[Le Télégramme]Le Bourget. En quête de l’avion économe
Publié : 16 juin 2007, 16:08
Le Bourget. En quête de l’avion économe
Avionneurs et motoristes se retrouvent au Salon du Bourget à partir de lundi. Le défi actuel du secteur aéronautique : inventer des avions qui consomment et polluent moins.
L’enjeu est double pour les compagnies aériennes : maîtriser leur facture de carburant, devenu leur premier poste de dépense avec la flambée des prix du pétrole , et se conformer à des normes environnementales de plus en plus strictes. La Commission européenne compte appliquer à partir de 2011 aux compagnies des quotas d’émissions de CO2. « L’industrie aéronautique a déjà accompli des progrès considérables », assure Bill Glover, directeur de la stratégie environnementale chez Boeing. Il rappelle que «la consommation de carburant des avions a chuté de 70 % depuis les années 1950».
Matériaux composites et nouveaux réacteurs
Le secteur a récemment franchi un pas de géant en utilisant des matériaux composites dans la construction des avions nouvelle génération. Grâce à ces matériaux plus légers, alliés à une meilleure aérodynamique et des réacteurs plus performants, l’Airbus A380 et le 787 de Boeing (majoritairement composé de fibre de carbone) devraient consommer 20 % moins que les modèles précédents. Le prochain saut technologique viendra des motoristes, qui planchent sur le réacteur devant équiper la future génération de moyen-courriers, attendue en milieu de décennie prochaine. L’américain Pratt & Whitney serait le plus proche d’aboutir, avec une technologie de rupture permettant 12 % d’économies en termes de carburant et une baisse de 25 décibels.
Du carburant avec des algues
Reste un vrai défi : la découverte d’énergies alternatives au kérosène, moins polluantes et capables de rester à l’état liquide à - 50 degrés. Parmi les scénarii possibles, les biocarburants comme l’éthanol, issus de la betterave ou de la canne à sucre. Mais «il faudrait des champs de la taille de la Floride pour couvrir 10 % des besoins des transporteurs américains» , reconnaît Philippe Rochat, de l ’ Association internationale du transport aérien. Boeing travaille de son côté avec General Electric et Virgin Fuels sur un nouveau biocarburant à partir d’algues, destiné à être mélangé au jet fuel, et qui pourrait réduire de moitié les émissions de CO2. Le premier essai en vol devrait avoir lieu dès 2008.
2 % du co2
Le transport aérien mondial est responsable d’environ 2 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Cette part menace de croître, avec l’augmentation prévue du trafic de 5 % par an au cours des 20 prochaines années. Le secteur vise donc d’ici 2020 une consommation de carburant réduite de 25 %, ce qui devrait permettre à l’industrie de contenir à 2 % sa contribution aux émissions de CO2 .