Canada

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Message par energy_isere » 23 mars 2009, 13:17

Suncor et Petro-Canada annoncent leur rapprochement :

(Reuters)
Les groupes pétroliers Suncor et Petro-Canada ont annoncé leur rapprochement, une opération de plus de 19 milliards de dollars canadiens (11,3 milliards d'euros environ) qui doit donner naissance à un nouveau numéro un de l'énergie au Canada.

L'accord entre les deux sociétés prévoit la création d'une nouvelle société qui rachètera chacune des deux compagnies par échange d'actions.

Les actionnaires actuels de Suncor devraient détenir environ 60% du capital du nouvel ensemble. Suncor pourra en outre désigner huit des 12 membres du conseil d'administration.

Le Wall Street Journal, qui avait fait état de l'imminence d'un accord avant son annonce officielle, précisait que le nouveau groupe devrait afficher une capitalisation boursière supérieure à celle d'EnCana, l'actuel numéro de l'énergie au Canada.

Boursorama

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Message par energy_isere » 27 mai 2009, 18:58

On se gausse souvent de la consommation de pétrole par personne aux USA, mais au CANADA, c 'est encore pire.

Image

http://www.leblogenergie.com/2009/05/co ... .html#more

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Message par energy_isere » 30 nov. 2010, 20:22

Hi Hi Hi, un petit up pour notre quebequois. O:)

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Message par Alter Egaux » 30 nov. 2010, 21:03

Ce que je disais sur l'autre fil, ils ont un climat rude. Sauf qu'apparemment, ils vont devoir faire un sacré effort pour résister dans une région hostile, avec un pétrole cher.

Un effondrement du Canada (l'Etat) est il possible, avant les USA ?
En tout cas, cela devrait satisfaire les appétits en ressources du voisin...
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Message par energy_isere » 06 juin 2012, 12:53

L' association des producteurs de pétrole Canadien affirme que la production Canadienne va doubler d' ici 20 ans grace à la technologie et aux prix elevés du pétrole.

3.1 millions de b/j des tars sands pévus en 2020.
Canadian oil production to double by 2030:
Trade association bumps up conventional, bitumen production outlook


CALGARY — Technology and strong pricing are expected to propel Canadian oil production to new highs, doubling output within to within the next 20 years, according to the Canadian Association of Petroleum Producers latest forecast.

Conventional oil production, which the association predicted last year would drop, will add a substantial chunk to the mix as fracturing and drilling technologies make otherwise old or costly fields more profitable, CAPP said Tuesday.

The association increased its overall oil production forecast from last year by 900,000 barrels per day for 2025, including a 200,000 bpd rise in conventional production.

“Resurging growth in Western Canadian conventional oil production and new oilsands investments are driving the positive outlook,” said Greg Stringham, vice-president of markets and oilsands.

This year alone companies will spend $1 billion more than anticipated in the oilsands, to $20 billion, the association said.

Oilsands production could double to 3.1 million bpd by 2020, CAPP said — up 100,000 bpd from last year’s forecast on stronger production and increased investment in the region.

The rise in production by the end of the decade would put Canada’s oil output almost the same as current volume from Iran, OPEC’s No. 2 producer.

While some analysts have warned that a recent slide in crude oil prices has added some uncertainty to forecasts, the group said a long roster of oilsands projects and a resurgence in light and heavy conventional oil were helping accelerate developments.

Conventional production staged a substantial comeback in the latest Canadian crude oil outlook, rising rather than falling the 240,000 bpd predicted in the 2011 forecast.

The association now sees conventional light and heavy crude climbing to 1.3 million bpd in eight years from 1.1 million in 2011.

Hydraulic fracturing and horizontal drilling techniques applied to tight shale oil plays and mature fields such as the Cardium and Duvernay in Alberta have increased production while bettering the economics, said analyst Alan Knowles, with Haywood Securities.

“All of those plays are getting a lot of traction,” he said. “Some of the early heavy lifting has been done and they are getting more into the more predictable stage of development, so there is a lot of growth in the foreseeable future.”

Steady demand for energy from developing economies trumps uncertainty about European demand, particularly as non-OPEC crude production has failed to increase as much as expected, he said.

