Tchad et pétrole
Publié : 28 oct. 2005, 15:18
Site dédié à la fin de l'âge du pétrole
http://www.oleocene.org/phpBB3/
rom1 a écrit :http://www.leblogfinance.com/2005/10/tc ... le_so.html
ca part d'un bon sentiment ! Espérons que ce sera effectivement appliqué.Aux termes d'une loi de janvier 1999, 10 % des recettes pétrolières sont versées sur un Fonds pour les générations futures, 80 % affectées aux secteurs prioritaires (santé, éducation, infrastructure), 15 % au budget général et 5 % à la région productrice. Une répartition que souhaite modifier le gouvernement tchadien.
C'est le début de la fameuse "malédiction du pétrole"....MadMax a écrit :Y'a eut pas mal de désertions de militaires ces derniers temps là-bas. Une première vague de 40 soldats, une deuxième de 250 si mes souvenirs sont bons. Une manoeuvre de déstabilisation ?
Idriss Deby sous menace d'une rébellion
Le Potentiel (Kinshasa)
21 Novembre 2005
Publié sur le web le 21 Novembre 2005
Pierre Emangongo
Kinshasa
Le régime du président tchadien Idriss Deby est chancelant. Et pour cause. Il est menacé par une rébellion et non la moindre, celle des Zaghawas, son groupe ethnique. Outre cette fragilisation venant de l'entourage présidentiel et la précarité de l'état de santé de Deby, plusieurs personnes s'interrogent si la course au pouvoir à N'Djamena ne résulterait pas de la lutte entre les multinationales d'origine française et américaine sur le contrôle de l'or noir, devenu l'une des principales ressources du Tchad.
Arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat, en 1990, le président tchadien Idriss Deby, l'un des meilleurs alliés de Paris en Afrique, paraît de plus en plus menacé, constate le journal Libération. D'autant que le danger vient de son propre clan, les Zaghawas, l'un des principaux groupes ethniques de l'Est du pays.
Pour le conjurer, il vient de procéder à un vaste remaniement à la tête de l'armée. Plusieurs hauts responsables ont été écartés, notamment le chef d'état-major, Mahamat Saleh Kaya, relégué au poste de conseiller chargé de la sécurité. Tous les «sortants» sont originaires de l'Est du Tchad, comme le chef de l'Etat. Fin octobre, Deby avait déjà dissous la garde républicaine après une vague de défections dans ses rangs. Regroupés dans un mouvement baptisé le Scud (Socle pour le changement, l'unité nationale et la démocratie), les déserteurs, eux aussi issus de l'ethnie zaghawas, affirment se battre contre la «dictature». Deby a fait modifier la Constitution afin de pouvoir se représenter à l'élection présidentielle prévue l'année prochaine, à l'issue de son second mandat.
LA FIN DU REGNE DEBY?
S'achemine -t-on vers la fin du règne Deby ? C'est difficile à dire mais le cours des événements politiques et militaires au Tchad ne donne plus beaucoup de chances au président Deby.
D'abord, parce que Idriss Deby, est pour le moment malade. Il séjourne, comme l'indique Libération, de plus en plus à Paris, officiellement pour y soigner une colopathie. Il y est reçu avec tous les égards, parfois même dans les résidences de l'Etat.
En plus, la détermination des rebelles zaghawas d'en finir avec Deby n'est pas à négliger. Ils accusent le président Deby d'avoir sacrifié leurs frères zaghawas du Darfour soudanais au profit de l'amélioration des relations diplomatiques avec le régime du président soudanais El-Béchir.
Pire encore, ces rebelles qui s'étaient repliés dans l'Est tchadien ont, selon Jeune Afrique l'Intelligent, trouvé une base arrière au Soudan. Or, toutes les rébellions ayant tenu les rênes du pouvoir à N'Djamena, viennent, selon la source, de l'Est du Tchad et du Soudan voisin.
