[Presse magazine]Articles sur les problèmes énergétiques.

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Message par MadMax » 12 janv. 2007, 18:23

A court terme, il n'y aura pas de réduction. Mais une fois l'outil en place, il sera possible de serrer peu à peu la vis en diminuant les quotas. C'est un peu comme la CSG (contribution sociale généralisée) : lorsqu'on l'a créée, il a été promis qu'elle ne dépasserait pas 1 % à 2 %. On en est aujourd'hui à 7,5 % pour les salaires ! Nous assistons à une partie de poker menteur : les compagnies acceptent la mise en place d'un marché en échange de conditions peu contraignantes à court terme, et la Commission accepte ces conditions en se projetant à moyen terme. Car il est clair que si l'accélération du changement climatique et l'approche du "pic de production" pétrolier - que les dernières prévisions situent entre 2015 et 2020 -, obligent à prendre des mesures beaucoup plus strictes, l'instrument du rationnement sera disponible.

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Message par franck1968 » 12 janv. 2007, 23:59

Donc nous entrons dans une époque où les rationnements sont la solutions pour régler les problèmes.
Il serait pourtant plus simple de poser les problèmes sur la table de l'humanité.
Non ?

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Message par Environnement2100 » 13 janv. 2007, 05:47

MadMax a écrit :
Car il est clair que si l'accélération du changement climatique et l'approche du "pic de production" pétrolier - que les dernières prévisions situent entre 2015 et 2020 -, obligent à prendre des mesures beaucoup plus strictes, l'instrument du rationnement sera disponible.
Cette phrase est curieuse : on ne parle pas de "prévision" pour le Pic, et le rationnement, de CO2 ou de kérozène, ne sont guère envisageables. Les informations qui percolent sur le Pic seront un peu bizarres pendant quelques temps. 52.99
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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Message par transhuman » 27 janv. 2007, 10:14

Pourquoi trouver étrange d'évoquer le rationnement ?

Le Monde est à la fois une caisse de résonnance pour les projets de la haute administration ( un peu comme la revue esprit ), un organe de communication qui donne le ton de "l'avis général" sur les grands problèmes ( comprendre se fait souvent l'echo de la pensée unique ) et permet également de lancer, via des journalistes, des ballons d'essai pour voir les réactions vis à vis de tel ou tel projet.

Vous croyez quoi ? que les politiques vont être informés, réfléchis et prêt à prendre des iniatives ??? :lol: :lol:

Ils vont plutot demander à leur collaborateurs de leur trouver une solution d'attente de façon à facher le moins de gens possibles...jusqu'à la prochaine élection !

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Message par Tyler Durden » 02 mars 2007, 21:46

le monde diplomatique
"Venezuela, Russie, Chine...
Les Etats s’emparent de l’arme pétrolière"
http://www.monde-diplomatique.fr/2007/03/SERENI/14496

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[Les Echos]Préparer l'après-pétrole avec Olivier Appert

Message par MadMax » 19 mars 2007, 22:46

Les ressources en or noir ne sont pas inépuisables. Biocarburants, charbon propre, captage du CO2 et pile à combustible ont la cote. Quelles sont les technologies porteuses d'avenir ? Dialoguez avec Olivier Appert, président de l'Institut français du Pétrole, mercredi à 16 heures. Posez vos questions à l'avance.

http://www.lesechos.fr/chats/script_appert.html
Dernière modification par MadMax le 21 mars 2007, 23:34, modifié 1 fois.

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Message par Tiennel » 19 mars 2007, 23:08

Ce titre de fil a un look Cuisine TV :-D
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par phylippe » 20 mars 2007, 08:19

C'est normal, on va parler tartiflette. :-D
«Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l'argent ne se mange pas» - Proverbe Cree

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Message par GillesH38 » 20 mars 2007, 09:07

Le virage de l'AIE entre "ne vous inquiétez pas, les problèmes n'arriveront pas avant 20 ans" et "bon qu'est ce qu'on va trouver pour remplacer le pétrole" a été pris avec une maestria remarquable..... :lol:
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Tiennel » 20 mars 2007, 09:16

Le virage de l'AIE
l'IFP, l'IFP, tu vas leur faire gonfler les chevilles de les confondre.

