société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
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- Charbon
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société post-pétrole : l'exemple imaginaire de Cuba
Un document intéressant et finalement assez optimiste, montrant qu'on peut se débrouiller à vivre avec beaucoup moins de pétrole, en évitant de se la jouer perso, en s'organisant intelligemment, et entre autres grâce à l'agriculture bio :
http://www.communitysolution.org/pdfs/NS2.pdf
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- AJH
- Hydrogène
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102 ... à peu près comme la France (108 h/km2)MadMax a écrit :y'a combien d'habitant au km² à Cuba ?
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Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée ( Victor Hugo )
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- Brut léger
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J’ai dû faire une trentaine de séjours professionnels à Cuba ces 8 dernières années. L’île produit, en effet, du pétrole d’une qualité effroyable : pétrole extra-lourd, de densité proche de 1 (10° Api pour ceux qui aiment cette unité), teneur en soufre 5% à 6%. Il n’est pas possible de raffiner ce pétrole, en tous cas pas sur l’île. Il est donc directement brûlé dans des centrales thermiques pour faire de l’électricité. Vous devinez le rendement thermodynamique, qui est loin des centrales à cycle combiné. Les rejets de dioxyde de soufre sont effarants. L’essentiel du gaz associé est brûlé à la torche (trop basse pression, trop d’hydrogène sulfuré).
Le pays est importateur net de pétrole, puisqu’il consomme environ 150 000 barils par jour, et qu’il n’en produit que la moitié. Le Venezuela consent des conditions très favorables sur une fraction du pétrole importé (30 000 barils par jour ?). Le reste est payé au prix fort à l’international, avec un surcoût puisque les bateaux qui approvisionnent l’île sont tricards aux USA ensuite, embargo oblige.
Le pétrole importé est raffiné sur l’île. Les raffineries manquent de tout, toujours du fait de l’embargo, et leur rendement est médiocre. La raffinerie de La Havane, située au vent de la ville (à l’est de la ville) balance en permanence des gaz et des fumées sur la capitale, qui est ainsi perpétuellement polluée.
Les véhicules marchant aux produits pétroliers ne sont souvent pas de première jeunesse, et tout cela pollue à qui mieux mieux, notamment les « chameaux », ces bus à deux bosses, les vieilles motos et les 300 000 « américaines » de plus de 45 ans, Chevrolet, Buick, Plymouth, DeSoto, Oldsmobile, etc… généralement bien entretenus mais dont la technique commence à dater.
Tout cela pour en venir où ?
Les Cubains sont comme tout le monde intoxiqués au pétrole. Ils sacrifient toutes les recettes en devises à l’achat du pétrole, au prix fort (recettes du tourisme et de la canne à sucre principalement). Ils se saignent pour acheter un produit qu’ils utilisent dans des conditions extrêmement médiocres. Et à la guerre comme à la guerre, ils font exploiter les gisements de pétrole de l’île avec la vue à plus court terme que j’aie jamais vue, et se soucient comme d’une guigne de la pollution (les pluies acides engendrées par le dioxyde de soufre). Quant à l’effet de serre… Et l’utilisation du pétrole se fait avec des rendements déplorables à tous les niveaux de la vie collective.
Je ne dis pas que Cuba ne doit pas être un exemple à suivre. Il y a du bon sur l’île, et la brochure le dit très bien. La priorité à l’éducation et à la santé, c’est indéniable. Un logement pour tous, aussi. Pas toujours à l’endroit désiré, mais logement quand même. Une forte solidarité entre insulaires, et un souci de maintenir des contacts sur le continent sud-américain. Une bonne humeur face aux difficultés de la vie (luchar (lutter) et resolver (se débrouiller) sont des verbes qui reviennent à chaque instant, mais sans jamais se plaindre ou tendre la main, toujours avec le sourire).
Il y a du moins bon, malheureusement, avec la dictature et le bourrage de mou en permanence (c’est Castro lui-même qui présente la météo les jours de cyclone !), la malnutrition évidente, l’impossibilité d’importer des médicaments de base pour cause d’embargo, et l’absence de projets des gens trop occupés à s’assurer leur quotidien.
Une société d’après Peak Oil qui ressemblerait à Cuba ne serait pas l’enfer, mais il vaudrait mieux s’inspirer de ce qui est bon, et améliorer ce qui est mauvais, notamment l’absence de vision à long terme (et donc le souci des générations futures) pour assurer l’essentiel aux générations présentes.
Désolé d’avoir été un peu long, mais Cuba est une île qui me tient énormément à cœur. Il sera dommage que la fin prochaine de l’aviation civile ne me la fasse plus vivre qu’en souvenir.
Le pays est importateur net de pétrole, puisqu’il consomme environ 150 000 barils par jour, et qu’il n’en produit que la moitié. Le Venezuela consent des conditions très favorables sur une fraction du pétrole importé (30 000 barils par jour ?). Le reste est payé au prix fort à l’international, avec un surcoût puisque les bateaux qui approvisionnent l’île sont tricards aux USA ensuite, embargo oblige.