A titre exemplatif, c'est à partir du Soudan que Hissène Habré a mené en 1982 son offensive victorieuse contre Goukouni Weddeye. En 1990, c'est encore le Soudan qui a servi de tremplin aux troupes d'Idriss Déby contre Hissène Habré. « Le Soudan, c'est la rampe de lancement», affirme un expert militaire français. Sur cette rampe, les déserteurs du mois d'octobre dernier ont placé une « fusée », le Scud, (le Socle pour le changement, l'unité nationale et la démocratie).
Au creux de la crise, constate Jeune Afrique, la base ethnique d'Idriss Deby s'est réduite comme peau de chagrin. A son arrivée au pouvoir toute la communauté zaghawa le soutenait. Au fil des ans, cette base s'est rétrécie au clan des Bideyat. A présent, nombre d'observateurs estiment que son cercle se limite au sous-clan des Borogat, implantés dans l'Ennedi, au Nord-Est du Tchad.
Par ailleurs, un autre signe de la débâcle du régime Deby émane de récentes revendications de dernières attaques de camps militaires à N'Djamena et dans ces environs.
En effet, deux sigles de 2 mouvements armés antigouvernementaux tchadiens ont, selon l'agence Misna, revendiqué, la semaine dernière, les attaques de ces derniers jours, lancées contre N'Djamena et qui avaient eu comme cible deux casernes de l'armée. Dans deux communiqués distincts, les Forces pour l'instauration de la démocratie et de la liberté (Fidel) et le Mouvement des officiers libériens au Tchad (Molt) ont présenté les motivations politiques qui les auraient poussés à attaquer dans la nuit entre dimanche et lundi dernier deux dépôts d'armes.
LA PISTE DES MULTINATIONALES
Selon certaines indiscrétions, la ruée vers le pétrole tchadien constituerait le malheur du président Deby.
Comme on le sait, le Tchad vient d'accéder dans le carré de grands producteurs du pétrole en Afrique. Ce qui a attiré l'attention de sociétés multinationales d'origines française et américaine.
Cependant, les violons, semble-t-il, sont loin de s'accorder entre ces sociétés transnationales et l'Etat tchadien sur le contrôle de l'or noir dont la découverte d'un nouveau gisement dans le Tchad profond n'a pas cessé de défrayer la chronique économique.
Ce qui suscite de nombreuses interrogations quant à la responsabilité de ces sociétés internationales d'ourdir un complot contre Deby afin de trouver un autre dirigeant à la tête du Tchad qui pourra leur permettre de gérer à leur guise ces ressources pétrolières.
Cette problématique vaut son pesant d'or dans la mesure où les exemples sont légion dans l'histoire des relations internationales.
Pas plus tard qu'en 2003, l'ancien président irakien a été renversé du pouvoir à cause des ambitions du président américain George Bush d'avoir la mainmise sur le pétrole irakien, la deuxième réserve mondiale. Et non loin du Tchad, la multinationale française Elf a été pour beaucoup dans le processus de renversement de l'ancien président congolais Pascal Lissouba, en 1997.
L'exemple chilien est plein d'enseignements. La multinationale américaine des télécommunications (Itt) avait, grâce à sa puissance financière écrasante, fomenté un coup d'Etat ayant renversé le régime chilien du président Salvador Allende en 1973.
Hausse du prix du carburant à N'Djamena
2005-11-24 11:01:13
YAOUNDE, 23 novembre (XINHUANET) -- Le prix du carburant connaît depuis quelques jours une hausse notable à N'Djamena, capitale tchadienne, selon une information en provenance de N'Djamena mercredi.
Le litre y est vendu à 650 francs CFA contre 500 FCFA (1 euro équivaut à 655 FCFA) précédemment dans les stations-service, et à 750 FCFA au lieu de 550 FCFA chez les détaillants.
"On ne comprend pas cette situation alors que nous sommes un pays pétrolier depuis deux ans maintenant", se plaint un automobiliste.
