L'Arabie Saoudite

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 01 mai 2006, 21:10

Un article du Guardian est rapporté par Heading out sur Oildrum: A battle for oil could set the world aflame.

Il offre une vision assez réaliste des problèmes énergétiques, à part cette phrase curieuse sur lequel Oildrum glose abondamment :"We should urgently slow down the depletion rate of North Sea oil and gas and establish a British strategic reserve..." Effectivement c'est étonnament naif.

Mais c'est cette phrase qui a soulevé aussi mon interet :
"More and more of the world's great oil fields are running down. Saudi Arabia's Ghawar field, for example, far and away the world's largest, is officially recognised to be more than half-depleted. Again there is disagreement, with some insiders saying it is 90 per cent used. "
90 % ! on se moquait d'Eric Laurent, qui annonce son extinction pour dans quelques années, mais d'autres semblent le penser aussi ! quelqu'un a -t-il d'autres infos sur Ghawar?
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

fabinoo

Message par fabinoo » 01 mai 2006, 21:28

Une chose est sûre : si effectivement les pays du golfe ont surrestimé leurs réserves de 50%, voire 100%, alors, ils doivent être, malgré leur politique de quotas, très près de leur maximum de production, et de leur pic, vu ce qu'ils ont déjà tiré.
Pire, la politique de quotas peut avoir caché un pic de production théorique passé depuis longtemps.
Supposons que Ghawar ait eu une capacité de production théorique de 1 unité. Mais que du fait des quotas, il n'ait jamais été sollicité qu'à raison de 0,5 unités. Il peut très bien être aujourd'hui usé à 80%, et toujours capable de produire ces 0,5. Alors que sa capacité théorique est en chute libre depuis plusieurs années, pour arriver mettons à 0,6 actuellement, en baisse de 10% par an. Mais du fait du quota, il semble toujours capable de produire autant.
Pire encore, si l'année dernière, on ne lui demandait que 0,45 unités, on peut avoir l'impression fausse qu'il est même capable de produire de plus en plus.

On peut donc très bien avoir au moyen-orient des tas de gisements presque morts, mais qui produisent toujours autant, voire plus, qu'avant, simplement parce qu'on en a toujours tiré beaucoup moins que ce qu'ils auraient pu donner.

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Message par GillesH38 » 01 mai 2006, 21:47

Effectivement en 2004, Simmons annonçait bien une dépletion de 90% pour Ghawar, cf par exemple ici.. Ca se base sur le chiffre d'un ultime de 60 milliards de barils de l'Aramco en 75. Ils ont du a peu pres etre atteint maintenant, ce qui prouve qu'il doit en rester quand même.

ceci dit le champ de Yibal a Oman a connu une dépletion d'un facteur 5 (-80 % ) en quelques années! Ghawar produit environ 5Mb/jour, ça ferait assez mal...
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Message par energy_isere » 01 mai 2006, 22:31

et cependant en Arabie Saoudite :

http://www.boursorama.com/infos/actuali ... ws=3409885
Aramco espère conclure un accord avec Total avant fin mai

par Ghaida Ghantous

ABOU DHABI (Reuters) - La compagnie pétrolière saoudienne Aramco espère signer d'ici la fin mai des protocoles d'accord avec Total et Conoco Phillips pour la construction de deux nouvelles raffineries en Arabie saoudite.

"Le conseil d'administration a approuvé la semaine dernière une recommandation pour la signature de protocoles d'accord avec ces deux sociétés, qui doivent maintenant obtenir l'aval de leurs propres conseils", a déclaré Khalid al Bouainain, vice-président du raffinage chez Aramco, lors d'une conférence sur les hydrocarbures à Abou Dhabi. "Je pense que cela aura lieu très bientôt, avant la fin du mois."

Les nouvelles raffineries, d'une capacité de 400.000 barils par jour chacune, seront essentiellement destinées à l'exportation.

Le projet négocié avec Total porte sur une nouvelle unité d'un coût de quatre à cinq milliards de dollars à Djoubaïl.