Le pétrole importé est raffiné sur l’île. Les raffineries manquent de tout, toujours du fait de l’embargo, et leur rendement est médiocre. La raffinerie de La Havane, située au vent de la ville (à l’est de la ville) balance en permanence des gaz et des fumées sur la capitale, qui est ainsi perpétuellement polluée.
Les véhicules marchant aux produits pétroliers ne sont souvent pas de première jeunesse, et tout cela pollue à qui mieux mieux, notamment les « chameaux », ces bus à deux bosses, les vieilles motos et les 300 000 « américaines » de plus de 45 ans, Chevrolet, Buick, Plymouth, DeSoto, Oldsmobile, etc… généralement bien entretenus mais dont la technique commence à dater.
Tout cela pour en venir où ?
Les Cubains sont comme tout le monde intoxiqués au pétrole. Ils sacrifient toutes les recettes en devises à l’achat du pétrole, au prix fort (recettes du tourisme et de la canne à sucre principalement). Ils se saignent pour acheter un produit qu’ils utilisent dans des conditions extrêmement médiocres. Et à la guerre comme à la guerre, ils font exploiter les gisements de pétrole de l’île avec la vue à plus court terme que j’aie jamais vue, et se soucient comme d’une guigne de la pollution (les pluies acides engendrées par le dioxyde de soufre). Quant à l’effet de serre… Et l’utilisation du pétrole se fait avec des rendements déplorables à tous les niveaux de la vie collective.
Je ne dis pas que Cuba ne doit pas être un exemple à suivre. Il y a du bon sur l’île, et la brochure le dit très bien. La priorité à l’éducation et à la santé, c’est indéniable. Un logement pour tous, aussi. Pas toujours à l’endroit désiré, mais logement quand même. Une forte solidarité entre insulaires, et un souci de maintenir des contacts sur le continent sud-américain. Une bonne humeur face aux difficultés de la vie (luchar (lutter) et resolver (se débrouiller) sont des verbes qui reviennent à chaque instant, mais sans jamais se plaindre ou tendre la main, toujours avec le sourire).
Il y a du moins bon, malheureusement, avec la dictature et le bourrage de mou en permanence (c’est Castro lui-même qui présente la météo les jours de cyclone !), la malnutrition évidente, l’impossibilité d’importer des médicaments de base pour cause d’embargo, et l’absence de projets des gens trop occupés à s’assurer leur quotidien.
Une société d’après Peak Oil qui ressemblerait à Cuba ne serait pas l’enfer, mais il vaudrait mieux s’inspirer de ce qui est bon, et améliorer ce qui est mauvais, notamment l’absence de vision à long terme (et donc le souci des générations futures) pour assurer l’essentiel aux générations présentes.
Désolé d’avoir été un peu long, mais Cuba est une île qui me tient énormément à cœur. Il sera dommage que la fin prochaine de l’aviation civile ne me la fasse plus vivre qu’en souvenir.
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- Gaz naturel
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y aura encore le bateau a voile....Philippe a écrit :J’ai dû faire une trentaine de séjours professionnels à Cuba ces 8 dernières années. L’île produit, en effet, du pétrole d’une qualité effroyable : pétrole extra-lourd, de densité proche de 1 (10° Api pour ceux qui aiment cette unité), teneur en soufre 5% à 6%. Il n’est pas possible de raffiner ce pétrole, en tous cas pas sur l’île. Il est donc directement brûlé dans des centrales thermiques pour faire de l’électricité. Vous devinez le rendement thermodynamique, qui est loin des centrales à cycle combiné. Les rejets de dioxyde de soufre sont effarants. L’essentiel du gaz associé est brûlé à la torche (trop basse pression, trop d’hydrogène sulfuré).
Le pays est importateur net de pétrole, puisqu’il consomme environ 150 000 barils par jour, et qu’il n’en produit que la moitié. Le Venezuela consent des conditions très favorables sur une fraction du pétrole importé (30 000 barils par jour ?). Le reste est payé au prix fort à l’international, avec un surcoût puisque les bateaux qui approvisionnent l’île sont tricards aux USA ensuite, embargo oblige.
Le pétrole importé est raffiné sur l’île. Les raffineries manquent de tout, toujours du fait de l’embargo, et leur rendement est médiocre. La raffinerie de La Havane, située au vent de la ville (à l’est de la ville) balance en permanence des gaz et des fumées sur la capitale, qui est ainsi perpétuellement polluée.
Les véhicules marchant aux produits pétroliers ne sont souvent pas de première jeunesse, et tout cela pollue à qui mieux mieux, notamment les « chameaux », ces bus à deux bosses, les vieilles motos et les 300 000 « américaines » de plus de 45 ans, Chevrolet, Buick, Plymouth, DeSoto, Oldsmobile, etc… généralement bien entretenus mais dont la technique commence à dater.