Over the past six weeks, U.S. benchmark oil has dropped about $20 into the $84 a barrel range, and deep discounts on Canadian oil due to tight pipeline capacity have raised fears that some longer-term oilsands developments could get deferred.

On Monday, Wood Mackenzie released a report saying pure-play oilsands developers without hedges in place are most likely to cancel or delay project plans.

CAPP said most production growth will go toward displacing imported crude supplies in Eastern Canada, reaching the U.S. Gulf Coast and getting shipped to Asian markets.

Projected increases in the next few years have heightened the urgency for boosting pipeline capacity to export markets, Stringham said. Ottawa seeks to streamline the regulatory process for advancing such projects through a controversial series of measures contained in a sweeping budget bill.

Without new or expanded lines, production could now bump up against available export capacity by as early as 2014-2015, CAPP said. That moves up the expectation by one to two years.

Several pipeline projects, including Enbridge’s Inc’s Line 9 reversal, TransCanada Corp’s Keystone XL and Enbridge’s Northern Gateway, are designed to get Canadian crude to those locations, though all face opposition from environmental groups.

“Timely regulatory decisions on new upstream development and infrastructure projects will enhance Canada’s international competitiveness in attracting the investment needed to support this production growth and realize market opportunities, benefiting all Canadians,” CAPP said in a statement.

In the interim, rail shipments of crude are expected to increase sharply as capacity can be added quickly and in small increments as required. Railways also have the additional bonus of existing infrastructure in place.
http://www.calgaryherald.com/business/C ... story.html

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Message par energy_isere » 03 nov. 2012, 11:30

Le Canada prolonge le suspense sur le plus gros rachat chinois à l'étranger :

03 Nov 2012

Le Canada a annoncé vendredi soir qu'il prolongeait pour une période supplémentaire de 30 jours l'examen du plus gros projet de rachat d'une société chinoise à l'étranger, celui du groupe pétrolier canadien Nexen par la société CNOOC, d'un montant de 15,1 milliards de dollars.

Ce projet, politiquement délicat pour le gouvernement conservateur canadien, suscite la controverse au Canada depuis qu'il a été annoncé en juillet.

Nexen n'est que la dixième compagnie pétrolière du pays par son chiffre d'affaires, mais elle détient des actifs dans les sables bitumineux de l'Alberta, province de l'ouest du pays qui abrite la troisième réserve de pétrole de la planète.

Une majorité de Canadiens, selon plusieurs sondages, considère qu'il s'agit là d'actifs "stratégiques" que le Canada ne devrait pas laisser passer sous contrôle étranger, d'autant que l'acheteur est une société d'Etat, sur laquelle de surcroît ils n'exercent aucun contrôle.

Néanmoins, Nexen tire plus des deux tiers de son chiffre d'affaires de ses projets à l'étranger, notamment en mer du Nord, soulignent les analystes favorables à ce rachat.

Selon pratiquement tous les analystes, la décision du Canada dans ce dossier jouera en grande partie, du moins à cour terme, un rôle majeur dans l'avenir de ses relations économiques avec la Chine, qu'il souhaite améliorer, Pékin étant son deuxième partenaire commercial après les Etats-Unis.

Après une période initiale d'examen de 45 jours, le ministre canadien de l'Industrie, Christian Paradis, qui doit décider si cet investissement est profitable pour l'économie canadienne, avait déjà annoncé en octobre qu'il prolongeait de 30 jours cette étude. Une décision était attendue au plus tard vendredi prochain.

Cette fois, M. Paradis a annoncé dans un communiqué qu'il renouvelait l'étude pour 30 jours, même si pour ce faire, il a dû, conformément à la loi canadienne sur l'investissement, obtenir le consentement de l'acheteur, le géant chinois CNOOC. Il doit établir si l'investissement proposé représente un avantage "net" pour l'économie du pays.

La décision finale "reposera sur les six facteurs clairs décrits à l'article 20 de la Loi (ndlr: sur les investissements étrangers), ainsi que sur les lignes directrices sur les investissements au Canada par des entreprises d'État étrangères", a indiqué M. Paradis.

Depuis deux mois, l'opposition à Ottawa s'évertue à faire la démonstration au parlement que les critères "clairs" invoqués par le ministre ne le sont justement pas et que la décision finale en sera une finalement politique avant tout.