Certains consommateurs, peut-être conscients de cette réalité, préfèrent interpeller plutôt l'Etat.
"Les difficultés se multiplient, on n'arrive pas à comprendre ce phénomène. Il faudrait que l'Etat essaie de réguler un peu les choses parce que ces commerçants qui augmentent les prix le font en fonction des taxes. Donc c'est à l'Etat de prendre des dispositions. Nous tournons les yeux vers l'Etat qui devrait dire un mot", commente l'un d'entre eux.
Le Soudan dement l'implication dans les affaires intérieures de Tchad
2005-12-25 14:15:23
KHARTOUM, 24 décembre (XINHUANET) -- Le Soudan a démenti samedi la connexion avec le conflit au Tchad voisin, jurant de ne pas ingérer dans les affaires intérieures du Tchad.
Cette déclaration a été faite par Al-Semani Al-Wasila Al-Semani, ministre d'Etat avec le ministère soudanais des Affaires étrangères, suite aux entretiens avec la délégation de l'Union africaine (UA) qui fait la médiation entre le Soudan et le Tchad.
Al-Semani a dit que ce qui s'est passé au Tchad était une affaire intérieure, soulignant que "le Soudan n'a rien à voir avec la tension au Tchad".
"Nous estimons que toute tension de sécurité au Tchad affecte négativement les situations de sécurité au Soudan", a-t-il ajouté.
Le chef de la délégation de l'UA Papa Ghana Kanfibi a indiqué que les relations tendues entre le Soudan et le Tchad était une affaire africaine qui devrait être réglée au sein de l'UA.
La délégation de l'UE est arrivée à Khartum samedi matin après la visite à N'djamena, capitale du Tchad.
Le gouvernement tchadien s'est dit vendredi "en état de belligérance avec le Soudan" voisin, qu'il rend responsable de l'attaque rebelle sur une ville frontalière d'Adre le 18 décembre.
Le Tchad accuse le Soudan d'essayer de déstabiliser le Tchad en accueillant les rebelles ainsi qu'un nombre croissant de déserteurs de l'armée tchadienne dans l'ouest du Soudan, d'où l'attaque a été lancée contre Adré.
Les députés tchadiens ont adopté la révision de la loi sur le pétrole
TCHAD - 29 décembre 2005 - AFP
Les députés tchadiens ont adopté jeudi à une large majorité un projet de loi très contesté du gouvernement qui vide de l'essentiel de sa substance la législation "modèle" de 1999 sur les revenus pétroliers, conçue pour réduire la pauvreté dans le pays.
Après un peu moins de 2 heures d'un débat expéditif, l'Assemblée nationale, entièrement contrôlée par le parti du président Idriss Deby, a sans surprise voté la révision par 119 voix contre 13 et une abstention.
Unique au monde, la loi dite "001" avait été mise en place sur l'exigence des bailleurs de fonds, notamment de la Banque mondiale, et en échange du financement d'un oléoduc afin d'assurer la transparence de la gestion des pétrodollars et de permettre d'en faire profiter la population du Tchad, l'une des plus pauvres du monde.
Mais, 2 ans seulement après avoir produit son 1er baril de brut, le gouvernement tchadien, confronté à de graves difficultés financières qui l'empêchent de payer régulièrement ses fonctionnaires, a annoncé en octobre son intention de modifier le texte afin, selon ses propres termes, "d'optimiser" l'utilisation des revenus tirés de l'or noir.
Le projet de loi adopté jeudi supprime ainsi un fonds destiné aux générations futures, sur lequel étaient bloqués 10% des revenus pétroliers perçus par le Tchad.
Il double également la part des recettes versée, sans aucun contrôle, au Trésor public tchadien, ajoute la justice et la sécurité aux secteurs prioritaires (santé, éducation...) qui bénéficiaient de l'essentiel des revenus tirés du brut et change la composition du collège indépendant chargé d'approuver les investissements réalisés grâce à eux.
