Indonésie

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Alain Var
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Message par Alain Var » 22 janv. 2007, 12:38

Bonjour

je suis nouveau sur ce forum ...et ceci est mon premier post ...
Suite a l'émission de TF hier je suis allé sur le net a la recherche d'infos. ...
Et c'est fou ce qui se passe la bas ... voici ce que j'ai trouvé


Les boues dévoreuses de Java
KAUFFMAN Sylvie
21 décembre 2006
JAVA, ENVOYÉE SPÉCIALE DU JOURNAL LE MONDE,

On a parlé d’un volcan, mais c’est un lac, un immense lac de boue qui s’étend à vos pieds. De la boue comme vous n’en avez jamais vu. Noirâtre, compacte, visqueuse, brûlante, nauséabonde. Paisible par endroits, bousculée par de dérisoires tentatives de dérivation ailleurs, craquelée par le soleil lorsqu’on l’a laissée s’étaler et sécher en paix. Vorace, elle a déjà englouti près de cinq villages et une vingtaine d’usines en six mois, mais n’est pas rassasiée. Ici, un minaret émerge, témoin d’une vraie vie il y a quelques mois. Là où la boue est moins profonde, le premier étage de ce qui fut une maison bourgeoise continue de défier l’invasion. Plus loin, il ne reste d’une usine de montres, célèbre en Indonésie pour le meurtre, en 1993, de la jeune ouvrière Marsinah, coupable d’avoir organisé une grève, que quatre toits de tôle, comme flottants, sagement alignés.

Bientôt, eux aussi disparaîtront, inexorablement. Au-dessus d’un point identifié comme la source de la boue s’élève une haute colonne de fumée blanche : "De la vapeur d’eau, vous rassure-t-on. C’est que l’eau, là-dessous, est à plus de 100 degrés. Une énorme bouilloire !"

"Lumpur" - la boue, en bahasa indonésien - est le nom du nouveau fléau qui s’est abattu sur Java. Le 29 mai, alors que la compagnie pétrolière locale Lapindo effectuait un forage exploratoire sur un gisement de gaz souterrain dans l’est de l’île, dans la conurbation de Surabaya, deuxième ville et poumon économique du pays, la boue a jailli tout près du lieu du forage, dans la municipalité de Sidoarjo. Les géologues ont identifié un "volcan de boue".

Toutes les tentatives de le maîtriser ont jusqu’ici échoué et, parti d’un débit de 5 000 m3 par jour, le volume de boue crachée par le sol n’a cessé d’augmenter, jour après jour. Selon le professeur Indrasurya Mochtar, chef du département de génie civil de l’Institut technologique de Surabaya, qui travaille sur l’éruption de boue depuis le premier jour, il a atteint, fin novembre, 200 000 m3 par jour. "Une telle augmentation, constamment en évolution, rend toute prévision très difficile, constate-t-il, découragé. Pour la première fois depuis le début, je suis vraiment pessimiste." Le 4 décembre, le ministre de l’environnement, Rachmat Witoelar, a justifié le pessimisme du professeur : "Cela pourrait durer des années, a-t-il reconnu. Nous ne sommes pas en mesure d’arrêter le flot."

Sachant qu’un camion benne ordinaire contient 10 m3, il faudrait donc 20 000 camions pour transporter le volume de boue produit en une journée à Sidoarjo.

La boue, salée, corrosive, contient du sulfure d’hydrogène et des hydrocarbures, mais nul n’est très sûr de son niveau de toxicité. Quinze mille personnes ont déjà été déplacées, après avoir tout perdu.

Plus de 430 hectares sont envahis par la boue, autour desquels des digues ont été érigées pour la contenir, comme un barrage. L’autoroute Surabaya-Gempol, axe routier vital pour l’acheminement des matières premières du port vers les industries de la région dans un sens, et des produits exportables dans l’autre, a dû être fermée définitivement, lorsque la boue en a pris possession, le 25 novembre.

Tous les ingrédients d’une catastrophe sont réunis. Une catastrophe écologique, humaine, économique. Non pas que les catastrophes soient quelque chose de nouveau pour les Indonésiens : en deux ans, ils ont cumulé tsunami, tremblements de terre, éruption volcanique et attentats terroristes. Dans ce pays de 220 millions d’habitants, la vie continue, mais différemment. "Un tremblement de terre, un raz de marée, ça a un début et une fin, relève le professeur Indrasurya. Nous ne sommes pas habitués aux désastres sans fin."

