energy_isere a écrit :ni chaud ni froid a écrit :Un détail qui m'interpelle malgré tout : j'ai cru comprendre que les centrales thermiques charbon permettaient d'amortir les fluctuations des consommations électriques. Dans un scénrario "tout nuke", comment qu'on fait ?
En France on produit 80 % de l' electricité par les centrales nukes.
La production d' elec par le Charbon est trés faible en France (moins de 10%).
L' hydraulique est un facteur interessant en France pour lisser la production elec.
C' est moins vrai en Allemagne ou en Angleterre ou la situation hydraulique est moins favorable. Eux effectivement recourent davantage au Charbon et Lignite.
Au début du programme nucléaire on ne savait guère faire de la modulation de puissance, si ce n'est par une plus ou moins grande descente des barres de contrôle. Mais cette solution est très mauvaise car on arrête la réaction que d'un seul côté des barres, c'est toujours le même côté qui réagit et toujours le même côté que l'on arrête.
Alors on a pensé à diverses autres solutions :
- fair de l'électrolyse en heure creuses pour faire de l'hydrogène et envoyer cet hydrogène dans un feeder sur la région parisienne. Le feeder regroupant les productions d'hydrogène potentiel des centrales de Gravelines, Paluel, Penly. Les cellules d'électrolyse ont été étudiées au centre de recherche d'EDF à Chatou. De l'électrolyse à la potasse, le tout sous pression. Et entre le "gaz à l'eau" de cokeries qui a longtemps alimenté les foyers français et l'hydrogène, la différence est faible.
Pour la centrale de Flamanville il a été étudié un autre système : une énorme caverne creusée dans le granite du cotentin, isolée thermiquement à la perlite, le tout pour faire du stockage de la vapeur aux heures creuses et la turbiner aux heures de POinte;
Mais entre temps est arrivé la modulation par injection de bore soluble dans le circuit prmaire. Bonne régulation sur la réaction nucléaire sur l'ensemble de la longueur du combustible.
Et dans ces conditions le suivi de charge n'est plus un problème puisque l'on peut faire varier la puissance de 70% en 20 minutes, ce qui est une variation plus rapide que l'apparition de n'importe quelle pointe de consommation.
La locution : on ne sait pas faire varier la puissance d'une centrale nucléaire est un truc qui remonte à plus de 20 ans.
En fait, déjà maintenant, le parc nucléaire fonctionne en "suivi de charge" et non plus en "base". On fait démarrer le charbon lorsque l'on est trop court en ressource. Mais RTE sait très bien évaluer la demande.
Quant aux Suisses, ils achètent du courant nucléaire à EDF , stockent l'énergie dans leurs barrages et revendent du courant garanti "vert-hydraulique" aux Italiens, et même aux Français toujours pour les pointes.
Une centrale nucléaire ça rapporte environ 1 million d'euros par jour, vendre du courant aux voisins est une excellente chose pour la balance des paiements. Et si l'on veut écluser la dette française c'est une issue très accessible, surtout si nos voisins et amis allemands persistent dans leur position antinucléaire..;
De ce fait trouver des fonds pour financer la construction de centrales ne pose pas de prOblème; Plus les banques investissent là-dedans plus la solvabilité française est renforcée..Et moins de risque de non-paiement.
C'est pour cela que le 3éme EPR sera construit à Chooz..
@+