Relations Chine - Pays Africains

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Message par hyperion » 17 juil. 2007, 08:41

Tout ceci ne semble pas rebuter la Chine, qui, il est vrai, n'en est pas à son coup d'essai en Afrique : elle redémontre en effet quotidiennement Machiavel par l'exemple au Zimbabwe ou en Angola et a même construit des oléoducs en pleine guerre au Soudan, à la fin des années 90...

tendance tres orientée ,ou plutot ponanté....

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energy_isere
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Message par energy_isere » 10 oct. 2007, 20:23

La Chine avance ses pions :
Pékin convoite les richesses minières de la RDC, contreparties d'un prêt au développement

LE MONDE | 10.10.07

La République démocratique du Congo (RDC) est le pays au monde où il est le plus difficile de se lancer dans les affaires. Il faut prévoir 155 jours en moyenne pour y créer une entreprise, selon un rapport de la Banque mondiale (Doing business 2008) publié il y a quelques jours. La gouvernance n'est pas le point fort de la RDC (ex-Zaïre). En classant les 48 pays africains selon différentes variables (respect de la loi, ampleur de la corruption, degré de développement humain...), des économistes viennent d'établir un index de "la gouvernance africaine". La RDC y occupe l'avant-dernière position. Seule la Somalie fait pire.

Ces obstacles ne découragent pas la Chine de pousser ses pions en RDC. Pékin vient de consentir un prêt de 5 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros) à Kinshasa pour reconstruire des infrastructures de transport mises à mal par les guerres à partir de la fin des années 1990 et réhabiliter des mines. La construction de deux universités et de plusieurs milliers de logements, la remise à niveau de dizaines d'hôpitaux et celle d'une centaine de centres de santé sont également prévues d'ici à trois ans.

INTERROGATIONS EN OCCIDENT

En annonçant, fin septembre, l'octroi du prêt, les autorités congolaises ont expliqué que Pékin sera remboursé par des concessions minières et le produit des taxes perçues par les usagers des routes et des chemins de fer construits par les Chinois.

L'accord suscite des interrogations parmi les Occidentaux. C'est vrai des institutions internationales informées de la signature du protocole d'accord le jour même où une mission du Fonds monétaire international (FMI) arrivait à Kinshasa pour étudier l'annulation de l'essentiel de la dette extérieure. Or tous les pays qui bénéficient de ce type de mesure s'engagent à ne pas alourdir leur dette extérieure - sauf si le taux d'intérêt est proche de zéro, ce qui ne serait pas le cas du prêt accordé par la Chine. C'est vrai aussi des firmes minières occidentales dont certaines, en piste pour revenir en RDC, redoutent de voir les Chinois récupérer, dans des conditions opaques, les gisements de cuivre et de cobalt exploités, avant qu'elles ne tombent en faillite, par les entreprises d'Etat au Katanga, la province la plus riche en minerais.

Le comportement des autorités congolaises nourrit leur inquiétude. Une commission gouvernementale a été installée il y a plusieurs mois avec pour mission de réexaminer la soixantaine de contrats conclus depuis la fin de la guerre, en 2003, entre les autorités congolaises et les sociétés minières privées. La commission doit vérifier que les entreprises respectent leurs engagements financiers (paiement des impôts et des taxes) et sociaux (construction de logements).

C'est rarement le cas. A l'heure où la hausse des cours des matières premières fait s'envoler les titres des compagnies minières cotées, l'Etat, selon des sources officieuses, n'a encaissé, en 2006, que 32 millions de dollars (22 millions d'euros). En principe, l'Etat, sur la base des recommandations de la commission, peut exiger une renégociation des contrats léonins, voire les annuler purement et simplement. Ce n'est pas ce qui se dessine. Alors que les auditions se poursuivent, seulement deux sociétés se sont vu retirer leur concession.

