Canada

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Message par energy_isere » 18 févr. 2017, 20:55

Une compagnie minière de charbon en Alberta qui produisait pour 1 milliard de $ en 2011 est tombée en faillite.
Ils produisaient du charbon métallurgique.

Billion-dollar Alberta coal company goes bankrupt

Andrew Topf | Feb. 7, 2017,

A coal company in west-central Alberta that in 2011 sold for $1-billion is bankrupt, killing hopes that its mine might re-open in the first quarter.

The Calgary Herald reported that Grande Cache Coal sent a letter to the town bearing the same name, warning that the company is heading into receivership, thus allowing it to restructure. The letter also said the metallurgical coal mine would re-open in July. According to the newspaper, Grande Cache Coal was forced into bankruptcy last week after the mining company's owner, Chinese coal producer Up Energy Development Group Ltd., defaulted on debt payments in 2016, having owed hundreds of millions of dollars.

About 220 employees lost their jobs in 2015 when the mine shut down, a victim of low met-coal prices. But it looked like the mine was going to enjoy a phoenix-like rise, when in November 2016 Grande Cache Coal and Up Energy said that surface-mine operations were expected to restart in Q1 2017. The restart – no doubt prompted by rocketing coal prices – would however depend on "shareholders' approval and the negotiation of key contracts," Grande Cache Coal said at the time. Steelmaking coal prices reached a multi-year high of $308.80 per tonne in November, but have since been in freefall. They settled at $167.80 on Friday, which is still better than 2016, when coking coal averaged $143 a tonne.

The bankruptcy is devastating for the small town of 4,000 northwest of Edmonton, where Grande Cache Coal is the main employer; a year before it closed, the mine had a payroll of 500.

It's an unfortunate end to what looked like a bright future for Grande Cache Coal, which in 2011 was purchased for a whopping $1-billion by two Asian companies: Winsway, a Hong Kong-listed public company which imports coking coal for the Chinese steel industry, and Marubeni, a large Japanese trading house.The company was later purchased by Up Energy. At the time, coal prices had not yet been crushed by oversupply, waning demand and increasing regulatory burdens which threw the market into disarray. Most of the coal mined by Grande Cache was exported to Asia, where it was used for making steel.

According to the Herald a court-appointed receiver will put its Alberta mining assets up for sale, which include leases covering over 29,000 hectares, with an estimated 346 million tonnes of coal resources in the Smoky River Coalfield of west-central Alberta.
http://www.mining.com/billion-dollar-al ... -bankrupt/

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Message par energy_isere » 29 mai 2017, 14:02

Le Canada détaille son plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre
Ottawa a annoncé une réglementation plus sévère pour limiter les rejets de méthane issus du secteur pétrolier et gazier, qui s’ajoute à une taxe carbone pour le CO2.


LE MONDE | 28.05.2017
Par Olivier Mougeot (Québec, correspondance)


Le Canada a fait un pas de plus en matière de lutte contre le changement climatique. La ministre de l’environnement, Catherine McKenna, a détaillé, jeudi 25 mai, le plan d’Ottawa visant à réduire les émissions de méthane issues des activités du secteur pétrolier et gazier. Cette industrie compte pour 44 % des émissions canadiennes de méthane, soit 48 millions de tonnes par année. Au total, ce polluant représente un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays.

Avec ce plan, le gouvernement libéral de Justin Trudeau espère aboutir à une diminution de 40 à 45 % des rejets de ce gaz d’ici à 2025 par rapport à 2012. Si cet objectif est atteint, les émissions totales de GES devraient être réduites de 20 mégatonnes par an. Selon la ministre, cela équivaut à retirer environ 5 millions de véhicules de la circulation chaque année.

Contrôle des fuites

Le nouveau règlement comprend plusieurs mesures qui, pour laisser plus de temps à l’industrie, entreront progressivement en vigueur entre 2020 et 2023. Parmi les dispositions phares figure un contrôle plus fréquent des fuites de méthane, la première cause d’émissions de ce gaz (34 %). Des inspections annuelles seront prévues, mais les industriels disposeront aussi de délais pour effectuer les réparations nécessaires.
Le plan prévoit également l’évacuation de méthane pour éviter les émissions dans l’atmosphère lors des opérations de fracturation de puits de pétrole ou de gaz de schiste. L’Alberta et la Colombie-Britannique en sont exemptées, car ces deux provinces, importantes émettrices de gaz polluants, disposent déjà de réglementations dans le domaine, qu’Ottawa a jugé suffisantes.

En tout, ce sont vingt-six raffineries, usines de valorisation des sables bitumineux — qui transforment les sables en carburants ou lubrifiants utilisables ensuite dans les raffineries — et installations pétrochimiques qui seront visées.