Côté AIE, les choses sont un peu différentes : c'est la voix de l'OCDE pour contrer l'OPEP et maintenir le pétrole à des prix raisonnables pour les membres de l'OCDE, donc ils ont parfois des déclarations tactiques surprenantes.

Cela dit, leurs scénarios prospectifs sont des scénarios de demande car ils se posent comme économistes et non géologues, et n'ont donc pas à se prononcer sur le PO. Cela dit, je crois qu'ils ont une petite idée...
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par GillesH38 » 20 mars 2007, 09:37

Tiennel a écrit :
Le virage de l'AIE
l'IFP, l'IFP, tu vas leur faire gonfler les chevilles de les confondre.
oups.... :oops:
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par diogene » 20 mars 2007, 14:04

L'IFP a viré?
Je ne m'en AIE pas rendu compte! :smt044

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Message par MadMax » 22 mars 2007, 01:10

Préparer l'après-pétrole


Les ressources en or noir ne sont pas inépuisables. Biocarburants, charbon propre, captage du CO2 et pile à combustible ont la cote. Quelles sont les technologies porteuses d'avenir ? Dialogue avec Olivier Appert, président de l'Institut français du Pétrole.


Le script complet de notre « chat » du mercredi 21 mars sur les echos.fr avec Olivier Appert.


bob : Quel role doit jouer l'IFP dans cet "après pétrole" ? Soit recentrer ses activités sur ce secteur qui devient de plus en plus technologique ? Ou alors investir le secteur des énergies "propres" et réduire ses activités dans le pétrole ?

Olivier Appert : L'ifp doit contribuer à assurer la transition d'un système énergétique dans lequel les hydrocarbures doivent jouer un rôle clé vers un monde où les approvisionnements seront plus diversifiés. Cela prendra du temps et la technologie jouera un rôle déterminant. Dans ces conditions, nous devons développer des technologies pour repousser les limites des ressources fossiles et en même temps préparer la diversification des approvisionnements énergétiques.

Alain Merel : On sait que l'IFP travaille dans de nombreux domaines dans le but de préparer l'après pétrole. Ces recherches sont réalisées en partie avec des subventions de l'Etat qui contrairement à ce que l'on dit baissent années après années... ne croyez-vous pas que la démagogie de nos hommes politiques provoquera à terme la disparition de centres de recherches aussi prestigieux que la CGG, le CEA, le CNRS ou l'IFP ? Le fait que le monde politique s'intéresse à ces sujets peut être lié au calendrier électoral, ne seront-ils pas oubliés dès les élections présidentielles et législatives passées ?

Olivier Appert : Les recherches dans le domaine de l'énergie et du développement durable revêtent une grande priorité en France mais aussi dans les pays européens et même ailleurs aux Etats-Unis par exemple. Cette situation est liée aux défis majeurs de l'énergie et du développement durable. Ce n'est pas une question liée à des échéances électorales spécifiques. Le prochain gouvernement aura à se pencher sur ces défis et je suis certain qu'il s'appuiera sur les organismes de recherche publics dans ces domaines mais aussi qu'il favorisera les efforts de recherche des entreprises.

franck : Le fait que les études sur la production massive d'hydrogène soient menées et financées par les grands groupes pétroliers ne les assurent-ils pas de tirer leur épingle du jeu ? Peut être au détriment de la planète ? N'existe-t-il pas des moyens plus 'propres' comme l'électrolyse de l'eau (évidemment par énergies renouvelables solaires, éoliennes, photovolataïque) pour produire de l'hydrogène ??? Mais l'IFP (et d'autres) aurait surement moins à y gagner ?