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Message par pascal47 » 17 oct. 2007, 15:51

LEXPRESS.fr - 11/10/2007 - De notre envoyé spécial Vincent Hugeux

Niger : Areva en terrain miné

Fini le temps où le leader mondial du nucléaire civil régnait sans partage sur l'uranium du pays. Aujourd'hui, le groupe français se trouve pris entre deux feux: comment regagner la confiance de Niamey sans s'aliéner la rébellion touareg dans un Nord riche en gisements?

C'est un cocktail volatil et sulfureux. On y décèle un minerai à très haute teneur stratégique - l'uranium - les sueurs froides d'un géant industriel français - Areva - le fumet d'une rébellion touareg volontiers mythifiée en Europe - le Mouvement des Nigériens pour la justice(MNJ) - et les humeurs d'un pouvoir jaloux jusqu'à la paranoïa de sa souveraineté. Mais on voit aussi planer sur notre shaker l'ombre du Libyen Muammar Kadhafi, tout comme le spectre des caïds de la drogue ou celui, plus diffus, des boutefeux islamistes happés par la nébuleuse Al-Qaeda. En clair, tous les ingrédients d'une âpre partie de poker menteur.
Le vent du Ténéré a tourné. Des décennies durant, le nucléaire tricolore aura dicté ici sa loi, enlevant à vil prix, en vertu de contrats léonins, le yellowcake de la région d'Arlit (nord). Pis, Paris bénit en 1974 le putsch militaire fatal au président Hamani Diori, décidé à diversifier sa clientèle. Epoque révolue. La flambée du baril de pétrole brut et le regain d'intérêt pour l'énergie atomique ont dopé le cours de l'uranium, au plus bas dans les années 1980. Quitte à forcer le trait, Niamey ira jusqu'à se targuer au cœur de l'été d'avoir «mis fin au monopole d'Areva». «Il fallait enrayer cette descente aux enfers, claironnait encore le 1er octobre à Paris Mohamed Ben Omar, ministre de la Communication. Les colonies et les indigènes, c'est fini.»

Des bourdes payées au prix fort
Défié depuis février par un MNJ enraciné dans la région uranifère, le régime de Mamadou Tandja a surtout tiré parti des bourdes du mastodonte hexagonal, né en 2001 de la fusion des activités du CEA, de Framatome et de la Cogema. Le 26 juin, on apprend l'expulsion de Gilles de Namur, chef de la sécurité d'Imouraren, le plus prometteur des gisements du pays, où Areva a engagé plus de 1 milliard d'euros d'investissements.

Que reproche-t-on à cet ancien colonel, naguère attaché de défense à l'ambassade de France à Niamey? Les contacts renoués avec les cerveaux d'une insurrection touareg antérieure, au temps où Paris parrainait, au côté de l'Algérie et du Burkina Faso, l' «accord de paix définitif» de Ouagadougou. Plus grave, le banni est accusé d'avoir incité d'anciens rebelles, intégrés dans les rangs des Forces nationales d'intervention et de sécurité (Fnis), à rallier les maquisards touareg. «Je suis persuadé que Gilles n'a pas joué au con, soupire un de ses supérieurs, mais allez en convaincre l'équipe Tandja! Dire qu'on avait cru intelligent de recruter un fin connaisseur des arcanes locaux...» A peine un mois plus tard, nouvel arrêté d'expulsion, délivré cette fois à l'encontre de Dominique Pin, directeur général d'Areva-Niger, alors en vacances en France.

