Afrique du Sud

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energy_isere
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par energy_isere » 17 nov. 2009, 19:03

Face à la pénurie d'électricité, l'Afrique a besoin de la confiance des investisseurs

LE MONDE | 17.11.09

Le Cap (Afrique du Sud) Envoyé spécial

Depuis janvier 2008, l'Afrique du Sud, moteur économique du continent africain et grand exportateur d'électricité, cale régulièrement. De nombreuses coupures de courant plongent le pays dans l'obscurité. Mais ce sont 30 des 48 pays d'Afrique subsaharienne qui sont touchés par une crise de l'énergie. C'est pourquoi des représentants des compagnies d'électricité, des hommes politiques et des investisseurs africains se sont réunis au Cap, du 11 au 13 novembre, lors d'une conférence intitulée Powering Africa Forum.

La pénurie d'électricité a des conséquences désastreuses tant au niveau social qu'économique. L'obscurité favorise la criminalité. La conservation des vaccins ou le bon déroulement d'une opération chirurgicale peuvent être remis en question par des délestages. Le pompage de l'eau devient impossible, les communications sont ralenties. La crise énergétique aurait ainsi fait perdre 4,5 milliards d'euros à l'Afrique du Sud depuis 2008.

Moyens de production insuffisants ou obsolètes, réseaux de distribution vétustes, fort endettement des sociétés nationales d'électricité : d'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Afrique aurait besoin de 344 milliards de dollars (230 milliards d'euros) pour augmenter sa capacité de production, moderniser ses infrastructures et étendre ses réseaux de distribution. Les gouvernements doivent donc convaincre des investisseurs. Or, souvent, "les projets manquent de garanties financières et les politiques énergétiques sont floues", estime Mark Pickering, directeur de la société sud-africaine Empower. "Trop souvent, les gouvernements font des appels d'offres sans donner suite. Les investisseurs n'ont plus confiance", enchaîne Gerrit Kruyswijk, de la Nedbank.

Potentiel extraordinaire

"Les bailleurs ont de l'argent disponible pour financer les projets, estime Virginie Dago, de l'Agence française pour le développement. Ce qui manque, ce sont de bons meneurs de projets." L'exemple d'Eskom, l'électricien sud-africain, est caractéristique : Jacob Maroga, le PDG, a été démis de ses fonctions le 12 novembre. Il avait accédé à sa fonction grâce au Black Economic Empowerment, un programme de discrimination positive, mais n'a pas fait preuve des compétences requises pour diriger une entreprise d'Etat. "Il y a trop d'ingérence des Etats et de la politique dans les services publics africains. De plus, les passations de marché ne se font pas toujours dans la transparence", affirme un consultant suisse.

L'ouverture du marché est attendue avec impatience. "Il y a des raisons d'espérer, assure Pat Naidoo, directeur exécutif de la joint-venture Westcor. L'Afrique va ouvrir le marché de l'électricité aux producteurs indépendants, avec un cadre de régulation régi par les Etats. Cela devrait permettre l'accroissement de la capacité de production, via des fonds privés." Mais, en attendant, "on a deux équipes de foot immobiles, celles des financeurs et celles des porteurs de projets de développement, car il n'y a pas de terrain de jeu", ironise Alastair Campbell, de la Standard Bank sud-africaine.

La nécessité d'une hausse des tarifs fait consensus. Jusqu'à présent, la politique commerciale des compagnies d'Etat était quasi inexistante. Les factures impayées n'étaient pas recouvrées et "les tarifs n'ont pas évolué depuis les années 1970, car c'est un argument électoral fort", explique un membre de la Banque européenne d'investissement (BEI). "Mais on ne peut pas progresser avec ce genre de comportement, d'autant que les électeurs se plaignent du manque d'investissement public dans le secteur énergétique", ajoute-t-il.

C'est ce qui a généré la crise en Afrique du Sud. L'Etat et Eskom étaient dans l'incapacité de financer les infrastructures car l'électricité était facturée au tiers de son prix de revient. Le gouvernement devrait donc décider, fin novembre, d'une hausse des tarifs de l'électricité de 146 % sur un an ou bien de 45 % par an sur trois ans. Sachant qu'en 2007 et 2008 les consommateurs ont vu leurs factures augmenter respectivement de 27,5 % et 31,3 %.