Olivier Appert : Le secteur pétrolier est aujourd'hui le premier consommateur d'hydrogène. Cet hydrogène sert notamment à améliorer la qualité des carburants pour réduire la pollution de l'air. L'hydrogène n'est pas une source d'énergie et il est nécessaire de le produire à partir d'autres sources d'énergie comme le gaz naturel ou l'électricité par électrolyse. Le bilan économique et environnemental de ces filières est très différent. L'hydrogène ex gaz naturel est le moins coûteux mais sa production émet des gaz à effet de serre. La production d'hydrogène par électrolyse est aujourd'hui très coûteuse, son bilan environnemental dépend de la source d'électricité. Ce bilan est très mauvais si l'électricité est produite à partir de charbon comme c'est le cas en Allemagne et aux Etats-Unis car cette production d'électricité émet des quantités considérables de gaz à effet de serre. Par contre si l'électricité est produite à partir du nucléaire ou de l'énergie renouvelable, il n'y a pas d'émission de gaz à effet de serre mais le coût reste très élevé.

Mobar : De quel temps pensez vous que nous disposions pour mettre au point les technologies qui remplaceront le pétrole ?

Olivier Appert : Aujourd'hui le pétrole est irremplaçable dans le domaine des transports. Ainsi les produits pétroliers représentent 98% de la consommation d'énergie du secteur transport. Il est donc urgent de diversifier les approvisionnements d'énergie de ce secteur mais il est clair que cela prendra du temps. Le premier substitut du pétrole dans le secteur transport ce sont les biocarburants. La Commission Européenne fixe un objectif de l'ordre de 10% d'incorporation de biocarburants à échéance 2015-2020. Cela donne une idée des échéances en cause.

Julien : De multiples solutions se développent afin de remplacer les hydrocarbures dans les transports terrestres : biocarburants, piles à combustible, etc. - Qu'en est-il du transport aérien ? - Existe-t-il des nouveaux carburants ayant une énergie spécifique suffisante pour remplacer le kérosène? - L'IFP participe-t-il à développer ces nouveaux carburants pour l'aéronautique? - L'IFP collabore-t-il avec les motoristes aéronautiques ? Merci pour les éléments de réponses que vous pourrez m'apporter.

Olivier Appert : Les constructeurs aéronautiques et les compagnies aériennes sont très sensibilisés à l'approvisionnement en kérosène sur le long terme compte tenu de l'explosion du transport aérien. L'A380 qui commence juste à voler continuera toujours à voler dans 40 ans. Dans ces conditions, les professionnels du transport aérien s'intéressent de plus en plus aux nouveaux carburants pour l'aéronautique. Les biocarburants éthanol ou biodiesel, qui se développent pour le transport routier, ne conviennent pas en l'état au transport aérien en particulier parce qu'ils ne sont plus liquides aux basses températures qui prévalent en altitude. L'IFP a lancé des projets de formulation de nouveaux carburants pour l'aéronautique en particulier dans le cadre du pôle de compétitivité aéronautique de Toulouse.

mishrif : La quantité extraite d'un réservoir pétrolier est en moyenne égale à 30 % de sa capacité totale. Afin d'améliorer sensiblement la productivité des puits, de nouvelles méthodes d'extraction sont à l'étude. Quelle est la part de l'IFP dans ces recherches ?

Olivier Appert : Effectivement aujourd'hui en moyenne le taux de récupération du pétrole dans un gisement n'est que de 35%. Je compare un gisement pétrolier à une éponge pleine d'eau que l'on presse. Quand on a pressé une éponge il reste toujours de l'eau dedans. La pression que l'on met sur l'éponge du gisement pétrolier c'est la technologie et les prix. L'IFP développe les technologies permettant de mieux exploiter les gisements et donc conduisant à une augmentation du taux de récupération. Si l'on augmente le taux de récuperation dans les gisements pétroliers de 35 à 50%, cela permet pratiquement de doubler les réserves disponibles.

Environnement2100 : La France possède de nombreux spécialistes qui lui permettraient d'être en tête de la recherche sur la Capture-Séquestration du CO2. C'est aussi un axe principal de travail de l'IFP. Pourquoi sommes-nous en retard sur ce sujet ?