Mamadou Tandja et la coterie de généraux qui l'entoure n'en démordent pas: le colosse français finance la rébellion touareg, histoire d'entraver l'irruption de concurrents asiatiques, nord-américains ou australiens. Certitude que les démentis vigoureux d'Areva n'ébranlent nullement et qu'alimente un fâcheux pataquès. Le 30 mai 2006, Areva-Niger confie par contrat, et à l'insu de Niamey, la surveillance de trois de ses fiefs au capitaine Mohamed Ajidar, commandant d'un peloton des Fnis. Lequel reçoit sur son compte bancaire personnel, en plusieurs versements, 56 millions de francs CFA, soit environ 85 300 euros. De quoi payer - largement - les indemnités journalières de ses hommes, leur pitance et le carburant. Las! Début juillet, l'officier ainsi choyé, lui-même vétéran de la première rébellion, file retrouver au maquis ses ex-compagnons d'armes...

Sans doute la suspicion nigérienne puise-t-elle à une autre source: en 1993, candidat à la magistrature suprême, Tandja doit s'incliner face à Mahamane Ousmane, le favori de Paris. Or, en ce temps-là, Dominique Pin sert au sein de la cellule africaine de l'Elysée, où œuvre en outre, dans l'ombre de François Mitterrand, une conseillère du nom d'Anne Lauvergeon, aujourd'hui présidente du directoire d'Areva. Joli casting qu'enrichit, chez les adeptes de la théorie du complot, le défunt Mano Dayak, icône du soulèvement des années 1990, tenu à Niamey pour proche des services de renseignement français.

Nicolas Sarkozy à la rescousse
Consultées au pied du mont Tamgak, fief de la rébellion, les archives du MNJ recèlent une autre clef de la méfiance qu'inspirait le patron d'Areva-Niger. Il s'agit du compte rendu d'une séance de travail convoquée le 17 janvier dernier par Pin. Elle réunit autour de lui l'expert maison du développement durable, un émissaire du Premier ministre nigérien et les délégués de la Coordination de la société civile d'Arlit, réputée acquise à la cause touareg.

Non sans raison : infirmier au sein d'une filiale d'Areva, le secrétaire général de ladite coordination, Boutali Tchiwerin, a, comme en 1991, «quitté le service» pour rejoindre les insurgés; armé d'un ordinateur portable calé sur une caisse d'obus de mortier et relié à une antenne satellitaire, il veille aujourd'hui sur le site Web du mouvement. Mieux vaut, pour un Nigérien en vue, s'abstenir de frayer avec le n° 1 de l'atome civil. Secrétaire général du gouvernement huit années durant, le Dr Laouel Kader a eu le tort de démissionner pour «pantoufler» chez Areva. Suspecté d'intelligence avec l'ennemi, il ne peut plus quitter le pays depuis le 21 août.

La brutale disgrâce d'Areva, hier élevé au bord du fleuve Niger à la dignité de «partenaire de référence», a fait souffler un vent de panique sur le paquebot France. Depuis, l'équipage rame. Pour preuve, le défilé d'éminences dépêchées pour «restaurer la confiance». Il y eut, dès le 4 août, le passage éclair du secrétaire d'Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, si prompt à déplorer les «maladresses» d'Areva.

«Il est allé à Niamey comme on va à Canossa, grince-t-on rue Lafayette, au siège parisien du groupe. Le pouvoir nigérien en a déduit qu'il pouvait nous taper dessus et faire flamber les enchères.» Avide d'égards, Tandja a aussi daigné recevoir en audience, début septembre, Zéphirin Diabré, directeur Afrique et Moyen-Orient du fleuron bleu-blanc-rouge, le placide Thierry d'Arbonneau, amiral à la retraite chargé chez Areva de la «protection des personnes et du patrimoine», puis Bruno Joubert, le nouvel «Africain» du Château, porteur d'une missive de Nicolas Sarkozy.

Mieux, il a eu droit à deux appels du chef de l'Etat français - l'un fin juillet; l'autre, passé à la demande d'Anne Lauvergeon, le 7 septembre - assortis d'une invitation en bonne et due forme à l'Elysée, qui devrait être honorée dès novembre. De plus, Paris s'est engagé à fournir à son armée des véhicules de reconnaissance et à rénover 35 automitrailleuses. Il fallait bien ça pour sauver l'essentiel, à savoir les cinq permis d'exploration convoités, et tenus pour acquis à moins d'un échec des tractations commerciales prévues en 2008; d'autant que le flirt à la française esquissé avec Muammar Kadhafi, suspecté d'épauler les rebelles, inquiète Niamey, où l'on n'oublie pas que la Libye revendique deux plateaux frontaliers supposés riches en or noir.