Mercredi 22 novembre, le désastre a tourné au drame. "Vers 16 heures, j’ai remarqué des fissures dans la digue, raconte Sukamto, le policier chargé de la surveillance de l’autoroute. Puis j’ai senti la terre bouger. Dans un périmètre de 20 mètres, le niveau de la boue montait et descendait. A 19 heures, la boue a débordé de la digue. A 19 h 20, la fissure était devenue un fossé, un camion est tombé dedans. En l’espace de dix minutes, un jet de boue a jailli, l’autoroute s’est fendue et une immense flamme est montée dans le ciel."

Enfoui profondément sous le site, un gazoduc avait rompu sous la pression du sol, affaissé sous le poids de la boue au-dessus. Douze corps ont été repêchés, deux policiers n’ont jamais été retrouvés. "Presque tous ont été projetés en l’air par le souffle de l’explosion, puis brûlés en retombant dans la boue." Les blessés, dont l’un vient de mourir, ont été atrocement brûlés par la boue. Sukamto a le calme des gens qui en ont trop vu ; il continue de surveiller ce site infernal où les curieux viennent en famille le dimanche, mais il est "très déçu par la compagnie nationale Pertarmina : deux semaines avant l’explosion, il y a eu une enquête et ils n’ont pas voulu réduire la pression du gaz". Ce que Sukamto ne sait pas encore, c’est que, moins d’une semaine après l’explosion, le gazoduc sera réparé : aujourd’hui, le gaz circule à nouveau sous le barrage de boue. Le même accident peut donc se reproduire ? "Bien sûr, reconnaît un expert local. Mais quelle est l’alternative ? 250 usines dépendent de ce gazoduc ! La voie ferrée le long des digues, les wagons-citernes pleins de pétrole, les pylônes électriques au milieu de la boue, est-ce raisonnable ? Non, évidemment !" Le gazoduc aussi doit être détourné. Quand ? Nul ne le sait.

Plusieurs des 500 familles supplémentaires évacuées à la suite de l’explosion ont trouvé refuge au marché de Porong, où les autorités ont installé un camp provisoire. Couché à même le sol avec sa jeune femme et leurs deux petites filles, Agung Wahgu Saputra, 28 ans, employé de la fabrique de cigarettes proche, explique qu’il avait l’intention de partir depuis longtemps mais n’avait pas d’argent pour louer une camionnette et déménager. Puis la boue est arrivée à Kedungbendo, son village, et elle s’est mise à monter. Il a fallu partir. L’armée les a transportés ? Agung sourit : "Les militaires sont partis lorsque la boue est arrivée..."

Les Javanais sont philosophes - ou fatalistes. Sarong de soie violette noué autour des hanches et "marcel" blanc immaculé, Sunoko, 55 ans, a été élu malgré lui chef du village de Besuki, en bordure des digues, ou de ce qu’il en reste : la digue a déjà cédé deux fois. La moitié du village est partie définitivement, explique-t-il en montrant les maisons vides bordées d’arbres aussi desséchés que si un bataillon de sauterelles s’était abattu sur eux. Sa femme et lui ont passé dix jours dans des abris puis sont revenus, en attendant de toucher une indemnisation. L’arrivée de la saison des pluies les inquiète. "C’est notre destin, sourit Sunoko. Bien sûr, on est en colère, mais comme personne ne nous écoute, que faire ?" Que faire ? Accroupi sous un arbre près des digues qui retiennent la boue, Darto, 50 ans, n’a plus que les yeux pour pleurer, et il s’en sert, essuyant ses larmes avec le foulard qu’il porte sur le visage, comme beaucoup de gens ici, pour atténuer l’odeur de soufre qui pique le nez et les yeux. A côté de lui, Darsono, 65 ans, s’en prend au président Yudhoyono, qui "parle mais ne fait rien. Il dit que ce sera bientôt fini, mais quand, quel mois, quelle année ?"

