Les îles Spratly / Archipel des Paracels
Publié : 11 mai 2012, 21:02
La Chine vient carrément de menacer les Philippines de guerre. L'occasion de rappeller pourquoi ( un indice : c'est une matière visqueuse de couleur noire et qui sent pas bon )

Histoire du Conflit
L'histoire des îles spratly (Nancha en chinois) remonte à la dynastie chinoise des Han où en 250 avant J-C des marins chinois auraient découvert cet archipel puis commencé un début de colonisation. En effet il est possible de retrouver quelques ruines de temples datant de cette époque sur la plus grande de ces îles Itu Aba (Taiping). Mais il est beaucoup moins sûr que l'occupation se soit faite de manière continue par des colons chinois.
Après la chute des Han, les îles spratly furent oubliées, hormis quelques notes sur des cahiers de bord par des marins chinois puis européens. En 1933 le gouvernement colonial francais en Cochinchine annexe officiellement l'ensemble des Spratly et des Parcelles; pas pour longtemps car en 1939 le monde entre en guerre.
La deuxième guerre mondiale et ses conséquences pour les Spratly
Le Japon impérial comprend très vite l'importance stratégique de ces îles. Il y établit donc une base pour ses sous marins, ainsi les japonais contrôlent toute la mer de Chine du sud, de Singapour à Taiwan.
La guerre mondiale pend fin avec la défaite du Japon en 1945, mais alors que le sort de ces îlots n'est pas encore fixé par la communauté internationale, et malgrè la guerre civile qui fait rage en Chine, le Guomingtang décide de réaffirmer la souveraineté chinoise en déployant quelques troupes sur la plus grande de ces îles Itu Aba (Taiping).
La république de Chine entretiens toujours une garnison de 400 hommes sur cette île . Mais cette occupation ne fait réagir personne même pas les communistes qui après leur victoire en 1949 sur Chang Kaichek ne se préoccupent pas de ces îlots. En 1951 à la conférence de San-Francisco le Japon rennonce officiellement à tous ses droits sur les Spratly, mais aucune résolution n'est prise en ce qui concerne leur attribution. La communauté intenationale juge sans importances le sort des archipels, on les oublie alors peu a peu.
Les débuts du conflit
En 1956, chose étrange dans l'histoire des relations internationales, un riche homme d'affaire philippain, Thomas Cloma, revendique la possession des Spratly a son nom. Meme si cette affaire n'aura pas de suite elle nous montre que les pays concernés, sans se prononcer officiellement, commence a s'intéresser de près au sort de ces îles.
Apres 13 ans le problème des îles Spratly ressurgit lorsque qu'en 1968 les Philippines occupent trois îlots, la course aux îles vient de débuter. En 1973 alors que la menace communiste pèse toujours sur le gouvernement sud-vietnamien, celui-ci décide d'envoyer des troupes sur 5 îles des Spratly cependant il perd le contrôle de l'archipel des Parcelles au profit de la Chine; Mais ces 5 îles nouvellement acquises tomberont aux mains des communistes après la réunification du Vietnam.
Bataille naval dans les spratly
Dans les années 80 le conflit s'accélère, tous les pays cotoyant les îles spratly de près ou de loin veulent une part du "gateau". De plus on commence à parler de vastes réserves en hydrocarbures autour des Spratly. La Malaisie occupe une île en 1983 puis trois en 1986.
Mais le plus important en 1986 est l'entrée de la R.P de Chine dans la lutte; d'abord indirectement en envoyant des bateaux scientifiques pour sonder les fonds marins puis un an plus tard les chinois débarquent sur Firey Cross et Cuarteron reef (voir carte), entrant par la même en conflit direct avec le Vietnam. La Chine devient de plus en plus agressive, en effet le 14 mars 1988, elle décide de punir le Vietnam (pour avoir décroché un drapeau chinois sur une île nouvellement reclamée). Une petite bataille navale s'engage alors, celle-ci aboutiera à la mort de 80 marins et la perte de trois navires vietnamiens .
A la fin de cette année le score est de 21 iles pour le Vietnam ,huit pour les Philippines, six pour la Chine, trois pour la Malaisie, une pour Taiwan et 0 pour Brunei. La tension des années 80 et en fait le reflet de la guerre froide en Asie ou l'URSS alliée au Vietnam s'oppose a la Chine.
Signes d'apaisement
Après la chute du mur de Berlin d'une part et les évènements de la place Tian an'men d'autre part, la situation va s'apaiser on commence même à parler de conférences bilaterales pour une résolution pacifique du conflit.
Les états protagonistes consolident leurs bases en constuisant des structures scientifiques et militaires (ports,aeroports...) sur leurs îles, et s'accordent pour limiter leur expansion sur les Spratly lors du traite de Manille. Néamoins la Chine occupe deux nouvelles îles en 1992, puis en 1995 construit des structures sur une île située au large de Palawan (Mischief reef). Les Philippines réagissent en s'emparant des bateaux de pêcheurs chinois et en détruisants les constructions. La Chine ne perd pas espoir et reprends ces construction en 1997, cette fois ci les Chinois s'apprettent a tenir un siege en construisant plusieurs forts sur Mischief reef (voir carte). Les Phillipines non désireuses de rentrer en guerre avec la Chine protestent contre cet violation du traite de Manille (1992).