Pour convaincre les industriels, Ottawa met en avant les économies que va permettre une meilleure détection des fuites, ainsi que les embauches que cette batterie de mesures devrait générer. Celles-ci « aideront les producteurs à économiser une valeur de plus de 1,5 milliard de dollars canadiens (998 millions d’euros) en gaz naturel entre 2018 et 2035 ». « Ces mesures aideront au développement d’une technologie encore plus moderne et à la création de bons emplois dans le secteur pétrolier et gazier », a ainsi fait valoir Mme McKenna.

Mesures retardées


Du côté des environnementalistes, on salue le plan, mais on regrette que plusieurs dispositions soient retardées par rapport aux promesses initiales du gouvernement fédéral. Selon Environmental Defence, ces délais supplémentaires vont provoquer l’émission de 55 millions de tonnes de GES.

Surtout, en reportant certaines mesures à 2023, le gouvernement prend le risque que le plan ne soit pas entièrement appliqué, puisque, d’ici là, deux élections fédérales auront eu lieu. Et des blocages politiques, ce plan en a déjà subi. En mars 2016, les Etats-Unis de Barack Obama et le Canada avaient annoncé conjointement un plan en la matière. Ce dernier devait s’appliquer d’ici à 2020. Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en novembre a retardé les choses. L’absence d’accord, samedi 27 mai, entre les pays présents au G7 sur la question climatique est le dernier exemple en date des blocages possibles.

Retard pour réduire les émissions


Quoi qu’il en soit, la réduction des émissions de méthane est essentielle pour le Canada s’il souhaite atteindre ses objectifs de réduction des émissions de GES. Car le pays a déjà pris du retard par rapport à ses objectifs initiaux. En effet, entre 2005 et 2015, les émissions ont été réduites d’à peine 2,2 %, alors qu’elles devraient être en baisse de 17 % d’ici à 2020 pour espérer atteindre la cible du 30 % en 2030.

Pour réduire davantage ses émissions de GES, le gouvernement a d’ailleurs précisé, le 18 mai, les modalités de sa fameuse taxe carbone qui vise cette fois les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Si elle avait déjà annoncé que la taxe s’élèverait à 10 dollars la tonne en 2018 et augmenterait ensuite de 10 dollars par année jusqu’à atteindre 50 dollars en 2022, Ottawa a révélé qu’elle se constituera de deux volets. Le premier concernera les combustibles fossiles (essence, propane, charbon, etc.) et devrait entrer en application au 1er avril 2018. Pour ce qui est de l’essence, la taxe équivaudra à 2,33 centimes le litre d’essence en 2018 et atteindra 11,63 centimes le litre en 2022.
Le second volet visera quant à lui les industries émettrices de CO2. Ottawa établira des normes d’intensité d’émissions. Une entreprise qui dépassera le maximum d’émissions polluantes autorisées par unité de production devra, en quelque sorte, se racheter. Cela s’apparenta à une Bourse du carbone puisque les bons élèves pourront échanger leurs crédits d’émissions avec les compagnies plus polluantes.

Pour promouvoir ces mesures, le gouvernement récuse l’appellation de « taxe » et souligne que tout l’argent prélevé sera retourné aux provinces sous une autre forme qui reste encore à déterminer.
http://www.lemonde.fr/climat/article/20 ... 52612.html

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Message par energy_isere » 13 juin 2017, 21:41

Pied-de-nez des pétroliers à Justin Trudeau

Le 13.06.2017 sciencesetavenir.fr

Les compagnies pétrolières ont prévu mardi d'augmenter fortement leur production au Canada, véritable pied-de-nez au Premier ministre Justin Trudeau qui a promis une sortie à terme de l'exploitation des sables bitumineux pour respecter les objectifs environnementaux.

Sixième producteur de pétrole au monde, le Canada prévoit de produire 5,1 millions de barils par jour (mb/j) d'ici 2030, soit 1,2 million de barils de plus que le niveau actuel, a annoncé mardi l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP).

Cette production supplémentaire proviendra en totalité de l'exploitation des sables bitumineux (3,7 mb/j en 2030 contre 2,4 mb/j l'an dernier).

En tout début d'année, le chef du gouvernement avait estimé que le Canada devait "mettre un terme progressivement" à l'exploitation des sables bitumineux dans l'Alberta (ouest).

"Nous devons préparer la transition (énergétique)pour rompre notre dépendance aux énergies fossiles", avait aussi promis Justin Trudeau deux mois après avoir donné son aval à l'augmentation de capacité de deux oléoducs dans l'Ouest du pays.

Les sables bitumineux sont décriés pour le coût économique et environnemental de leur extraction. Présent sous forme sablonneuse dans le sous-sol de la forêt boréale, le pétrole est produit au terme d'un long processus polluant et énergivore.

Exporter la production de pétrole vers des marchés étrangers est l'objectif des pétroliers et le président américain Donald Trump leur a donné un coup de pouce supplémentaire en mars en donnant le feu vert à la construction de l'oléoduc Keystone XL que son prédécesseur Barack Obama avait bloqué pour des motifs environnementaux.