Dans l'urgence, Areva a dû réviser à la hausse les prix d'achat de l'uranium pour 2007 - 60 euros le kilo contre 41 - et céder 300 tonnes que Niamey s'est empressé de négocier sur le marché à court terme. A un détail près : faute de stock, seul le tiers de la dotation sera livré lors de l'exercice en cours. Qu'à cela ne tienne, l'heure est à l'apaisement. Le 7 septembre, à la veille d'un défilé hostile, Aïchatou Mindaoudo, patronne de la diplomatie nigérienne, rassurait en ces termes un émissaire d'Areva : «Ne vous tracassez pas, ce sera un flop.» Et ce fut un flop. Mieux, les médias officiels passèrent sous silence les «Areva, dehors!» scandés par la maigre cohorte des manifestants.

A l'évidence, le géant nucléaire compte sur l'Elysée et le Quai d'Orsay pour assainir le climat. «De même, admet un haut responsable, nous laissons le soin à l'Etat de traiter si besoin avec le MNJ.» Lorsque Issouf Maha, maire de la cité charbonnière de Tchirozérine, sollicite de son exil hexagonal un homme clef d'Areva, on éconduit en douceur cet élu touareg, l'invitant à s'adresser à l'administration. Pour l'heure, le groupe se borne à discuter avec Niamey des modalités d'un protocole régissant la protection des enclaves minières.

Au risque d'agacer Aghaly Alambo, président du mouvement. «Nous seuls sommes capables d'assurer la sécurité de ces sites, précise le stratège au chèche indigo. N'oubliez pas l'avertissement adressé aux Chinois.» Allusion au bref enlèvement, en juillet dernier, de l'un des ingénieurs de la China Nuclear Engineering Corporation, sur lesquels veillent pourtant au prix fort des unités spéciales de l'armée nigérienne. «Mieux vaut malgré tout Areva que ces Chinois, insiste un membre du bureau politique du MNJ. Car eux abreuvent Tandja d'armements, guignent notre uranium ou notre pétrole, et se moquent de l'impact de leurs chantiers sur nos frères.»

Si la rébellion a tempéré au fil des mois ses doléances envers Areva, jugé moins blâmable que le clan Tandja, les vieux griefs perdurent. Le MNJ, qui a lancé au printemps sur Imouraren un assaut meurtrier, lui reproche de souiller la faune et la flore de l'Aïr, de négliger les méfaits des radiations et de privilégier dans son recrutement les «sudistes» aux dépens des autochtones. Réquisitoire à nuancer. Deuxième employeur du Niger après l'Etat, le titan atomique couvre 20% des dépenses de santé du pays, et finance à Arlit ses deux meilleurs hôpitaux.

Exaspérés par les cinglants revers militaires essuyés depuis huit mois, Tandja et les siens s'entêtent à ravaler les insurgés au rang de «bandits armés» et de «trafiquants de drogue». Thèse en partie avalisée à Paris. «Il y a quand même là-dedans des types de sac et de corde», glisse un conseiller de Sarko. Nul doute que certains combattants ont joué les passeurs ou les guides pour les cadors de la résine de cannabis, des cigarettes de contrebande ou de l'émigration clandestine, négoces dans lesquels trempent au demeurant de très hauts dignitaires du régime.

