
Pour le prestige, il réunit aussi deux fois l’an une vingtaine de milliardaires au sein d’un Conseil international présidé par Henry A. Kissinger [8].

Le 9 septembre 2002, le Centre d’études stratégiques et internationales fêtait ses 40 ans. Un dîner de gala réunissait 850 personnalités à New York [9]. L’événement était animé par John Hamre, S. Exc. Le cardinal de Washington Theodore J. McCarrick, le sénateur Sam Nunn, David Abshire, Anne Armstrong et Henry Kissinger. Le vice-président des États-Unis, Dick Cheney, n’ayant pu se déplacer pour raison de sécurité intervint par vidéo-conférence depuis son bunker souterrain. Le lobby conservateur du pétrole était au complet.


[1] "La Ligue anti-communiste mondiale, une internationale du crime" par Thierry Meyssan, Voltaire, 12 mai 2004.

[2] Commission on the Organization of the Government For the Conduct of Foreign Policy, présidée par l’ambassadeur anti-gaulliste Robert D. Murphy.

[3] "Ronald Reagan contre l’Empire du Mal", Voltaire, 7 juin 2004.

[4] "Le déplacement du pouvoir pétrolier", Voltaire du 10 mai 2004.

[5] "La Guerre des civilisations" par Thierry Meyssan, Voltaire, 4 juin 2004.

[6] "BP-Amoco, coalition pétrolière anglo-saxonne" par Arthur Lepic, Voltaire, 10 juin 2004.

[7] "Renewing the Transatlantinc Partnership", par Madeleine K. Albright, Harold Brown, Zbigniew Brzezinski, Frank C. Carlucci, Warren Christopher, William S. Cohen, Robert Dole, Lawrence S. Eagleburger, Stuart E. Eizenstat, Alexander M. Haig Jr, Lee H. Hamilton, John J. Hamre, Carla A. Hills, Sam Nunn, Paul H. O’Neill, Charles S. Robb, William V. Roth Jr, James R. Schlesinger. 14 mai 2003. Un résumé de ce texte est disponible dans notre rubrique Tribunes libres internationales.

[8] "Le retour d’Henry Kissinger" par Thierry Meyssan, Voltaire, 28 novembre 2002.

[9] Signalons trois membres français du CSIS : Helène Ahrveiler, Bertrand Collomb et Chrsitine Lagarde.
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Le monde prévu par la CIA en 2015

Message par krolik » 04 nov. 2010, 18:21

Lemonde prévu par la CIA en 2015.
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LA CIA ET LE MONDE EN 2015


Par Jean-Paul Bled

Sous le titre Global Trends 2015 : a dialogue about the future with nongovernment experts, la CIA a rendu public, au début de 2001, un document de 56 pages dans lequel est présenté ce que pourrait être le monde en 2015. C'est là un exercice auquel elle se livre à intervalles réguliers. C'est là aussi un exercice délicat, car, le moment venu, on ne se privera pas, si on se reporte à ce texte, de relever toutes les erreurs qu'il contenait. Et il en contiendra. Il ne peut en aller autrement. Ce rapport a, d'ailleurs, l'honnêteté de relever, sinon les bévues grossières, du moins les erreurs d'inflexion déjà apparues entre les prévisions exposées dans son précédent rapport sur l'horizon 2010 et certaines évolutions qui se sont dessinées au cours des cinq premières années de la période couverte. Sans doute le prochain rapport fera-t-il, de la même manière, amende honorable pour certains points mal appréciés ou insuffisamment évalués. Mais, après tout, là n'est pas le plus important. La CIA n'est pas une pythie infaillible et n'a pas la prétention de l'être. Ce texte est important à un autre titre. A n'en point douter, il va compter parmi les textes qui nourriront la réflexion des responsables américains et pourront aller jusqu'à inspirer leurs options en matière diplomatique et stratégique.

La méthode suivie mérite de retenir l'attention. Pour cette enquête prospective, la CIA n'a pas recruté des James Bond sophistiqués, mais s'est tournée vers des experts d'instituts de recherches en relations internationales et en sciences politiques souvent liés à de grandes universités. Pour ne prendre que quelques exemples, on y trouve les Universités de Georgetown, Harvard, du Maryland, la Brookings Institution et l'International Institute for Strategic Studies de Londres. D'autre part, l'enquête n'a pas été menée à la va vite. Elle s'est étendue sur quinze mois. Il s'agit donc d'une étude qui, dans les limites du genre, présente toutes les garanties requises de sérieux.