- Davantage d'oléoducs -

Avec la hausse de production prévue, la capacité de transport actuelle par oléoducs, qui est d'environ 4 mb/j, est insuffisante et il y a "un urgent besoin d’augmenter le nombre d'oléoducs vers l'est, l'ouest et le sud", selon l'ACPP.

Ces projections mettent un peu plus à mal les engagements pris par Justin Trudeau à la conférence sur le climat de Paris (Cop21) de réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 par rapport à 2005.

Hôte du sommet des sept pays les plus riches (G7) l'an prochain, le Canada aura bien des difficultés à se draper dans la vertu écologique. La ministre du Changement climatique Catherine McKenna se félicitait, lundi à l'issue du G7 Environnement en Italie, de la reconnaissance par ses homologues du "leadership du Canada" pour la mise en oeuvre de l'accord de Paris.

Les émissions de GES du secteur pétrolier et gazier représentent le quart des émissions totales au Canada, avait souligné en mars un rapport sénatorial. Ce rapport prévoyait que l'accord de Paris ne pourrait pas être respecté sans un coup d'arrêt de la production de pétrole.

"La réalisation de l'objectif fixé pour 2030 nécessitera un virage colossal des modes de production et des habitudes de consommation de l'énergie au Canada", avait noté ce rapport.

L'imposition d'une taxe carbone au tout début de l'année dans le cadre de la politique de l'environnement amorcée par le gouvernement libéral de Justin Trudeau ne suffira pas à remplir les objectifs de réduction de GES.

D'autant que la pression de l'industrie pétrolière s'accentue sur le gouvernement.

L'ACPP estime que les besoins en capacité des oléoducs doivent être de 5,5 mb/j d'ici 2030 mais les seules garanties d'augmenter les capacités de deux oléoducs et la construction du Keystone XL ne suffiront pas.

Pour les pétroliers canadiens, l'oléoduc Énergie Est permettant d'exporter le pétrole de l'Alberta vers l'Europe "est toujours nécessaire". Ce projet vers la façade atlantique du Canada est vivement combattu par les défenseurs de l'environnement et plusieurs responsables politiques.

Pour l'organisation écologiste Greenpeace Canada, "de nouveaux oléoducs n'ont pas leur place dans un Canada vert et sont à l'évidence inadaptés" aux priorités d'une présidence canadienne du G7, qui veut placer le climat et la croissance durable comme ses priorités.
https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... eau_113796

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Message par energy_isere » 29 août 2017, 19:33

TechnipFMC remporte un nouveau contrat au Canada

le 29/08/2017 lemarin.fr

TechnipFMC a annoncé mardi 29 août avoir remporté un contrat pour le projet West White Rose de Husky Energy, à l’est du Canada.

Image
Le projet de plate-forme West White Rose. (Illustration : Husky Energy)

Image
Le FPSO « Sea Rose » actuellement déjà en place sur le champ White Rose et auquel sera connecté le futur champ West White Rose. (Illustration : Husky Energy)

Image
Le champ principal de White Rose.
http://www.lemarin.fr/secteurs-activite ... -au-canada

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Message par energy_isere » 29 août 2017, 19:39

le 08 dec 2012 energy_isere a écrit :Production de pétrole brut du Canada :

source Index Mundi : http://www.indexmundi.com/energy.aspx?c ... production

Image

Voici un update avec une reactualisation sur Index Mundi.
Ca continue à bien monter.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

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Message par energy_isere » 23 déc. 2017, 14:16

Un regain de vie pour le pétrole de l’Atlantique près de Terre-Neuve

Par Maryse Jobin 22 décembre, 2017

De grandes pétrolières comme ExxonMobil s’intéressent de nouveau au pétrole présent au large des côtes de l’île de Terre-Neuve à l’est du Canada.

C’est ce qu’a rapporté Thomson Reuters vendredi. L’entreprise américaine en extrait depuis un mois dans cette région à partir de la plateforme Hebron.

Ce serait la première plateforme mise en production depuis 12 ans. Une reprise de l’exploration pétrolière qui tranche avec la vente d’infrastructures de près de 23 milliards cette année, toujours selon Thomson Reuters.

Ce regain d’intérêt s’explique par un effort de la société d’énergie de Terre-Neuve d’attirer des producteurs en leur délivrant des permis qui leur donnent jusqu’à six ans pour y faire de l’exploration.

Paul Barnes, directeur de l’Association canadienne des producteurs pétroliers pour la région de Terre-Neuve, est d’avis que ce qui est dépensé dans l’est du Canada pour le développement pétrolier était d’abord destiné à l’Alberta.

Pourquoi? Parce que les entreprises pétrolières sont frustrées que le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta soit moins accessible à cause du manque de capacité du réseau ferroviaire et des pipelines.