Olivier Appert : Les technologies de captage et de stockage du CO2 font l'objet d'un grand intérêt de la part des communautés scientifiques et industrielles partout dans le monde et contrairement à ce que vous dites, la France n'est pas en retard. Par exemple, l'IFP a été associé dès 1996 à la première opération expérimentale de captage et de stockage du CO2 sur le gisement de SLEIPNER en Norvège. Aujourd'hui, l'IFP mais aussi d'autres organismes et entreprises françaises sont très impliqués dans les programmes européens qui ont été lancés dans le cadre du sixième PCRD. La France est donc dans le coup et je prendrai juste l'exemple de la tenue la semaine prochaine à Paris de la 4ème édition du CSLF (Capture and Sequestration Leadership Forum) qui tous les ans réunit l'ensemble des spécialistes de cette question dans tous les pays du monde.

renéDUC : La récupération améliorée du pétrole (EOR) par du CO2 supercritique a du plomb dans l'aile si on en juge par le coût de la tonne de CO2 à la bourse (1,05€/t). La capture et le stockage du CO2 n'est donc pas rentable. Qu'en pensez vous?

Olivier Appert : Le cours actuel du CO2 pour 2007 donné par le marché des émissions ne me semble pas du tout représentatif du coût à long terme du CO2 que l'on doit prendre en compte dans les calculs économiques. En tout état de cause, même avec un coût du CO2 nul, les projets d'amélioration de la récupération du pétrole par injection de CO2 se développent notamment aux Etats-Unis. Ainsi à ce jour, environ 200 000 barils/jour de pétrole sont produits aux Etats-Unis en utilisant cette technique. Et de façon paradoxale, les compagnies pétrolieres au Texas sont à la recherche de CO2. Je reste optimiste sur le développement des opérations de captage et de stockage du CO2 dans des gisements en fin de vie car les bénéfices économiques de l'amélioration de la récuperation du pétrole que ces techniques permettent sont bien supérieurs au coût.

Mobar : Le BtL produit par voie thermochimique apparaît comme une voie prometteuse pour remplacer partiellement les carburants pétroliers. Nos voisins allemands et néerlandais (Choren-Shell, Future Energy-Siemens) investissent des centaines de millions d'euros pour industrialiser en Europe ces solutions. Ils vendent même des licences en Chine pour construire des unités industrielles. Quelles sont les actions que mène l'IFP dans le domaine ? Existe-t-il encore un espoir pour la France d'exister dans ce secteur ? Si ce n'est pour faire des déclarations d'intention et piloter des programmes de recherche nébuleux. Quels sont les montants investis par l'IFP sur ce sujet ? Combien de chercheurs de l'IFP travaillent à temps plein sur le BtL thermochimique ?

Olivier Appert : Pour assurer la diversification des carburants, il est nécessaire de faire flèche de tout bois en ce qui concerne les biocarburants. Si les biocarburants de deuxième génération présentent un potentiel important, il ne faut pas oublier les biocarburants de première génération, éthanol et biodiesel qui, dans les dix à vingt prochaines années, représenteront une part majeure des biocarburants. En ce qui concerne les filières de deuxième génération, il y a deux voies qui sont privilegiées : la voie thermochimique mais aussi la voie biochimique. Ces deux voies d'avenir font l'objet de travaux de recherche. En ce qui concerne l'IFP, nous disposons de briques qui nous permettront de jouer un rôle clé sur ces deux voies. L'IFP travaille actuellement sur le montage de pilotes industriels sur ces deux voies qui devraient permettre de positionner favorablement les entreprises françaises dans la concurrence technologique internationale.

Margaux : Pendant les années 1990, les pays producteurs (OPEC) ont maintenu le prix du pétrole entre 20 - 25$/bbl. Une des raisons invoquées sur cette rigueur "tarifaire" était de rendre le développement d'énergies alternatives non-compétitives. Aujourd'hui, avec un prix oscillant autour de 60$/bbl on constate que les ressources alternatives deviennent compétitives. Y a-t-il un risque d'un retour à un baril inférieur à 30$/bbl (une reprise en main de l'OPEC) qui risquerait de pénaliser les projets de développement actuel ? Est-ce que l'IFP a estimé le prix « plancher » à partir duquel les énergies alternatives deviennent compétitives ?

