Les conflits et guerres directement liés au pétrole

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Message par phylippe » 18 sept. 2005, 21:10

L'article est intéressant, mais j'ai recopié ce qui est en rapport avec ce fil de discussion.

La Russie s’implique dans le nucléaire iranien


Extrait

La Russie s’est engagée à terminer fin 2006 la construction de la première tranche de la centrale électrique de Bushehr, sur les rives du Golfe arabo-persique. Il s’agit d’un réacteur refroidi par eau de type VVER 1000, un système considéré comme l’un des plus fiables au monde en matière de sécurité. Cette pile utilisera un combustible fourni par la Russie qui, une fois brûlé, retournera en Russie pour y être retraité.


L’entreprise Atomstroyexport étudie également la possibilité d’achever la seconde tranche de la centrale électrique, qui devait être construite par l’allemand Siemens, mais que celui-ci a abandonnée. Il n’a pas encore été décidé si les Russes allaient détruire les « ruines » laissées par les Allemands et tout reconstruire selon leur propre technique, ou s’ils allaient réaliser le projet sur un autre site, près d’Ahwaz par exemple, à proximité de la frontière irakienne. Surtout, la discussion a débuté sur la possible construction par les Russes de 20 nouvelles centrales nucléaires en Iran d’une puissance totale de 20 000 MW.


En d’autres termes, lorsque des techniciens russes seront présents sur tous les sites nucléaires iraniens, les accusations de Washington ne seront plus dirigées contre Téhéran seul, mais aussi contre Moscou, devenu de facto le garant du caractère purement civil du programme nucléaire iranien. La partie changera de dimension.

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Message par nicolasParis03 » 18 sept. 2005, 21:16

... on appelle çà aussi la dissuasion ;-)
En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire (George Orwell)

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Message par mahiahi » 18 sept. 2005, 22:53

Excellent! ;-)

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Message par MadMax » 18 sept. 2005, 23:11

ça doit y aller les tractations:

Russes/Chinois : vente d'armes, Iran, pipeline, USA
Iran/Russie : ventes d'armes, nucléaire, veto ONU
Iran/Chine : pétrole, veto ONU
USA/UE : Iran, pétrole
...


On a un joli trio Russie-->Iran-->Chine-->Russie...

Russie: le nucléaire, les hydrocarbures, les armes.
Chine: l'argent, l'argent, l'argent (800 milliards de dollars de réserves).
Iran: hydrocarbures, pétro-dollars.

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Message par Tiennel » 18 sept. 2005, 23:24

Quel est leur Yalta ? L'Asie pour la Chine, l'Europe pour la Russie et le Moyen-Orient pour l'Iran ?

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Message par MadMax » 23 sept. 2005, 21:10

Aucun pays ne peut contrer la décision de Tachkent de fermer la base militaire américaine sur son territoire (Ivanov)

2005-09-23


ALMA-ATA, 22 septembre (XINHUANET) -- Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a déclaré jeudi que la décision de l'Ouzbékistan de fermer la base militaire américaine sur son territoire était celle d'un pays souverain et qu'aucun autre pays n'avait le droit de s'y ingérer.

M. Ivanov a tenu ces propos lors de sa visite dans la ville de Samarkand, dans l'est de l'Ouzbékistan, selon une information parvenue à Alma-Ata depuis la capitale ouzbeke, Tachkent.

Les Etats-Unis avaient déployé des troupes dans la base aérienne de Karshi-Khanabad en Ouzbékistan en 2001, au nom de la lutte antiterroriste en Afghanistan.

En juillet dernier, le ministère ouzbek des Affaires étrangères a présenté une note à l'ambassade des Etats-Unis en Ouzbékistan, demandant le départ des troupes américaines sous 180 jours.

Egalement en juilllet, l'Organisation de coopération de Shanghai (SCO), dont fait partie l'Ouzbékistan, a lancé une déclaration appelant à une date butoir pour le retrait des troupes américaines de ses pays membres.