Pourtant des analystes de ce secteur ne voient pas de lien entre la reprise dans l’Est et les problèmes de transport dans l’Ouest. Mark Oberstoetter, de Wood MacKenzie, croit que l’attrait du pétrole extracôtier est relié au fait que les eaux au large de Terre-Neuve sont peu profondes et à une série de succès de cette forme d’exploration.

Image
Hibernia, au large de Terre-Neuve depuis 20 ans, a extrait son milliardième baril de pétrole en 2016. © CBC
http://www.rcinet.ca/fr/2017/12/22/un-r ... rre-neuve/

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Message par energy_isere » 04 mars 2018, 20:17

Hydrocarbures : profits de 827 M USD pour Encana en 2017

Montréal - 15 février 2018

Le producteur canadien d'hydrocarbures Encana a annoncé jeudi une hausse de sa production de gaz et de pétrole de 4,4% au quatrième trimestre et un profit net en 2017 de 827 millions de dollars américains.

Cela constitue une forte progression par rapport à l'année précédente: Encana avait perdu 944 millions de dollars en 2016.

Sur le dernier trimestre de 2017, le groupe canadien a réduit sa perte à 229 millions de dollars, contre -281 millions de dollars entre octobre et décembre 2016.

Après éléments exceptionnels comme une plus-value non récurrente, le groupe basé à Calgary (Alberta) a réalisé un bénéfice net par action de 85 cents l'an dernier.

Cette amélioration s'explique en partie par "la baisse des taux d'imposition en 2017 découlant de la réforme fiscale aux États-Unis" décidée par l'administration de Donald Trump, a indiqué Encana dans un communiqué.

La production totale a atteint 335.200 barils par jour au quatrième trimestre, contre 321.500 bpj à la même période un an plus tôt.

Les seuls volumes de gaz ont crû de 40% au quatrième trimestre, par rapport à 2016, à 152.600 barils par jour.

Encana a indiqué viser une production de 360.000 à 380.000 bpj en 2018, contre une moyenne de 313.200 barils par jour réalisée en 2017.
https://www.romandie.com/news/Hydrocarb ... 890866.rom

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Message par energy_isere » 04 mars 2018, 20:38

Terre-Neuve veut doubler la production de pétrole d'ici 2030

Publié le lundi 19 février 2018 Un texte de Stéfan Thériault

Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé un plan pour doubler la production pétrolière au large de ses côtes d'ici 2030 et pour faciliter la croissance d'une industrie qui a encore un grand potentiel, croit la province.

Le pétrole extracôtier a pu générer durant les bonnes années plus de 2 milliards de dollars de revenus pour la province. Les redevances versées par les producteurs sont cependant intimement liées aux prix du pétrole. Il en va de même de l'intérêt de ces entreprises pour le pétrole terre-neuvien. La baisse des prix du pétrole, ces dernières, a créé un certain désenchantement chez les compagnies pétrolières.

Le premier ministre Dwight Ball qualifie le plan de son gouvernement d' « ambitieux, mais de réaliste ».

« La transition où nous sommes rendus aujourd'hui du pétrole et du gaz vers les énergies vertes va prendre du temps. Et durant cette période de transition, le monde continuera a avoir besoin de pétrole et de gaz », a affirmé le premier ministre.

Quoi qu'il en soit, la province compte bien continuer à miser sur cette ressource naturelle et sur la croissance de ce secteur de l'économie provinciale dans le plan de développement sur 12 ans qu'elle vient de présenter.

Ce ne sont pas les réserves qui manquent, d'après les estimations publiées dans le plan provincial. Le gouvernement Ball estime qu'il y a potentiellement 37 milliards de barils de pétrole au large des côtes. Jusqu'ici, moins de 2 milliards de barils de ces réserves ont été extraits des fonds marins.

Le potentiel en gaz naturel extracôtier se mesure en trillions de mètres cubes et le gouvernement veut appuyer l'industrie pour qu'il y ait exploitation commerciale de ce combustible en 2030.

Le gouvernement s'est donné une série de cibles à atteindre pour 2030. Il se donne comme objectif le forage de 100 nouveaux puits d'exploration et le raccourcissement de la période entre la découverte d'un gisement exploitable et le début de la production. La province estime que l'industrie pétrolière créera 7500 emplois directs dans la province.

Il y a actuellement quatre projets d'exploitation pétrolière au large de Terre-Neuve. Une nouvelle section du gisement de White Rose devrait commencer à produire du pétrole en 2022.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/108 ... erre-neuve

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Message par energy_isere » 04 mars 2018, 20:46

Prévisions de croissance économique au Canada en 2018 : l’Ouest carburera au pétrole, alors que l’Est ralentira

Par Alice Chantal Tchandem Kamgang 28 février, 2018

L’économie canadienne se porte bien dans l’ensemble. Chacune de ses provinces brille, avec un apport plus important des provinces de l’Ouest, où soufflera cette année un véritable vent de bonheur grâce aux retombées des activités pétrolières. Si l’année 2018 s’annonce particulièrement prospère pour ces provinces, elle réservera quelques surprises désagréables à quelques-unes dans l’Est du pays, où la croissance risque de montrer de petits signes d’essoufflement.