Le rapport commence par distinguer les sept facteurs dominants qui devraient façonner le visage de la planète au cours des quinze prochaines années : la démographie - les ressources naturelles et l'environnement - les sciences et la technologie - l'économie globale et la globalisation - la " gouvernance " nationale et internationale - les futurs conflits - le rôle des Etats-Unis. Aucun de ces facteurs n'exercera une influence dominante. De surcroît, leur impact ne sera pas uniforme, il variera, au contraire d'un pays ou d'une zone à l'autre. Autre point capital, ces facteurs ne se renforceront pas nécessairement, dans bien des cas, leur action se contredira. Après avoir posé cette liste, les auteurs du rapport s'empressent encore de souligner que, si les prévisions sur certains de ces facteurs (démographie et ressources naturelles) comportent de faibles risques d'erreurs, il n'en va pas de même pour les autres où la somme de variables est beaucoup plus élevée. A partir de là, il devient souvent nécessaire de concevoir une diversité de scénarios. On le voit bien dans le cas de l'avenir de la Chine qui préoccupe fortement nos analystes. Ils n'imaginent et ne discutent pas moins de trois scénarios fort différents les uns des autres.

Cette intervention de l'imprévu conduit déjà les auteurs du rapport à corriger certaines des conclusions établies dans le document précédent pour l'horizon 2010. Au cours des cinq dernières années, certaines tendances lourdes ont développé un impact plus fort qu'il n'avait été initialement envisagé. Il a été ainsi nécessaire de réévaluer les effets de la globalisation. Une plus grande importance a dû être attribuée aux problèmes de la " gouvernance " (gouvernements et acteurs non-gouvernementaux), notamment aux défis auxquels le crime international et les réseaux terroristes la confrontent. Le rapport fait également une place plus grande au rôle des sciences et de la technologie (informations - biotechnologie) comme moteur du développement global. La question des ressources naturelles (alimentation -eau - énergies) a pris une acuité nouvelle qu'il a fallu prendre en compte. Les événements des dernières années ont d'autre part amené à majorer le facteur de la puissance américaine, à la fois comme facteur objectif et facteur subjectif (campagnes contre l' " hégémonie américaine). Ils ont également conduit à réévaluer la puissance montante de la Chine et le déclin de la Russie. Dans les deux cas, les tendances observées précédemment se sont intensifiées.

Démographie

Les calculs permettent de prévoir que la population mondiale passera entre 2000 et 2015 de 6, 1 milliards d'habitants à 7, 2 milliards. Le taux de croissance continuera toutefois à diminuer, passant de 1,7% en 1985 à 1% en 2015. Ces valeurs globales continueront, cependant, de cacher de forts contrastes. La croissance démographique concernera pour l'essentiel des pays en voie de développement et les zones urbaines. L'Inde verra sa population passer de 900 millions d'habitants à 1, 2 milliards ; à l'inverse, de nombreux pays africains, frappés de plein fouet par le SIDA, perdront des habitants. Ainsi la population de l'Afrique du Sud devrait tomber de 43,4 millions à 38,7 millions. De son côté, la Russie, sous le coup d'une mortalité élevée et d'une faible natalité, connaîtra un sensible recul démographique, passant de 146 millions d'habitants à 135 au mieux et 130 au pis.

Parmi les pays développés, l'Amérique du Nord, l'Australie et la Nouvelle-Zélande continueront de connaître la plus forte croissance, entre 0,7% et 1%. Elles la devront principalement à l'immigration qui se poursuivra à des rythmes élevés. Leur situation se distinguera fortement de celle de la plupart des pays européens où l'augmentation de l'espérance de vie aggravera les tensions sur le marché du travail et pèsera lourdement sur le traitement du problème des retraites. Il en résultera une forte pression migratoire en provenance d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient, d'Asie du Sud-Est ainsi que des Pays d'Europe orientale. Les gouvernements européens, prévoient les auteurs du rapport, chercheront à trouver une voie médiane entre les besoins de leurs économies en main d'oeuvre et les réactions d'hostilité d'une partie des populations autochtones.