De là à réduire à un ramassis de délinquants cette guérilla structurée et dotée d'un solide encadrement politique... «Ils sont manipulés et financés de l'extérieur!» tonne le ministre Mohamed Ben Omar. Par qui? Mystère. Et l'on n'en saura pas davantage sur les «ramifications avec le terrorisme islamiste», dénoncées dans le même souffle. Une certitude : l'intransigeance du pouvoir, les bavures de l'armée et les arrestations arbitraires poussent vers le maquis des Touareg peu familiers de la kalachnikov. Plus inquiétant pour Niamey, on y croise des déserteurs ainsi que des gradés haoussa, peuls ou djerma - issus d'ethnies du Sud.

Faute de mieux, les autorités s'efforcent de museler les médias. Après la suspension du bimensuel Aïr-Info, édité à Agadez, la justice a inculpé le 20 septembre le correspondant de RFI de «complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat». Qu'on se rassure : Ben Omar promet à Moussa Kaka un procès «équitable et transparent», dont il livre par avance le verdict. Celui que méritent les «traîtres à la patrie».

********************

La course à l'uranium menace les Touareg, selon un Français détenu au Niger

AFP - 12 octobre 2007 - Un réalisateur français, François Bergeron, qui a été détenu 45 jours au secret au Niger pour "complicité" avec les rebelles touareg, raconte comment la course à l'uranium dans ce pays menace les nomades du désert et appelle à soutenir les journalistes nigériens emprisonnés. M. Bergeron a été expulsé du Niger le 5 octobre, après une détention sans jugement, qu'il a voulu garder secrète pour préserver ses chances d'être libéré plus vite. De retour à Paris, il témoigne.

"En 2005, j'avais fait un film sur la condition des Touareg au Nord Niger, de l'indépendance à aujourd'hui. Certains sont aujourd'hui membres du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ, rébellion armée), j'ai voulu faire une suite et les rencontrer", explique-t-il à l'AFP. "Je ne suis pas un propagandiste". Pour lui, la résurgence d'une guérilla touareg et l'exploitation des richesses de l'uranium, dans le nord du pays, sont liées.

"Il y a une course pour exploiter l'uranium", raconte M. Bergeron. Le Niger, pays parmi les plus pauvres au monde, est le 3e producteur mondial de ce minerai convoité. "Les Chinois, les Français, les Etats-Unis, les grande majors, tout le monde est désormais là", assure-t-il. La délivrance de permis d'exploration bat son plein. "Or les Touareg habitent là, il y a des camps, des puits, des zones de pâturages dans ces zones", une région qui risque d'être dévastée, selon lui. Le MNJ revendique notamment une meilleure répartition des richesses et un développement de cette région.

A la mi-août, le réalisateur se rend à Arlit pour tenter de rejoindre le MNJ dans les montagnes. "La ville était ceinturée par les militaires", se souvient-il. Il est arrêté à la sortie d'Arlit. Son passeport et sa caméra sont confisqués. Il est détenu quatre jours dans une petite baraque en fer : "Le commandant me protégeait des hommes de troupes, très excités". Le sentiment anti-français est vif. La société française Areva, premier groupe mondial de nucléaire civil, a été accusée de financer la rébellion par les autorités. Début août, le Niger a retiré le "monopole" que détenait depuis 40 ans Areva sur la prospection et l'exploitation de l'uranium.

M. Bergeron est transféré à Agadez, puis ramené à Niamey, la capitale. Là, il est placé dans une cellule de police. "Trois centimètres d'urine et d'excréments par terre, des prisonniers de droit commun nus, ligotés aux poignets et au cheville", raconte-t-il. Il est ensuite transféré à la gendarmerie. Il passera le reste de sa détention au secret, seul, dans un bureau transformé en cellule. "J'ai été bien traité", dit-il.

M. Bergeron est accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de complicité avec les rebelles, comme Moussa Kaka, qu'il a croisé rapidement durant sa détention. Ce journaliste, correspondant de RFI, est incarcéré depuis le 26 septembre. Un autre journaliste, Ibrahim Manzo Diallo, vient d'être arrêté.