Du vent dans les voiles pour la Colombie-Britannique et l’Alberta


Ces deux provinces en particulier sont dotées d’importantes ressources naturelles. Le pétrole y coule à flots, et son exploitation se poursuit. De nouveaux grands chantiers énergétiques sortent de terre presque tous les jours, notamment en Colombie-Britannique. Elle sera la championne des provinces pour ce qui est de la croissance économique avec un taux qui devrait croître de 3,1 %.

Sur cette même lancée, l’Alberta se positionne en deuxième place, poussée par les activités de forage qui devraient prendre de l’ampleur et égaler le niveau de l’an dernier, même si les grands projets des sables bitumineux sont en voie de se terminer.

Ainsi, l’emploi se porte au mieux. En Alberta spécifiquement, le taux de chômage reviendra à 6 % d’ici la fin de l’année, soit une hausse de l’emploi de 1,7 %.

La Saskatchewan et le Manitoba sont deux surprises de taille dans ce tableau idyllique. La croissance s’annonce modeste dans le premier cas, malgré des conditions favorables à l’exploitation de la potasse. L’augmentation prévue du PIB de 1,3 % cette année n’augurera rien de bon pour la création de nouveaux emplois.

La fermeture de plusieurs mines au Manitoba viendra affaiblir le rythme actuel de sa croissance et son PIB se limitera à 1,8 % en 2018.

Des fortunes diverses dans l’Est et dans les provinces de l’Atlantique

Les ralentissements qui s’annoncent dans les provinces à l’Est du pays se manifesteront de façon très diverse et variée.

D’un côté, le Québec continuera de bien se porter, quoique sa croissance devrait ralentir à 2,3 %. Cette situation ne donnera pas lieu à des embauches massives comme ça a été le cas l’année dernière. Malgré tout, le taux de chômage dans la province devrait se situer à 5,2 %, son plus bas niveau historique en 40 ans.

L’industrie touristique de l’Île-du-Prince-Édouard devrait drainer pas mal de ressources pour cette province qui vendra plus de produits que jamais, ce qui permettra à son économie de connaître un taux de croissance de 2,8 %.

Ce sera la même tendance haussière pour Terre-Neuve-et-Labrador qui présentera un taux de 2,6 %, après la baisse affichée l’année dernière. Cette tendance sera soutenue par l’augmentation de la production pétrolière qui alimentera le secteur minier des combustibles minéraux. Cette situation demeure précaire après tout, car l’emploi ne sera pas au rendez-vous et la main-d’œuvre risquera de faire défaut, à cause du déclin de la population observée ces dernières années.

Ce déclin de la population constitue le lot des provinces de l’Atlantique. Elles doivent subir les contrecoups du vieillissement qui touche le marché de l’emploi. C’est ainsi que malgré un taux d’immigration important dans ces provinces, la croissance économique s’annonce particulièrement modeste en Nouvelle-Écosse, où elle devrait tourner autour de 1,5 % en 2018 et de 1,4 % pour le Nouveau-Brunswick, par rapport aux autres régions du Canada.
http://www.rcinet.ca/fr/2018/02/28/prev ... -decelera/

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Message par energy_isere » 15 avr. 2018, 12:33

Les exportations canadiennes de pétrole grimpent malgré le schiste américain

14 avril 2018 ici.radio-canada.ca/

Les exportations canadiennes de pétrole brut ont progressé de 6,5 % en 2017, a indiqué vendredi l'Office national de l'énergie (ONE).

Ces livraisons ont totalisé l'équivalent de 3,3 millions de barils par jour, a précisé l'organisme fédéral, malgré la hausse de la production de pétrole brut léger de schiste aux États-Unis, à la fois le plus grand client du Canada et son concurrent.

Selon l'ONE, le pétrole brut lourd représentait l'an dernier 77 %, ou 2,5 millions de barils par jour, des exportations canadiennes. Les livraisons de ce produit suivent une tendance à la hausse -- elles ont progressé de 48 % dans les cinq dernières années -- grâce à la contribution de nouveaux projets de sables bitumineux en Alberta.

Les exportations de pétrole brut léger ont reculé de 6 % l'an dernier, à 760 000 barils par jour, un volume en baisse de 13 % par rapport à il y a cinq ans.

Les États-Unis sont toujours intéressés par le pétrole brut lourd canadien parce que plusieurs de ses raffineries ont lourdement investi dans la technologie pour traiter ce produit, « qui constitue une charge d'alimentation moins chère » que le brut léger, a expliqué l'ONE.

