Tchad et pétrole

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epe
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Message par epe » 24 févr. 2006, 20:40

Intéressant

Idriss Deby Itno : "Que le pétrole tchadien reste sous terre pour les générations futures"

...

Le sujet le plus récurent est le pétrole national. De nombreux Tchadiens estiment qu'il est tout simplement aberrant d'épargner pour les générations futures alors que la survie aujourd'hui est incertaine.

Dans un entretien tantôt aimable, tantôt tendu, le chef de l'Etat expose sa vision des choses sur le pétrole, ...

La Banque Mondiale invoque un engagement non respecté...

La Banque se trompe de bout en bout. Son actuel président vient d'arriver. Je ne lui en veux pas. Mais certainement, il y a eu une incompréhension sur cette loi. C'est une loi nationale, elle n'a rien à avoir avec la Banque mondiale et c'est une loi souveraine que nous avons estimé nécessaire de mettre en place pour garantir une gestion pérenne et sereine des revenus pétroliers. Maintenant, la Banque ne doit pas utiliser le Tchad comme une cobaye ou encore un donneur de leçons. Nous n'avons jamais eu la prétention de donner de leçons aux autres pays pétroliers, et moins encore, de servir de cobaye pour la Banque mondiale dans la confection de cette loi. Là, je refuse !

Depuis le 10 octobre 2003 vous exportez le pétrole, ressent-on des effets au niveau de la population ?

Parler du pétrole est un gros mot pour le Tchadien moyen ; cela voudrait dire qu'avec le pétrole, on peut tout faire. Cela voudrait dire qu'avec les revenus du pétrole, la vie des Tchadiens va changer très rapidement. C'est vrai, le peuple tchadien a raison de croire qu'avec les revenus du pétrole sa vie va changer ; avec les revenus du pétrole, la pauvreté va être sérieusement combattue, le pays va se développer. Mais ce qu'on n'a pas dit au peuple tchadien jusqu'au aujourd'hui, et qu'on refuse de le lui dire, c'est le que Tchad n'est pas dans la production du pétrole. Le Tchad reçoit seulement 12,5% des redevances des revenus pétroliers. Ce qui ne représente absolument pas grand-chose. C'est pour cela que l'euphorie du départ que le peuple tchadien a eue était à juste titre légitime. Mais face aux réalités que nous vivons aujourd'hui, c'est peut-être une sorte d'illusion. Autant les ressources que nous recevons sont maigres, autant les chantiers à bâtir après trente cinq an nées de guerres sont très importants. Et je ne crois pas qu'aujourd'hui, le pays reçoive la valeur réelle et dans la justice ce qui devrait lui revenir.

En clair...

Je dis simplement dans le cas du Tchad qu'on ne me donne rien, mais qu'on me remette ce qui me revient sur mes revenus pétroliers afin de rétablir la justice. Cela me permettrait de résoudre tous nos problèmes et tous les problèmes auxquels le pays est confronté, sans l'endetter, et sans recourir à d'autres formes de financement. Ce pétrole qui sort du sous-sol tchadien, je n'en reçois que 12,5%. Comment voulez-vous que les pays africains se développent sous cette forme d'injustice ? Cette injustice est instaurée par les pays dits développés ou leurs compagnies. Il faut que je vous dise que la convention qui donne droit seulement à 12,5% de redevances au Tchad est une convention de 1988 ; ce n'est pas moi qui l'avais signée. C'est mon prédécesseur qui l'avait négociée, c'était une négociation de dupes. C'est pour ça que j'ai avisé plusieurs fois, courant de 2005, nos partenaires de la Banque mondiale, les compagnies pétrolières et aussi les pays auxquels elles appartiennent, la nécessité de revoir cette convention qui est ficelée pour 25 ans ; 25 ans, c'est aussi le temps au bout duquel l'ensemble des puits découverts va tarir. Il y aura quoi à renégocier après 25ans ? Il n' y aura rien du tout ! C'est pour cela que je dis que c'est une convention de dupes.