Tout cela pour en venir où ?
Les Cubains sont comme tout le monde intoxiqués au pétrole. Ils sacrifient toutes les recettes en devises à l’achat du pétrole, au prix fort (recettes du tourisme et de la canne à sucre principalement). Ils se saignent pour acheter un produit qu’ils utilisent dans des conditions extrêmement médiocres. Et à la guerre comme à la guerre, ils font exploiter les gisements de pétrole de l’île avec la vue à plus court terme que j’aie jamais vue, et se soucient comme d’une guigne de la pollution (les pluies acides engendrées par le dioxyde de soufre). Quant à l’effet de serre… Et l’utilisation du pétrole se fait avec des rendements déplorables à tous les niveaux de la vie collective.
Je ne dis pas que Cuba ne doit pas être un exemple à suivre. Il y a du bon sur l’île, et la brochure le dit très bien. La priorité à l’éducation et à la santé, c’est indéniable. Un logement pour tous, aussi. Pas toujours à l’endroit désiré, mais logement quand même. Une forte solidarité entre insulaires, et un souci de maintenir des contacts sur le continent sud-américain. Une bonne humeur face aux difficultés de la vie (luchar (lutter) et resolver (se débrouiller) sont des verbes qui reviennent à chaque instant, mais sans jamais se plaindre ou tendre la main, toujours avec le sourire).
Il y a du moins bon, malheureusement, avec la dictature et le bourrage de mou en permanence (c’est Castro lui-même qui présente la météo les jours de cyclone !), la malnutrition évidente, l’impossibilité d’importer des médicaments de base pour cause d’embargo, et l’absence de projets des gens trop occupés à s’assurer leur quotidien.
Une société d’après Peak Oil qui ressemblerait à Cuba ne serait pas l’enfer, mais il vaudrait mieux s’inspirer de ce qui est bon, et améliorer ce qui est mauvais, notamment l’absence de vision à long terme (et donc le souci des générations futures) pour assurer l’essentiel aux générations présentes.
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je pense qu'avec nos connaissances techniques on pourra faire plus efficace que les galeres romaines ...Dagobert a écrit :Tu ne crois pas si bien dire! car à part l'énergie pour fabriquer le voilier c'est un moyen de transport peu énergétique mais aussi peu efficace,aura-t-on encore besoin d'éfficacité dans un monde futur où cette notion capitaliste n'aura plus cours.


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Les derniers Clipper qui datent du milieu de XIXéme siècle étaient loin d'être des tortues (plus de 9 noeuds)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clipper
Le retour de grands voiliers de commerce avec les technologies d'aujourd'hui est loin d'être une utopie.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clipper
Le retour de grands voiliers de commerce avec les technologies d'aujourd'hui est loin d'être une utopie.
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
Les Shadoks
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C clair
Au moins avec des voiliers il y aura plus d'aventure qu'avec des charters...Et en plus c'est pas polluant.
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- Goudron
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Croisière à voile
Croisière à voile: Construits notamment en France, aux chantiers de l'atlantique à Saint Nazaire, les grands voiliers de croisière sont assez nombreux, un exemple : http://www.cruisepacific.com/windsong.html
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- Goudron
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Technologie moderne des grands voiliers
Pour tout découvrir de la technologie moderne des grands navires à voile de demain, un site danois très bien documenté ( en anglais ) :
http://www.mst.dk/default.asp?Sub=http: ... 15_eng.htm
http://www.mst.dk/default.asp?Sub=http: ... 15_eng.htm
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- Goudron
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Rectificatif Construction Grands Voiliers
Rectificatif
Suite à mon message précédent "Grands voiliers", une petite correction :
Si les chantiers de l'atlantique à Saint Nazaire furent un des plus grands chantiers de construction de grands voiliers au monde( 4 et même 5 mâts barque ), ces chantiers n'ont pas construit récemment de voiliers de croisière.Le Wind Star a été construit aux chantiers du Havre.
Autant pour moi !
Suite à mon message précédent "Grands voiliers", une petite correction :
Si les chantiers de l'atlantique à Saint Nazaire furent un des plus grands chantiers de construction de grands voiliers au monde( 4 et même 5 mâts barque ), ces chantiers n'ont pas construit récemment de voiliers de croisière.Le Wind Star a été construit aux chantiers du Havre.
Autant pour moi !
- Sylvain
- Modérateur
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- Inscription : 17 déc. 2004, 08:34
Je confirme. Ces dernières années, ils construisent surtout des paquebots de croisières (Queen Mary 2, Mistral, Monarch of the Seas, la série des Millennium, ...) ainsi que des méthaniers, car ferry, navires océanographiques, bâtiments militaires.Les chantiers de l'atlantique à Saint Nazaire n'ont pas construit récemment de voiliers de croisière.
Ça fait un bout de temps qu'on n'a pas vu une voile sortir des Chantiers !