Que faire ? C’est aussi la question qui agite Basuk Hadimulyono, le chef de l’équipe nationale chargée le 8 septembre par le président de gérer le désastre, qui a installé son QG dans une suite de l’hôtel Somerset, à Surabaya. Dans la salle de réunion, le plastique protecteur recouvre encore les chaises bleues flambant neuves. Directeur au ministère des travaux publics, titulaire d’un doctorat de la Colorado State University, Basuki était à Atjeh le lendemain du tsunami, en décembre 2006 : "J’aime les défis", dit-il. Il est servi. Il a le ton rassurant des hauts fonctionnaires : si les deux puits de réparation (relief wells) qui tentent d’étouffer la source d’éruption de la boue à l’aide d’une boue plus lourde réussissent, "ce sera une première", dit-il fièrement, car cette situation est sans précédent.

Mais la confusion et l’imprécision des chiffres qu’il cite, loin de rassurer, inquiètent. Il a fait creuser un canal de dérivation pour déverser la boue dans la rivière voisine, la rivière Porong, qui se jette dans le détroit de Madura, avec l’espoir que tout cela soit évacué vers la mer. Mais, trop lourde, la boue se dépose dans la rivière Porong au lieu d’être entraînée par le cours d’eau. "Je voudrais ouvrir un canal de dérivation de plus et renforcer les digues avant la saison des pluies, dit-il. C’est une course contre la montre. Le problème, c’est que la pression sociale (comprendre : la résistance des habitants) nous ralentit."

C’est qu’au bout de six mois l’invasion de boue, l’opacité de la compagnie pétrolière et l’impuissance de l’Etat finissent par avoir raison de la légendaire résignation javanaise. Des manifestations s’organisent. Le 5 décembre, Lapindo a fini par trouver un compromis avec les habitants sur le prix des terrains à indemniser.

Partout, alors que l’Indonésie prend tardivement la mesure du désastre, la colère monte contre Lapindo. L’explication désormais jugée la plus plausible sur l’origine du désastre, y compris par les experts de l’industrie pétrolière, est celle d’une erreur commise par Lapindo lors du forage : dans ce type d’opération, la tige de forage doit être "chemisée", c’est-à-dire revêtue d’un tubage qui l’isole de l’extérieur. Mais celle-ci ne l’était pas. Négligence ou volonté d’économiser quelques centaines de milliers de dollars ? Un document récemment publié a révélé que la société Medco, partenaire minoritaire de Lapindo avec la compagnie australienne Santos dans l’exploration de ce gisement, lui avait demandé en vain de prévoir un tubage.

Un autre élément permet de comprendre la lenteur du gouvernement : Lapindo est une filiale d’Energi Mega Persada (EMP), deuxième compagnie pétrolière indonésienne, qui appartient au groupe Bakrie. Qui contrôle le groupe Bakrie ? Aburizal Bakrie, ministre des affaires sociales, membre important du gouvernement. Discrètement, le groupe Bakrie a tenté, depuis septembre, de se débarrasser de sa filiale Lapindo en la vendant à des sociétés offshore, de Jersey puis des îles Vierges ; cette démarche a aussitôt été interprétée comme une tentative du groupe d’échapper à ses responsabilités. L’autorité des marchés d’Indonésie, appuyée par la ministre des finances, s’est fermement opposée à la vente, qui semble suspendue. Lapindo a estimé le coût du désastre, jusqu’ici, à 170 millions de dollars, mais, selon la banque UBS, il serait plus proche de 750 millions. Le ministre Bakrie, lui, reste muet et à son poste.

Dans toutes ses dimensions, la catastrophe de Sidoarjo est un concentré de l’Indonésie d’aujourd’hui : un contexte énergétique tendu, qui, poussé par une forte croissance de la demande, entraîne une politique intensive de forage, sans égard pour l’environnement. Une sous-estimation de l’ampleur du désastre pendant plusieurs mois. Une attitude flagrante de rétention d’information et de non-transparence de la part de la compagnie impliquée. L’incapacité de la société civile à s’organiser et la méfiance à l’égard de certaines ONG écologistes dont elle ne comprend pas le combat. Les experts étrangers venus donner leur avis n’accusent pas l’absence de compétences mais celle d’organisation, de capacité d’anticipation et de volonté politique. C’est la faiblesse de l’appareil d’Etat face à Lapindo, symbolisée par la double casquette du ministre Bakrie.