L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a entrepris d'augmenter fortement sa capacité de raffinage pour profiter de marges fortes et s'efforcer de contrôler l'évolution des prix pétroliers, pour éviter qu'une hausse trop forte ne menace la demande future de brut.

Bouainain a précisé qu'Aramco comptait dépenser avec ses partenaires 50 milliards de dollars sur les cinq années à venir pour augmenter sa capacité de raffinage en Arabie et à l'étranger.

Cette somme comprend un investissement de trois à quatre milliards de dollars pour doubler la capacité d'une raffinerie en Corée du Sud, le financement de l'intégration d'une raffinerie aux Philippines à un complexe pétrochimique, et 10 milliards de dollars affectés au projet Petrorabigh en Arabie saoudite.

"Nous envisageons aussi l'intégration du site de Ras Tanura avec un site pétrochimique, sur le principe de Petrorabigh", a précisé Bouainain.

"Nous discutons avec un certain nombre d'investisseurs et d'entreprises pour augmenter un peu la taille de la raffinerie et construire une usine pétrochimique", a-t-il expliqué. La société saoudienne Sabic (Saudi Basic Industries) figure parmi les entreprises contactées.

Un autre responsable d'Aramco avait déclaré en mars que la compagnie pourrait augmenter la capacité des sites de Ras Tanura et Yanbu de 100.000 barils par jour chacune, ajoutant que ces projets devraient s'achever d'ici 2009 ou 2010.

Aux Etats-Unis, la société de raffinage Motiva, coentreprise entre l'Aramco et la major Royal Dutch Shell a choisi le site de Port Arthur au Texas pour un projet d'expansion massif de 325.000 barils par jour, a annoncé Shell vendredi. Si le plan aboutit, la raffinerie de Port Arthur deviendrait l'une des plus grandes des Etats-Unis.
est ce qu'avec ces 2 nouvelles unités en Arabie Saoudite ils seront capable de rafiner ces fameux pétroles lourds et soufrés de capacité éxcedentaire dont personne ne veut ?

sceptique
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Message par sceptique » 01 mai 2006, 23:48

A mon avis cela doir etre le but de la manoeuvre. Peut etre un pré-raffinage pour transformer le brut lourd-soufré en un brut synthétique de qualité nettement plus valorisé ? Un peu comme le bitume extrait des sables de l'Alberta transformé en brut synthétique de qualité avant exportation ?

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Message par franck1968 » 02 mai 2006, 18:52

Dans les Echos d'aujourd'hui ils précisent que la Chine vient de passer un accord avec Riyad dans la construction d'une réserve stratégique de 100 millions de barils. C'est peut être avec ce fameux pétrole lourd souffré que personne ne veut.
Dernière modification par franck1968 le 14 mai 2006, 21:50, modifié 1 fois.

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Message par Sylvain » 02 mai 2006, 20:46

Effectivement, les Chinois se préparent au brut saoudien, lourd et souffré.
La Chine va ainsi accroître ses capacités de raffinage ... Le saoudien Aramco s'assure un débouché à son brut à très haute dose de sulfure auquel la plupart des raffineries ne sont pas adaptées. En créant de toutes pièces une raffinerie prévue à cet effet, le saoudien trouve donc la solution idéale.
lien (ça date de juillet 2005)

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Monde Diplo : Limites de la puissance pétrolière saoudienne

Message par y_m_p » 14 mai 2006, 19:37

Un bon article du Monde diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/03/KLARE/13298

Et une conclusion qui n'a pas de quoi surprendre les lecteurs du forum mais qui peut faire suffoquer d'angoisse les lecteurs habituels de journaux :
Même si les conditions intérieures demeurent relativement stables, nous devons nous préparer à l’imminence d’un avenir où les réserves mondiales de pétrole ne parviendront plus à satisfaire les insatiables demandes énergétiques de la planète.