Ce constat ne vient-il pas quelque peu tard ?

Je souhaite vraiment, dans l'intérêt de ces compagnies, dans l'intérêt du Tchad, que cette convention soit renégociée pour que le Tchad rentre dans ses droits. 12,5% des revenus, ça ne veut absolument rien dire ! Et si tel est le cas, je préfère que le pétrole reste sous terre. Très franchement ! Peut-être qu'il servira alors aux générations futures qui intéressent tant la Banque mondiale. Mais à l'état actuel des choses, les Tchadiens sont déçus, moi aussi je suis déçu. Ce n'est pas comme ça que nous allons nous développer. Et ce n'est pas par cette démarche que l'Afrique va sortir du sous-développement. Comment pourrons-nous atteindre, dans ces conditions, les objectifs du millénaire dans un partenariat injuste ? Voilà ce que je voudrais que les Africains comprennent; que les intellectuels africains et la diaspora africaine comprennent, qu'il y a un combat à mener. Qu'il doit être mené par nous-mêmes, Africains, pour que l'Afrique rentre dans ses droits et que justice soit faite, après tout ce qu'on a connu dans notre Histoire. Nous serons les plus grands bénéficiaires. Nous n'avons pas de choix. Nous devons continuer cette lutte, ce combat. Nous n'avons aucune raison de croiser les bras face à cette injustice.

Quel est le pourcentage de redevances qui nous parait raisonnable ?

Je ne sais pas. Il faut se mettre à table pour négocier ; il faut d'abord obtenir le principe même d'une nouvelle négociation de la convention. Quand on aura obtenu ce principe, on s'accordera sur la base. Je ne peux pas vous le dire maintenant, puisque nous n'avons pas encore obtenu le principe de renégociation.

En 1988, le baril de brut coûtait 15 dollars. Aujourd'hui, il se vend à 60 dollars. Ces données à elles seules suffisent pour obtenir une révision des termes de la convention.

Je crois que pour nous Tchadiens, nous pensons que nous avons suffisamment amorti peut-être même deux fois les investissements. Les calculs qui avaient été faits à l'époque, avaient conduit le consortium à dire que le pétrole du Tchad peut être rentable si le prix du baril était entre 15 et 17 dollars. Et à l'époque le délai d'amortissement était de 5 ans. Donc, en 2008, nous devrions avoir amorti l'ensemble des frais consentis au projet. Puisque le prix du baril a triplé par rapport au prix initial, même quadruplé, je me dis qu'aujourd'hui on a amorti deux fois. Maintenant, quelle est la part qui reviendra au Tchad après amortissement ? D'où la grande question qui se pose aujourd'hui. Il faut que les compagnies pétrolières acceptent de rendre justice au Tchad. Et que leurs pays respectifs acceptent aussi de donner la part qui revient de droit au Tchad. Ces pays doivent dire à leurs compagnies de rendre justice au Tchad. La Banque mondiale ne doit pas être du côté des pétroli ers. C'est là aussi le grand paradoxe ! La Banque mondiale doit soutenir le Tchad dans sa lutte contre la pauvreté. La philosophie de la Banque mondiale est théoriquement d'aider les pays à se développer. Malheureusement, on n'a atteint aucun objectif, 45 ans après les indépendances. On continue sur le même chemin. Il est curieux de constater que la Banque mondiale soutienne les compagnies pétrolières au détriment des pays pauvres comme le nôtre. C'est la contradiction de la Mondialisation et de la Globalisation ! Les pauvres n'ont pas de voix !
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par ecorage » 14 avr. 2006, 19:50

Réflexion faite, les Palestiniens ont quand même vachement de chance de ne pas avoir en plus du pétrole dans le sous sol.

Quand on n'en n'a pas, on est dans la m.. (modéré Schlumpf), avec les bombes en plus.
Quoique les Palestiniens arrivent à avoir les bombes sans le pétrole, c'est encore plus fort !