Voilà qui désespère Daniel Sparringa, sociologue à l’université d’Airlangga, à Surabaya. "Ce désastre est aussi un désastre social, dit-il. La démocratie ne se concrétise que si la société participe. J’espérais qu’à ce stade, huit ans après la chute de Suharto, les gens exerceraient leur pouvoir, pas seulement les élites. Or, là, la seule chose qu’ils peuvent demander, c’est de l’argent. Il n’y a ni transparence ni responsabilité." A Djakarta, d’où il dirige KBR 68 heures, un réseau de 430 radios indépendantes à travers le pays, Santoso voit les choses plus positivement : pour lui, "cette histoire est à l’image du processus démocratique indonésien : un processus lent, non révolutionnaire, mais qui finit par produire des résultats. Dans le cas de Lapindo, des décisions cruciales n’ont pas été prises au début. Alors il faut maintenir la pression, de façon continue."

Comme en écho, dans une petite maison basse de Surabaya qui abrite une fondation d’aide juridique, financée par l’Union européenne et le milliardaire philanthrope George Soros, un groupe de jeunes avocats prépare des poursuites judiciaires contre l’Etat pour manquement à ses responsabilités. Ils songent aussi à une action collective au nom des victimes. L’infrastructure juridique, disent-ils, leur offre toutes ces possibilités. Il ne reste qu’à changer les juges. Eclat de rire général : "Evidemment, on perd à chaque fois ! Mais ça ne fait rien, on recommence."

Sur l’écran de son ordinateur, le professeur Indrasurya a élaboré les pires scénarios, comme l’inondation de la ville de Surabaya (3 millions d’habitants). Il a aussi fait une simulation graphique du barrage de boue qui déborde. Très graphique. La tache grise dévorant les zones habitées au fur et à mesure que le débit augmente est une vision d’horreur. A la fin de sa présentation, ce titulaire d’un PhD (diplôme de troisième cycle) de l’université du Wisconsin offre quelques recommandations. La dernière traduit toute l’impuissance des scientifiques : "Prier Allah que la boue cesse de jaillir. Inch’Allah !"


--------------------------------------------------------------------------------

Encart

Une catastrophe pour 30 ans ?
Phénomène géologique connu des spécialistes des zones pétrolifères, y compris à Java, les "volcans de boue" n’ont de volcanique qu’une éruption comparable à celle de la lave. Ce phénomène se crée lorsque des couches souterraines, mises sous pression par du gaz, remontent à la surface. Il peut en principe être maîtrisé par différentes techniques. Ces boues sont constituées de sédiments gonflés d’eau et de gaz.

L’éruption de Sidoarjo, vraisemblablement provoquée par un forage de gaz fait dans de mauvaises conditions à quelque 1 500 mètres de profondeur, est différente à la fois par son ampleur et par les caractéristiques uniques de la boue. "Au moment où elle est apparue, relève un expert occidental, on n’a pas eu idée de l’ampleur qu’elle pouvait atteindre. En réalité, une éruption de cette taille et dans une zone aussi peuplée est sans précédent."

Selon Indrasurya Mochtar, de l’Institut technologique de Surabaya, il s’agit d’une boue visqueuse, compacte, qui, telle une gelée ou de la peinture épaisse, ne se décompose pas en eau et sédiments. "Le problème est que nous l’avons abordée comme de l’eau au début, dit-il, alors qu’elle ne s’écoule pas." Les pompes utilisées pour la pomper, par exemple, se sont révélées totalement inadaptées.

Comme d’autres experts, cet universitaire considère que les tentatives de détournement de la boue par des canaux déversés dans la rivière proche qui se jette ensuite dans le détroit de Madura, non loin de Bali, sont une mauvaise solution : non seulement l’énorme volume de boue, contenant du sulfure d’hydrogène et des hydrocarbures, va tuer l’écosystème et les poissons, mais il risque aussi de bloquer la rivière et de provoquer, en saison des pluies, des inondations majeures.

Une mission de la section environnement du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, venue en juillet à la demande du gouvernement indonésien, a également déconseillé cette solution.