Cette annonce intervient une semaine après que le gouvernement a rejeté, dans sa forme initiale, le projet de rachat d'une autre société pétrolière canadienne, Progress Energy, par une autre société d'Etat étrangère, la malaisienne Petronas, pour près de 5,2 milliards de dollars.

"Tout le temps nécessaire sera consacré à un examen minutieux et approfondi de cette proposition d'investissement", a répété M. Paradis à propos du projet du géant CNOOC.

Considéré favorable à l'investissement étranger, le gouvernement du Premier ministre Stephen Harper est divisé sur ce rachat, des ministres ayant exprimé publiquement leur réserve, tandis que des députés, notamment de la province pétrolière de l'Alberta, fief du parti conservateur, se sont prononcés contre, au même titre que le principal parti d'opposition au Parlement fédéral à Ottawa.

Les conservateurs ont déjà refusé deux rachats étrangers au Canada depuis leur arrivée au pouvoir en 2006 et c'était les premiers que le pays bloquait depuis la promulgation de sa loi sur les investissements étrangers en 1985.
http://www.boursorama.com/actualites/le ... a64f0d4122

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Message par energy_isere » 08 déc. 2012, 21:18

Production de pétrole brut du Canada :

source Index Mundi : http://www.indexmundi.com/energy.aspx?c ... production

la courbe croise celle du Venezuela pour la dépasser en 2006.

(voir ce post du jour : viewtopic.php?p=340763#p340763 )
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

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Message par energy_isere » 09 janv. 2013, 19:32

Champ Hebron - Canada: plus de 700 millions de barils de pétrole en vue

09 Janv 2013 Enerzine

La compagnie pétrolière américaine Exxon Mobil a annoncé hier son intention de développer le champ pétrolier d'Hebron situé au large de la province canadienne de Terre-Neuve-et-Labrador en utilisant une structure lui permettant d'extraire plus de 700 millions de barils de pétrole.
Le champ Hebron est localisé dans le bassin Jeanne d'Arc à plus de 200 miles (soit 350 kilomètres) au sud-est de la capitale St. John, et à environ 19 miles (soit 32 kilomètres) au sud-est du projet Hibernia d'ExxonMobil. La profondeur de l'eau est d'environ 92 mètres.

plateforme à embase-poids a été développée avec une structure à embase-poids indépendante en béton armé conçue pour résister aux glaces de mer, aux icebergs et aux conditions météorologiques et océanographiques les plus extrêmes. La base pourra stocker environ 1,2 million de barils de pétrole brut et soutiendra des modules de surface intégrés qui comprendront des logements et des installations de forage et de production.

La construction de la structure à embase-poids est en cours sur le principal site de Bull Arm, en Terre-Neuve-et-Labrador. Quant à la fabrication des modules de surface, l'opération devrait commencer vers la fin de l'année.

La production quotidienne a été évaluée à 150.000 barils de pétrole. Le coût du projet, qui devrait démarrer sa phase de production vers la fin de 2017 est estimé à 14 milliards de dollars.

...................
en entier : http://www.enerzine.com/10/15077+champ- ... -vue+.html

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Message par Tovi » 18 janv. 2013, 09:59

http://www.bastamag.net/article2852.html

Le Canada, plaque tournante de l’industrie minière... et de ses magouilles

PAR IVAN DU ROY (15 JANVIER 2013)

Trois sociétés minières sur quatre ont leur siège social au Canada. Pourquoi un tel attrait ? Le Canada est un véritable paradis pour ces entreprises : elles peuvent y spéculer tranquillement sur les gisements du monde entier tout en y étant protégées en cas de crimes environnementaux et de violations de droits humains. Une réalité bien éloignée de l’image plutôt sympathique que véhicule le pays. Entretien avec Alain Deneault, coauteur du livre enquête Paradis sous terre.

Basta ! : 75% des sociétés minières mondiales ont leur siège au Canada. Pourquoi ?