Ces dernières années n'ont pas engendré de nouveaux conflits armés, les pays semblent vouloir maintenir le statu quo, serait-ce un début de résolution pacifique ou bien le calme avant la tempête ?
Cette brève analyse historique nous laisse néanmoins une question en suspend: Qu'est ce qui donne a ces îles une telle importance pour que 6 pays se les disputent âprement ? C'est donc l'enjeu du conflit que je vais dèvelopper dans la troisième partie.
l'Enjeu du Conflit
Comme nous venons de le voir dans la précédente partie de cette analyse, les îles Spratly font l'objet d'une âpre dispute depuis plus de trente ans. Néanmoins les revendications des états concernés ne sont pas toutes identiques.
La Chine (et Taiwan pour les même motifs) ansi que le Vietnam réclament la totalité des Spratly pour des raisons historiques. Les Philippines revendiquent 60 îles, la Malaisie seulement 6, alors que Brunei ne réclame que Louisa reef (voir carte) qui longe ses côtes. Ces trois états avancent la proximité de ces îles comme revendication. Ce qui en terme de loi internationale compte beaucoup plus que les raisons historiques.
La position stratégique des Spratly
L'achipel des Spratly ne pourrait être qu'un accident géographique dans la mer de Chine du sud si seulement elles ne se touvaient pas sur la voie maritime la plus frequenté du monde.
En effet plus de 25% de la production mondiale de pétrole traverse le detroit de Malaca (venant du Moyen-Orient et à destination du Japon et des USA). De plus le développement des pays membres de l'ASEAN (Association des Pays de l'Asie du Sud-Est) dépend des comunications maritimes de cette région.
Si un pays est souverain de l'ensemble des Spratly il peut légalement suprimer tout le trafic commercial à l'interieur des eaux territoriales. Il ne détiendra pas seulement le contrôle des échanges économiques des pays de l'ASEAN mais aussi de l'approvisionement en pétrole du Japon et d'une partie des Etats-Unis.
La richesse minière des Spratly
Le deuxième fait qui donne au Spratly une telle importance est que tous les etats engagés dans la dispute sont persuadés de l'existence d'une vaste réserve de pétrole et de gaz naturel entourant les îles Spratly (17 millions de tonnes selon une source chinoise). Les pays membres de l'ASEAN voient dans cette richesse la clé de leur développement économique.
Ainsi le Vietnam, qui possède un des PDI les plus bas de la planète, à placé sa croissance sur l'exploitation du pétrole. En 1994 il se dote de sa propre industrie pétrolière et exploite le site de Bach Ho qui représente un tiers du total de ses exportations, de plus le Vietnam à signé un accord avec la compagnie americaine Mobil pour tirer profit d'une concéssion autour des îles Spratly. Le Vietnam s'est donc placé dans une position ou il ne peut se permettre d'abandoner ses revendications sur l'archipel des Spratly.
Même situation pour les philippines ou leur coissance depend a 95% des importations pétrolières, elles ont aussi accordé une licence à la compagnie americaine Vaalco Energy pour tirer profit des ressources situees sur Reed Bank(voir carte).
Brunei voit dans la possession de Louisa reef le moyen de prolonger sa richesse pétrolière qui s'épuise d'année en année. Taiwan et la Malaisie n'ont pas encore signé d'accord d'exploitation des Spratly mais ils espèrent bien aussi participer au partage de l'or noir.
Le point de vue de la RP de Chine est différent car elle clame en premier chef la possession des Spratly pour présever la securité de son territoire. Néanmoins les spécialistes chinois ont très vite compris que l'exploitation pétolière des Spratly pourra remplacer celle du Xinjiang une fois sa réserve épuisée.Ceci lui permetra de poursuivre son fort développement économique au XXIe siecle. De plus la Chine proclame être le seul pays capable d'exploiter les Spratly sans recourir aux compagnies étrangères.
La présence d'hydrocabure donne donc au conflit une nouvelle dimension. Cette ressource est qualifiée de vitale par les six pays pour leur développement économique, ceux-ci ne sont donc pas près à faire des concéssions pour réduire les tensions dans région.
Risque de Guerre
Malgrès la relative stabilité de la situation depuis quelques années, il est néanmoins impossible d'écarter la possibilité d'un conflit armé. Comme le montre John Vasquez dans son article 'Steps to War' la dégénération d'un conflit en guerre s'effectue suivant quatre étapes:
* Recherche de sécurité
* création d'alliance
* course à l'armement
* escalade du conflit
Nous avons vu ci-dessus que la première étape est franchie depuis les années 80, chaque etat, hormis Brunei, à montré ses forces en occupant le plus d'îles possible. Le deuxième point est plus délicat ici car la seule alliance possible serait celle des états de l'ASEAN contre la Chine mais L'ASEAN a été définie lors de sa création comme une alliance économique et non militaire. De plus des pays comme Singapour ou la Thailande ont crée des liens étroits avec la Chine.