Ressources naturelles et Environnement

Résultat d'une progression régulière de la production agricole, les besoins alimentaires seront globalement couverts. En réalité le monde montrera là aussi de forts contrastes. La malnutrition risque de gagner encore du terrain dans l'Afrique sub-saharienne. Des famines y sont à craindre sur le type de celles qui frappèrent la Somalie au début des années 90 et plus récemment la Corée du Nord.

Mais les problèmes les plus graves viendront de la pénurie d'eau qui devrait toucher en 2015 près de la moitié de la population mondiale, notamment en Afrique, au Moyen-Orient, dans l' Asie méridionale et dans le nord de la Chine. Le problème n'est pas nouveau, mais il risque de prendre des proportions encore inconnues et de provoquer des conflits entre Etats riverains d'un même fleuve. Ainsi l'aménagement du Tigre et de l'Euphrate par la Turquie affectera directement la Syrie et l'Irak et pourrait conduire à de sérieuses tensions dans la région.

Dans le domaine de l'énergie, les demandes, bien qu'appelées à grandir, devraient être satisfaites. L'Asie, en premier lieu la Chine et l'Inde, verra sa consommation de pétrole et de gaz augmenter fortement. Il faut prévoir qu'en 2015, les trois-quarts du pétrole du Golfe Persique seront exportés vers les marchés asiatiques, contre seulement 10% vers l'Ouest.

Les problèmes liés à l'environnement ne devraient trouver que partiellement des solutions. La dégradation des sols arables et la déforestation tropicale devraient se poursuivre. Les perspectives pour 2015 ne sont toutefois pas uniformes. Les questions d'environnement continueront à nourrir des débats dans les pays développés. Les problèmes seront néanmoins beaucoup plus aigus dans les pays en voie de développement, notamment en liaison avec le mouvement d'urbanisation. Certaines mégapoles comme Mexico, Sao Paulo, Lagos et Pékin seront tout particulièrement frappées. D'autre part, la Russie, l'Ukraine et plusieurs pays d'Europe centrale et orientale continueront d'être confrontés, dans ce domaine, à l'héritage de l'ère communiste.

Sciences et Technologie

Les technologies de l'information sont promises à connaître des développements spectaculaires au cours des prochaines années. D'autre part le temps compris entre les découvertes et leur application pratique ne va cesser de se réduire. Il va de plus en plus se confirmer que la révolution liée à la diffusion de ces technologies représente pour l'humanité le bouleversement le plus considérable depuis les débuts de la Révolution industrielle dans la seconde moitié du XIX° siècle.

La révolution informatique ne se diffusera cependant de manière égale à travers le globe. L'Inde devrait y occuper une place de pointe. La Chine enregistrera également des résultats positifs, avec toutefois un fort contraste entre les villes et les campagnes. La Russie présentera un tableau sensiblement voisin. L'Amérique latine connaîtra une explosion exponentielle dans ce domaine.

Les quinze prochaine années seront également marquées par le développement de la révolution biotechnologique. Elle contribuera à améliorer la qualité de la vie, notamment en favorisant le progrès médical et en aidant à la réduction de la pollution. Mais elle profitera surtout aux pays occidentaux et seulement à quelques segments des autres sociétés.

Economie globale et Globalisation

Caractérisée par des flux croissants d'informations, d'idées, de capitaux, de biens et de services, la globalisation devrait, estiment les auteurs du rapport, favoriser une expansion de l'économie qui retrouvera les taux de développement des années soixante ou du début des années soixante-dix. Cette croissance forte bénéficiera également à plusieurs des " marchés émergents ", en particulier aux deux géants asiatiques, l'Inde et la Chine. La globalisation devrait favoriser également une plus grande stabilité politique. Ses bienfaits ne seront cependant pas universels. Il est même dans la nature de la globalisation de générer des frustrations dans les régions, les pays ou les groupes qui en seront tenus à l'écart. Ce partage risque de nourrir des conflits aussi bien politiques, ethniques qu'idéologiques ou religieux.