Devant l'Assemblée nationale, les députés de la majorité présidentielle ont une nouvelle fois justifié cette modification, qui suscite les réserves de la Banque mondiale et la franche hostilité de l'opposition et de la société civile tchadiennes.
"C'est une loi absurde (...) qui n'a pas tenu compte des réalités", a plaidé jeudi un député de la majorité, Kassiré Coumakoye. "La génération future est une génération fantôme. Il faut modifier la loi pour permettre à la génération actuelle de profiter" du pétrole, a-t-il ajouté.
"Réviser la loi relève de la souveraineté nationale", a renchéri son collègue Dangaye du Mouvement patriotique du Salut (MPS), le parti du chef de l'Etat qui détient 113 des 155 sièges de députés. "Nous n'avons pas à fléchir sous la pression des institutions internationales", a-t-il poursuivi.
Comme elle le fait depuis 2 mois, l'opposition lui a répondu en dénonçant fermement le démantèlement de la loi "001".
"Les 20 milliards (de francs CFA du fonds des générations futures, ndlr) que l'Etat cherche à récupérer ne suffisent qu'à payer 3 mois de salaire des fonctionnaires", a estimé le député Abba Djouassad. "Est-ce que ce pactole pourra résoudre tous les problèmes du Tchad ?", s'est-il interrogé.
"Supprimer le fonds des générations futures, c'est ni plus ni moins que chercher à dilapider rapidement les fonds pétroliers", a insisté son collègue Ndoubabé Tomel. "Réviser cette loi, c'est un défi et les conséquences seront lourdes", a-t-il prévenu.
Marraine de la loi "001", la Banque mondiale s'est jusque-là contentée de manifester son "inquiétude" quant aux conséquences de sa révision.
Mais les ONG tchadiennes redoutent qu'elle n'aboutisse à une rupture entre N'Djamena et les institutions financières internationales, alors que le président Deby, au pouvoir depuis 1990, traverse une passe délicate, menacé par une nouvelle rébellion et une vague de défections dans l'armée et son proche entourage.
Pétrole: le Tchad juge la Banque Mondiale responsable du blocage
Le gouvernement tchadien a renvoyé mercredi sur la Banque Mondiale la responsabilité du blocage persistant des négociations qu'il mène avec l'institution sur l'utilisation de ses revenus pétroliers.
"En dépit de la détermination de la délégation tchadienne à oeuvrer pour trouver une solution répondant aux préoccupations des deux parties et de son intérêt marqué aux propositions initiales de la Banque Mondiale, celle-ci a brutalement durci sa position décidant que la suspension des travaux s'imposait", a regretté le ministre tchadien des Finances, Abbas Mahamat Tolli, dans un communiqué publié à Paris.
En tant que chef de la délégation tchadienne dans ces pourparlers, il avait discuté avec la Banque Mondiale pendant trois jours dans la capitale française pour tenter de trouver une issue.
"Malgré le recul et le raidissement de la délégation de la Banque Mondiale, ainsi que la suspension des travaux à son initiative, qui aggravent la situation des populations tchadiennes en général et des personnes déplacées et des réfugiés aux frontières Sud et Est du Tchad, la délégation tchadienne réitère à nouveau sa disponibilité au dialogue", a ajouté le ministre.
Il réclame "la levée immédiate des mesures de blocage injustifiées des ressources pétrolières du Tchad".
Le conflit est né après la décision du Tchad fin décembre de s'affranchir de conditions très strictes imposées au pays par la Banque mondiale pour la gestion de ses revenus pétroliers.
En rétorsion, la BM a suspendu le versement de 124 millions de dollars de prêts au Tchad et bloqué le compte bancaire londonien sur lequel transitent ses revenus pétroliers.
La veille, à Washington, la Banque Mondiale avait annoncé l'interruption des négociations avec N'Djamena mais en termes beaucoup plus modérés, parlant de discussions "constructives".