La croissance des volumes et des prix du pétrole a fait grimper la valeur des exportations pétrolières du Canada, qui ont atteint 66,9 milliards de dollars en 2017, comparativement à 49,9 milliards lors de l'année précédente.

L'an dernier, environ 90 % des exportations de pétrole brut ont été acheminées par pipeline aux États-Unis, selon l'ONE. Les volumes d'exportation du pétrole brut par voie ferrée ont grimpé de 44 % en raison des contraintes des oléoducs. Le transport ferroviaire du brut restait malgré tout une option largement moins utilisée, avec un volume de 130 000 barils par jour en 2017.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/10 ... etats-unis

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Message par energy_isere » 21 avr. 2018, 13:19

Guerre provinciale au Canada !
Canada: l'Alberta va pouvoir couper les livraisons de pétrole à son voisin

AFP parue le 17 avr. 2018

Les députés de la province de l'Alberta, dans l'ouest canadien, ont adopté en première lecture lundi une loi donnant les pouvoirs au gouvernement provincial de couper les livraisons de carburants à la Colombie-Britannique voisine. Les deux provinces sont à couteaux tirés depuis plusieurs semaines sur l'extension de l'oléoduc Trans Mountain de la société américaine Kinder Morgan.

Selon le texte de loi, le ministre albertain de l'énergie aura la capacité d'accorder et de résilier des licences d'expédition de pétrole. Comme celle de plusieurs provinces canadiennes, l'économie de la Colombie-Britannique est largement dépendante du pétrole de l'Alberta et devrait alors trouver d'autres fournisseurs aux États-Unis ou en Asie.

Dimanche, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a donné implicitement son appui à l'Alberta en affirmant que l'agrandissement de l'oléoduc serait réalisé car il représente un "intérêt stratégique vital" pour le Canada. Le projet d'extension de Trans Mountain prévoit le triplement de la capacité de l'oléoduc entre les sables bitumineux de l'Alberta et le port de Vancouver.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique, pourtant de même tendance qu'en Alberta (centre gauche), s'oppose à cette extension devant les tribunaux. Des communautés autochtones et des groupes écologistes bataillent également depuis plusieurs mois sur le terrain pour s'opposer à cet agrandissement en raison des risques environnementaux.

Le projet de 7,4 milliards de dollars canadiens (4,8 milliards d'euros) du groupe américain Kinder Morgan est actuellement le seul pouvant à court terme permettre à l'industrie pétrolière de l'Alberta d'écouler sa production en augmentation croissante alors que le réseau canadien d'oléoducs est saturé. Face aux retards, aux oppositions et aux complications sur le plan légal, Kinder Morgan a suspendu ses travaux début avril en fixant au 31 mai un ultimatum aux différentes parties pour trouver un accord.
https://www.connaissancedesenergies.org ... sin-180417

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Re: Canada

Message par energy_isere » 05 mai 2018, 12:45

Suncor annonce une baisse de son bénéfice trimestriel avec le recul de sa production

AFP parue le 02 mai 2018

Suncor, premier groupe pétrolier canadien, a accusé un recul de son profit au premier trimestre, en raison d'une baisse de la production et une augmentation des charges d'exploitation pour le secteur des sables pétrolifères.

Le bénéfice net a été de 789 millions de dollars canadiens au premier trimestre 2018, contre 1,35 milliard dégagé sur la même période l'an dernier, a annoncé mercredi Suncor. Ramené à une action, le bénéfice est de 48 cents, soit huit cents de moins que la moyenne des estimations des analystes.

La baisse du profit s'explique par une perte de change latente de 329 millions. L'an dernier sur les mêmes trois mois, le pétrolier avait dégagé une plus-value de 437 millions sur la cession de ses activités de lubrifiants et une participation dans une centrale éolienne.

La production de Suncor s'est établie à 689 400 barils d'équivalent pétrole par jour (bep/j) au premier trimestre, en baisse de 35 700 bep/j sur un an. Le recul s'explique principalement par une production de 404 800 bep/j pour les mines de sables pétrolifères, à comparer avec 448 500 bep/j un an plus tôt.

Le résultat d'exploitation s'est établi à 985 millions CAD, en hausse de 21% par rapport au même trimestre en 2017. Cette progression s'explique par la remontée des prix du pétrole brut et des marges de raffinage plus élevées. Les charges d'exploitation par baril du secteur des sables bitumineux ont augmenté à 26,85 CAD contre 22,55 CAD pour le trimestre correspondant de l'exercice précédent, "essentiellement en raison de la panne liée aux conditions météorologiques qui a entraîné une baisse de production et une augmentation des coûts de maintenance", selon Suncor.

Le débit de traitement du brut par les raffineries a été de 453 500 b/j sur le trimestre, un niveau record, comparativement à 429 900 b/j entre janvier et mars l'an dernier. Le taux d'utilisation moyen des raffineries s'est établi à 98%, soit cinq points de pourcentage de mieux sur un an.