"Il faut absolument que les médias internationaux soutiennent ces journalistes", martèle M. Bergeron. Pour lui, Niamey ne veut pas que des journalistes enquêtent sur le MNJ et expliquent que ce ne sont pas des brigands et des trafiquants de drogue -comme les accusent les autorités- mais des membres d'un "mouvement de rébellion aux revendications politiques".


************

"À quelque chose, malheur est bon". Cette maxime, le président du Niger Mamadou Tandja pourrait en faire sienne. La rébellion touareg qui sévit depuis plusieurs semaines dans le nord du pays se révèle dans une certaine mesure pain bénit pour lui. Elle a en effet poussé Areva à faire un faux pas. Une erreur qui est tombée à point nommé pour les autorités nigériennes. Les cours de l’uranium s’envolent sur le marché mondial, et Niamey, qui supporte de moins en moins l’«arrogance » du groupe nucléaire français, souhaitait depuis un bon moment remettre en cause son omnipotence. Ainsi, Niamey a délivré plusieurs permis de recherches et d’exploitation d’uranium à des compagnies chinoises et canadiennes depuis la remontée des cours de l’uranium qui s’étaient effondrés dans les années 80, et surtout à la suite de la décision de la Chine de développer le nucléaire civil.
Néanmoins, Areva, numéro un mondial du nucléaire civil, détenait depuis quarante ans un quasi monopole sur la prospection, l’exploitation et la vente de l’uranium nigérien. Autant dire que l’entreprise française faisait la pluie et le beau temps au Niger, car l’uranium est le principal pourvoyeur de devises du pays. Près de la moitié de la production annuelle d’uranium du « géant » français du nucléaire provenait de deux gisements, l’un à ciel ouvert à Arlit (nord du pays) et l’autre à Akokan, près d’Arlit. L’imposant complexe industriel et militaire français bénéficiait ainsi d’un uranium à un prix défiant toute concurrence. Un tiers des centrales d’EDF (Électricité de France) fonctionnent avec l’uranium nigérien. Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium avec 9 % de parts de marché (chiffres 2003).
Un exemple du comportement un peu cavalier d’Areva avec Niamey. En 2006, à Paris, la société oppose avec condescendance une fin de non-recevoir à une mission conduite par Alélé El Hadj Abibou, ancien ministre des Affaires étrangères nigérien et actuel président du Conseil d’administration de la Comina (Compagnie minière d’Akouta, une filiale d’Areva). Mission dont le but était de renégocier à la hausse le prix de l’uranium payé à l’État nigérien par le groupe français. Une humiliation jamais digérée par Niamey. D’autant qu’en décembre de la même année, Areva organise une méga fête à Arlit pour célébrer l’extraction du soussol nigérien de la cent millième tonne du précieux métal. Des dépenses jugées somptuaires par beaucoup de Nigériens qui, de plus, ont ressenti ces «festivités » comme une provocation dans un pays classé parmi les plus pauvres au monde. C’est donc non sans une délectation certaine que Aïchatou Mindaoudou, la ministre nigérienne des Affaires étrangères déclare, début août 2007, à la télévision nationale: «Le Niger est déterminé à mettre en oeuvre une politique de diversification de ses partenaires, ce qui signifie que le monopole que détenait Areva dans notre pays est cassé. » En clair, Areva doit désormais partager sa rente de situation.

http://www.continentalmag.com/archives/ ... iger_areva

*****************

Voir aussi:

http://www.targuinca.org/blog/index.php ... bservateur

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Re:

Message par energy_isere » 12 févr. 2009, 22:20

La Chine va encore investir en Afrique

AFP 12/02/2009

Le président chinois Hu Jintao a annoncé aujourd'hui à Bamako, en entamant une tournée en Afrique, que la Chine allait "augmenter ses investissements sur le continent". "Nous allons augmenter nos investissements sur le continent" a déclaré M. Hu, sans avancer de chiffres.