La course aux armes est évidente dans la région; la part de budget consacré aux dépenses militaires a augmenté dans tous les recettes des membres de l'ASEAN. Quant à la Chine elle mène un projet de modernisation de sa marine ayant pour objectif de pouvoir projeter une force militaire sur tous les océans. Son but etant de prendre et de conserver les Spratly ce qui pour le moment lui est impossible dû a l'absence de porte-avions.
Il est donc clair que le risque de guerre est bien réel il ne manque plus que l'allumette pour mettre le feu aux poudres, celle-ci a de très fortes chances d'être l'acquisition d'un porte-aéronef par la Chine. Néamoins il ne faut pas oublier que tous les partis engagé ont entrepris des discutions pour aboutir à une résolution pacifique du conflit. Mais seront-elles suffisantes ? c'est ce que je vais étudier dans la 4e partie : Résolution du Conflit.
Résolution du Conflit
Afin d'éviter de nouveaux affrontements meurtriers comme en 1988, les protagonistes ont entrepris au debut des années 90 une série de conférences.
Le role de l'ASEAN dans les négociations
L'ASEAN est à l'origine de nombreuses réunions intergouvernementales. Son principale élément est le FRA (Forum Régional de l'Asean) qui réunit depuis 1994 les membres de l'ASEAN, les 7 plus importants partenaires économiques (USA, Japon, Canada, Corée du sud, Australie,Nouvelle Zelande et l'Union Europeenne) plus 4 observateurs (Russie, Chine, Laos et Papouasie Nouvelle Guinee). Cet organisme présente l'avantage de réunir tous les partis concernés autour d'une table de négociation mais son caractère trop officiel le prive d'efficacité. Un an auparavant fut crée deux groupes d'études pour une résolution pacifique du conflit il sagit l'ASEAN ISIS (Institutes of Strategic and International Studies) et du CSCAP (Council for Security and Cooperation in Asia). Ils sont tous les deux composés d'experts (juristes,militaires,scientifiques...) représentant leur gouvernement, mais leur reunions ont plus un caractère privée. Ainsi leurs travaux sont à l'origine de nombreuses propositions qui depuis plus de 5 ans font evoluer le conflit vers un denouement pacifique.
L'Indonésie comme médiateur
Pays neutre dans le conflit des Spratly (sa souveraineté sur Natuna n'étant pas contesté), l'Indonésie tente depuis 1990 de réconcilier les protagonistes autour d'un accord commun.
Ali Alatas ministre des affaires étrang&egave;res indonésien a donc organisé une serie de conférences réunissant les 6 pays concernés plus la Thailande,singapour et le Laos qui ne possède pas d'accées à la mer.L'Indonésie montre ainsi que la stabilité de toute l'Asie du sud-est dépends de la résolution pacifique de ce conflits. Lors des séssions les états ne sont pas nommés un accord a été touvé pour faire siéger en même temps des représentants de la Chine continentale et de Taiwan. L'Indonésie possède une grande experience des conflits internationaux à propos de l'exploitations des fonds marins. En effet celle-ci voudrait que les béligerant adoptent un traité qui se baserait sur le modèle du Timor Gap Treaty (accord entre l'Indonésie et l'Australie pour l'explotation conjointe d'hydrocarbones dans des eaux revendiquées par les deux pays). Son but est donc de séparer la partie stratégique (contrôle des îles) de la partie économique (ressources minérales); ainsi en resolvant le deuxième conflit elle espères que les béeligéerants accorderont moins d'importance au contrôle des Spratly et par la réduiront énormement les tensions régionales. Cependant cette vision ce heurte a deux grosses difficultés: la premi%egrave;re est la mise en accord de six pays demande beaucoup de temps (le Timor Treaty Gap avec seulement deux béligérents fut négocié pendant 7 ans), la deuxième , de mon avis, la plus importante est que le vision indonéesiènne se heurte à l'intrensigence chinoise qui considère le contrôle des Spratly avant tout comme une nécéssité pour la sécurite de son pays.
Néamoins les conférences ont abouties en 1992 a l'accord de Manille, où les pays s'engagent à ne pas utiliser la forces pour le contrôle de nouvelles îles. Même si la Chine n'a pas respecté cet accord (et continue de l'ignorer en construisant des fortifications sur Mischief Reef) celui ci constitue un grand pas dans l'avancée du conflit vers une résolution pacifique.
De gros efforts ont donc été entrepris pour trouver pacifiquement un accord au conflit des Spratly mais plus ce dernier traine en longueur et plus le déséquilibre entre la Chine et les pays de l'ASEAN grandit; deplus l'intransigence chinoise bloque toutes les prise de décisions lors des néegociations.