Cette activité soutenue des raffineries va permettre à Suncor de constituer des stocks de près de six millions de barils pour soutenir les ventes du deuxième trimestre pendant les travaux de maintenance prévus sur deux sites de raffinage. Le groupe canadien a confirmé ses prévisions d'extraire cette année en moyenne entre 740 000 et 780 000 bep/j avec pour les sables bitumineux une production dans une fourchette de 425 000 à 455 000 b/j.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ion-180502

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Message par energy_isere » 05 mai 2018, 12:48

Gaz à effet de serre: le secteur pétrolier pose des « défis de taille », rappelle le Sénat canadien

AFP parue le 04 mai 2018

La réduction des émissions de gaz à effet serre (GES) du secteur pétrolier, responsable de plus du quart des rejets au Canada, posera "des défis de taille", mais est "essentielle" pour que le pays respecte ses engagements en vertu de l'Accord de Paris, estime un rapport du Sénat canadien.

"Le secteur pétrolier et gazier du Canada produit 26% de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays", selon ce rapport d'étape d'un comité du Sénat canadien publié vendredi. Ce Comité avait pour mandat d'examiner "la transition du Canada vers une économie qui produirait moins de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz à effet de serre, tout en demeurant prospère et dynamique".

Le comité note que le seul secteur pétrolier et gazier a rejeté dans l'atmosphère 189 millions de tonnes équivalent CO2 en 2015. Or, pour respecter les engagements qu'il a pris à Paris en décembre 2015, le Canada doit réduire de 199 millions de tonnes ses émissions annuelles de GES.

Les "activités en amont", soit l'extraction et la production de pétrole et de gaz, étaient à l'origine de 23% de ces émissions, tandis que le secteur du raffinage comptait pour 3%. Pour le comité, "le plus grand défi qui se pose à l'industrie sera de trouver des moyens de demeurer compétitive et d'encourager l'investissement, alors qu'elle doit faire face à des exigences grandissantes de réduction des GES".

Selon les projections actuelles, le Canada émettra 722 millions de tonnes de GES par année d'ici 2030, alors qu'il devrait plutôt ramener ses émissions à 523 millions de tonnes pour se conformer à ses engagements internationaux. "Le Canada a raté tous ses objectifs de réduction d'émissions depuis 1992", note le rapport en soulignant aussi que "les températures s'y réchauffent en moyenne deux fois plus rapidement que dans le reste du monde".

En 2015, l'industrie pétrolière et gazière a contribué pour 7,7% au produit intérieur brut, soit une activité économique de 142 milliards de dollars canadiens (92 millions d'euros) et 700 000 emplois directs et indirects.

Le gouvernement canadien mais aussi ceux des treize provinces et territoires élaborent en ce moment une panoplie de politiques visant une réduction des GES, dont la tarification du carbone et des règlements sur la diminution des émissions de méthane qui proviennent des secteurs pétrolier et gazier.
https://www.connaissancedesenergies.org ... nat-180504

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Message par energy_isere » 06 mai 2018, 13:34

Etant donné les problèmes du refus de la Colombie Britannique au passage du nouveau oléoduc, l' Alberta veut augmenter le transport par rail ..... qui est plus dangereux.
Alberta Turns To Trains To Move Its Crude

By Irina Slav - May 03, 2018

Alberta will discuss shipping more crude oil by rail across province borders with railways companies, Energy Minister Margaret McCuaig-Boyd told media in Calgary. The talks will begin tomorrow, with executives from the biggest oil producers in Alberta and the two biggest railways—Canadian Pacific Railway and Canadian National Railway.

Alberta’s oil producers are struggling to transport their crude as production increases while pipeline capacity remains unchanged amid wide-scale opposition, notably in neighbor British Columbia. There is also a shortage of oil train capacity as railway operators curbed their exposure to the oil industry a few years back when there was ample pipeline capacity.

Now they are reluctant to dedicate more oil trains to Alberta’s oilsands producers, but the producers are equally reluctant to commit to long-term contracts, which the railway operators insist on: pipeline transport is much cheaper than railway, and producers already have to deal with a serious discount for the crude to WTI because of the transport bottlenecks.

These bottlenecks are the reason Alberta has been fighting to get the Trans Mountain pipeline expansion built despite the staunch opposition of B.C.’s government. The province is even ready to buy the project from Kinder Morgan to make sure its oil producers have a way of transporting their crude as production is set to grow further in the medium term.

British Columbia is equally determined in its fight against the pipeline, arguing it will put its environment at greater risk of spills. It has now approached the provincial Court of Appeals with a question about whether it can put the brakes on the federally approved project on the grounds that it has jurisdiction over the protection of its environment.