Alain Deneault : [1] Il y est plus facile de spéculer en bourse sur la valeur présumée d’un gisement minier. On peut y mettre en valeur non seulement les « réserves » qu’une mine contient, soit ce qu’il est effectivement possible d’extraire, que les « ressources », c’est-à-dire tout ce qu’une mine contient et que l’on pourrait éventuellement exploiter. Ainsi, à la bourse de Toronto, il est possible de valoriser une richesse avérée, mais également la ressource présumée ou espérée : une richesse plus grande que ce qui a été évalué par les géologues, en fonction des évolutions des techniques ou des coûts d’exploitation. La bourse de Toronto a ainsi longtemps été très spéculative, jusqu’au scandale Bre-X, une société canadienne qui a gonflé artificiellement les réserves espérées de ses mines d’or, avant de faire faillite, faisant perdre 4,7 milliards d’euros à ses actionnaires en 1997.

L’industrie minière dispose ainsi d’une manne d’argent drainée par la Bourse de Toronto, issue des fonds de pensions, des compagnies d’assurance et des banques. Entre 2007 et 2011, 220 milliards de dollars canadiens (168 milliards d’euros) de titres miniers y ont été échangés. Le gouvernement a mis en place des programmes fiscaux pour inciter et faciliter l’investissement dans le secteur minier. Un véritable pipe-line alimente ainsi en flux financier les projets miniers dans le monde, de la Zambie à la Roumanie, que ces projets comportent des risques ou non.

Qu’entendez-vous par « free mining » ?

C’est la manière très singulière au Québec et au Canada de gérer l’accès aux ressources du sous-sol. Il s’agit littéralement de prendre possession des droits du sous-sol d’un territoire donné en cliquant sur un site Internet du ministère des ressources naturelles. On peut ensuite procéder à des forages d’exploration indépendamment sans avoir l’autorisation des propriétaires fonciers sur ce territoire. La loi sur les mines confère un grand nombre d’avantages aux sociétés minières. Elle permet notamment ce qu’on appelle le « claiming » : revendiquer légalement une portion du sous-sol, ce qui octroie des droits d’exploration qui supplantent ceux des propriétaires fonciers, et vont même jusqu’à la possibilité de les exproprier. Des militants québécois ont montré l’absurdité de la loi en revendiquant des droits d’exploration dans un parc en plein centre de Montréal.



Comment le Canada soutient-il l’industrie minière hors de ses frontières ?

Le Canada bénéficie d’une image internationale qui inspire la confiance. Mais c’est un pays façonné par le secteur minier. Une véritable diplomatie de complaisance y a émergé. Les diplomates canadiens font pression sur les autorités locales des pays où les compagnies s’installent, pour les amener notamment à adopter des codes miniers d’inspiration canadienne. Ces pressions vont par ailleurs jusqu’à demander l’expropriation des populations civiles présentes sur les gisements. Et si l’affaire tourne mal – tensions, révoltes, graves pollutions ou ONG trop curieuses –, vous disposez, grâce au Canada, d’une couverture judiciaire pour votre société minière. Bref, on ne vous dérangera pas ! Un groupe de juristes de l’université d’Oxford (Oxford Pro Bono Publico) estime que le Canada est un pays anormalement difficile pour poursuivre une entreprise pour les méfaits qu’elle commet à l’étranger.

N’est-ce pas au pays où la loi est enfreinte de poursuivre une entreprise criminelle ?

C’est oublier la place de la corruption et les effets qu’ont eu dans les pays du Sud les politiques dévastatrices du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, que le Canada a toujours soutenues. On sait bien que le système judiciaire congolais, par exemple, ne permet pas de poursuivre une société sur place. Une société canadienne, Talisman Energy, aurait été poursuivie pour son implication dans la guerre civile au Soudan si elle n’avait pas quitté ce pays d’Afrique pour éviter que ce soit le cas. Mais c’était parce qu’elle était cotée à la bourse de New York. Cela n’aurait pas été possible au Canada. Le Canada s’est officiellement donné comme mandat de lutter contre la corruption. Mais, selon un rapport critique de l’OCDE, une seule société y a été épinglée en dix ans ! A la bourse de Toronto, une société minière est obligée de divulguer une information seulement si celle-ci est en mesure d’affecter le cours de l’action…

Les compagnies minières canadiennes se sont particulièrement impliquées dans les guerres civiles en République démocratique du Congo (RDC). Pourquoi n’ont-elles jamais été inquiétées ?