Heureusement que les pays riches sont là pour organiser, maintenir l'ordre, préserver les populations et aider les pays pauvres ! :-D

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Message par frgo84 » 14 avr. 2006, 20:26

Le tchad compte stopper sa production de pétrole à partir de mardi, jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé avec la banque mondiale.

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Message par phyvette » 15 avr. 2006, 04:13

Pauvres Tchadiens , rien ne leurs sera épargné . Ils dépérissaient dans l'indifférence général. Maintenant ils vont mourir devant les caméras du monde entier.

Le président tchadien Idriss Deby Itno a annoncé vendredi la rupture des relations diplomatiques avec le Soudan, accusé de soutenir les rebelles du Front uni pour le changement (Fuc), qui ont lancé jeudi sur N'Djamena un assaut sanglant, repoussé par les forces loyalistes.
source
Multiplication des maladies pulmonaires, pollution de l’eau entraînant des cas de choléra, inflation du prix des produits de base, exacerbation des querelles interethniques, afflux de migrants en quête de travail, fermeture d’écoles : selon les associations tchadiennes, le bilan de l’exploitation du champ pétrolier de Doba, au sud du pays, est catastrophique. L’extraction n’a pourtant commencé que depuis la mi-juillet et l’acheminement du pétrole vers le port camerounais de Kibri, via un oléoduc long de 1 070 kilomètres, ne débutera que le mois prochain. Mais déjà, après trois ans de travaux, les populations du sud du Tchad peuvent méditer sur cette formule qui court en Afrique : " Si tu trouves du pétrole dans ton jardin, bouche le trou et n’en parle à personne. "
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Message par matthieu25 » 16 avr. 2006, 21:30

C'est un message de Franck...
Le Tchad menace de fermer le robinet du pétrole --par Les Neuhaus--