Le continent africain a un potentiel extraordinaire de production d'électricité. Pat Naidoo, de Westcor, soutient que "des projets comme le développement du site hydroélectrique d'Inga (en République démocratique du Congo) pourraient rapporter tous les ans 2,2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros)". Mais, comme le rappelle Sang Yoon, analyste à l'AIE, "le problème reste le financement".
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... id=1266337

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 24 nov. 2009, 13:47

Alstom automatise la plus grande centrale à charbon

(src : Alstom)

Alstom a confirmé lundi, la signature d'un contrat de plus de 100 millions d'euros avec la compagnie sud-africaine d'électricité Eskom pour fournir un système d'instrumentation et de contrôle-commande à la plus grande centrale électrique à charbon du monde, Medupi.
Alstom a également proposé à Eskom une option, représentant un montant additionnel de 100 millions d'euros, pour installer un système identique dans la centrale de Kusile, semblable à celle de Medupi.

Medupi et Kusile, actuellement toutes deux en construction, sont les plus importantes centrales électriques à charbon à refroidissement sec au monde. Elles fourniront chacune une puissance de près de 4 800 MW, délivrée par six groupes turbines-alternateurs Alstom de 790 MW, et permettront une augmentation significative de la production d'électricité de l'Afrique du Sud.

Eskom a lancé un programme massif d'investissement afin de doubler l'infrastructure électrique nationale dans les dix ans à venir.

"La signature de ce contrat confirme la confiance qu'Eskom place dans Alstom. C'est une reconnaissance de la qualité et des performances de l'offre de systèmes d'automatisation d'Alstom. Le système de contrôle-commande ALSPA Series 6 est le premier produit majeur issu de la collaboration avec Microsoft qui réponde aux défis des « réseaux intelligents ». Les solutions de gestion de l'énergie d'Alstom permettent aux producteurs d'électricité d'optimiser leurs installations dans ce nouvel environnement", souligne Philippe Joubert, Président d'Alstom Power.

Enerzine
http://www.enerzine.com/41/8740+alstom- ... rbon+.html

La plus grande centrale à Charbon d' Europe, Belchatow en Pologne ne fait "que" 4400 MW.
Voir ce fil ; http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 96#p250496

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 24 nov. 2009, 17:32

Cette centrale au charbon est lancée par leur compagnie electrique : ESKOM
http://en.wikipedia.org/wiki/Eskom

et la centrale de Medupi en chantier :
http://en.wikipedia.org/wiki/Medupi

Eskom à passé un contrat d' approvisionnement en Charbon avec la compagnie miniére Sud Africaine EXXARO pour une quantité annuelle de 14.6 millions de tonnes de charbon, et ca pendant 40 ans !

Le premier generateur (environ 800 MW) sera mis en service en 2012.

La centrale est estimée à 100 milliard de Rand ce qui fait environ 9.1 milliard €. (en prenant 11 Rand pour 1 € )

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 16 déc. 2009, 17:34

Shell : un permis d'exploration obtenu en Afrique du Sud.

(CercleFinance.com) - Shell annonce avoir obtenu un permis d'exploration d'un an pour déterminer le potentiel en hydrocarbures du bassin de Karoo, situé dans le centre de l'Afrique du Sud.

Ce permis couvre une aire d'environ 185.000 kilomètres carrés et son étude permettra de se fixer sur l'opportunité de poursuivre l'exploration du site plus en avant.

Si les résultats sont favorables, Shell aurait les droits exclusif pour mener les opérations.

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 08 avr. 2010, 20:05

La construction d'une centrale au charbon en Afrique du Sud crée une polémique

Le Monde 08.04.10

Comment passer à une énergie "verte" sans sacrifier pour autant le présent ? La demande de prêt de l'Afrique du Sud auprès de la Banque mondiale pour un projet de centrale au charbon et examinée par le Conseil de l'institution financière, jeudi 8 avril, illustre ce dilemme.

Au-delà de l'importance du financement qui pourrait être alloué à la compagnie sud-africaine Eskom - 3,7 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) dont 3 milliards pour la centrale -, c'est le choix du charbon par l'Afrique du Sud qui heurte des pays bailleurs de fonds et les organisations non-gouvernementales (ONG).

L'appui possible de la Banque mondiale à ce dossier souligne les positions ambiguës de l'institution internationale, coincée entre son soutien à la lutte contre le réchauffement climatique, et son aide répétée à des projets à base d'énergies fossiles.