Le livre Paradis sous terre, tout comme Noir Canada que j’ai écrit avec Delphine Abadie et William Sacher, et qui a été attaqué en justice par la multinationale Barrick Gold, en traitent abondamment [2]. Début 1990, le pouvoir de Mobutu vacille. La dictature est lâchée par ses soutiens français et belge. Et mise sous pression par la Banque mondiale pour que le Zaïre – aujourd’hui RDC – ouvre ses sociétés publiques d’exploitation minière aux capitaux privés. Précisons que la RDC est le seul pays au monde où tous les éléments du tableau périodique sont présents dans le sous-sol (le tableau périodique recense tous les éléments chimiques, dont les éléments métalliques, de l’argent au zinc, ndlr). C’est dire l’ampleur des richesses minières ! Bref, tout est à prendre alors que la guerre civile débute. BarrickGold y acquiert une concession de 82 000 km2 (l’équivalent de l’Autriche, ndlr).



Le problème, c’est que les sociétés minières signent des contrats avec les belligérants. Pour alimenter sa guerre vers la prise du pouvoir, Laurent-Désiré Kabila leur accorde des concessions qu’il a sécurisées. Des contrats invraisemblables sont signés avec des filiales dans des paradis fiscaux. Dans un rapport, l’Onu cite neuf sociétés canadiennes qui n’ont pas respecté les principes directeurs de l’OCDE, des critères éthiques pourtant a minima. Le Canada a donc une énorme responsabilité morale. L’Onu a demandé au gouvernement de diligenter des enquêtes sur ces sociétés, car les experts onusiens n’avaient pas les moyens judiciaires et financiers de les mener à terme. Or, jusqu’à présent, aucune commission parlementaire – comme l’a fait la France pour son rôle au Rwanda – n’a été créée.

Comment expliquez-vous cette omerta ?

Le mot est bien choisi. Prenez le Conseil consultatif international de BarrickGold, leader mondial de l’extraction d’or : aux côtés de George Bush Senior ou de l’ancien Président de la Bundesbank Karl Otto Pölh, on y retrouve Paul Desmarais, qui gère un empire médiatique [3]. D’autres empires médiatiques canadiens sont contrôlés par des investisseurs également présents dans le secteur des ressources naturelles [4] La presse ne va donc pas couvrir les affres de l’industrie minière. Les Canadiens sont tenus dans l’ignorance. Or, c’est leur épargne qui est placée dans l’industrie minière, dont ils sont devenus de fait les actionnaires. D’ailleurs, quand on évoque la situation d’un point de vue critique, ces derniers se montrent sensibles au problème parfois davantage en tant qu’épargnant qu’en tant que citoyen. Enfin, il est très facile de poursuivre des citoyens ou des intellectuels en diffamation, à la différence des Etats-Unis où ils sont protégés par l’amendement sur la liberté d’expression. Au Canada, dans la hiérarchie des valeurs juridiques, la réputation passe avant la liberté d’expression.

Pourquoi cette omniprésence du secteur minier au Canada ?

Le Canada n’est ni une nation ni une république, mais une colonie qui a mis en place des institutions spécialement pour exploiter les ressources naturelles. Aujourd’hui, les gaz de schiste, le pétrole issu des sables bitumineux ou les mines d’amiante constituent des legs coloniaux. Notre pays n’est toujours pas une république, il reste une monarchie constitutionnelle. La souveraine est Elizabeth II et le Premier ministre se comporte souvent comme un gouverneur. Les gens ne se considèrent pas comme des citoyens d’une république mais comme des personnes qui disposent de droits individuels garantis par un État, qui a la fonction d’une sorte de police d’assurance a minima. Ils ne se sentent donc pas liés à ses décisions, qui ne sont pas perçues comme étant prises en leur nom. Au contraire de la France où le schéma républicain, même critiquable, peut avoir son efficacité. Le poids du secteur minier révèle le Canada sous son vrai jour : une colonie créée au service de grands oligopoles.

La France est en train de réformer son code minier. Et l’extraction minière est de retour en Europe avec les gaz de schiste ou des projets de nouvelles mines, comme en Roumanie. Que nous conseillez-vous pour éviter la dérégulation du secteur ?