Olivier Appert : Les prix du pétrole que l'on a constatés entre 1986 et 2004 à environ 15 à 25 dollars par baril étaient liés à l'existence de surcapacités de production sur l'ensemble de la chaîne pétrolière. Aujourd'hui ces surcapacités de production ont disparu. Par ailleurs, l'inégale répartition des réserves dans le monde fait que la part de marché des pays de l'OPEP devrait croître année après année. Certes les pays de l'OPEP souhaitent éviter l'émergence d'énergies alternatives mais dans le même temps ils ont besoin des ressources du pétrole pour faire face aux besoins d'une population en croissance rapide. Dans ces conditions je pense que les prix du pétrole devraient durablement rester à un niveau élevé, même s'ils devraient fluctuer au gré de l'offre et de la demande. Dans ces conditions, il me paraît douteux que durablement les prix du pétrole puissent descendre au-dessous de 30 dollars par baril.

mohieddine : bonjour ! cher monsieur ! je voudrais savoir si le gaz naturel a de beaux jours (de belles décennies je dirais) devant lui du fait qu'il s'agit d'une énergie propre et pas polluante, ce qui réconfortera le commun des mortels à l'heure où nous assistons aux effets du réchauffement de la planéte ? avec mes remerciements !

Olivier Appert : Le gaz naturel devrait continuer à connaître des taux de croissance supérieurs à ceux du pétrole et du charbon mais même si au niveau de l'utilisation le gaz naturel n'émet pas de polluants, il émet du CO2. Par ailleurs il met en avant les fuites dans l'atmosphère du méthane à partir des réseaux de transport. Or le méthane est un gaz à effet de serre dont l'effet est 25 fois supérieur à celui du CO2. Le gaz naturel reste une énergie fossile donc non renouvelable et qui a un impact sur le changement climatique. Cependant le développement du gaz naturel contribue à la diversification des approvisionnements énergétiques.

vincent : Bonjour. A côté des huiles lourdes, de vastes réserves en schistes bitumineux sont identifiées à travers le monde. Leur utilisation, bien que difficile techniquement, pourra-t-elle repousser le pic de pétrole ? Merci.

Olivier Appert : Les progrès technologiques aussi bien au niveau de la production du pétrole que de sa transformation rendent possible aujourd'hui l'exploitation des vastes réserves de pétrole brut extra-lourd au Venezuela ou des sables asphaltiques au Canada. Ces ressources qui étaient considérées comme non exploitables il y a juste 15 ans se développent rapidement et devraient représenter à échéance 2015 une alternative significative au pétrole conventionnel. Cependant leur développement nécessite des investissements élevés et en l'état actuel des technologies conduit à des quantités importantes de gaz à effet de serre.

Demichel : L'activité de l'IFP dépasse aujourd'hui très largement le pétrole, votre nom n'est-il pas un handicap ? Pourquoi ne pas en changer ?

Olivier Appert : Quand l'IFP a été créé en 1945, la priorité consistait à développer les technologies pétrolières, ce que nous avont fait avec succès. Mais cela ne nous a pas empêchés de travailler sur les substituts au pétrole ; ainsi dès 1980 l'IFP a développé des technologies pour la production et l'utilisation de biocarburants. L'IFP est un organisme public de recherche et d'enseignement au service d'enjeux sociétaux majeurs, l'énergie, le transport et l'environnement, et je réfléchis à un nom plus en ligne avec le rôle de l'IFP aujourd'hui. Par contre je souhaite aussi conserver la marque IFP qui est réputée de par le monde.

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Message par Environnement2100 » 22 mars 2007, 04:41

Merci MadMax. Un stock de réponses très conventionnelles. Si Internet a ouvert la porte à la communication, certains savent mettre la chaîne.

En matière de CCS, les Français sont compétents dans plusieurs domaines :
- process : même si Technip n'est pas un champion de l'IGCC, nous avons assez d'ingénieurs qui travaillent dans ce domaine pour proposer des technologies nouvelles en matière de combustion d'hydrocarbures, permettant une séparation de l'azote ab initio
- traitement des gaz entrée/sortie : Air Liquide et son profil bas est avec Linde le meilleur spécialiste de la question
- géologie : les petits Français ont toujours aimé la Géologie, bien avant les frères Schlumberger ; le BRGM connaît notre sous-sol comme sa poche
- forage/enfouissement : si Total ramène de l'étranger quelques équipes, le sujet va être vite réglé

Au total nous savons faire, mais nous ne faisons rien, toutes les opérations se font à l'étranger.
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Enjeux Les Echos Avril : Croissance Verte

Message par Environnement2100 » 08 avr. 2007, 13:20

Le numéro d'avril 2007 d'Enjeux les Echos, intitulé "Croissance Verte", est consacré à l'impact sur la croissance économique consécutif à notre prise de conscience du RC et, dans une moindre mesure, du PO.