Selon le gouvernement sud-africain, il est impossible de renoncer à la centrale de Medupi, au nord-est du pays. Le projet - dont le coût total est de 17,3 milliards de dollars - doit permettre de réduire l'insécurité énergétique du pays. Les six unités du site déployées de 2012 à 2015, la centrale devrait afficher une puissance de 4 800 mégawatts (MW) et augmenter le potentiel électrique du pays de près de 12 %.

Pour justifier son appui, la Banque mondiale pointe le déficit en électricité qui pèse sur le développement de la région. L'Afrique du Sud exporte de l'énergie vers les Etats voisins.

"Nous soutenons ce projet car l'Afrique du Sud, qui n'a pas connu d'investissement majeur en matière d'énergie depuis 1994, a vu la part de sa population accédant à l'électricité passer de 31 % en 1994 à 88 % en 2010, d'où un besoin d'électricité supplémentaire", précise Inger Andersen, directrice pour les projets de développement durable dans la région Afrique.

"Pas d'alternative"

"Il n'y a pas d'alternative au charbon à court terme. A plus long terme, en revanche, d'autres options telles que les énergies renouvelables peuvent être développées", affirme Mme Andersen. Sur les 3,7 milliards de dollars du prêt, plus de 500 millions seraient consacrés au solaire et à l'éolien.

Les options de la Banque mondiale ne font pas l'unanimité. Pour des pays membres du Conseil tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France, il est difficile d'accepter de cautionner un projet qui s'imposera comme la quatrième plus grande centrale au charbon dans le monde, et donc l'un des sites industriels les plus polluants.

En 2009, l'administration Obama a demandé à ses représentants dans les institutions d'aide multilatérale de s'assurer que les projets soutenus facilitent le développement des technologies "décarbonnées".

En novembre 2009, les Etats-Unis se sont abstenus lors du vote sur le projet Medupi devant le conseil de l'African Development Bank, qui en finance aussi la construction. En octobre 2009, le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait, lui, assuré l'ONG Les Amis de la Terre que la France veillerait "à ce que les financements publics soient désormais cohérents avec les objectifs (...) de lutte contre le changement climatique".

De nombreuses ONG se mobilisent, pointant non seulement l'insuffisance des ambitions en matières d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique, mais aussi l'impact de l'ouverture de nouvelles mines destinées à fournir les 14,6 millions de tonnes de charbon nécessaires chaque année pour faire tourner l'usine. De plus, "l'électricité produite par Medupi bénéficiera surtout aux industries minières et métallurgiques, et moins aux particuliers", estime Anne-Sophie Simpere, des Amis de la Terre.

Les pressions des grandes nations occidentales sur les institutions de financement multilatérales, dont la Banque mondiale, ont froissé d'autres pays émergents, qui ont aussi de forts besoins en électricité.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, dans les pays tels que la Chine, l'Inde, la Russie ou le Brésil, l'augmentation des capacités énergétiques à base de charbon devrait atteindre 250 000 MW de 2010 à 2020. Ce qui ne devrait pas faciliter la tâche de la Banque mondiale.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 09 avr. 2010, 12:51

Finalement la banque mondiale approuve le prét de 3.0 milliards de $ pour la construction de l' énorme usine electrique au charbon de 4800 MW.
World Bank approves loan for coal-fired power plant in South Africa

By Reuters
Friday, April 9, 2010

The World Bank on Thursday approved a controversial $3 billion loan for the development of a coal-fired power plant by the South African state utility Eskom despite lack of support from major shareholder countries.

The United States, the Netherlands and Britain said they abstained from supporting the loan because of environmental and other concerns about the project.

Eskom has defended the development of the 4,800-megawatt Medupi plant in the northern Limpopo region, saying it is critical to ease the country's chronic power shortages as well as to ensure electricity flows to neighboring states.

The World Bank said the loan would help "South Africa achieve a reliable electricity supply." In addition to the $3 billion loan for the coal plant, the World Bank approved $750 million in financing for renewables and energy-efficiency projects.

"Without an increased energy supply, South Africans will face hardship for the poor and limited economic growth," Obiageli Ezekwesili, World Bank vice president for Africa, said in a statement.

The U.S. Treasury said it abstained because of "concerns about the climate impact of the project and its incompatibility with the World Bank's commitment to be a leader in climate change mitigation and adaptation."