L’Europe importe la majeure partie de ses minerais. Si elle décide de relancer l’extraction, les entreprises canadiennes d’exploration risquent fort de débarquer. La question du droit du sous-sol ne doit pas se penser au détriment du droit à la propriété foncière. Et il faut différencier les types d’exploitation : extraire de l’or, de l’uranium ou du diamant n’a pas les mêmes conséquences ni la même pertinence que le cuivre ou le fer. L’or, c’est de la folie : des centaines de litres d’eau à la seconde avec l’utilisation de produits chimiques toxiques qui provoquent l’apparition d’arsenic. Quant aux royalties, si tant est qu’on juge sensé de permettre certains chantiers d’exploitation, il faut les prévoir à la source, dès que le minerai est prélevé, pour que les redevances ne concernent pas que les profits. Sinon, cela revient à dire à une entreprise : prend mon or ou mon cuivre, et si tu réalises des marges en les revendant, je te prendrai un pourcentage. Ce ne serait pas sérieux ! Heureusement, des garde-fous se manifestent plus rapidement en Europe en cas de dérapages. Je rappelle qu’en Argentine, BarrickGold a voulu dynamiter un glacier en haute montagne !

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Message par energy_isere » 22 févr. 2013, 21:17

update du post plus haut.

Avec la consommation de pétrole.

Image
Source Index Mundi

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Message par energy_isere » 01 mars 2013, 15:10

L'Ontario (Canada) perd le charbon et pense déjà à ce qu'il y gagne

01 Mars 2013 enerzine

Très prochainement le charbon disparaîtra du mix-énergétique ontarien, et personne en Ontario (Canada) ne devrait le regretter, la province venant en effet d'annoncer la fermeture des 2 plus importantes centrales à charbon d'ici fin d'année.
« L'ère du charbon », elle, ne prendra définitivement fin qu'à l'horizon fin 2014 ; l'Ontario sera ainsi la première région nord-américaine à se débarrasser du charbon. Cela réduira, par ailleurs, de façon significative les émissions polluantes : l'équivalent de l'émission de 7 millions de véhicules qui disparaîtront. Une réduction sans précédent dans toute l'Amérique du nord.

Il y a de ça dix ans le réseau électrique de l'Ontario était vieillissant et avait tendance à dysfonctionner. On brûlait du charbon et on était amené à importer de l'énergie « sale ». En 2003, l'Ontario comptait 19 centrales à charbon, ce qui représentait 25% de notre production électrique. Aujourd'hui, ce chiffre atteint tout juste les

3%, il tombera à 1% d'ici la fin de cette année et sortira des tablettes dès la fin de 2014. Lorsqu'on sait que l'Ontario est de loin la province la plus peuplée et le moteur économique du Canada avec presque 40% du PIB canadien, cela prend une signification particulière.
Les maisons, les écoles, les usines, les centres commerciaux, les banques, les bâtiments publics seront alors alimentés par de l'électricité plus propre. Un motif d'orgueil pour les 13,5 millions d'Ontariens lorsqu'ils allumeront leurs lampes.

Nous connaissons tous l'impact de la pollution de l'air sur la santé. Une étude indépendante a estimé que près de 4,4 milliards de dollars (coûts relatifs à la santé et à l'environnement) seraient économisés chaque année grâce à l'éradication du charbon !

Sortir du charbon, cela a aussi du sens au niveau économique. En effet, la croissance des énergies vertes a permis l'afflux de nombreux investissements pour développer le solaire, l'éolien et d'autres technologies renouvelables ainsi que la création de près de 30.000 emplois (directs et indirects). L'Ontario dispose ainsi du plus vaste smart grid du Canada et a massivement investi dans la modernisation des infrastructures pour en améliorer l'efficacité. Ce smart grid permet par ailleurs aux consommateurs d'énergie de recevoir des informations afin de pouvoir consommer plus d'énergie au moment des creux de demande et aux distributeurs d'énergie d'être plus performants notamment pour faire face aux besoins lors des intempéries.

L'Ontario prouve qu'il est possible de faire fit du charbon, et nous devenons ainsi un modèle pour le monde entier. L'Ontario a choisi d'investir dans un futur plus propre, plus clair, plus prometteur ; un futur qui bénéficie à la santé de tous et à la compétitivité de la province aujourd'hui et pour les générations futures.