Un organisme officiel indonésien a calculé que, si l’on laissait le volcan de boue de Sidoarjo s’éteindre naturellement, cela prendrait trente et un ans. Que faire de toute cette boue ? L’enfouir au fond de la mer est envisageable, à une grande profondeur, mais il faut l’y acheminer et les fonds marins à proximité de Sidoarjo sont peu profonds. Le gouvernement envisage d’en faire un marais au bord du détroit de Madura. Des barges de dragage pourraient charger cette quantité de boue, mais comment les faire venir jusqu’à l’intérieur des terres ?

Ancien ministre indonésien de la population et de l’environnement, Emil Salim, aujourd’hui engagé dans le combat du développement durable et la défense de la société civile, veut retenir au moins une leçon de ce désastre : "Ne plus autoriser d’opérations minières dans des zones aussi peuplées, interdire les forages à Java-Est, à moins d’avoir la certitude que l’on contrôle la technologie."

Un archipel équatorien comme l’Indonésie, qui repose sur la ceinture de feu du Pacifique, "doit avoir une stratégie énergétique fondée sur un paradigme différent de celui des énergies fossiles", ajoute-t-il.

KAUFFMAN Sylvie
* Article paru dans le Monde, édition du 21.12.06. LE MONDE | 20.12.06 | 15h29.

Pura Vida
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Message par Pura Vida » 26 janv. 2007, 11:43


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Message par MadMax » 06 sept. 2007, 21:59

Dans Envoyé Spécial (France 2), documentaire sur le gisement de boue (voir plus haut), là maintenant !

(regardez plus haut dans les posts pour voir depuis combien de temps ça dure :? )

(Les toits qui dépassent tout juste du sol boueux, mais quelle vision cauchemardesque !)


EDIT : il y aura une rediffusion je crois (mais tââââââârd)
Dernière modification par MadMax le 06 sept. 2007, 23:30, modifié 1 fois.

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Message par phyvette » 06 sept. 2007, 22:54

un contexte énergétique tendu, qui, poussé par une forte croissance de la demande, entraîne une politique intensive de forage, sans égard pour l’environnement. Une sous-estimation de l’ampleur du désastre pendant plusieurs mois. Une attitude flagrante de rétention d’information et de non-transparence de la part de la compagnie impliquée. L’incapacité de la société civile à s’organiser et la méfiance à l’égard de certaines ONG écologistes dont elle ne comprend pas le combat. Les experts étrangers venus donner leur avis n’accusent pas l’absence de compétences mais celle d’organisation, de capacité d’anticipation et de volonté politique. C’est la faiblesse de l’appareil d’Etat face à Lapindo, symbolisée par la double casquette du ministre Bakrie.
Voilà en local les conséquences a attendre du PO mondial, la société civile dépassée par un phénomène inédit , et le bradage de la sécurité . Qui pourrait croire que le PO va sauver l'humanité ? Et sans lui c'est pire !!

Quel "bonheur" d'être térraplatiste et de pouvoir etant occidental , jouir de l'abondance en ignorant encore qq année en toute "innocence" l'inéluctable destin .

Terrifiant reportage d'envoyés spécial sur France 2. Il y avait déjà tout dans le post d'Alain Var , là en plus il y a des images .

Phyvette
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Tsunami

Message par Thibaud » 12 sept. 2007, 13:53

phyvette a écrit :...
Voilà en local les conséquences a attendre du PO mondial, la société civile dépassée par un phénomène inédit , et le bradage de la sécurité ...
MONDE > Indonésie

13h45>La région de Sumatra frappée par un deuxième séisme de magnitude 7,9

MONDE > Indonésie

13h25 >Séisme d'une magnitude de 7,9 en Indonésie. Risque de tsunami pour la province de Bengkulu selon les météorologues.


Source: Agence France Presse

Les investissements dans le matériel de détection sismique vont peut-être devenir une priorité dans ce secteur ?