The Treasury also said the project was inconsistent with guidelines the Obama administration issued in December on coal-related lending by development banks. It said that although it recognized South Africa's pressing needs, it was concerned the project would produce "significant" greenhouse gas emissions.

A Dutch Foreign Ministry spokesman cited concerns that Eskom was not doing enough to develop alternatives to coal. Britain's Department for International Development said the project raised "several sensitive and potentially controversial issues" that it couldn't resolve because of an election campaign.

The opposition to the Eskom loan has raised eyebrows among some observers, who note that Britain and the United States are allowing development of coal-powered plants at home even as they raise concerns about those in poorer countries. The South African plant is using the same technology used in the United States and other developing countries to lower carbon emissions.

The Environmental Defense Fund called the bank's decision a setback. "This was a missed opportunity for the U.S. and the World Bank to move away from a traditional focus on fossil-fueled growth and toward a new model of low-carbon economic development," said Peter Goldmark, director of the fund's climate and air program.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/co ... 05407.html

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Re: Afrique du Sud

Message par Raminagrobis » 01 mai 2010, 10:39

4.8 GW, soit 30 TWh par an en comptant 70% de load factor.

A ne compter que 850 g de CO2 par kWh (ce qui serait très bon pour une centrale au charbon), ça fait 26 millions de tonnes de CO2 par an, environ 1/1000 des émissions mondiales #-o
Toujours moins.

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 28 mai 2010, 20:27

Critique appuyée de la politique du FMI par rapport au prét du FMI pour la centrale au Charbon de Medupi.

Visez les auteurs.
Medupi, le choix énergétique archaïque de la Banque mondiale

Par Eva Joly et Yannick Jadot | Eurodéputés Europe Ecologie | 27/05/2010

La Banque mondiale organise ce jeudi une consultation publique sur sa stratégie énergétique à Bruxelles. Devant le bâtiment, les ONG ont organisé une action pour rappeler que le 8 avril dernier, la Banque approuvait le projet d'Eskom en Afrique du Sud, devenu symbole de son double échec en matière de lutte contre la pauvreté et contre les changements climatiques.

Eskom, compagnie d'électricité sud-africaine, a en effet obtenu un prêt de plus de 3 milliards de dollars pour développer une centrale à charbon démesurée : Medupi.

D'une puissance de 4 800 MW, l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires, elle devrait émettre 25 millions de tonnes de CO2 par an et entraîner l'ouverture de 40 nouvelles mines de charbon.

Mais pour la Banque mondiale et le gouvernement sud-africain, Medupi est un mal nécessaire pour sortir le pays de sa crise énergétique, développer l'emploi, permettre l'accès des plus pauvres à l'électricité. Des arguments qui révoltent les activistes sud-africains et du monde entier : car les véritables bénéficiaires de Medupi seront des multinationales qui n'ont pas besoin d'être soutenues.

Le beurre des multinationales, pas des foyers sud-africains

En effet, en vertu de « special pricing agreements » (accords spéciaux sur les prix signés pendant l'apartheid), elles bénéficient de tarifs opaques et artificiellement bas sur l'électricité. Le secret de ces accords est bien gardé par le gouvernement sud-africain, sans que la Banque mondiale, qui s'enorgueillit pourtant de ses politiques de transparence et de lutte contre la corruption, ne s'en inquiète.

Medupi profitera donc davantage à BHP Billiton ou Anglo American qu'aux foyers sud-africains, qui de leur côté, verront le prix de l'électricité augmenter de 25 % par an jusqu'en 2013, pour rembourser la dette créée par Eskom. Malgré cela, cette dernière va se serrer la ceinture à la perspective de ce remboursement : elle a annoncé un plan de restructuration prévoyant le licenciement de 20% de ses salariés, quelques jours après avoir obtenu le prêt de la Banque mondiale.

Le projet est donc un exemple caricatural du « business as usual » : à la fois injuste, opaque et basé sur l'énergie fossile la plus polluante. Une illustration pour le moins douloureuse de l'échec de la Banque mondiale à lutter contre la pauvreté -ce qui est en principe son mandat- et de son penchant à soutenir les riches multinationales.

Pauvreté et climat, deux vaines missions de la Banque mondiale

Une illustration, également, de son incapacité à assumer une autre mission qu'elle semble pourtant convoiter : celle de Banque du climat.