"La Chine maintiendra le volume de ses échanges avec le Mali, le continent africain", a assuré M. Hu aux côtés de son homologue malien Amadou Toumani Touré au palais présidentiel.

Pékin envisage également "d'alléger la dette de l'Afrique contractée à l'égard de la Chine" selon la traduction de ses propos.

Sur un continent de plus en plus courtisé pour les richesses de son sous-sol, Bamako est un fidèle allié de Pékin depuis l'indépendance en 1960 de cette ancienne colonie française.

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Re: Re:

Message par energy_isere » 13 févr. 2009, 19:35

Visite du président chinois au Sénégal, commerce sino-africain record :
.....

Avant Dakar, le dirigeant chinois avait visité le Mali, pays avec qui la Chine entretient de forts liens diplomatiques depuis son indépendance en 1960.

Cette tournée africaine a lieu dans un contexte de forte progression du commerce entre Pékin et les pays africains.

Selon des statistiques officielles chinoises, le commerce entre la Chine et l'Afrique a atteint en 2008 le record de 106,84 milliards de dollars, en progression de 45,1% sur un an.

Les exportations chinoises vers l'Afrique ont représenté 50,84 milliards de dollars, en hausse de 36,3% par rapport à 2007. Les importations, principalement des matières premières et, surtout, du pétrole, ont totalisé 56 milliards de dollars, soit +54% en glissement annuel.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 2c77cae88c

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Re: Re:

Message par energy_isere » 21 sept. 2009, 18:16

La Chine va aider le Ghana pour de l' exploration pétroliére.
Ghana, China Collaborate To Explore Oil

20-Sep-2009

Ghana and China are to collaborate for massive exploration of oil that could make Ghana a leading world explorer and hub of the industry in the West African sub-region.

The collaboration is between the Ghana National Petroleum Corporation (GNPC) and the China National Oil Offshore Corporation (CNOOC), which would initially provide financial and technical support to the GNPC for the project.
.......
http://business.peacefmonline.com/news/200909/27238.php

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par Pura Vida » 15 oct. 2009, 15:22

L'Afrique est l'un des révélateurs les plus sûrs de la mondialisation.
S'il fallait trouver une phrase qui résume le mieux le cynisme que subissent l'Afrique et les Africains de la part du "reste du monde", ce serait celle-ci:

"L'Afrique? Ah oui! Il y a de tout vous savez! Comme ce serait intéressant!! L'ennui, c'est que ce continent est habité, il y a des habitants...pfffh...."

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009 ... inois-.php

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par Yves » 15 oct. 2009, 16:57

La Chine déverse ses milliards sur la Guinée
Le CIF construira des infra­structures qui seront remboursées en minerais.
Et voilà comment se débarasser de ses $.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par Yves » 26 oct. 2009, 13:36

La Chine annule 150 dettes de 32 pays africains

Code : Tout sélectionner

le gouvernement chinois a annoncé qu’il dispenserait 33 pays africains ayant établi des relations diplomatiques avec la Chine et qui sont gravement endettés, ainsi que les pays les moins développés, des prêts sans intérêt qu’il leur avait accordés et qui seraient échus à la fin de 2005. Au premier trimestre de cette année, la Chine a déjà réalisé l’annulation de 150 dettes de 32 pays africains
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par energy_isere » 09 nov. 2009, 19:33

Pékin met le turbo sur le continent

Un forum sur la coopération sino-africaine se tient depuis le 8 novembre à Charm El-Cheikh en Egypte. Il devrait confirmer la volonté des Chinois de consolider leur position déjà forte dans cette partie du monde.

......
http://www.courrierinternational.com/ar ... -continent

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par kercoz » 21 nov. 2009, 09:31

Bonne émission sur les "terres rares" et la politique chinoise , problèmes des batteries , pots cata etc .......Plein d'infos

Sur FR Inter /rue des entrepreneurs .en ce moment .