AP | 15.04.06 | 19:57


NAI101-0415061403
N'DJAMENA (AP) -- Le Tchad a menacé samedi de fermer l'oléoduc permettant d'acheminer du pétrole vers des terminaux sur l'océan Atlantique à partir de mardi, si la Banque mondiale ne débloque pas des fonds qui ont été gelés.
Cette annonce gouvernementale survient après la tentative de prise de la capitale N'Djamena par le Front uni pour le changement, l'opposition armée au président Idriss Déby. Elle s'explique par la situation financière apparemment plus que difficile du gouvernement alors qu'il fait face à une tentative de renversement.
Le Tchad a commencé à exporter son or noir via le Cameroun en 2004 par le biais d'un oléoduc financé par la Banque mondiale. Mais N'Djamena a dénoncé l'entente conclue avec l'institution internationale qui permettait de réserver une partie des rentrées pétrolières pour financer la réduction de la pauvreté. En rétorsion, la Banque mondiale a gelé les avoirs pétroliers du Tchad.
Selon le ministre du pétrole, Mahmat Hassan Nasser, en janvier la Banque mondiale a gelé un compte londonien de 125 millions de dollars (100 millions d'euros) en revenus pétroliers où ceux-ci sont déposés au nom de l'Etat tchadien. M. Nasser a précisé que sans versement, le gouvernement de N'Djamena devrait fermer l'oléoduc évacuant l'or noir tchadien.
"Le Tchad a le droit de faire cela", a déclaré le ministre dans un entretien à l'agence Associated Press. "Le gouvernement a le droit d'agir comme il l'estime si les obligations ne sont pas remplies." M. Nasser a précisé que la Banque mondiale avait jusqu'à mardi midi pour débloquer les fonds. Il a ajouté que son gouvernement ne serait pas affecté puisque de toute manière les fonds étaient déjà bloqués mais qu'en revanche les pétroliers et le voisin camerounais en subiraient les conséquences.
Un grand rassemblement de soutien au président Idriss Déby a eu lieu samedi place de l'Indépendance à N'Djamena. "Nous ferons tout pour préserver la démocratie au Tchad, nous ferons tout pour préserver la sécurité au Tchad", a asséné le chef d'Etat.
Si les rebelles ont bien été repoussés -au moins en partie grâce à l'aide du contingent français, selon le journal "Le Monde" de samedi-, il semble probable que ceux-ci sont en train de se regrouper dans le désert. Un renversement du pouvoir par la violence n'est donc toujours pas exclu.
Le colonel Régis Béchir du Front uni pour le changement (FUC, opposition armée) a lancé un appel sur Radio France Internationale en enjoignant la France à "garder sa neutralité au conflit tchadien".
Cet appel se poursuit par une main tendue au régime de N'Djamena, assortie d'une menace: "le dialogue est la seule voie pour sauver le peuple tchadien. Une réconciliation nationale, dynamique sur une base démocratique, serait la meilleure. Et nous sommes déterminés à poursuivre la lutte armée pour contrecarrer les élections truquées."
L'élection présidentielle doit avoir lieu le 3 mai.
Au sujet du pétrole, le Premier ministre Pascal Yaodimnadji a expliqué la décision gouvernementale au corps diplomatique sur un air de défi: "le peuple du Tchad a vécu dans le passé sans pétrole et il vivra demain sans pétrole". Il a ajouté que l'Etat avait le droit de dépenser l'argent public comme il l'entendait.
Les exportations tchadiennes sont modestes au regard des critères internationaux (160.000 barils par jour) mais elles représentent des rentrées non négligeables pour un pays extrêmement pauvre comme le Tchad. La rupture avec la Banque mondiale s'est produite lorsque le président Déby a choisi d'utiliser l'argent du pétrole pour équiper son armée, contrairement à ses engagements. L'institution internationale a non seulement bloqué le compte de N'Djamena à Londres mais elle a aussi suspendu une aide de 124 millions de dollars (102 millions d'euros).
Le ministre du pétrole a précisé que l'oléoduc ne serait pas fermé si un consortium dirigé par Exxon Mobil, qui a investi dans l'oléoduc, versait à N'Djamena l'équivalent des fonds bloqués à Londres et payait désormais directement à l'Etat tchadien ce qu'il lui doit et non plus en versant les royalties sur le compte bloqué. AP
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

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Message par Sylvain » 23 avr. 2006, 11:52

---- Message de Fanck1968 ----
Tchad: Deby accuse la BM de priver le Tchad de ses droits

2006-04-23 11:06:24

YAOUNDE, 22 avril (XINHUA) -- Le président tchadien Idriss Deby Itno a accusé vendredi la Banque mondiale de "priver le Tchad de ses droits", lors d'une réunion de campagne dans le centre de la capitale tchadienne, selon une information de N'Djamena samedi.

"Nous n'aimons pas l'injustice. Pourquoi la Banque mondiale cherche-t-elle à nous priver de nos droits?", a déclaré en arabe le président Deby devant plusieurs milliers de personnes rassemblées sur la place de l'Indépendance.

"Nous faisons tout pour que l'argent du pétrole nous revienne", a-t-il poursuivi, rappelant qu'une délégation conduite par son ministre des Finances Abbas Tolli était à Washington pour tenter de trouver une solution au conflit entre N'Djamena et la Banque mondiale.

Le Tchad menace de suspendre sa production de brut (200 000 barils par jour) à partir de la fin avril s'il ne récupère pas ses revenus pétroliers bloqués en raison du conflit avec la BM.

L'institution internationale a ordonné en janvier le blocage des revenus pétroliers tchadiens placés sur un compte bancaire britannique après la décision de N'Djamena de modifier unilatéralement une loi sur la gestion des revenus pétroliers parrainée par la BM.
Fin

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Message par Sylvain » 23 avr. 2006, 20:16

---- Message de Nikk1980 ----

Les tensions au tchad provoqué par la CHINE qui aurait arméles rebels soudanais.

Petit rappel la chine controle le petrole soudanais........


Tous les conflits futur ne seront que le fait de la recherche du petrole par les USA et la CHINE.
IRAK , maintenant SOUDAN et demain IRAN...