A la tête de neuf fonds et mécanismes financiers « carbone » et à l'origine de fonds d'investissements pour le climat directement en concurrence avec les mécanismes des Nations unies, la Banque mondiale pourrait obtenir un rôle dans la gestion de la manne financière de la lutte contre les changements climatiques. Rôle pour lequel elle n'a aucune légitimité, compte tenu de ses investissements actuels dans le secteur énergétique.

A côté de ce déploiement de communication « verte », le financement de projets comme Medupi revient à enfermer l'Afrique du Sud dans un modèle de développement très polluant pour les trente à quarante ans de durée de vie de la centrale.

Si Eskom prévoit d'investir quelques millions dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, ils resteront sans commune mesure avec les milliards alloués au charbon. Et ils sont dérisoires par rapport au potentiel énorme du pays dans les renouvelables.

Energies fossiles plutôt que renouvelables

Malheureusement, le schéma est classique : entre 2007 et 2008, la Banque mondiale a déjà augmenté ses prêts au secteur du charbon de 256%, atteignant les 3 milliards de dollars. Avec le projet Eskom, 2010 devrait être une année record pour le financement des fossiles.

Au lieu d'investir l'argent public dans le développement des renouvelables et d'un modèle sobre en carbone, la Banque confirme encore une fois encore ses choix énergétiques archaïques. Des choix incohérents avec les ambitions européennes en matière de climat et de développement.

Le Parlement européen s'est déjà prononcé en faveur de la fin des soutiens de la Banque européenne d'investissement (BEI) aux énergies fossiles. Une demande qu'il serait urgent d'adresser également à la Banque mondiale.
http://www.rue89.com/2010/05/27/eskom-e ... ale-152504

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 14 oct. 2010, 19:11

ALSTOM : contrat de 160 millions d'euros en Afrique du Sud

AOF le 14/10/2010 d

Alstom a remporté un contrat de près de 160 millions d'euros pour la construction du premier système de désulfuration par voie humide en Afrique du Sud destiné à la centrale de Kusile. Le groupe renforce ainsi son leadership dans les systèmes de contrôle de la qualité de l'air, le communiqué de presse. Kusile sera ainsi la centrale à charbon la plus propre de l'Afrique subsaharienne. Cette commande sera enregistrée dans les comptes du deuxième trimestre de l'exercice 2010/2011.

Alstom sera chargé de la conception, de la livraison et de l'installation de six unités de désulfuration par voie humide au calcaire, destinées aux six nouvelles chaudières de 800 MW de la centrale à charbon de Kusile. Ces systèmes permettront d'éliminer plus de 90 % des oxydes de soufre produits par ces chaudières.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... bbaa0e63b9

:roll: la centrale à charbon la plus propre d' Afrique subsaharienne..

c' est une façon de présenter les choses.
Moi je dirais la centrale à charbon la moins sale d' Afrique subsaharienne..

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 21 oct. 2010, 10:27

Le Crédit Agricole soutient le charbon en Afrique du Sud

19-10-2010 Univers Nature

Il y a quelques mois, avec le soutien d’une coalition de plus de soixante organisations sud-africaines et une centaine d'organisations de la société civile internationale, l’organisation des Amis de la Terre dénonçait le financement de la Banque mondiale à hauteur de 3,75 milliards de dollars, approuvé en avril dernier en vue du projet pharamineux de la méga-centrale à charbon de Medupi, en Afrique du Sud.
Plus récemment, ce fut au tour du Crédit Agricole d’approuver un prêt de 63,7 millions d'euros à la compagnie Eskom, société nationale de production et de distribution de l'électricité en Afrique du Sud à l’origine du projet, pour la construction de la centrale.

Avec six unités de production d'une capacité totale de 4 764 MW, la centrale émettra 25 millions de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent de 5 % des émissions françaises totales. Afin de l’approvisionner, l'ouverture de 40 nouvelles mines de charbon sera nécessaire. Le projet entraînera également la construction de 1 844 km de lignes de transport de 400 kV et 400 km de lignes de transport de 765 kV.

Outre un impact environnemental majeur, les populations locales devraient elles aussi payer un lourd tribut. D’une part, elles courent le danger d’être exposées à d’importantes pollutions au soufre et au mercure. D’autre part, en complément aux autres sources de financement, Eskom entend procéder à une augmentation des tarifs mensuels de l’électricité de 48 à 130 dollars pour les foyers sud-africains entre 2009 et 2012, rendant l’énergie inabordable pour les plus pauvres.