Gouvernance nationale et internationale

Les Etats continueront d'être les acteurs principaux de la scène internationale. Mais ils seront confrontés de plus en plus aux défis auxquels la globalisation les soumet. Ils auront de plus en plus de mal à contrôler les flux, licites ou non, d'informations, de technologies, de transactions financières, sans compter les pressions migratoires, les transports d'armes, les épidémies qui ignorent les frontières étatiques.

Les auteurs du rapport prévoient que la globalisation favorisera la transparence des prises de décision gouvernementales, un processus qui ne pourra que gêner les régimes autoritaires. Inversement elle compliquera, voire fragilisera les pratiques de la démocratie traditionnelle et conduira, de ce fait, à des aménagements progressifs.

Ces défis contraindront, en tout cas, les Etats à revoir leurs structures gouvernementales, faute de quoi ils se condamneront rapidement à l'inefficacité. Leur efficacité dépendra aussi de leur aptitude à coopérer avec des acteurs non-étatiques, un processus notamment lié à la libéralisation des échanges et des marchés. Mais ces acteurs seront également de plus en plus présents dans des secteurs non tournés vers le profit.

L'un des plus grands défis auxquels les Etats seront tenus de répondre sera celui de la lutte contre le crime organisé dont les réseaux sont appelés à grandir et à se diversifier. Il faut en outre prévoir que ceux-ci étendent leurs champs d'action. Le risque est grand qu'ils interviennent jusque dans le secteur des armes nucléaires, biologiques et chimiques.

L'hétérogénéité ethnique de la plupart des Etats de la planète constituera aussi un levier pour ces groupes qui s'appliqueront à en jouer pour entretenir et développer des besoins auxquels ils s'emploieront à répondre. Les facteurs religieux se grefferont sur ces problèmes dans de nombreux pays et contribueront à en faire des poudrières.

La capacité à répondre à ces défis établira un nouveau partage entre les Etats. Les analystes de la CIA prévoient que les Etats occidentaux y parviendront. Un autre groupe de pays, parmi lesquels la Turquie, la Corée du Sud, l'Inde, le Chili et le Brésil, se rapprochera de cet objectif. Un peu plus loin, on devrait trouver Singapore, Taiwan, peut-être la Chine, et quelques Etats moyen-orientaux et latino-américains. La plupart des autres Etats, faute d'équipes dirigeantes adéquates et de moyens, devraient faillir dans cette tâche.

Les dernières années ont vu le développement d'institutions et d'organisations internationales. Ce mouvement devrait s'amplifier, car le nombre de problèmes à se traiter à ce niveau augmentera.

Futurs Conflits

Le rapport distingue entre deux types de conflits : conflits internes et conflits entre Etats. Les premiers, trouvant leur origine dans des querelles ethniques, religieuses, économiques et politiques, continueront de faire rage. Ils mineront notamment la stabilité et l'unité d'Etats déchirés par des divisions. Les Nations-Unies continueront de s'impliquer dans ces crises dans l'espoir d'y trouver des solutions. Les grands Etats, en revanche, tendront à se désengager de ces opérations.

Le risque de guerres entre Etats développés est considéré comme faible. En revanche les rivalités entre L'Inde et le Pakistan, la Chine et Taiwan pourraient déboucher sur de graves conflits. Le rapport s'intéresse tout particulièrement au cas de la Chine. Différents cas de figure sont envisagés. La Chine accordera-t-elle la priorité à son développement économique et à la défense de sa stabilité intérieure ? Ou bien cherchera-t-elle à utiliser sa puissance pour réaménager à son avantage l'espace asiatique ?

Le déclin programmé de la Russie est un autre facteur d'incertitude. Incapable de maintenir ses forces conventionnelles à un niveau performant, elle concentrera ses efforts sur ses armes nucléaires. Le Japon se découvre également comme un facteur d'incertitude. Le recul de son hégémonie économique dans la région devrait y entraîner une érosion corrélative de son leadership politique. L'Inde renforcera sûrement son rôle comme grande puissance régionale. Mais ses moyens lui permettront-ils d'intervenir au-delà de ce cercle ?

Le rôle des Etats-Unis

On se rassurera en apprenant que les experts de la CIA tiennent pour acquis que les Etats-Unis resteront la puissance dominante à l'échelle du monde. Aucun Etat ne sera en mesure de contester leur primauté tant économique, technologique que stratégique et politique. Ce sera donc toujours le temps du global leadership américain.

