GillesH38 a écrit :Berthier a écrit :
C'est évident : L'électricité nucléaire permet de sortir du pétrole par l'électrification d'une partie des transport et le recours aux pompes à chaleur.
En ce qui concerne Gille H38 sa stratégie est toujours de dire qu'à partir d'une certaine date, le système fonctionnera sans nucléaire, parce que les responsables ne raisonneraient qu' à court terme alors Gille H38, lui voit très loin.
Maintenant lorsqu'on s'intéresse à la gestion de la matière fissile sur le long terme, il se moque.
c'est d'ailleurs ça la stratégie des antinucs lorsqu'il ne peuvent pas répondre par des chiffres, ils se moquent.
procès d'intention. D'abord je ne me range pas dans les antinuc forcenés, je m'interroge juste sur sa réelle utilité. Ensuite je raisonne sur des chiffres.
Et bien tu n'en donnes pas beaucoup.
Par exemple Peanuts n'est pas un chiffre.
GillesH38 a écrit : Oui ou non, la quantité d'U235 disponible économiquement (de l'ordre de la centaine de Gtep) est-elle peanuts devant la quantité de fossile en jeu quand on parle du RC (de plusieurs milliers de Gtep ) ?
Non la quantité d'U235 n'est pas peanuts.
Dans le cas d'une explosion du nuc, la tension sur l'U235 apparaîtrait vers 2040.
À cette date, on peut supposer que 3 voies permettent de continuer de déployer le nuc :
-le parc existant peut être dupliquer en RNR (Astrid aura fonctionné 20 ans ainsi que 4 autres RNR industriels+ Monju+ le réacteur indien)
-on extraira l'uranium de l'eau de mer comme le parc REP/EPR aura été amorti, il n'y aura pas de surcoût chez nous
-le pic pétrolier aura réorienté les crédits spatiaux ou aéronautiques vers le développement des réacteurs au thorium (on ne peut pas imaginer qu'une ressource vitale comme l'énergie soit mise à l'écart devant des dépenses somptuaires ), on peut donc penser que la filière thorium aura été envisagée. En Norvège et aux États-Unis, il y a des gens qui s' attachent à la promouvoir.
GillesH38 a écrit : Oui ou non, l'emploi de surgénérateurs n'aurait un impact significatif que si on couvrait la planète de ces milliers de surgénérateurs, dans des pays dont la sécurité n'est absolument pas garantie? parce qu'excuse moi, si la Chine avait les moyens et l'envie d'assurer la sécurité absolue à ses surgénérateurs, elle pourrait peut etre déjà commencer à le faire pour ses mines de charbons (plusieurs milliers de morts par an) et ses automobilistes (70 000 morts par an avec un parc comparable à la France).
Des pays pauvres comme l'Inde ou le Pakistan gèrent déjà la bombe qui est nettement plus dangereuse qu'un surgénérateur.
La Chine gère déjà quelques centrales nucléaires et les REP sont plus difficiles à piloter que les RNR.
Tu n'as pas le sens des proportions : assurer la sécurité d'un bâtiment de 30 mètres de rayon (SPX) est nettement plus facile qu'à assurer la sécurité dans des milliers de km de galeries ou sur des milliers de km de routes.
En 1973 en France, il y avait 15 000 morts par an sur les routes et on construisait Phénix.
GillesH38 a écrit : Et oui ou non, est-il impensable de continuer à entretenir une filière nucléaire aussi complexe que la surgénération, sans avoir des fossiles abondants et bon marchés pour tout un tas de procédés et de matières premières, à commencer par le béton et l'acier ?
Le béton et l'acier ne disparaîtront pas comme ça, du jour au lendemain.
Crise économique majeure ne veut pas dire retour à la préhistoire. L'énergie nucléaire est justement apparue dans un contexte de guerre mondiale.
Oui les filières nucléaires sont limitées en particulier dans leur déploiement.
Mais elles ne sont pas négligeables.
Elles sont indispensables en Europe (contrainte : faible ressource solaire) et en Asie (densité de population)
La France peut-être en tête dans la sortie des fossiles.
C'est assez navrant de s'entendre dire à chaque fois qu'il y a une solution , elle ne suffira pas ; car on sait depuis le début que la substitution aux fossiles viendra d'un bouquet REP+RNR+RSF+CSP+éolien+PV+biomasse+efficacité+privation.
En Europe, il n'est pas intéressant d'investir dans les capteurs solaires (>17 c€/kWh) vu le gisement en isolation en deça du prix du solaire. En revanche pour l'éolien marin, il faut voir si compte-tenu de la ressource mondiale et de sa place dans le bouquet énergétique global, quelle part l'Europe doit en assumer.
Au niveau national, Negatep et Henri Prévot ont montré précisément que pour un coût modéré nous pouvions diviser par 4 notre consommation d'énergie fossile. Plus nous nous approchons d'une centaine de GW nuc, plus tôt nous sortirons des fossiles. La France serait alors en avance sur les autres pays.
Au niveau mondial, il y a plusieurs pistes de déploiement :
2500 GWe 2050 puis 5000 GWe 2100 (LPSC)
Sandra Bouneau CNRS donne 1750 GW en 2050 dans la conf slc espci.
Plus tôt nous démarrerons la gen IV, plus le déploiement sera important en 2050.
Regardons les choix d'investissements possibles en France :
15 EPR + 800 G€ d'isolation et de PAC
30 EPR : 90 à 150 G€ (ou 60 Astrid < 300 G€) et 150G€ d'isolation+300 G€ de PAC
90 GW éolien marin (180 à 350 G€ pour 20 ans seulement) et 150 G€ d'isolation+300 G€ de PAC+ barrages en mer (cf hydrocoop)
Ce qui est plus intéressant, c'est de continuer sur un parc mixte REP-RNR et de produire de la matière fissile pour permettre à l'Inde et la Chine démarrer leur RSF.
Enfin de compte en s'opposant aux EPR qui permettent de démarrer les RNR et les RSF ailleurs, on retarde le développement ailleurs dans le monde, alors que le développement à partir d'une énergie décarbonée peut stabiliser la population, et on favorise les centrales à gaz.
Je ne suis pas aussi optimiste que Hargraves (cf Aim High !), mais il faut expérimenter une filière au thorium comme alternative aux fossiles. Plus tôt on l'expérimente, plus vite, elle sera en place. Daniel Heuer modélise depuis des années des RSF, thèse sur thèse, et puis il y a des gens comme toi, qui viennent dire qu'un RSF ne marchera jamais. Mais en revanche, les antinucléaires sont sûrs que le PV sera compétitif (même la nuit), tu t'es demandé si le PV ne réclamait une infrastructure pour être recyclé ?
Les antinucs vous êtes contents, vous avez fait fermé SPX, en faisant croire qu'il ne fonctionnait pas, alors qu'il tournait l'année précédente. Vous vous enrichissez avec un kWh racheté à 60 c€ si vous avez acheté vos panneaux l'an dernier et avec les 8000 éoliennes qui cassent les pieds au riverains, cela va avoir un surcoût de l'ordre de 4 G€ par an. (le budget du CEA civil est de l'ordre 1 G€/an) Vu les enjeux, pourquoi ne voulez-vous qu'on expérimente un RSF au thorium pour quelques G€ ?