Ultime aberration, l'énergie nouvellement produite par la centrale alimentera l'industrie minière, l'un des plus importants consommateurs d'énergie du pays, bénéficiant de tarifs préférentiels. Au regard de quoi, nombreux seront les foyers sud-africains à investir indirectement dans un projet énergétique, destiné à satisfaire les besoins croissants des multinationales implantées dans le pays afin d’en exploiter les ressources naturelles.

Réclamant le retrait immédiat du Crédit Agricole de ce projet dévastateur, les Amis de la Terre ont rappelé le fort potentiel de développement des énergies renouvelables de l’Afrique du Sud, notamment les énergies éolienne et solaire.
http://www.univers-nature.com/inf/inf_a ... gi?id=4429

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 02 nov. 2010, 14:33

L' Afrique du Sud se met à rever sur le solaire à concentration.

lire ici : http://www.enerzine.com/successcomm/1/1 ... formulaire

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 11 juin 2012, 14:22

suite de ce post de Nov-2009 viewtopic.php?p=258681#p258681

Le président d' Afrique du Sud Jacob Zuma a visité le chantier de la centrale à charbon de Medupi.
La premiére tranche doit entrer en service à fin 2013. La totalité du projet doit se terminer en 2017.

South Africa's Coal-Fired Power Plant Advances

June 09, 2012

While the world tries to go green, South Africa still invests in coal. Last Friday, President Jacob Zuma visited what is soon to become the fourth largest coal power-station in the world.

The welcome was warm. Gathered against the gates, hundreds of workers greeted South Africa's President Jacob Zuma as he made his way through the construction site.

In Lephalale, a wind-blown desert area 350 kilometers north of Johannesburg, the huge power station is being built. And on Friday, the South African president came to unveil the first unit which has been completed. In his speech, he reminded the crowd about the purpose of the gigantic project.

"These new power stations will provide the electricity capacity needed to grow the economy, attract investment, and create jobs," said Zuma.

The Medupi power station is part of a $41 billion project to build several power plants across the country. The project is run by Eskom, South Africa's electricity company.

Since construction started in 2005, 17,000 people worked daily on the Medupi site to build what is seen as part of the solution to South Africa's power woes.

Keeping up with demand

As its economy keeps growing fast, the country has been struggling to keep up as power demand outstripped supply. It came close to catastrophe in 2008 when a series of power shortages hit the country. According to some estimates, the demand in terms of power should double by 2030.

South Africa tackles the problem by using mainly coal to produce electricity. It has decades of coal reserves in the ground, according to Eskom chief executive Brian Dames.

"Coal is very important for us to use. It has been the basis in which South Africa has built the largest economy in this continent. And it will have to be a basis in which we will employ going forward. We have to find a way to do it in a cleaner manner and this construction behind us is the first step in that direction," said Dames.

The project has also been mired in controversy, precisely about its use of a fossil energy supply. In order to finance the new power stations, the government has planned to increase electricity prices by 25 percent each year, between 2010 and 2013.

The first unit of the Medupi power station tested by Jacob Zuma should provide power starting in late 2013. And the total completion of the power station is slated for 2017.
............
http://www.voanews.com/content/south-af ... 05403.html

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 11 juin 2012, 14:31

Par ailleurs l' Afrique du Sud aurait pas mal de ressources en gaz de schiste dans la région de Karoo.
South African Shale Gas Could Provide 400 Years Worth Of Energy

08 March 2012

Shale gas could provide the equivalent of 400 years' worth of energy consumption, lead to the creation of up to 700,000 jobs by 2035 in South Africa

Independent Online reports that, speaking at an event sponsored by Shell, - the oil company that is seeking permission to start test fracking for gas - Econometrix's Tony Twine said that South Africa needs to get moving on exploring the potential of its suspected shale gas fields in the Karoo.

Top economist Twine added that this had to happen soon if the country hoped to meet its future energy needs and boost its coffers. If the amount of shale gas - lying about 4000 to 5000 metres below the Karoo surface - was confirmed, it could provide the equivalent of 400 years' worth of energy consumption in South Africa.