Et pourtant ce leadership ne parviendra pas à s'imposer aussi aisément que durant la dernière décennie. Plusieurs obstacles se mettront en travers. La période verra augmenter le nombre des Etats en mesure de jouer un rôle sur la scène mondiale. Certains d'entre eux s'emploieront à contrarier l'exercice de cette hégémonie. Il leur sera sans doute difficile de constituer des coalitions anti-américaines. Mais les Etats-Unis seront amenés à opérer certains infléchissements de leur politique dans le but de contrer ces tentatives. Il leur sera plus malaisé de bâtir autour d'eux des coalitions dont la principale raison d'être serait de servir leurs intérêts.

Il faut d'autre part s'attendre à ce que les Etats-Unis soient rapidement la cible d'attaques informatiques qui livreront le combat jusqu'au coeur du système américain. Ces agressions auxquelles il faut ajouter des actions terroristes viseront le sanctuaire de la puissance américaine qui, face à ses adversaires, pourrait démontrer sa vulnérabilité.

Il ne sera pas non plus sans importance que les Etats-Unis auront de plus en plus de mal à mobiliser le secteur privé américain au service d'une politique extérieure ambitieuse.

Régions et Espaces

En guise de conclusion, les analystes mobilisés par la CIA procèdent à un examen des principales régions du globe et s'emploient à en préciser les évolutions au cours des quinze prochaines années.

L'Asie orientale et sud-orientale est le premier espacé étudié. De nouveau l'analyse tend à privilégier la Chine, une preuve supplémentaire de la place qu'elle occupe dans les préoccupations américaines. La région sera en effet dominée par les incertitudes liées à la Chine, même si d'autres facteurs sont appelés à interférer : les interrogations sur la réunification de la Corée et la capacité du Japon à maintenir ses positions.

Il est à prévoir que des tensions pèseront sur l'unité de la Chine. Alors que l'ouest de la Chine connaîtra un faible niveau de développement qui le rapprocherad'Etats pauvres comme le Cambodge, le Laos et le Vietnam, le sud du pays intensifiera ses liens avec Taiwan, Hong-Kong et s'intégrera de plus en plus à l'économie mondiale.

Il est à prévoir que le Japon et d'autres Etats chercheront à maintenir une présence américaine significative comme contre-poids à l'influence croissante de la Chine. Des liens économiques se tisseront entre la Chine et le Japon sans suffire, toutefois, à éliminer entre les deux Etats les tensions liées aussi bien au passé qu'à des différends d'ordre stratégique. La Chine s'emploiera à développer ses liens économiques avec les Etats-Unis, mais, dans le même temps, sera attentive à maintenir des relations étroites avec la Russie dans le but de s'assurer une marge de manoeuvre face aux pressions américaines et de peser sur le soutien des Etats-Unis à Taiwan.

***

Le rapport de la CIA s'intéresse ensuite à l'Asie méridionale dont l'Inde s'affirmera comme la grande puissance régionale. La période verra notamment s'accroître l'écart entre l'Inde et le Pakistan. Les disparités, politiques, économiques, sociales entre les deux Etats s'accuseront. Alors que la démocratie indienne saura résister aux épreuves d'origine religieuse et ethnique auxquelles elle sera soumise, et connaîtra un fort niveau de développement, le Pakistan aura beaucoup de mal à sortir de décennies de crises politiques et économiques. La région continuera d'être dominée par le conflit entre les deux Etats, mais, compte tenu des forces en présence, celui-ci devrait tourner à l'avantage de l'Inde.

Les auteurs du rapport misent sur un déclin de la Russie. Celle-ci s'emploiera sans doute à maintenir son influence sur les Etats de l'ancienne Union Soviétique. Dans une perspective américaine aura des résultats négatifs. Il se mettra en travers de la volonté de l'Ukraine de se rapprocher de l'Occident et freinera le développement des Etats du Caucase et d'Asie centrale vers des formes stables et ouvertes d'organisation politique. Cette réaffirmation de la volonté de puissance russe se trouvera néanmoins en contradiction de plus en plus évidente avec la difficulté du pays à s'intégrer au système financier et commercial mondial. En 2015, l'économie russe devrait représenter tout au plus un cinquième de l'économie américaine, un constat qui fixe naturellement ses limites au pouvoir d'influence de la Russie. Celle-ci cherchera sans doute à développer ses liens en Europe et en Asie pour s'imposer comme un partenaire incontournable des Etats-Unis dans le traitement des affaires mondiales. Mais il est clair que ces efforts n'impressionnent pas les auteurs du rapport.