M. Ivanov a affirmé que Moscou et Tachkent conservaient de bonnes relations dans le domaine militaire, saluant la volonté de l'Ouzbékistan de faire progresser les relations bilatérales.

Durant son séjour en Ouzbékistan, M. Ivanov assistera à un exercice antiterroriste russo-ouzbek.

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Message par MadMax » 25 sept. 2005, 14:57

KAMMINKE (Allemagne), 24 septembre 2005 (AFP)
Gazoduc/Baltique : Köhler déplore que Varsovie ait été tenue à l'écart

Le président allemand Horst Köhler a déploré samedi que la Plogne ait été tenue trop à l'écart des discussions sur le futur gazoduc russo-allemand passant sous la mer Baltique.

"Dans le vol vers Moscou, on devrait mettre une escale à Varsocie", a-t-il déclaré sur l'île germano-polonaise d'Usedom (mer Baltique) en faisant allusion à ce projet de gazoduc qui provoque un orage politique en Pologne et dans les pays baltes.

"La Pologne a apporté un vent nouveau au sein de l'Union Européenne", depuis son intégration à l'UE le 1er mai 2004, a-t-il ajouté, soulignant que "nous ne devons pas rendre difficiles, par des règles, les efforts de rattrapage économique de la Pologne".

Des hommes politiques polonais ont regretté la décision russo-allemande qui risque de priver leur pays de royalties pour le transport de gaz russe vers l'Occident.

Le projet de gazoduc nord-européen, lancé le 8 septembre, doit être construit sur près de 3 000 km, dont 1 189 km sous la mer Baltique. Il doit relier sur sa partie terrestre le système unifié d'oléoducs russes au port russe de Vyborg, puis via la mer Baltique, à Greifswald en Allemagne.

Le géant gazier russe Gazprom compte mettre en service ce nouveau gazoduc en 2010.

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Message par Rafa » 26 sept. 2005, 15:36

MadMax a écrit : Des hommes politiques polonais ont regretté la décision russo-allemande qui risque de priver leur pays de royalties pour le transport de gaz russe vers l'Occident.
Ah, ça, il faut choisir ce qu'on veut; la Pologne a choisi d'être vassale des Etats-Unis, de fournir docilement des soldats pour l'Irak, de poignarder l'union européenne, et en particulier l'Allemagne, dans le dos avec une lettre publique dictée par les Etats-Unis, de soutenir les pays baltes et l'Ukraine contre la Russie (ce qui favorise les Etats-Unis); il ne faut pas venir pleurer après si la Russie n'a pas de bonnes dispositions envers la Pologne.

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Message par Lansing » 26 sept. 2005, 17:22

Je pense que c'est une manière efficace de rappeler à la Pologne où ils sont, qui ils sont et ce qu'ils peuvent faire ou pas.
Après les élections de ce week-end, on va pouvoir observer ce que les jumeaux vont nous montrer dans les mois qui viennent...

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Message par MadMax » 28 sept. 2005, 20:04

Washington promet de retirer ses troupes d'Ouzbékistan

2005-09-28

ALMA-ATA, 27 septembre (XINHUANET) -- Un responsable américain a déclaré mardi que l'armée américaine quitterrait à temps la base de karshi-Khanabad, dans le sud de l'Ouzbékistan, à la demande du gouvernement ouzbek.

Daniel Fried, secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires de l'Europe et de l'Euro-Asie, a déclaré devant la presse à Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan,que les Etats-Unis respectent la décision prise par le gouvernement ouzbek.

M. Fried a été reçu le même jour par le président ouzbek islam Karimov.

Le 29 juillet 2005, dans une note présentée par son ministre des Affaires étrangères à l'ambassade des Etats-Unis à Tachkent, l'Ouzbékistan a demandé aux Etats-Unis de retirer ses troupes dans 180 jours.

Le 26 août, le parlement ouzbek a approuvé la décision du gouvernement de faire partir les soldats américains.

En automne 2001, l'armée américaine a fait de l'aéroport de Khanabad en Ouzbékistan une base destinée à soutenir sa guerre en Afghanistan, voisin de l'Ouzbékistan.