Ce doc est un élément de réponse pour ceux qui se demandent comment sont informés les décideurs - non pas que ceux-ci lisent les Echos, mais il fait partie de leur revue de presse.

Le dossier attaque astucieusemnt en citant des confrères étatsuniens : sous-entendu, si les USA s'y mettent, c'est que c'est mûr. On encahaîne avec du lourd : le GIEC, Nick Stern, Jouzel et Le Treut (notre top climato), l'entrée en matière est bien dense, et cite le chiffre de 1 % du PIB à consacrer à ces efforts (opportunité !) et de 2°C max,sans trop entrer dans les détails de ce dernier chiffre.

On enchaîne vite avec l'OPA sur RePower, histoire de montrer que ça a déjà commencé. On parle de décarbonation, de mix énergétique, on cite JMJ, et un nouveau petit coup d'USA avec la Commission Californienne de l'Energie.

On continue avec des notions importantes, comme les Négawatts, et une tartiflette dans toute sa splendeur. Evidemment le nucléaire est abordé, sans parti pris ni dégonflage. Je ne peux m'empêcher de citer :
Le mix énergétique de demain sera varié : cellules solaires, solaire thermique, biomasse, éolien, hydraulique, nucléaire et un peu de conventionnel pour des usages ciblés. Seules les proportions respectives feront débat.
J'aurais pas mieux dit, sauf qu'il manque le mot "CCS".

Un peu plus loin, sous une photo de la Tesla :),
La métrique CO2 va contraindre toute l'économie du 21e siècle".
JMJ nous donne le kilo de veau en équivalent km, "chaque téléphone portable génère 75 kg de déchets".

On n'oublie pas l'habitat :
Le couple pavillon de banlieue-voiture passera alors d'autant plus mal le cap qu'il est presque impossible d'organiser des TEC efficaces en dessous d'une certaine densité d'usagers.
Puis vient un mini-dossier sur les start-up californienne ou d'ailleurs, pour conforter l'image de mouvement embrayé, un peu fouillis, typiquement boursier dirais-je.

Un excellent dossier sur l'habitat :
Le bâtiment glisse sur une mauvaise pente. Ses émissions ont augmenté de 20 % depuis 1990, et pourraient bondir de 20 % supplémentaires d'ici 4 ans.
Alors que plane la double menace de la pénurie énergétique et du réchauffement climatique, le bâtiment offre d'ores-et-déjà un gisement énorme de solutions potentielles
Autrement dit, le PO/RC en une phrase, parfait.

On cite Minergie, Passivhaus, et bien sûr BedZed et Dongtan. On joli tableau montrant que les différentes normes qui se sont succédées en France ont mené l'habitat de 330 kWh/m².an à 50 pour le "label basse consommation" de 2007.

On signale que chez Schneideron travaille sur
des compteurs électriques adaptés à la production décentralisée d'électricité, et des réseaux domestiques plus interactifs. Chaque appareil, de l'ampoule au réfrigérateur, y aurait son "adresse", permettant ainsi de réaliser des délestages ciblés en période de pointe.../... EdF pouraait au besoin déconnecter lave-linge ou climatisation, sans priver leurs clients de lumière ou d'ordinateurs.
Ca vous rappelle pas quelque chose ?

Le doc est sponsorisé par :
- double page Lexus, 186 g/km
- double page Audi Q7, 279 g/km
- OneWorld

Au total, une présentation remarquable, dense et détaillée, très à jour, évitant complètement de se lamenter sur l'avenir, et donnant réellement envie de se lancer dans cette aventure. Je regrette bien sûr qu'on n'ait pas cité le CCS, qui n'est pas stricto sensu dans le sujet.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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