Celui-ci examine ensuite la région s'étendant du Maroc à l'Iran. Sur l'ensemble de cet espace, les régimes en place seront soumis à un double défi : à l'intérieur les pressions aussi bien démographiques, économiques que sociales, à l'extérieur la montée de la globalisation. Il leur sera impossible de développer une réponse unique. Dans le même temps, l'islamisme dans ses différentes versions politiques exercera une forte puissance d'attraction sur les masses de ces pays.

Dans le conflit israélo-palestinien, le rapport développe un optimisme modéré. Une paix fragile sera revenue ; un Etat palestinien aura vu le jour, mais les relations entre les deux peuples resteront tendues. Les vieilles rivalités entre l'Egypte, la Syrie et l'Irak auront refait surface. Le Golfe Persique restera une zone d'une importance cruciale, mais les Etats riverains Irak, Iran, Arabie Saoudite réussiront à s'assurer une plus grande autonomie, ce qui aura pour effet d'y compliquer un peu plus le jeu.

Le maintien d'une forte pression démographique constituera un dénominateur commun à la plupart des Etats de la région. En 2015, la tendance lourde sera que les habitants du Moyen-Orient seront plus pauvres, plus urbanisés et plus amers. Les jeunes de moins de vingt ans continueront d'y représenter plus de la moitié de la population, ce qui signifiera une augmentation de 3,1% de la population entrant chaque année sur le marché du travail. Ce sera là un défi impossible à relever et, du même coup, il en résultera une situation génératrice de crises.

***

Un constat pessimiste s'impose également pour l'Afrique subsaharienne. Les populations, mal encadrées par des Etats fragiles, auront à souffrir à la fois de la pauvreté et de la maladie. La région connaîtra une très forte urbanisation, au point que la population de nombreuses villes devrait doubler d'ici 2015. Mais celle-ci s'opèrera dans des conditions très critiques. Ces villes seront de plus en plus des foyers d'insécurité et d'instabilité. Les problèmes alimentaires ne trouveront pas leur solution. Pis, la malnutrition devrait augmenter de 20% au cours de la période.

Les perspectives de développement économique de cette zone sont extrêmement sombres, même si le Nigéria s'affirmera comme un des grands producteurs de pétrole. L'Afrique du Sud et le Nigéria tiendront sans doute le rôle de puissances principales, mais sans devenir pour autant des locomotives économiques. De même n'auront-ils pas la capacité de stabiliser la région.

***

Le rapport examine ensuite le cas de l'Europe. L'Union européenne, prévoit-il, aura fortement avancé dans la voie de son intégration et de son élargissement. Une dizaine d'Etats supplémentaires devraient y être entrés. Il faut toutefois que les problèmes soulevés par cet élargissement provoqueront de sérieuses tensions dans certains Etats centre et est-européens

Le cas de la Turquie retient aussi nos analystes. Aura-t-elle pu rejoindre l'Union européenne ? Le rapport ne se prononce pas. Il prévoit, cependant, que le chemin sera long et difficile. De plus, il est acquis que la Turquie continuera de déployer sa politique extérieure dans plusieurs directions, l'Europe bien sûr, mais aussi le Caucase et l'Asie centrale, sans oublier ses voisins proche-orientaux. En revanche, le rapport est étrangement muet sur les liens entre la Turquie et Israël.

L'Union européenne développera ses relations commerciales et ses investissements à travers le monde. Elle cherchera à s'impliquer dans les affaires mondiales, mais les auteurs du rapport doutent que cet engagement prennent, sauf exception, la forme d'interventions militaires. L'OTAN qui se sera encore élargi à de nouveaux Etats d'Europe orientale, sera le lieu privilégié du partenariat entre les Etats-Unis et l'Union européenne.

