il en avait été question au dessus.
100 ans après le Canal de Panama, le Canal du Nicaragua...
22 décembre 2014 France info
En 1914, le Canal de Panama est inauguré en grande pompe sur les rives de l'Isthme. Mais très vite, malgré le chantier titanesque, ce canal est trop étroit pour les navires de plus en plus gigantesques. Une vieille idée ressurgit : construire un canal au Nicaragua Le 15 août 1914, l'ambiance est à la fête sur les rives de l'isthme de Panama. Après 34 ans d'un chantier titanesque, les travaux sont enfin finis.
Le passage par le Canal de Panama permettra de raccourcir de 8.000 miles, environs 13.000 kms, la distance entre San Franscico et New York. Désormais, les navires n'auront pas besoin de passer par le si redouté Cap Horn pour relier par la mer les deux côtes américaines.
C'est une révolution pour le transport maritime et un des facteurs de ce que l'on appelle parfois la première mondialisation.
Avec l'émergence économique du Japon dans les années 1950-60, le Canal de Panama connaît son âge d'or. Mais dès 1950, la question de l'étroitesse du canal commence à se poser, même si l'on préfère encore minimiser la question !
"Aujourd'hui, il n'y a guère que le Queen Elizabeth et le Queen Mary qui ne pourraient pas passer"
Et pourtant, dans les années 1970, il faut se rendre à l'évidence : le gigantisme des porte-conteneurs pose problème. Les "Post Panamax", ces navires trop gros pour emprunter le canal sont de plus en plus nombreux.
C'est d'ailleurs un manque à gagner considérable pour le Panama, propriétaire à part entière du Canal depuis 1999, date à laquelle, conformément au traité de 1977, les Etats-Unis rétrocèdent le Canal au gouvernement panaméen.
Ainsi, on considère aujourd'hui que seuls 60% des porte-conteneurs peuvent traverser... Ce qui explique les travaux lancés en 2006 pour l'élargissement du canal. Prévus pour s'achever en 2014, la date a finalement été repoussée au début de l'année 2016. Mais malgré le gigantisme de l'oeuvre, les plus gros navires, comme l'Emma Maersk, ne pourront pas passer.
Et c'est ainsi que cette vieille idée de percer un autre Canal, beauocup plus long, certes, mais aussi beaucoup plus large, a pu enfin se concrétiser.
Aujourd'hui même commence le percement du Canal du Nicaragua financé, signe des temps, effectué non par les Américains comme au Panama au début du XXe siècle, mais par les Chinois.
http://www.franceinfo.fr/emission/histo ... 2014-05-10
Lancement des travaux pharaoniques du canal du Nicaragua
«Le 22 décembre, ce qui a été un rêve pour des générations depuis un siècle au Nicaragua va commencer à devenir réalité», a déclaré Telémaco Talavera, porte-parole de la Commission du Canal et de l’entreprise chinoise HK Nicaragua Development Investment (HKND). HKND, un groupe inconnu jusque-là, est chargé de ce chantier pharaonique, estimé à 50 milliards de dollars (cinq fois le PIB du pays), le projet le plus ambitieux d’Amérique latine.
Mais la population locale ne semble pas partager ce «rêve» : depuis des mois, les manifestations se multiplient, de paysans menacés d’expropriation mais aussi d’associations inquiètes du risque de catastrophe écologique. «Si l’on additionne les 15 manifestations locales organisées en deux mois et demi, au total il y a eu 40.000 participants», expliquait récemment Monica Lopez Baltodano, directrice de la fondation de développement local Popolna, l’une des organisatrices des protestations.
Les travaux débuteront au niveau de l’embouchure du fleuve Brito, sur la côte Pacifique sud. Il s’agira d’abord de construire les premiers chemins d’accès au canal et un port. En tout, HKND prévoit d’employer 50.000 ouvriers lors des cinq années que durera le projet, selon l’Australien Bill Wild, son principal consultant. Le canal traversera ensuite le lac Cocibolca, plus grande réserve d’eau douce d’Amérique centrale, continuera son chemin à travers des forêts tropicales et au moins une quarantaine d’agglomérations avant d’aboutir à l’embouchure de la rivière Punta Gorda, côté Caraïbes. D’une profondeur de 30 mètres, il permettra le passage de bateaux jaugeant jusqu’à 400.000 tonnes.
Le chantier, dont les études de viabilité technique, environnementale et financière restent secrètes, menace de déplacer 30.000 paysans et indigènes ramas et nahuas qui vivent sur le tracé définitif. «Nous ne voulons pas qu’ils coupent le Nicaragua en deux», témoignait il y a peu un des manifestants, Wilson Pross, 27 ans.
La crainte est aussi que le canal, en traversant le lac Cocibolca, n’y fasse entrer de l’eau salée, ce qui menacerait les espèces locales, dont le requin-bouledogue, qui vit en eau douce.
Le gouvernement rétorque que le canal est soutenu par la majorité de la population et que c’est la manière la plus rapide de sortir de la pauvreté, qui touche 45% de la population au Nicaragua. Il assure même que l’infrastructure fera du pays le plus riche d’Amérique centrale.
http://www.lalsace.fr/actualite/2014/12 ... ontroverse