:shock:

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Re: Indonésie

Message par MadMax » 03 févr. 2008, 11:59

Reportage sur l'huile de palme actuellement sur Canal+

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Re: Indonésie

Message par MadMax » 01 avr. 2008, 12:28

L'Indonésie subventionne trop ses carburants selon la Banque mondiale
La Banque mondiale a critiqué mardi à Jakarta les subventions publiques élevées aux carburants en Indonésie, qui plombent les finances de l'archipel de 234 millions d'habitants.
Avec la hausse du cours du pétrole, le poids des subventions se révèle être un véritable fardeau pour l'Etat indonésien.
"Les subventions aux carburants empêchent la réalisation d'autres dépenses", a déclaré aux journalistes William E. Wallace, économiste en chef chargé de l'Indonésie à la Banque Mondiale.
Le coût des subventions devrait atteindre 13,8 milliards de dollars en 2008, selon des projections qui ont été révisées à la hausse.
"(Cet argent) pourrait être consacré à des infrastructures et à des dépenses sociales plus nécessaires", a estimé M. Wallace.
Les subventions sont de surcroît inégalitaires : 45% d'entre elles profitent aux ménages indonésiens les plus riches, selon la Banque mondiale.
Ce n'est pas la première fois que l'Indonésie est accusée de dépenser une part trop importante de son budget à maintenir l'essence à un prix artificiellement bas.
Le 1er octobre 2005 le gouvernement indonésien avait dû augmenter de façon radicale le prix des carburants, de 87,5% pour le super, de 104% pour le diesel et de 185,7% pour le pétrole domestique.
Mais le contexte est différent aujourd'hui, avec des élections nationales l'an prochain : des observateurs estiment que le président Susilo Bambang Yudhoyono pourrait se montrer effrayé par l'impopularité d'une limitation draconienne des subventions.

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Re: Indonésie

Message par MadMax » 21 avr. 2008, 22:22

L'Indonésie fixe des objectifs de vente aux groupes énergétiques
DJAKARTA, 21 avril (Reuters) - Le ministre indonésien des Mines et de l'Energie, Purnomo Yusgiantoro, a publié un décret prévoyant que les groupes pétroliers et gaziers exerçant en Indonésie devaient vendre sur ce marché un quart de leur production de pétrole et de gaz réalisée sur place.

Ce décret ministériel, signé par Purnomo le 5 février dernier mais qui n'avait pas été encore annoncé publiquement, aura des répercussions sur des groupes internationaux du secteur présents sur le sol indonésien comme les américains Chevron et Exxon Mobil ou le français Total.

Le texte prévoit que pour le pétrole brut, Djakarta paiera le prix du marché pour une période de 5 ans, tandis que pour le gaz, le tarif sera le même que celui conclu entre le producteur et les acheteurs commerciaux en Indonésie.
Paf, qques % d'hydrocarbures exportés en moins.

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Re: Indonésie

Message par Fred02 » 05 mai 2008, 18:48

JAKARTA - L'Indonésie a annoncé lundi qu'elle allait limiter ses subventions aux carburants, une décision sensible sur le plan social et politique mais jugée nécessaire par les économistes.

"Nous allons augmenter le prix du carburant subventionné dans les limites supportables par la population. Nous y travaillons et cela sera annoncé au public plus tard", a déclaré aux journalistes le ministre de l'Economie, Boediono.

Il n'a pas précisé la date ni l'ampleur des réductions des subventions.

Les subventions sont de surcroît inégalitaires: 45% d'entre elles profitent aux ménages indonésiens les plus riches, selon la Banque mondiale.

Le 1er octobre 2005, le gouvernement indonésien avait dû augmenter de façon radicale le prix des carburants, de 87,5% pour le super, de 104% pour le diesel et de 185,7% pour le pétrole domestique.

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Re: Indonésie

Message par pascal47 » 06 mai 2008, 13:19

http://www.latribune.fr/info/L-Indonesi ... ernational

The Associated Press - 06/05/08 à 07:08:56 - 247 mots

Economie/Social

L'Indonésie envisage de quitter temporairement l'OPEP

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a déclaré mardi que son pays envisageait de quitter temporairement l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans la mesure où l'Indonésie n'a plus de capacité d'exportation.

"Nos puits s'assèchent", a souligné le chef de l'Etat dans un discours télévisé, ajoutant que le pays devait désormais se concentrer sur l'augmentation de sa production intérieure qui est descendue sous le seuil d'un million de barils/jour. "Cela pourrait prendre de un à trois ans", a-t-il dit.

Le gouvernement indonésien a entamé des pourparlers lundi pour déterminer "si le pays devait rester au sein de l'OPEP ou retirer son adhésion (...) jusqu'à ce que nous soyons à nouveau en mesure de revenir dans l'organisation", a dit Susilo devant les gouverneurs venus de tout l'archipel indonésien.