***

Dernier cas étudié, l'Amérique latine présente un tableau contrasté. Globalement le subcontinent connaîtra une forte expansion , mais celle-ci ne se distribuera pas de manière égale. Le Mexique, le Brésil, l'Argentine et le Chili en seront les grands bénéficiaires, alors que les pays andins seront à la traîne. Le même constat s'impose pour l'avenir des institutions démocratiques. Elles s'enracineront dans les Etats appelés à participer à cette forte croissance. L'avenir est en revanche plus préoccupant pour les autres. Le cas de Cuba est évidemment évoqué. L'évolution dépendra dans une large mesure des conditions dans lesquelles la transition s'effectuera après la disparition de Castro. Enfin, à la mesure de leur développement des pays comme le Mexique et le Brésil entendront accroître leur engagement politique sur la scène internationale.

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Encore une fois, ce rapport ne doit pas se lire comme parole d'évangile. Ses auteurs savent fort bien que trop de variables interviennent pour qu'il soit raisonnable de se montrer péremptoire. Au reste, en guise de conclusion, ils examinent quatre scénarios possibles à l'échelle mondiale. Mais le plus intéressant n'est peut-être pas là. Ce texte nous en apprend finalement autant sur les Etats-Unis eux-mêmes que sur l'état du monde à l'horizon de 2015. Il nous découvre où leurs principaux centres d'intérêt ont déjà commencé de se tourner et se tourneront de plus en plus. Sa lecture nous montre ainsi que l'Europe est appelée à occuper une place déclinante dans leurs préoccupations dans le même temps où leur attention devrait tendre de plus en plus à privilégier l'Asie, et tout particulièrement la Chine.

http://www.strategicsinternational.com/f5bled.htm



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Re: Le monde prévu par la CIA en 2015

Message par yoananda » 04 nov. 2010, 23:19

Mouai. Aucun mot sur l'implosion des USA et sur la crise de confiance envers le capitalisme, le mur de la dette, le statut disputé du dollar, le role montant des pays émergent dans le FMI, le pic santé (http://yoananda.wordpress.com/2010/10/2 ... es-recues/) semble totalement ignoré, ainsi que tout ce qui va avec comme s'ils gobaient leur propre propagande sur le progrès technologique infini qui va tous nous sauver et l'économie aussi.

Bref, je trouve cette vision très partiale ... pour des services secrets, je les trouve bien naïf, a moins que ce ne soit voulu, après tout, c'est un rapport public.

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Re: Le monde prévu par la CIA en 2015

Message par Alter Egaux » 05 nov. 2010, 00:24

Krolik, tu veux que je décrive le monde prévu par la CIA en 2010 ?

... non, je ne pense pas. :lol:
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: Le monde prévu par la CIA en 2015

Message par Yves » 05 nov. 2010, 08:32

la CIA a rendu public, au début de 2001, un document
...
Dans le domaine de l'énergie, les demandes, bien qu'appelées à grandir, devraient être satisfaites. L'Asie, en premier lieu la Chine et l'Inde, verra sa consommation de pétrole et de gaz augmenter fortement. Il faut prévoir qu'en 2015, les trois-quarts du pétrole du Golfe Persique seront exportés vers les marchés asiatiques, contre seulement 10% vers l'Ouest
Caractérisée par des flux croissants d'informations, d'idées, de capitaux, de biens et de services, la globalisation devrait, estiment les auteurs du rapport, favoriser une expansion de l'économie qui retrouvera les taux de développement des années soixante ou du début des années soixante-dix.
...
bon ben , on a fait largement aussi bien depuis 2005 en terme de projections, non ?
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: Le monde prévu par la CIA en 2015

Message par krolik » 05 nov. 2010, 09:45

Alter Egaux a écrit :Krolik, tu veux que je décrive le monde prévu par la CIA en 2010 ?

... non, je ne pense pas. :lol:
Ce genre de document n'a d'intérêt finalement que pour voir à quel points des "spécialstes" se sont plantés dans leur prospective des années après et constater qu'entre la position des professionels et Mme Michu discutant le matin devant son verre de "blanc" au coin d'un zinc de café il n'y a pas grande différence.
Je vous ai mis ce texte pour l'allégorie...
@+

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