En tous les cas certains ont bien pris en compte le problème du peak oil...

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Message par Loup Espiègle » 24 avr. 2006, 00:26

Petit rappel la chine controle le petrole soudanais........
Tous les conflits futur ne seront que le fait de la recherche du petrole par les USA et la CHINE.
IRAK , maintenant SOUDAN et demain IRAN...
En tous les cas certains ont bien pris en compte le problème du peak oil...
Peux-tu citer des sources, plé-ase ? C'est marrant, je n'avais jamais pensé que le PC pouvait faire des coups comme le fait la CIA.

franck1968
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Message par franck1968 » 28 avr. 2006, 20:19

http://www.tageblatt.lu/edition/article ... leId=48671
Armistice dans la »guerre du pétrole» entre le Tchad et la Banque mondiale

Le Tchad a signé avec la Banque mondiale un armistice qui suspend leur conflit sur l'utilisation des revenus pétroliers tchadiens et va permettre à l'institution internationale de reprendre partiellement ses financements en faveur de N'Djamena.

Après plusieurs jours d'intenses tractations à Washington avec le ministre tchadien des Finances Abbas Mahamat Tolli, la Banque mondiale (BM) a annoncé jeudi que les deux parties étaient parvenues à un »accord intérimaire» sur le différend qui les oppose depuis trois mois, même si, a-t-elle immédiatement précisé, »un accord global et définitif reste à conclure».

Selon cet accord, le Tchad s'est engagé à adopter avant la fin de l'année une loi budgétaire »spécifiant que 70% des revenus pétroliers seront utilisés pour des programmes prioritaires de lutte contre la pauvreté». »Les dépenses consacrées à la sécurité sont exclues de cette enveloppe, et seront financées sur les revenus généraux du Trésor tchadien», précise la BM.

Sitôt cette loi votée, la Banque »déboursera chaque mois au cours du prochain trimestre un tiers des sommes totales en dépôt» sur le compte bancaire qu'elle a bloqué en janvier, »étant entendu que cette période servira à élaborer un accord global» sur la question.

Selon les autorités de N'Djamena, environ 100 millions de pétrodollars tchadiens sont gelés sur un compte londonien de la Citibank ou retenus par le consortium pétrolier américano-malaisien qui exploite le brut des champs de Doba, au sud du Tchad.

Pour saluer cet accord »intérimaire», la BM a décidé de reprendre le versement d'une partie des 124 millions de dollars de crédits au Tchad qu'elle avait suspendus au début de la crise, pour des projets en matière »d'éducation, de santé, de développement communautaire, de lutte contre le sida, d'agriculture, d'électricité, d'eau et d'infrastructures».

Le compromis annoncé jeudi vient mettre un terme à la grave crise ouverte en décembre par la décision du Tchad d'amender unilatéralement sa loi sur la gestion des revenus pétroliers, imposée par la Banque mondiale en échange du financement d'un oléoduc de plus de 1.000 km entre les puits de Doba et le port camerounais de Kribi.

Présenté comme un modèle de bonne gouvernance, ce texte bloquait 10% des revenus de l'or noir sur un fonds destiné aux générations futures et imposait au Tchad, moyennant contrôle, d'affecter 85% des sommes restantes à des projets de réduction de la pauvreté.

Mais, deux ans seulement après avoir extrait son premier baril, le régime tchadien, confronté à une grave crise financière et menacé par des mouvements rebelles, a fait voler ce texte en éclats, notamment, comme le président Idriss Deby Itno l'a récemment admis, pour acheter des armes.

Sitôt la révision de la loi votée fin décembre, la Banque mondiale a riposté en suspendant ses crédits et en gelant les pétrodollars tchadiens. Et malgré des navettes incessantes entre N'Djamena et Washington, le conflit est resté en l'état jusqu'à l'offensive avortée des rebelles tchadiens du Front uni pour le changement (Fuc) le 13 avril sur N'Djamena.

