[Alternatives Economiques] Face au pétrole cher

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GlobalWarmingFR
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[Alternatives Economiques] Face au pétrole cher

Message par GlobalWarmingFR » 05 juil. 2008, 05:44

http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 37959.html

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(n°271 - Juillet 2008 - 4.5€)

Extraits:
L'envolée du prix du pétrole s'annonce durable. Au-delà des ajustements de court terme, il est grand temps de préparer l'après-pétrole.

C'est la première fois que des générations qui sont vivantes sont confrontées à la fin du pétrole", soulignait le Premier ministre François Fillon le 12 juin dernier. L'envolée récente du prix de l'or noir oblige en effet à prendre réellement conscience d'une situation que nous avions souvent tendance - inconsciemment - à occulter jusque-là. Même si nous savions bien que la fin du pétrole devait se produire au cours de ce siècle.

Cela ne signifie pas que les prix du pétrole ne baisseront plus jamais. La dimension spéculative des hausses récentes est indéniable, même s'il est impossible de mesurer précisément son impact et même s'il convient de ne pas surestimer son rôle. Sur un marché aussi tendu que celui du pétrole, avec une demande peu élastique, le moindre aléa suffit à propulser les prix vers des sommets. D'autres facteurs pourraient aussi les faire baisser sensiblement. Les pays de l'Opep, le cartel des pays producteurs, et singulièrement l'Arabie Saoudite, disposent encore de quelques marges de manoeuvre susceptibles de desserrer l'étreinte. Provisoirement bien sûr.

Il n'empêche, il nous faut maintenant trouver d'autres sources d'énergie pour remplacer à court terme les usages spécifiques du pétrole, notamment pour les transports. Pour l'instant, les perspectives offertes par la technique restent cependant d'un faible secours. Les agrocarburants n'en sont encore qu'au tout début et déjà ils accroissent sensiblement la pression sur les marchés agricoles. L'hydrogène et les piles à combustible ne seront pas opérationnels avant une dizaine d'années. Et il faudra de toute façon trouver un moyen de produire cet hydrogène sans polluer davantage... C'est donc encore et toujours du côté des économies d'énergie que le potentiel est le plus important à court terme. Reste que, dans un monde aussi inégalitaire et peu régulé à l'échelle internationale que le nôtre, il ne va pas être aisé de réaliser cette transition de façon pacifique et un tant soit peu maîtrisée...

En attendant, la hausse du pétrole soumet déjà les politiques à une forte pression, afin de diminuer les taxes qui, en France et en Europe, représentent à peu près la moitié du chiffre d'affaires réalisé avec les produits pétroliers. Une telle approche n'est pas irrationnelle si elle est pensée comme une réponse provisoire à une montée brutale des cours telle que nous l'avons subie ces derniers mois. Mais elle comporte des risques: le "signal prix" joue un rôle central dans le sevrage progressif de nos économies vis-à-vis de cette drogue dure qu'est le pétrole. Et il ne faudrait pas que le rognage continu de la fiscalité pétrolière serve à retarder l'inéluctable transformation de nos modes de production et de consommation.

Guillaume Duval

Alternatives Economiques - n°271 - Juillet 2008
http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 37961.html
Le choc permanent

Le choc pétrolier actuel se caractérise par une augmentation forte et prolongée du prix du baril. Et elle a de fortes chances de se poursuivre.

Le pétrole défie-t-il la loi de l'offre et de la demande ? Cinq ans après le début de l'envolée des prix, le marché pétrolier ne montre aucun signe d'accalmie, comme s'il était dépourvu de tout mécanisme autorégulateur. Entre l'automne 2003 et le printemps 2008, le prix du baril, qui oscillait autour de 28 dollars depuis le début de la décennie, a été multiplié par cinq en dollars. Par son ampleur, la hausse est comparable à celle du premier choc pétrolier (1973-1974), au cours duquel le prix du brut avait été multiplié par quatre en l'espace de trois mois. Par sa durée, elle évoque davantage le second choc pétrolier (1979-1980), au cours duquel le prix du brut avait été multiplié par deux et demi en l'espace de deux ans.