Le Pentagone a annoncé la semaine dernière qu'il versera 23 millions de dollars à l'Ouzbékistan comme frais d'utilisation de l'aéroport de Khanabad entre janvier 2003 et mars 2005. Les Etats-unis ont déjà payé 15,7 millions de dollars pour la période allant de septembre 2001 à décembre 2002.

ImageImageImage

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Message par MadMax » 28 sept. 2005, 21:58

GAZPROM prend le contrôle de SIBNEFT pour 13 milliards de dollars

Firstinvest.com
[28/09/05]

Gazprom, la plus importante compagnie russe, finalise la prise de participation de 73% dans le capital du pétrolier Sibneft pour un montant de 13 milliards de dollars (11 milliards d'euros).

Gazprom est le premier producteur mondial de gaz et détient 25% des réserves mondiales. En 2004, son chiffre d'affaires a atteint 30 milliards d'euros pour un bénéfice net de 6 milliards. Le mastodonte est contrôlé par l'Etat russe et compte plus de 330 000 employés.

Sibneft est la 5e compagnie pétrolière russe, son chiffre d'affaires est de 7,4 milliards d'euros en 2004 et son résultat net de 950 millions d'euros. La compagnie détient des réserves de l'ordre de 4,8 milliards de barils. Elle est détenue par le milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de football anglais Chelsea.

Le montant record de cette opération de croissance externe en Russie s'accompagne aussi d'un "prêt record" de 11 milliards de dollars (9 milliards d'euros) souscrit auprès de banques occidentales. 2 milliards d'euros sont empruntés sur des maturités de 3 à 5 ans, tandis que les 9 milliards restant seront financés par période de 2 ans.

Cette acquisition, visant à créer un colosse mondial de l'énergie, s'intègre dans le contexte d'échanges énergétiques entre la Russie et la Chine. Alexander Medvedev, dirigeant de Gazprom, déclare que le nouvel ensemble sera en mesure d'approvisionner la Chine en pétrole et en gaz d'ici 1 an, avant d'ajouter que sa société est en pourparlers avec le géant pétrolier chinois CNPC.

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Message par MadMax » 02 oct. 2005, 13:56

Poutine à Londres, les hydrocarbures dopent les retations russo-européennes

02/10/2005 (AFP)


Les dirigents de l'Union européenne et de la Russie se rencontrent cette semaine à Londres pour un sommet qui se déroule sur fonds de dépendance toujours plus grande de l'Europe pour le gaz et le pétrole russes.

Le président Vladimir Poutine est attendu à Londres lundi pour participer mardi au sommet russo-européen en compagnie du Premier ministre britannique Tony Blair, du président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, de la commissaire aux relations extérieures Benita Ferrero-Walder et du commissaire au Commerce Peter Mandelso.

Mercredi, le président russe rencontrera séparément Tony Blair pour discuter des relations russo-britanniques. La Grande-Bretagne assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne.

Bien que d'importants désaccords continuent d'exister entre Russes et Européens, notamment concernant le programme nucléaire iranien, la combinaison de la demande européenne en énergie et de l'offre colossale russe en la matière favorise une plus grande coopérative des 2 voisins.

Et l'ambassadeur britannique à Moscou, Anthony Brenton, a souligné que l'énergie serait l'un des principaux thèmes du sommet.

"la Russie est un exportateur énorme et en pleine expansion et l'Union européenne est un importateur important et en pleine expansion", a-t-il déclaré devant la presse. Et il reste du travail à faire "pour éliminer les problèmes et permettre la coopération dans le domaine énergétique".

La moitié du gaz et près du tiers du pétrole consommé dans les 25 pays de l'UE proviennent ou transitent par la Russie et,selon l'Agence internationale de l'Energie, la demande européenne en gaz pourrait augmenter de 50% dans les 15 prochaines années.

La question est particulièrement d'actualité en Grande-Bretagne dont les ressources en mer du Nords'épuisent et qui devrait devenir l'an prochain un importateur net de gaz pour la première fois depuis 30 ans.