Article signé par Stefan Mazareanu,
Représentant de la province de l'Ontario en France, ONTARIO MEDTE
http://www.enerzine.com/41/15389+lontar ... agne+.html

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Message par GillesH38 » 08 mars 2013, 07:11

http://www.hrw.org/fr/reports/2013/02/1 ... emmenent-0


Abus policiers et lacunes dans la protection des femmes et filles autochtones dans le nord de la Colombie-Britannique, Canada
Le rapport de 89 pages documente les défaillances persistantes de la police en matière de protection des femmes et des filles autochtones dans le nord contre la violence, ainsi que le comportement violent de la part de certains policiers à leur encontre. Ces défaillances et mauvais traitements aggravent les tensions de longue date entre la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les communautés autochtones de la région, selon Human Rights Watch. Le gouvernement canadien devrait mettre en place une commission nationale d'enquête sur les assassinats et disparitions de femmes et de filles autochtones, concernant notamment l'impact des mauvais traitements policiers sur leur vulnérabilité à la violence dans les communautés le long de l’autoroute 16, qui a fini par être surnommée « l’Autoroute des larmes », dans le nord de la Colombie-Britannique.
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Message par ticaribou » 09 mars 2013, 10:27

bagarre entre petrolia décidé à tirer quelques heures de consommation mondiale de pétrole contre la vie d'une région entière : le st laurent, anticosti, la gaspésie etc.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html
Les élus locaux peuvent interdire une éolienne mais pas une entreprise comme petrolia qui démolit tout. Cherchez l'erreur !
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Message par energy_isere » 14 mars 2013, 20:01

Le CANADA a franchi les 4 millions de b/j de production en Decembre 2013

le graphe de production quelque post plus haut est bien obsolete !

Canada cranks up oil output to four million barrels

March 14, 2013

Canada's defiant oil industry shrugged off criticism as it cranked up production to four million barrels a day last December - its highest output ever, according to the International Energy Agency.

"Canadian oil production has increased rapidly over the last several months, reaching an all-time high of 4.1 mbpd in December on the back of a record one million bpd in synthetic crude output from surface mining operations," the IEA said in a report published Wednesday.

Growth was not restricted to the oilsands. Alberta light and medium output also rose to 440,000 barrels per day, its highest level in a decade, on the back of new light tight oil developments in Cardium and Viking in Alberta, along with other plays in Saskatchewan and Manitoba, according to the IEA.
http://www.leaderpost.com/business/Cana ... story.html

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Re: Canada

Message par energy_isere » 12 juin 2013, 10:06

Canada : la production de pétrole doublera à l'horizon 2030

12 Juin 2013 enerzine

L'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) estime que la production de pétrole brut au Canada devrait plus que doubler au cours des prochaines années, notamment avec l'augmentation du pétrole issu des sables et du schiste bitumineux.

Les prévisions ACPP - Crude Oil 2013, indiquent que la production de pétrole brut devrait plus que doubler pour atteindre 6,7 millions de barils par jour (mbj) d'ici à 2030, contre 3,2 millions de barils par jour en 2012. Cette estimation prend en considération la production de brut provenant des sables bitumineux passant de 1,8 mbj en 2012 à 5,2 mbj d'ici 2030.

Selon l'ACPP, la hausse de la production de pétrole issue des sables bitumineux reflète le potentiel de l'offre canadienne face à une demande mondiale croissante en pétrole.

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En 2012, 1,8 million de barils par jour ont été produits, dont 800.000 barils par jour sont issus d'opérations minières, et un million de barils par jour proviennent d'activités in situ. En 2030, la production in situ est estimée à 3,5 millions de barils par jour tandis que la production minière est estimée à 1,7 million de barils par jour.

La production de pétrole traditionnelle augmentera également, mais pas aussi rapidement que celle des sables bitumineux. En effet, de nouvelles techniques permettent de récupérer du pétrole sur des puits considérés auparavant comme non rentables. L'ACPP prévoit que la production traditionnelle atteindra 1,4 million de barils par jour d'ici 2030 contre 1,2 million en 2012.
http://www.enerzine.com/10/15881+canada ... 2030+.html

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