Des potagers sur les toits.

Comment mettre en pratique la décroissance et vivre dans un monde sans pétrole (les «travaux pratiques» en somme : artisanat, nourriture, etc)

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Des potagers sur les toits.

Message par Tovi » 28 févr. 2012, 16:46

http://www.ledevoir.com/environnement/a ... des-ni-ogm
Une ferme sur le toit, sans pesticides ni OGM
Les immeubles gagnent en échange une isolation totale de leur toit

Les entrepreneurs Kurt D. Lynn et Mohamed Hage proposent une petite révolution dans l'industrie montréalaise des légumes. Avec l'aide de Google Earth, ils ont répertorié les plus grands toits plats des bâtiments industriels de Montréal et proposent d'y faire pousser des produits potagers à longueur d'année. À commencer par le toit de cette bâtisse sans nom en périphérie du Marché central qui nourrira 2000 personnes.

Ils sont de ces êtres qu'on appelle des entrepreneurs en série. Mohamed Hage et Kurt D. Lynn se sont d'ailleurs rencontrés il y a quatre ans, alors que le plus âgé aidait le plus jeune à mettre une entreprise sur pied. Ce sont des férus de technologies.

Ils transposent aujourd'hui leur passion des gadgets au potager avec leur nouveau projet: les Fermes Lufa. L'inspiration? «En fait, on tripe tous les deux sur la nourriture», dit simplement le Montréalais à temps partiel, M. Lynn, qui vit l'autre moitié du temps à Toronto. À force d'en discuter ensemble, ils ont voulu changer leur façon de se nourrir en créant leur propre ferme sans pesticides ni OGM. Mais pas question de faire ça en dehors de la ville. «Plus la nourriture s'éloigne d'où elle a été cultivée, plus elle perd sa saveur et sa valeur nutritive. Et plus elle pollue en raison du transport.» Ça, on l'a dit souvent, d'où la tendance au locavorisme, une alimentation qui s'en tient aux produits locaux.

Mais les terres cultivables sont rares sur l'île... Les deux gourmets se sont donc tournés vers les toits des immeubles commerciaux pour élever la première serre commerciale sur un toit d'envergure au Québec, présentement en construction dans le quartier Ahuntsic. «On a fait des recherches et on pense être la première au monde, si on exclut les petits jardins sur des toits qui fournissent des herbes ou certains légumes à quelques restaurants aux États-Unis», dit Kurt D. Lynn. Il y a toutefois déjà quelques jardins collectifs sur les toitures et balcons du Québec et le premier toit vert remonterait aux années 1970 à Montréal, selon le Centre d'écologie urbaine.

Le iPod de l'agriculture

Avec une équipe d'architectes, d'ingénieurs, de scientifiques et d'agents immobiliers, les deux hommes d'affaires ont prévu tous les détails de cette première serre de 31 000 pieds carrés qui offrira ses récoltes, dès le mois de mars, par la vente de paniers. L'équipe a déjà établi que l'eau de la pluie sera recueillie pour arroser les plants, que les coccinelles remplaceront les pesticides et que la distribution, locale, se fera à partir de points de chute pour éviter des trajets en camions. «C'est ça qu'on veut éviter!» dit M. Lynn en pointant un camion qui sort d'un entrepôt, chargé de légumes, qu'un autre camion est venu y déposer... Au total, la serre d'Ahuntsic pourra nourrir 2000 personnes toute l'année.

Mohamed Hage, en bon amateur de technologies, compare les Fermes Lufa au iPod. «Apple a été le premier à mettre ensemble autant de fonctions dans un même objet d'une façon efficace.» Idem pour sa ferme de la rue Antonin-Barbeau, qui réunira la serre, le toit vert, le concept de panier santé et une façon écologique de cultiver. «Ce n'est rien de nouveau, c'est juste une nouvelle combinaison», selon Kurt D. Lynn. Et ce n'est qu'un début: d'autres projets, dont un autre cinq fois plus grand à Montréal, sont prévus dans la province et en Ontario.

L'invitation est lancée à tous les Home Dépôt et Costco de ce monde qui voudraient louer cet espace perdu. Une bonne façon pour ces monstres de béton de faire leur part pour la communauté, croient les deux hommes. «Les gens les détestent lorsqu'ils sont construits. Mais si au moins leurs toits pouvaient nourrir 12 000 personnes...» dit Mohamed Hage. Ces bâtisses sont idéales parce que leurs toits sont plats et solides. Car si la culture hydroponique, donc sans terre, en fait une ferme assez légère, tous les toits ne sont tout de même pas admissibles au royaume des légumes en altitude. Les immeubles coiffés d'une ferme gagnent en échange une isolation totale du côté du toit, puisque la serre permet d'éviter toute perte de chaleur.