Les sources de tension existent.

Un oléoduc doit être construit sous la mer Baltique pour permettre de livrer directement du gaz russe à l'Allemagne, sans passer par l'Europe de l'Est. Ce dossier récemment conclu entre Moscou et Berlin a entraîné le mécontentement de nouveaux membres de l'UE, telle la Pologne.

D'autres sources de tensions incluent notamment un différend frontalier entre la Russie et la Lettonie, et l'accident récent d'un chasseur russe Soukhoï en Lituanie.

Les événements en Ukraine, où la Révolution orange de l'hiver 2004 avait porté au pouvoir une équipe pro-occidentale, avaient également jeté un froid dans les relations russo-européennes début 2005.

Mais les deux parties préfèrent cependant souligner ce qui les unit.

M. Brenton a tenu la semaine dernière à minimiser l'importance des désaccords sur le programme nucléaire de l'Iran.

Les deux parties "sont fermement engagées à faire en sorte que l'Iran ne posséde pas l'arme atomique", a-t-il souligné.

Parallèlement, l'ambassadeur européen à Moscou, Marc Franco, s'est déclaré favorable à l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce et à l'allégement du régime de visas européen pour la Russie.

"Il sera beaucoup plus facile à l'avenir de recevoir des visas à entrées multiples pour de longues périodes", a assuré M. Franco à des journalistes.

La lutte contre le terrorisme devrait également être une des priorités du sommet de Londres, affirment les diplomates.

Mais si Londres et Moscou se targuent de leur coopération dans ce domaine, le Kremlin continue à réclamer sans succés l'extradition de l'émissaire indépendantiste tchétchène Akhmed Zakaïev qui a obtenu l'asile politique au Royaume-Uni en 2003.

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Message par MadMax » 03 oct. 2005, 20:48

Poutine dément utiliser l'énergie pour faire pression sur l'Europe

Le président russe Vladimir Poutine a démenti en substance lundi à Bruxelles que Moscou veuille utiliser ses richesses énergétiques vendues à l'Europe de l'Ouest pour exercer une pression politique sur elle.

La participation de sociétés occidentales à la construction d'un gazoduc sous la Baltique et la participation de sociétés russes à la distribution de gaz et d'électricité dans ces pays "créera un système stable pour l'avenir", a déclaré le président russe au cours d'une conférence de presse donnée avec le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt.

"Des connaissances élémentaires prouvent que plus un produit est abondant sur un marché, plus il est bon marché et (plus) les prix (sont) stables", a dit le président russe, en réponse à une question sur d'éventuelles pressions que Moscou pourrait exercer sur les acheteurs européens dépendant de son pétrole et de son gaz.

"Nous savons que d'après les prévisions d'extraction en Grande-Bretagne ou en Norvège, producteurs européens traditionnels, elle est en baisse, mais nous voulons coopérer avec nos partenaires. Nous menons aussi des négociations avec des partenaires hollandais. Nous travaillons pour que de telles questions (sur la dépendance des Européens de l'Ouest aux hydrocarbures russes) ne soient plus posées", a affirmé M. Poutine.

"La Finlande reçoit autour de 90% de son gaz de Russie et tout le monde est heureux", a-t-il souligné par ailleurs.

Le géant gazier Gazprom, qui vient d'acquérir le cinquième producteur de pétrolerusse Sibneft, est en train de négocier avec des partenaires belges la construction d'un important réservoir de gaz qui sera alimenté précisément par le gazoduc d'Europe du Nord, a souligné M. Poutine.

Par ailleurs, le président a réaffirmé que la canalisation sous la Baltique n'était dirigée contre personne, autrement dit contre les pays d'Europe de l'Est et les pays baltes qui perdront l'occasion d'obtenir des recettes supplémentaires en droits de transit par leur territoire des exportations russes vers l'Occident.

"Nous ne voulons rien faire au détriment de quiconque. Nous partons uniquement de la nécessité pour l'Europe de se donner les conditions d'un développement économique harmonieux", a-t-il expliqué.