Dans le cas présent, l'envolée des prix est à la fois considérable par son ampleur et surprenante par sa durée. A cela s'ajoute le fait qu'elle semble être durable, c'est-à-dire difficilement réversible à moyen terme, comme si l'offre et la demande étaient devenues parfaitement rigides, inhibant toute action régulatrice du marché.

Comment rendre compte d'un tel paradoxe ? Ce caractère inélastique au prix du pétrole à court terme est un phénomène connu. Faute de pouvoir se passer de carburant, les ménages et de nombreuses entreprises ne peuvent que prendre acte de la dégradation de leur pouvoir d'achat e...

Article de 1607 mots
Jacques Adda
http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 37963.html

Faut-il baisser les taxes?

Face aux conséquences sociales du choc pétrolier, jouer sur la fiscalité n'est pas la meilleure solution.

A l'automne 2007, le Grenelle de l'environnement avait mis à l'étude une taxe carbone. Six mois plus tard, c'est une tout autre chanson qui fait un tabac: face à la hausse du prix du pétrole, ne convient-il pas au contraire d'abaisser les taxes que supportent les carburants ? Nicolas Sarkozy a porté la question au niveau européen en proposant, lors du Conseil européen de juin dernier, de plafonner les rentrées de TVA liées aux ventes de carburants. La proposition, accueillie assez fraîchement par les autres Etats, peu pressés de perdre des recettes fiscales, a elle aussi été mise à l'étude, la Commission européenne devant remettre un rapport à ce sujet en octobre prochain. Faut-il alors augmenter les taxes sur le pétrole ou bien, au contraire, les diminuer ?

Face à la raréfaction du pétrole et pour faire rapidement diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il faut donner aux acteurs économiques - Etats, collectivités locales, particuliers, entreprises... - un signal clair, et si possible stable et prévisible: l'énergie en général, et celle d'origine fossile en particulier, doit absolument être économisée. Et ce "signal prix" marche: si les Américains consomment chaque jour quasiment trois fois plus d'essence en moyenne que les Français, c'est parce que le prix de l'essence était encore récemment plus de deux fois plus bas outre-Atlantique que chez nous, du ...

Article de 1233 mots , 6 tableaux et graphiques
Guillaume Duval
http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 37968.html
Va-t-on réussir à s'en passer?

Il n'existe pas de remède miracle à court terme à la fin annoncée du pétrole. Il faudra donc apprendre à produire et à consommer autrement.

Le mois dernier, Christophe de Margerie, le patron de Total, a jeté un pavé dans la mare déjà bien agitée du marché pétrolier. Il a annoncé que, de l'avis de sa compagnie, la production pétrolière allait plafonner à partir de 2020 à 100 millions de barils par jour, puis se mettre à décroître. Contrairement aux prévisions plus optimistes d'autres acteurs, comme l'Agence internationale de l'énergie, qui prévoyaient une poursuite de la hausse de la production jusqu'en 2030. Autrement dit, nous arriverions d'ici à une dizaine d'années au moment que les spécialistes appellent le peak oil: le moment où la production commence à baisser inéluctablement, faute de nouvelles découvertes. Pour ne rien arranger, nous ne disposerions, selon Jean Laherrère, d'Aspo France, que d'une petite dizaine d'années supplémentaires avant d'en arriver à la même situation pour le gaz et de quarante ans pour le charbon...

Dans le même temps, la population mondiale devrait continuer à croître d'un peu plus de 6 milliards de personne aujourd'hui à 9 milliards au milieu du siècle, sauf catastrophe sanitaire ou conflit généralisé. Entraînant - compte tenu d'une amélioration parallèle et hautement souhaitable du niveau de vie moyen - un doublement des besoins en énergie, si on suit un scénario business as usual, c'est-à-dire en continuant sur la lancée actuelle...

Article de 1181 mots
Guillaume Duval

IRL
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Re: [Alternatives Economiques] Face au pétrole cher

Message par IRL » 05 juil. 2008, 17:59

excellent, merci ^^
je vais me prendre ce magazine et le faire lire a tout le monde !
héhéhé

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