First discovered by Soekor in 1967, the Karoo shale gas was currently only a "suspected resource" of about 485 trillion cubic feet. "This is big stuff in terms of contribution to GDP [and] in terms of employment potential," Twine said. "Even if the gas finds turn out to be a lot smaller than the estimate [...] we are talking about a mighty big fish." According to Independent Online, Econometrix was commissioned to produce a report on the macroeconomics of the project. "To get the production rolling by the early part of the 2020s, we have got to start exploring soon," Twine said, adding that the project could eventually lead to the creation of up to 700,000 jobs by 2035, after the initial proposed nine-year exploration period.
http://thegwpf.org/energy-news/5161-sou ... nergy.html

March 2012
...........
Should fracking go ahead, about $220 million (R1.6bn) would be spent during the first exploration phase, which he said would take place on just 1 percent of the 900 000km2 that the Karoo covers.

Mineral Resources Minister Susan Shabangu’s spokesman was not able to comment at this stage and it is unclear when her moratorium on shale gas prospecting would be lifted.
...................
http://www.iol.co.za/business/business- ... -1.1248309

SHELL est sur le coup.
Shell touts shale gas in South Africa

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 08 août 2012, 15:49

Les Etats-Unis financent un projet d’énergie verte en Afrique du Sud

08 Aout 2012 Usine Nouvelle

Un contrat de 2 milliards de dollars a été signé, mardi 6 août, entre la Banque d'import-export des Etats-Unis et Johannesburg.
En 2011, l’ex- Im Bank a déjà été le plus grand bailleur de fonds pour l’énergie solaire en Inde. Et il entend bien réitérer cet engagement en Afrique du Sud. En effet, le pays veut doubler sa capacité électrique en ajoutant plus de 50 000 mégawatts à son réseau. Dans ce cadre, le gouvernement prévoit que 3 725 mégawatts proviennent de l’électricité verte.
L’accord prévoit 2 milliards de dollars d'exportations de produits d'énergie renouvelable des Etats-Unis vers l'Afrique du Sud. Johannesburg "a l'une des politiques énergétiques les plus ambitieuses en termes de diversité des sources d'approvisionnement", a précisé Fred Hochberg, le président de la Banque d’import-export des Etats-Unis.
Cet accord a été signé dans le cadre dans le cadre d'une visite de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Elle vise à renforcer les liens économiques entre les deux pays, alors que la Chine est devenue le principal partenaire commercial des Sud-Africains.
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... ud.N179976

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Re: Afrique du Sud

Message par energy_isere » 05 oct. 2012, 17:41

ca continue d' aller trés mal dans le secteur minier.
Afrique du Sud : Amplats licencie 12.000 mineurs en grève sauvage

Le numéro un mondial du platine Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12.000 de ses 28.000 mineurs en grève sauvage du site de Rustenburg (nord) en Afrique du Sud, au lendemain de la mort d'un gréviste tué par la police.

"Environ 12.000 employés ont décidé de ne pas se présenter (devant les conseils de discipline), de ne pas assister aux audiences, et ont donc été licenciés en leur absence", annonce un communiqué d'Amplats, filiale d'Anglo American, qui avait clairement menacé de licencier les grévistes refusant de comparaître devant les conseils de discipline.

Les conseils de discipline, convoqués depuis mardi, se sont tenus comme prévu, explique Amplats. "Les employés concernés connaîtront aujourd'hui (vendredi) le verdict de leur audience. Ils auront trois jours ouvrables pour faire appel".

L'entreprise, dont tous les puits du bassin de Rustenburg sont bloqués depuis le 12 septembre, avait déjà lancé plusieurs ultimatums à ses employés, les sommant de reprendre le travail sous peine de licenciement. Les ultimatums avaient jusqu'à présent été repoussés à chaque fois.

Les grévistes, dont le mouvement ne respecte pas les procédures du droit du travail sud-africain, réclament 16.000 rands mensuels (1.450 euros), une substantielle augmentation.

Les violences à Amplats témoignent de la tension qui règne toujours dans nombre de mines sud-africaines, paralysées depuis presque deux mois par des grèves sauvages.

Jeudi soir, un mineur a de nouveau été tué jeudi soir dans des affrontements entre employés d'Amplats et policiers à Rustenburg (nord).

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................

La crise sociale a été exacerbée par la fusillade de Marikana, quand la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site exploité par Lonmin.
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http://www.boursorama.com/actualites/af ... 34839c3bd6

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