Changer la croissance pour sauver la Terre (Les Echos)

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Tiennel
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Changer la croissance pour sauver la Terre (Les Echos)

Message par Tiennel » 27 mars 2007, 20:18

Un spam pas comme les autres trouvé dans ma BàL ce soir :
Cher Monsieur Tiennel,

La planète suffoque: 60% de ses écosystèmes sont dégradés et l'homme prélève toujours davantage. Les ressources naturelles se raréfient, le climat se réchauffe, mais la prise de conscience a eu lieu.

Comment concilier croissance et protection de l'environnement, quand la compétition économique pèse de plus en plus lourd sur les ressources naturelles ?

Croissance contre écologie, a-t-on des clés pour s'en sortir ?

La rédaction des Echos a mené l'enquête, et vous livre les avancées des économistes, des politiques, mais surtout les voies dans lesquelles les entrepreneurs investissent.

Vous retrouverez ce supplément demain, mercredi 28 mars, avec le journal Les Echos, en vente au prix habituel de 1.20 euro chez votre marchand de journaux, ou en ligne sur http://www.lesechos.fr.
A suivre...
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ktche
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Message par ktche » 27 mars 2007, 20:53

Les crapules...

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Message par Blackdress » 27 mars 2007, 21:31

J'ai vu ça à l'affiche sur le kiosque du coin, mais pas de bol le journal ne parait que demain :-(
Rouler mieux : (moins, plus propre et plus sobre)
Lien (désactivé pour cause de suspicion publicitaire infondée)

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Message par Alter Egaux » 27 mars 2007, 21:59

Blackdress a écrit :J'ai vu ça à l'affiche sur le kiosque du coin, mais pas de bol le journal ne parait que demain :-(
Perso, ce sera un bon Canard enchainé, demain.
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Message par Schlumpf » 27 mars 2007, 22:04

ben ca alors, les échos qui se mettent au spam ?
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par Tiennel » 27 mars 2007, 22:09

Pub pour Bové déplacée sur le fil qui lui est dédié

:)

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Message par ABC » 28 mars 2007, 13:27

Il ne faut peut-être pas voir les choses de façon aussi négatives.
Pour l'instant, les "décideurs" ne veulent pas voir la réalité en face et espèrent concilier croissance économique et sauvegarde de l'environnement.
Cela peut être interprété comme une étape dans la prise de conscience: après avoir nié le problème, puis l'avoir minimisé, on se rend compte enfin qu'il y a un.
Bien sûr, on va nous affirmer que notre système économique va trouver la parade, mais il ne faut pas demander la lune: avant que ces gens-là en viennent à remettre en cause la croissance, il va falloir du temps.

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Message par Tiennel » 31 mars 2007, 10:53

On critique souvent le libéralisme ici, mais il affiche néanmoins un point commun avec la plupart des forumeurs : il ne croit pas à l'hydrogène.

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(Les Echos)
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Message par Tiennel » 31 mars 2007, 23:31

Non non, ce n'est pas un poisson d'avril, ce qui suit a été publié le 28 mars dans les Echos et signé de JM Vittori, éditorialiste :
Pourquoi il faut réinventer la croissance
Les outils des économistes classiques ne prennent pas en compte l'impact des activités humaines sur l'environnement. Un autre PIB est-il possible ?

Accusée Economie, levez-vous ! Vous étouffez à petit feu la planète tout entière. Votre nom signifie « gestion de la maison ». Mais regardez comment vous l'avez gérée, la maison ! Des paysages défigurés. Des lacs asséchés. Des gisements pétroliers épuisés. Un climat abîmé, au risque de provoquer un réchauffement meurtrier. Des milliers d'espèces animales et végétales disparues à tout jamais. Un air pollué. Des entrailles de la terre souillées. Tous ces crimes contre la planète ont été commis au nom d'un objectif, un seul : la croissance à tout prix, pour assouvir l'appétit de quelques millions d'Occidentaux, au détriment du reste de la planète et des générations à venir. Vous avez été aveugle, Economie ! Criminellement aveugle !

Pour l'essentiel, un tel réquisitoire serait fondé. Pendant des millénaires, l'homme a vécu sur les ressources renouvelables de la planète : les cultures, la chasse, le feu de bois... Tout a changé avec la révolution industrielle, où nos ancêtres ont commencé à puiser dans les stocks d'énergie fossile - charbon d'abord, puis pétrole et gaz. L'action humaine sur la planète a changé de dimension. Elle qui était marginale menace désormais ses équilibres physiques. Faut-il tout arrêter, changer complètement notre manière de voir, renoncer à l'économie ? Sans doute pas. En revanche, il faut sûrement prendre du recul, élargir le champ... et renouer avec les racines de la science économique !

« La puissance de la nature », c'est en effet le nom que s'était donné au XVIIIe siècle l'école d'économistes français menée par François Quesnay : les « physiocrates » (du grec « phusis », nature, et « kratos », puissance). Pour Quesnay, la terre est la seule source de valeur. Au XIXe siècle, les grands économistes comme David Ricardo et Karl Marx débattent de la répartition des rentes foncières. Ils réfléchissent donc à une planète aux ressources limitées. Thomas Malthus, lui, affirme que l'agriculture ne pourra jamais nourrir une population en progression rapide à la suite de la disparition des guerres et des épidémies. Plusieurs révolutions vertes lui ont heureusement donné tort. Son raisonnement s'applique toutefois aujourd'hui au pétrole : il n'y en aura jamais assez si les Chinois et les Indiens se mettent à rouler en voiture comme les Américains.
L'oubli de la rareté

Mais les générations suivantes d'économistes ont délaissé cette réflexion sur la rareté. Elles ont concentré leurs travaux sur l'équilibre (puis les déséquilibres) du marché, influencées qu'elles étaient par la science reine à la fin du XIXe siècle : la physique. Dans la physique classique, il n'y a ni avant ni après. Tout est réversible. Les économistes adoptent cette façon de voir. Ils ne regardent que les flux, oubliant les stocks. La définition de leur discipline change : au lieu de travailler sur l'allocation de ressources limitées à des besoins illimités, ils s'intéressent aux biens reproductibles à volonté. Un basculement radical ! Dans la foulée de la « Théorie générale » de Keynes, ils inventent la comptabilité nationale. Ce cadre, très cohérent, mesure uniquement les flux : la consommation, l'investissement, l'épargne.