10 % des toits de Montréal?

Les deux entrepreneurs de la pousse écolo ont fait appel à une équipe scientifique multidisciplinaire de l'Université McGill pour choisir les produits qui pousseront sur ce toit d'un immeuble sans nom en périphérie du Marché central. Ils recherchent les variétés les plus nutritives et les plus savoureuses. «Ce n'est pas un projet commun: généralement, c'est le fermier qui décide ce que les gens mangent, selon ce qui se conserve le plus longtemps, dit la phytologue Danielle Donnelly, qui étudie en ce moment les concombres et les tomates. Avec ces deux gars, ce sont les nutritionnistes qui décident!»

Le fondateur de Green Roofs for Healthy Cities, une association basée à Toronto qui regroupe l'industrie des toits verts de l'Amérique du Nord, estime qu'environ 10 % des toits des villes canadiennes peuvent accueillir un potager. «À Toronto, ça représente 500 millions de pieds carrés, dit Steven Peck. Ça donne une idée des opportunités. Ce sont des idées encore très nouvelles, émergentes, mais une serre comme ça aura beaucoup de bénéfices sociaux et économiques.»

Le président du Centre d'écologie urbaine de Montréal, Owen Rose, se réjouit qu'une entreprise s'installe ainsi sur un toit. «Le privé aussi a son rôle à jouer pour l'environnement. Et c'est un bon moyen de valoriser l'agriculture urbaine.»
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Des potagers sur les toits.

Message par Tovi » 22 mai 2012, 15:22

La suite
La ville québécoise abrite la plus grande serre commerciale du monde et devient le terrain d’expérimentation de l’agriculture du XXIe siècle.
L’agriculture urbaine fait partie des solutions qui permettront de nourrir la planète, affirme la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Et Montréal, au Canada, est une des villes de l’hémisphère nord les plus dynamiques en la matière. En haut des toits, recouvrant les friches, les jardins collectifs y pullulent. Les Montréalais en veulent encore. Ils sont ainsi plus de 25 000 à avoir signé une pétition en ce sens, si bien que la mairie se doit maintenant d’organiser une consultation publique sur la question. Pas étonnant que la ville québécoise soit aussi le berceau d’une ferme high-tech d’un nouveau genre.
Mohamed Hage a créé la ferme Lufa au printemps 2011 sur un toit d’immeuble de bureaux à deux étages. On est loin du jardin partagé associatif. Imaginez plutôt une serre gigantesque, de 3 000 m2, des allées bien rangées de plants de légumes, parcourus par des tuyaux. Il s’agit de la première serre potagère commerciale au monde. Elle a demandé 2 millions de dollars canadiens d’investissement (1,5 million d’euros). Pour la concevoir, le jeune entrepreneur a fait plancher des ingénieurs, des architectes, des biologistes et des agronomes pendant quatre ans. Elle emploie aujourd’hui 19 personnes, cultive 120 variétés. Huit sortes de basilic, de la roquette, des tomates toute l’année et des fraises – même en hiver – poussent dans un substrat de fibres de noix de coco et de mousse de tourbe.
Coccinelles et zéro pesticides
« Notre ferme, affirme Mohamed Hage, permet de réduire la distance, le temps et la manipulation des aliments, tout en produisant des légumes à haute valeur nutritive. » Des légumes qui sont distribués à près de 1 000 familles, sous forme de paniers hebdomadaires, dans une quarantaine de points de dépôt à 15 km à la ronde. « Nous choisissons les variétés en fonction de leur goût, non de leur transportabilité, s’enorgueillit Mohamed, et nous cueillons les tomates à maturité. » Un modèle, cette ferme high-tech ? Plutôt une première expérience prometteuse.

Ici, on affirme ne pas employer de pesticides et se servir de coccinelles pour éliminer les pucerons, mais pour l’instant, pas de labellisation bio : « Il est impossible de certifier une production hydroponique au Québec », explique Yourianne Plante, responsable de la communication. Quelles sont les dépenses en eau et en énergie ? Les réponses restent vagues : « Nous utilisons moitié moins d’énergie qu’une serre conventionnelle – en récupérant la chaleur de l’immeuble –, l’eau de pluie comble environ le quart de nos besoins en eau. » Les investisseurs, eux, sont séduits. Lufa vient de signer avec le groupe canadien Montoni, un expert des parcs industriels verts. Ensemble, ils veulent construire de nouvelles fermes sur les toits, quatre à cinq fois plus vastes que la première. Un premier pas vers l’autosuffisance alimentaire des villes. —
. http://www.terraeco.net/A-Montreal-le-p ... 43174.html
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