It is somewhat ironic that by opposing the Trans Mountain pipeline expansion, B.C. is inadvertently encouraging the transportation of oil by rail, which is a much riskier method. It was a rail train that caused the worst rail disaster in Canadian history.

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By Irina Slav for Oilprice.com
https://oilprice.com/Latest-Energy-News ... Crude.html

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Re: Canada

Message par energy_isere » 17 mai 2018, 16:55

(TransMountain) Oléoduc controversé: le gouvernement canadien veut passer en force

Ottawa AFP / 16 mai 2018

Le gouvernement canadien cherche à tout prix à obtenir la construction d'un oléoduc pour exporter son pétrole en dépit de l'opposition résolue de la Colombie-Britannique, des groupes de protection de l'environnement et des autochtones.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a ainsi promis mercredi d'indemniser les pertes financières encourues par la société américaine Kinder Morgan, promoteur de l'oléoduc Trans Mountain, en raison des retards ou blocages initiés par la Colombie-Britannique et son gouvernement emmené par John Horgan.

Dès son élection l'an dernier, John Horgan a mené une guerre de tranchée pour faire annuler ce projet en raison des risques environnementaux avec la multiplication des gros tankers aux abords de Vancouver où débouche l'oléoduc en provenance des sables bitumineux de l'Alberta voisin.

La dispute entre les autorités fédérale et provinciale, sans un accord rapide, retomberait sur les contribuables canadiens qui pourraient "indemniser les pertes financières (de Kinder Morgan) dérivées des tentatives du Premier ministre Horgan de retarder ou de bloquer le projet", a prévenu Bill Morneau.

"Cette indemnisation permettrait à Kinder Morgan de finir ce qu'ils ont commencé", a estimé le ministre des Finances en prévoyant également, qu'en cas de retrait du groupe américain, cette compensation pourrait être versée à une autre entreprise qui viendrait construire cet oléoduc géant.

"Nous sommes décidés à indemniser le projet Trans Mountain contre des délais motivés politiquement", a déclaré M. Morneau.

Kinder Morgan a réitéré mercredi son ultimatum du 31 mai pour avoir les garanties nécessaires pour engager les travaux afin de tripler la capacité de l'oléoduc Trans Mountain. L'entreprise a salué la position du gouvernement fédéral de reconnaître qu'il était de sa responsabilité de régler le différend avec la province de l'ouest canadien.

Je fais ce que j'ai dit

L'agrandissement du Trans Mountain, projet évalué à 7,4 milliards de dollars (6 milliards d'euros), pour le porter d'une capacité de 300.000 barils par jour à près de 900.000 barils doit se faire en majeure partie le long de l'oléoduc existant, sur un millier de kilomètres entre Edmonton, capitale de l'Alberta, et Burnaby, en Colombie-Britannique, dans la proche banlieue de Vancouver, sur l'océan Pacifique.

Depuis plusieurs mois, des défenseurs de l'environnement et des Premières nations multiplient les manifestations sur place. Mercredi, un rassemblement devait simuler une "extermination de masse" à Burnaby, à l'appel de l'association Broke (Burnaby residents opposed to Kinder Morgan).

La décision de Bill Morneau est un "chèque en blanc" sur des fonds publics donnés à une compagnie pétrolière américaine "pour sauver un oléoduc qui viole les promesses" du Premier ministre Justin Trudeau sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et les droits des autochtones, a estimé Aurore Audet de l'organisation environnementale 350.

Patrick Bonin de Greenpeace Canada a jugé que la garantie fédérale d'indemniser revient "à jeter de l'argent par la fenêtre pour un très mauvais projet". Kinder Morgan et le gouvernement canadien font face non seulement à l'opposition de la province mais aussi aux actuels "recours légaux des Premières nations, des groupes environnementaux et des municipalités".

Pour Bill Morneau, le projet "fournira un moyen sûr et efficace d'acheminer nos ressources naturelles vers les marchés internationaux où nous savons que nous pouvons obtenir un meilleur prix".

"C'est de la rhétorique" et le ministre Morneau "sait parfaitement qu'il y a des défis fondamentaux" à relever sur ce projet, a réagi John Horgan. "Je fais ce que j'ai dit que je ferais pour défendre les intérêts de la Colombie-Britannique".

Dans ce bras de fer, le gouvernement Trudeau a l'appui de Rachel Notley, Première ministre de l'Alberta dont l'économie dépend de l'extraction et l'exportation du brut.

Pourtant de la même obédience politique de centre gauche que son homologue John Horgan, Rachel Notley a exprimé sa confiance mercredi que "des solutions soient trouvées pour permettre la reprise des travaux cet été".

Si un accord n'est pas rapidement trouvé "je suis prête à couper les robinets" d'approvisionnement de pétrole et de gaz de la Colombie-Britannique, a-t-elle menacé.
https://www.romandie.com/news/Oleoduc-c ... 918686.rom

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