La Pologne et l'Ukraine avaient mal accueilli le projet du gazoduc d'Europe du Nord.


AFP

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Message par phylippe » 08 oct. 2005, 12:35

Le Venezuela retire ses capitaux des USA, par Philippe Grasset.

Le président vénézuelien Chávez a annoncé hier [30 septembre 2005], pendant sa visite au Brésil, que le Vénézuéla a vendu ses réserves de devises étrangères, qui se présentaient sous forme de bons du Trésor américain pour les placer en dépôt dans des banques en Europe. « Nous avons dû retirer nos réserves internationales des banques américaines, à cause des menaces dont nous sommes victimes, » a déclaré Chávez, selon l’Associated Press.

Chávez a ajouté que son gouvernement envisage de déposer une partie de ces réserves monétaires en Amérique Latine. « Tout comme nous les avons transférées en Europe, nous pouvons les transférer vers une banque sud-américaine. Seigneur, ne me dites pas que c’est là chose impossible, » s’est exclamé Chávez. Chávez a fait ces remarques dans le contexte d’un sommet réunissant des dirigeants sud-américains à Brasilia, capitale du Brésil.


Au cours de ce sommet, auquel participaient les dirigeants du Chili, de la Bolivie, du Pérou, du Paraguay, de l’Équateur, du Vénézuéla, du Brésil et de l’Argentine, Chávez a proposé qu’ils déposent tous une partie de leurs réserves de devises auprès d’une nouvelle banque sud-américaine de développement. Le Vénézuela se déclare prêt à lancer une telle banque avec un premier dépôt de 5 milliards de dollars. D’après Chávez, cette banque sud-américaine pour le développement pourrait par la suite s’ouvrir aux pays asiatiques et africains, et devenir une banque mondiale. « La majorité de nos réserves monétaires internationales sont dans des banques du Nord et c’est une absurdité, » a déclaré Chávez à l’assemblée des dirigeants.


Dernièrement l’Assemblée Nationale vénézuélienne a modifié la législation régissant la banque centrale du pays, de manière à ce que les réserves de devises « excédentaires » puissent être affectées au remboursement de la dette extérieure du Vénézuéla ou pour payer des aquisitions à l’étranger. La Banque Centrale doit calculer le montant idéal de la réserve de devises vénézuélienne, et l’excédent doit être tansféré vers un fonds spécial destiné au développement. Jusqu’à une date récente, la Banque Centrale du Vénézuéla avait 32 milliards de dollars à son actif, dont 2 milliards ont déjà été transférés au fonds de développement. D’après Chávez, la réserve de devises idéale est de 25 milliards de dollars, ce qui signifie que le gouvernement pourrait avoir accès à 5 milliards de dollars supplémentaire.


Les réserves de devises du Vénézuéla ont atteint au cours de cette année des niveaux historiques sous l’action conjointe d’importants revenus pétroliers et de contrôles monétaires, dont le but principal est d’empêcher la fuite des devises.

Il importe moins ici de discuter de la validité financière des projets de Chavez, - dans tous les cas, de tous les projets financiers de Chavez : certains sont immédiatement possibles, d’autres beaucoup moins. L’essentiel est l’intention et ce que signifie cette intention.


Chavez attaque l’Amérique là où l’Amérique est la plus sensible.
L’Amérique aujourd’hui est un océan de dettes à la merci d’un mouvement de contagion de retrait des investisseurs étrangers. La seule logique qui interdit ces retraits est celle, implicite et non manipulée, du chantage paradoxal, et elle vaut parce que nombre d’investisseurs sont des entités publiques de pays étrangers (cas du Venezuela, cas de la Chine, etc.) : c’est la crainte qu’un retrait brutal porte un coup fatal à l’Amérique et conduise à son effondrement économique, avec des conséquences internationales colossales. C’est, notamment, le calcul que font les Chinois, - mais pas Chavez, comme on le voit.