Dès lors, la croissance de la production (« produit intérieur brut ») devient l'indicateur majeur de la santé d'une économie. Des milliers de travaux évaluent le bonheur d'un pays avec elle... en oubliant qu'il s'agit seulement d'un indicateur partiel. L'environnement, l'état de la société ? Connais pas. Dans la comptabilité privée, il y a une articulation entre le flux du compte d'exploitation et les stocks du bilan. Quand une entreprise vend un immeuble, l'argent de la vente grossit les bénéfices, mais l'actif au bilan diminue. Dans la comptabilité nationale, rien de tel. Quand un pays extrait 10 millions de barils de pétrole de son sol, sa production grossit de la valeur de ces barils. Mais nulle part, il n'est indiqué que les réserves ont diminué. Il en va de même pour toutes les atteintes à l'environnement : pollution d'une rivière, émissions de gaz carbonique, etc. Encore pire : les coûts de la dépollution, eux, sont dûment comptabilisés comme une production supplémentaire !
L'alerte du Club de Rome

Au début des années 1970, les premières contestations sérieuses surgissent. Il y a le spectaculaire rapport du Club de Rome, en 1972, titré « Les Limites de la croissance » (qu'une traduction en français catastrophiste transforme en « Halte à la croissance ? »). Et, plus discrètement, en 1971 l'essai d'un économiste américain d'origine roumaine, Nicholas Georgescu-Roegen, intitulé « The Entropy Law and the Economic Process ». Roegen y affirme que « le processus économique n'est qu'une extension de l'évolution biologique et, par conséquent, les problèmes les plus importants de l'économie doivent être envisagés sous cet angle ». La biologie remplace la physique comme modèle de référence. Emergent ainsi les effets de seuil, les boucles de feed-back et les changements irrémédiables.

Dans les années 1980, d'autres propositions apparaissent. Le Programme des Nations unies pour le développement calcule un indicateur du développement humain, qui complète le PIB par des données sociales - espérance de vie, alphabétisation. D'autres indices sont calculés par une foule d'associations. Parallèlement, des mesures environnementales sont faites. « L'empreinte écologique » établit la superficie de terrain requise pour produire les ressources et éliminer les déchets d'un individu ou d'une collectivité. Mais il n'existe toujours pas de « PIB bio » qui ferait l'articulation nécessaire entre les flux et les stocks, entre la production et l'environnement. Qui « internaliserait les externalités », c'est-à-dire qui ferait entrer dans le champ de la mesure les effets positifs et négatifs de l'activité humaine sur son environnement physique et social. Il s'agit là d'une oeuvre de longue haleine.
Vers un « PIB bio »

Nous aurons pourtant besoin d'une nouvelle mesure. Le PIB a forgé notre manière de voir et de comprendre l'économie. Un « PIB bio » complétera cette vision. Il nous montrera ce que l'on peut faire de manière « soutenable » ou « durable » et ce qu'il nous faudra abandonner. Il nous aidera à définir une nouvelle croissance. Une croissance moins matérielle que par le passé, moins industrielle, plus orientée vers les services et aussi l'imaginaire. Eloignée du gaspillage de ressources épuisables que nous avons allègrement pratiqué dans la seconde moitié du XXe siècle. Eloignée aussi de la décroissance malthusienne proposée par des esprits romantiques ou intégristes. Pour être acquittée dans le procès de crime contre l'humanité à venir, l'économie devra complètement se réinventer.
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Message par Schlumpf » 01 avr. 2007, 20:26

je ne sais pas s'il faut faire un autre PIB. En tout cas, il est urgent d'arrêter de limiter notre appréhension du sujet au seul chiffre absurde du PIB. Il n'est ni cohérent ni une référence judicieuse puisqu'il comptabilise de la même façon les avancées et les accidents de l'activité humaine. Il y a d'autres indices beaucoup plus pertinents, dont on a parlé ici de temps à autre. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils ne sont pas davantage utilisés. eN premier lieu, et surtout par ceux qui souhaitent un developpement plus soutenable...
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Message par poip » 25 avr. 2007, 14:54

Il faut réinventer la croissance c'est certain, le grand défis va être de rediriger les énormes profits des pétrolières vers la protection de l'environnement et plus vers le graissage de pattes qui ne fait qu'encourager la consommation abusive.
L`histoire secrète du pétrole à cette adresse -> http://tv.boutick.com/videos.php?id=vid60
(en prendre et en laissé)

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Message par matthieu25 » 25 avr. 2007, 20:16

poip a écrit :Il faut réinventer la croissance c'est certain
Oui.Je suis pour la croissance spirituelle et intellectuelle.
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

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Message par Schlumpf » 27 avr. 2007, 22:13

pas que celle-là d'ailleurs. Est il normal d'utiliser un indicateur qui augmente à chaque fois que l'on fait une guerre ? Eh oui, le PIB "croit" à chaque fois que l'on décide d'une bonne guerre... Indice stupide s'il en est...
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