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Re: Monde Diplo : Limites de la puissance pétrolière saoudie

Message par energy_isere » 24 mai 2006, 15:07

Aprés l' annonce que Total allait construire avec Saudi Aramco une raffinerie en Arabie Saoudite, voici que ConocoPhilips s'y met aussi :
CONOCOPHILIPS va construire une raffinerie en Arabie Saoudite

ConocoPhilips a signé avec Saudi Aramco un protocole d'accord afin de construire une raffinerie d'une capacité de 400.000 barils par jour à Yanbu, en Arabie Saoudite. La raffinerie traitera du brut lourd Arabian Heavy et produira des produits raffinés de haute qualité. Le démarrage de la raffinerie est prévu en 2011. L'accord entre le pétrolier américain et Saudi Aramco donnera naissance à une coentreprise détenue à parts égales, avec le projet d'introduire en Bourse 30% de la société.

Saudi Aramco approvisionnera la raffinerie et partagera avec ConocoPhilips la commercialisation de la production.
source Boursorama : http://www.boursorama.com/infos/actuali ... ws=3459075

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Message par mrlargo » 24 mai 2006, 15:17

mahiahi a écrit :Cela signifierait-il que le pouvoir sahoudien a peur des mouvements de son peuple? :twisted:
Bien d'accord avec toi.
Je pense que c'est la vraie raison de cette décision

Le moindre desordre du peuple saoudien créerait un de ces bazars... :smt067

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Message par franck1968 » 04 juin 2006, 20:03

Dans la course à l'armement il y a aussi l'Arabie Saoudite.

Contrats en or en perspective avec l'Arabie saoudite

LA NOUVELLE vient d'être discrètement confirmée par l'Etat saoudien dans le journal Al-Ayath : le prince héritier sultan Bin Abdulaziz al-Saoud, ministre de la Défense et de l'Aviation, va venir à Paris en visite officielle dans les prochains mois. Au plus tard en septembre. Au-delà des discussions bilatérales, le numéro deux du gouvernement saoudien, également demi-frère du roi Abdallah, pourrait y officialiser une série de contrats d'armement avec la France. Certaines sources évoquent un montant de quelque 4 milliards d'euros.
A ce jour, il semble déjà acquis que des hélicoptères sont alloués à la France. Il s'agit d'une flotte de soixante engins répartis entre des Fennec, Super Puma de secours et recherche, le NH90 dans sa version marine, ainsi qu'un appareil-école. Mais on s'attend aussi à une commande d'avions ravitailleurs dérivés des Airbus A330 qui ont déjà été choisis par des pays aussi proches des Etats-Unis que l'Australie ou la Grande-Bretagne.


Fin 2005, le roi Abdallah a signé une déclaration d'intention avec la Grande-Bretagne pour le renouvellement d'une partie de sa flotte de chasseurs Tornado. La commande porte sur 48 à 72 avions Typhoon (nom de l'Eurofighter à l'exportation) fabriqué par BAE, EADS et Alenia-Finmeccanica. Mais les projets du pays sont plus vastes, puisque les experts évoquent un besoin de 200 avions pour une valeur de 15 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent d'autres dossiers concernant des sous-marins, des frégates et des chars d'assaut. La France espère y prendre sa part.

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Message par Jorkar » 15 juil. 2006, 15:49

la newsletter de juin parle de l'Arabie Saoudite dans les paragraphes :
711: l'Arabie Saoudite lutte pour maintenir sa production de pétrole.
715: Révision de l'Arabie Saoudite.

Lien

Je me contente de faire une petite remarque par rapport à cette image:
Image

Le plateau de 20 ans :shock: estimé par l'ASPO de 2005 à 2025 environ me paraissait bizarre étant donné que l'on parle de déclin. Effectivement, il est bien précisé dans l'article 715 (à la fin):
While country.... to do that.
traduction:
Pendant que le pays prétend être capable d'augmenter sa production à 12 mb/j, on pourrait plutot penser qu'il va être difficile de maintenir sa production au niveau actuel, qui est modélisée par un plat de 20 ans avant un déclin de 3% par an. Il se peut que cela (le plat de 20 ans) ne se fasse PAS.
La production saoudienne pourrait donc commencer à décliner bien avant 2025, à mon avis vers 2010-2015.
L'homme ne court pas à sa perte, il y va en voiture!