L’important dans l’acte de Chavez n’est ni le montant retiré (assez maigre en comparaison du volume général), ni les orientations qu’il désigne pour les avoirs vénézuéliens. L’important est d’abord l’acte lui-même : une décision politique de retrait de ses investissements. C’est une décision politique hostile aux USA (lorsqu’il fait passer l’argent des USA à l’Europe), même si la finalité est constructive (constitution d’institutions financières continentales en Amérique Latine, éventuellement pour l’Afrique en plus). Chavez pose un acte de guerre économique et de guerre financière contre les USA dans le domaine le plus sensible qui soit. Cela représente une innovation audacieuse, qui peut effectivement mettre en cause le tabou du “chantage paradoxal” (effet d’entraînement de sa décision ?).


D’autre part, la chronologie de cette décision, après l’ouragan Katrina, n’est pas innocente. Cela sera compris par certains de cette façon. L’ouragan Katrina et ses suites ont montré l’état réel de la puissance américaine et contribué fortement à la dégradation de l’appréciation de la puissance américaine. L’annonce fin septembre de la décision de retrait, après un retrait effectué courant septembre (quelle que soit la chronologie de l’origine de la décision), représente une marque de défiance justifiée à cette lumière de la puissance US et de la capacité américaine à assurer une bonne rente aux investisseurs. La décision de Chavez sera acceptée comme quelque chose de cohérent et de défendable par nombre d’investisseurs ; elle ne sera pas considérée seulement comme un acte de guerre économique selon des motifs idéologiques, mais comme une décision financière qui a sa justification.


Ces différents facteurs font que l’effet d’entraînement de la décision de Chavez est possible. On mesurera sa réalité d’abord du côté des autres pays d’Amérique Latine, s’ils suivent. On la verra aussi dans une éventuelle accélération du mouvement de passage du dollar à l’euro pour le règlement de certaines transactions importantes. Dans tous les cas, Chavez s’avère comme un adversaire avisé et coriace des USA, surtout par la dimension internationale qu’il veut donner à sa lutte anti-américaine. (Son habileté se mesure aussi à sa capacité de distinguer entre le système américaniste et les Américains : on l’a vu, fin août lorsqu’il accueille Jesse Jackson pour fêter l’anniversaire du discours de Martin Luther King de 1963 ou début septembre, lorsque le Venezuela propose de livrer du pétrole et une aide financière aux victimes de Katrina.)


Philippe Grasset


  Source http://www.dedefensa.org/article.php ?art_id=2037


  Traduction venezuelanalysis.com pour LGS par CF Karaguezian.
«Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l'argent ne se mange pas» - Proverbe Cree

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Message par MadMax » 08 oct. 2005, 17:24

Les services de renseignements britanniques révèlent le "supermarché nucléaire"

LONDRES, 8 octobre (XINHUANET) -- Plus de 360 firmes, départements universitaires et organisations gouvernementales, du Moyen-Orient à l'Asie, cherchent à acquérir la technologie ou des matériaux pour fabriquer des armes de destruction massive, delon les services secrets britanniques, cités samedi par le journal The Guardian.

Intitulé "Firmes et organisations intéressées par la prolifération", ce rapport confidentiel en 17 pages, élaboré par le service de contre-espionnage britannique MI5, révèle que ces entités dans 8 pays ont cherché à "se procurer des biens et/ou de la technologie pour des programmes d'armes de destruction massive", selon le quotidien.

Le rapport met en garde contre les exportations destinées à des organisations en Iran, au Pakistan, en Inde, en Israël, en Syrie et en Egypte, mais aussi à de grandes sociétés implantées dans les Emirats arabes unis (EAU) qui apparaissent comme une plaque tournante pour ce commerce.

Malte et Chypre figurent également parmi les pays servant d'intermédiaires pour ce type de transactions, après les EAU, le "plus important" des pays qui accueillent des firmes très connues, a rapporté The Guardian.

"Nous ne suggérons pas que les firmes et organisations figurant su la liste ont contrevenu à la législation britannique", précise le document, tout en notant que ces entités "ont tenté d'acquérir des biens et/ou de la technologie pour des programmes d'armes de destruction massive".

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