Ce pays de 235 millions d'habitants est le seul pays du sud-est du Pacifique membre de l'OPEP. Mais ces dernières années, l'Indonésie a dû importer du pétrole en raison de dizaines d'années de baisse des investissements dans les domaines de l'exploration et des forages notamment en raison de la corruption et de la faiblesse du système juridique, incitant les compagnies pétrolières à la plus grande prudence.

La production pétrolière indonésienne accuse une baisse constante depuis le milieu des années 1990 passant de 1,6 à 1,5 million de barils/jour. AP

ma/v122
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"Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n'est qu'un rêve de prédateur."

http://www.le-message.org/

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Re: Indonésie

Message par GillesH38 » 06 mai 2008, 14:02

"temporairement"... pour quelques siècles? :twisted:
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

Sandro Minimo
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Re: Indonésie

Message par Sandro Minimo » 24 mai 2008, 13:14

Comme prévu, ce sont les pays qui subventionnent qui vont montrer en premier les signes de fissures. Est-ce que cela va faire diminuer leur consommation et donc contribuer à stabiliser (voire baisser) les prix, en tout cas temporairement?

La hausse du prix de l'essence enflamme Jakarta

INDONÉSIE | 11h51 Le prix du carburant a augmenté de 30% sur le coup de minuit: plus de cent manifestants, qui protestaient à coups de cocktails... Molotov, ont été arrêtés.

AFP | 24 Mai 2008 | 11h51
La police indonésienne a annoncé avoir interpellé hier soir et ce matin à Jakarta plus de cent personnes qui protestaient contre l’augmentation de près de 30% du prix des carburants entrée en vigueur à minuit. "Les protestataires ont lancé des petits cocktails Molotov en direction des policiers et ont brûlé des pneus dans la rue", a précisé un porte-parole de la police.

La police a aussi interpellé dans la nuit 26 personnes qui manifestaient sans autorisation devant le palais présidentiel, a indiqué le portail d’informations Detikcom. Le gouvernement indonésien a annoncé vendredi soir réduire radicalement ses subventions en faveur de l’essence et par conséquent augmenter de 28,7% en moyenne le prix des carburants.

L’Indonésie, quatrième pays le plus peuplé de la planète, subventionnait beaucoup l’essence mais cela pesait trop sur son budget. Pour compenser l’augmentation, le gouvernement veut distribuer 1,5 milliard de dollars d’allocations au bénéfice des plus pauvres.

Des milliers d’Indonésiens sont descendus cette semaine dans la rue pour exiger - en vain - que le gouvernement renonce à la hausse annoncée. De nouvelles manifestations se déroulaient samedi.

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Re: Indonésie

Message par energy_isere » 25 mai 2008, 00:02

Sandro Minimo a écrit :La hausse du prix de l'essence enflamme Jakarta
.......
Tout pareil que les évenements identiques qui ont eu lieu en IRAN il ya deux ou trois mois en arriére.

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Re: Indonésie

Message par energy_isere » 28 mai 2008, 13:30

L'Indonésie se retire de l'OPEP

L'Indonésie a annoncé mercredi qu'elle se retirait de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), étant donné que le pays consomme désormais plus de pétrole qu'il n'en exporte.

Le ministre de l'Energie et des Ressources minérales Purnomo Yusgiantoro a annoncé que l'Indonésie "se retirerait de l'OPEP"à l'issue de son actuelle période d'adhésion, à la fin de l'année.

L'Indonésie est le seul pays d'Asie du Sud-Est parmi les 13 membres de l'organisation. Elle a été contrainte de commencer à importer du pétrole en raison d'une baisse des investissements dans les activités d'exploration et d'extraction ces dernières décennies, due à un niveau de corruption important et un cadre légal inadéquat qui découragent les compagnies pétrolières étrangères.

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Re: Indonésie

Message par nemo » 28 mai 2008, 20:20

Elle a été contrainte de commencer à importer du pétrole en raison d'une baisse des investissements dans les activités d'exploration et d'extraction ces dernières décennies, due à un niveau de corruption important et un cadre légal inadéquat qui découragent les compagnies pétrolières étrangères.
Rien a voir avec le PO donc :lol: .
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