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Message par energy_isere » 22 juil. 2006, 20:19

Ryad va acheter 100 Eurocopter et des ravitailleurs Airbus

Deux commandes ont été "pratiquement bouclées" entre Paris et Ryad lors de la visite du ministre saoudien de la Défense à Paris: la vente d'une centaine d'hélicoptères par Eurocopter d'une part et de deux ou trois avions ravitailleurs Airbus, apprend-on vendredi de source militaire française.

L'achat d'avions de combat Rafale, qui n'ont jamais trouvé preneur à l'export, "reste d'actualité", a-t-on ajouté de même source après la signature d'un accord de coopération dans le domaine de la défense entre le prince Sultan et Jacques Chirac à l'Elysée.

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Message par Tiennel » 22 juil. 2006, 22:51

Accords entre la France et l'Arabie saoudite sur la coopération en matière d'équipement militaire
Au menu : Rafale, bâtiments de surface, sous-marins et chars Leclerc

Une citation par ailleurs désopilante :
la France et l'Arabie saoudite condamnent "le terrorisme sous toutes ses formes"
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par energy_isere » 08 août 2006, 20:02

L'Arabie saoudite prête à assurer l'intérim pétrolier pour BP

L'Arabie saoudite s'est dite prête à compenser la perte de production induite par la fermeture du gisement géant de Prudhoe Bay exploité par BP en Alaska mais peut-être pourra-t-elle s'en abstenir.

Tout dépendra de la durée pendant laquelle ce gisement restera inexploité et BP n'a pas été très clair à ce sujet, évoquant des semaines, voire des mois, suivant qu'il faille ou non remplacer tout le réseau d'oléoducs.

Prudhoe Bay est le plus grand gisement pétrolier des Etats-Unis et il assure 8% de la production intérieure.

"Prudhoe Bay sera un baromètre. Si les Saoudiens estiment que le marché est vraiment saturé, ils iront peut-être sur la pointe des pieds", a déclaré Mike Witter de la banque Calyon, "ils ne veulent pas se faire surprendre par un éventuel redémarrage".

Le premier exportateur mondial a sensiblement réduit sa production ces derniers mois pour prévenir un engorgement du marché après plus d'une année de surproduction de la part de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Les Etats-Unis disposent en outre de réserves importantes, l'incident de Prudohe Bay ne devrait donc pas déclencher de mouvements de panique sur le long terme même si les cours du brut sévissent actuellement au plus près de nouveaux records historiques.

Certains analystes craignent toutefois que les stocks ne soient pas si importants que le marché le croit. "D'un point de vue mondial, les stocks n'ont pas beaucoup augmenté au deuxième trimestre", a fait observer Kevin Norrish de Barclays Capital.

RESERVES STRATEGIQUES

Quelques indices, sur la volonté de Riad d'augmenter sa production ponctuellement, seront distillés cette semaine lorsque les acquéreurs de brut recevront les chiffres mensuels de production publiés par Saudi Aramco.

La société pétrolière saoudienne annonce à ses clients un mois à l'avance combien de pétrole il vont obtenir. L'or noir du pays met en général entre quatre et six semaines pour irriguer les pompes américaines.

"L'Arabie Saoudite et les autres pays producteurs de l'Opep peuvent pallier les interruptions de production quand le marché l'exige", a indiqué lundi un délégué de cette organisation.

Dans l'espoir de rassurer les marchés pétroliers, Washington a fait savoir que les réserves stratégiques du pays pourraient être ouvertes pour résorber un manque dans l'approvisionnement des raffineries de la côte ouest.

Vers 15h25 GMT, les cours du pétrole se négocient dans une fourchette comprise entre 77,40 et 77,80 dollars. Le Brent avait atteint la veille un nouveau record de 78,64 dollars.

Goldman Sachs fait remarquer que la fermeture du gisement est motivée plus par le risque d'une marée noire que par les dégâts physiques réels. "Cela indique que dans le cas le plus favorable, un redémarrage aurait lieu sans doute dans les deux semaines qui viennent, ce qui aurait un impact minimal sur les marchés".
Boursorama

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