Désespérément à court d'argent, le Tchad a menacé dès le lendemain de couper son robinet de brut (200.000 barils par jour) s'il ne récupérait pas avant le 18 avril ses pétrodollars bloqués à Londres.

Les intérêts de leurs »majors» directement menacés, les Etats-Unis ont alors proposé leur médiation, acceptée par le Tchad qui a retardé son ultimatum à la fin du mois d'avril.

Plusieurs jours de discussions à N'Djamena entre l'émissaire américain Donald Yamamoto et les autorités, et à Washington entre le ministre Abbas Mahamat Tolli et les responsables de la BM, ont finalement permis de trouver un terrain d'entente, même provisoire.

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Tchad-Banque mondiale : accord sur le pétrole

Message par ssebb » 30 avr. 2006, 12:09

La même nouvelle par un autre journal

http://fr.allafrica.com/stories/200604280333.html

Tchad-Banque mondiale : accord sur le pétrole

Cameroon Tribune (Yaoundé)
ACTUALITÉS
28 Avril 2006
Publié sur le web le 28 Avril 2006

By Raphaël Mvogo



Pourtant qualifiée d'absurde par quelques observateurs, la menace du président Idriss Deby Itno de fermer les robinets du pétrole de son pays a payé. N'Djamena est parvenu à desserrer l'étau imposé par la Banque mondiale, en concluant avec elle hier à Washington un accord dit intérimaire, au sujet du différend sur les revenus pétroliers tchadiens.


En janvier, l'institution multilatérale avait décidé de geler une partie des revenus issus de l'exploitation du brut tchadien à Doba (sud du pays) et déposés dans un compte bancaire à Londres. Elle avait, par ailleurs, annoncé la suspension de 124 millions de dollars, soit environ 62 milliards de francs CFA, de crédits au Tchad. C'était à cause de la suppression par les autorités tchadiennes du fonds pour les générations futures. Ce fonds, sur lequel étaient bloqués 10% des pétrodollars tchadiens, avait été créé par la "loi 001" sur la gestion des revenus pétroliers, parrainée par la Banque mondiale en échange de son financement du pipeline Tchad-Cameroun.


A la suite d'un raid rebelle contre la capitale tchadienne le 13 avril dernier, le président Idriss Deby Itno, qui fait face à des manoeuvres de déstabilisation de son pouvoir, a menacé de suspendre la production du brut s'il ne récupérait pas dans un délai de cinq jours plus de 100 millions des pétrodollars tchadiens (50 milliards de francs CFA) bloqués ou retenus par la Banque mondiale et le consortium pétrolier américano-malaisien qui extrait l'or noir qui coule de l'oléoduc tchado-camerounais. Les Etats-Unis ayant proposé une médiation, N'Djamena a reporté cet ultimatum à la fin de ce mois. Arrivée quelques jours plus tôt, une délégation tchadienne conduite par le ministre des Finances Abbas Mahamat Tolli a rencontré vendredi dernier le président Paul Wolfowitch.


Grâce à l'accord intérimaire conclu hier, la banque mondiale va reprendre certains financements en faveur du Tchad, dans les domaines de l'éducation, la santé, l'agriculture, l'électricité, l'eau, les infrastructures et la lutte contre le VIH/SIDA. Selon un communiqué publié par l'institution, les deux parties " doivent encore conclure un accord final sur l'ensemble " de leur différend. Lors d'un meeting à N'Djamena vendredi dernier, dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle du 3 mai, le président Idriss Deby Itno avait promis " de tout faire pour récupérer l'argent du pétrole ", accusant la Banque mondiale de " priver le Tchad de ses droits ".