"Le tantal, indispensable pour les "portables"......2 euros pour bosser ds les mines archaiques.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par energy_isere » 07 janv. 2010, 19:00

Chinois au Cameroun : une incompréhension foncière
http://www.lemessager.net/?p=5116

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par akochan » 08 janv. 2010, 21:00

Un article interessant en provenance de contre info. La chine n'a pas l'intention de se contenter des miettes sur les matieres premieres...
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=8363

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par geopolis » 17 mars 2010, 15:50

Début de la construction de la raffinerie de N'Djamena (Tchad) par la compagnie chinoise CNPC.
China's CNPC starts building jointventure refinery in Chad

16 mars 2010

Chinese state oil giant China National Petroleum Corp said Tuesday that it had begun building a joint-venture refinery in Chad.
A ceremony was held on March 10 near the Chadian capital of N'Djamena to mark the launch of the project construction, CNPC said in a statement released on its website.
China and Chad signed a cooperative agreement in September 2007 on the joint development of the project--the first ever refinery in the central African nation.
In August 2009, CNPC and the Chadian government agreed on the financing the N'Djamena refinery project.
Works will involve developing a 1 million mt/year (20,000 b/d) first phase of the N'Djamena refinery. The development will include an atmospheric crude distillation unit, heavy oil catalytic cracker, catalytic reformer, hydrotreater, gas separation unit, and other downstream facilities, CNPC said Tuesday.

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Re: Relations Chine - Pays Africains

Message par geopolis » 21 avr. 2010, 17:01

Centrafrique: plus de 15 millions d'euros de la Chine surtout pour l'énergie

BANGUI - Le vice-ministre chinois du Commerce, en visite en Centrafrique, a annoncé des dons et un prêt de son gouvernement de plus de 15 millions d'euros pour ce pays, principalement pour un projet de centrale électrique, dans une déclaration diffusée mardi par la radio nationale.

"Le gouvernement chinois a décidé de faire un don de 20 millions de yuans (plus de 1,4 milliard de FCFA/près de 2,2 millions d'euros) et un prêt sans intérêt de 120 millions de yuans (plus de 8,4 milliards de FCFA/13 millions d'euros)", a notamment affirmé le vice-ministre Fu Ziying, qui s'exprimait lundi soir après avoir été reçu par le président centrafricain François Bozizé.

Ces montants sont "destinés principalement à réaliser le projet de centrale de Boali 3 (environ 80 km au nord-ouest de Bangui)" pour l'approvisionnement en électricité de la Centrafrique, a expliqué M. Fu, qui a signé plusieurs accords de coopération avec le ministre centrafricain de la Coopération internationale, Sylvain Maliko.
Début avril, les deux pays avaient paraphé un contrat d'assistance chinoise relatif au projet de centrale hydraulique de Boali 3, d'un coût global de 15 millions de FCFA (près de 23 millions d'euros).

"La Chine va aider la Centrafrique à réaliser un projet d'énergie solaire, un projet de forage pour l'alimentation en eau", ainsi qu'"à construire une école d'amitié sino-africaine et fournir un lot d'équipements médicaux et de matériel" de lutte contre le paludisme, a encore déclaré le vice-ministre chinois du Commerce.
Selon lui, la Centrafrique recevra également de la Chine "un lot de biens d'un montant de 5 millions de yuans (plus de 350 millions de FCFA/près de 544.000 euros) pour contribuer à des actions de célébration" du cinquantenaire de son indépendance.

Fu Ziying, qui était arrivé dimanche à Bangui, a quitté la Centrafrique lundi soir. La Chine a financé dans ce pays plusieurs infrastructures, dont un hôpital en cours de construction au sud de la capitale pour 3 milliards de FCFA (près de 4,6 millions d'euros), des logements sociaux ainsi qu'un stade de 20.000 places livré en 2007.

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