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Re: Tchad-Banque mondiale : accord sur le pétrole

Message par Lo » 23 août 2006, 19:49

Coincé entre Bush et Wolfowitz...
...le Tchad veut renégocier l'accord avec le consortium exploitant son brut.
Source http://fr.biz.yahoo.com/23082006/202/pe ... rtium.html

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Re: Tchad-Banque mondiale : accord sur le pétrole

Message par energy_isere » 25 août 2006, 21:19

dans les echos de ce jours : quelques chiffres :

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Message par MadMax » 26 août 2006, 19:33

Idriss Déby ordonne à Chevron et Petronas de quitter le Tchad

N'DJAMENA (Reuters) - Le président tchadien, Idriss Déby, a ordonné samedi à la compagnie pétrolière américaine Chevron et à la malaisienne Petronas de quitter le pays à compter de dimanche.

"A partir de demain, les représentants de Chevron et de Petronas doivent quitter le Tchad et fermer leurs bureaux", a déclaré le chef de l'Etat en conseil des ministres, estimant que ces 2 compagnies n'avaient pas rempli leurs obligations fiscales.

Cette décision surprise intervient après la décision du Tchad de créer une nouvelle compagnie pétrolière nationale, appelé, selon le gouvernement, à devenir le partenaire du consortium pétrolier existant, dirigé par le major américain Exxon Mobil et comprenant Chevron et Petronas.

"Le Tchad doit être intéressé dans la production de son pétrole, afin de contrôler ses richesses et développer et augmenter sa participation dans l'oléoduc (du consortium)", a dit Déby, faisant allusion au pipeline d'une capacité de 250.000 barils par jour (bpj) qui achemine le brut tchadien vers la côte camerounaise.

Le Tchad, qui a commencé l'extraction de pétrole en 2003, produit 160.000 à 170.000 bpj.

Déby a souligné que le gouvernement avait demandé à Chevron et Petronas, ce mois-ci, de s'acquitter de leurs obligations fiscales prévues dans les contrats. "Malheureusement, le gouvernement n'a obtenu aucune réaction des deux partenaires", a ajouté le chef de l'Etat.

Il a ajouté que l'actuel et le précédent ministres qui avaient conduit les négociations pétrolières du Tchad étaient limogés. Ils devront répondre devant la justice pour avoir envoyé des lettres aux deux compagnies pétrolières étrangères leur conseillant de ne pas payer leurs impôts à l'Etat tchadien, a accusé Déby.

"Malgré la hausse du cours du baril, actuellement à environ 70 dollars, le Tchad ne tire pas grand-chose de ses revenus pétroliers", a fait remarquer Déby lors de la réunion avec ses ministres et des représentants de partis politiques.

En moins de trois ans d'exploitation, le consortium a gagné cinq milliards de dollars pour un investissement de trois milliards. Par contraste, le Tchad a reçu 588 millions de dollars, soit juste 12,5%.

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Message par energy_isere » 26 août 2006, 22:13

Madmax, qui c'est qui à donné à Hugo Chavez le n° de tel de Idriss Deby pour fournir quelques conseils avisés ? :lol:

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Message par Tiennel » 06 oct. 2007, 16:00

Le chinois CNPC va investir dans une raffinerie de pétrole

Le premier producteur de pétrole chinois China National Petroleum Corp (CNPC) va investir dans la construction d'une raffinerie de pétrole en joint-venture au Tchad, a rapporté samedi l'agence Chine Nouvelle.
CNPC Service and Engineering Ltd, filiale de CNPC, a signé un accord avec le gouvernement tchadien pour un investissement conjoint dans une raffinerie qui sera située au nord de la capitale N'Djamena, selon l'agence, qui cite une déclaration de la société chinoise.
La filiale de CNPC prendra en charge la construction de la raffinerie, dont le concept, les normes de fabrication et l'équipement seront chinois, précise-t-on de même source.
CNPC n'a donné aucun détail financier, ni précisé quand le projet sera lancé.
Le Tchad possède 13 champs pétroliers, mais importe la totalité de ses produits raffinés, a précisé la société chinoise.
Malins les Chinois : ils transforment leurs dollars en actifs stratégiques pour leurs approvisionnements futurs.
Méfiez-vous des biais cognitifs

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