plus de places de stationnement pour les lycéens

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Berthier
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plus de places de stationnement pour les lycéens

Message par Berthier » 07 oct. 2008, 20:47

je ne peux m'empêcher de partager ce lien ](*,)

http://www.rue89.com/american-ecolo/200 ... la-liberte

http://videos.newsobserver.com/?a=player&id=2199644

A chacun ses soucis en temps de crise économique aiguë. Dans ce lycée de Caroline du Nord, les élèves manifestent contre le refus de la ville de leur accorder des places supplémentaires pour garer leurs véhicules. On parle de voitures, là, pas de scooters ni de vélos.

Les jeunes ne sont pas contents parce que leur école n’a pas le droit de convertir en parking l’immense esplanade gazonnée qui s’étend devant sa façade de 1929, classée monument historique. Nous sommes à Raleigh, en centre-ville, dans le plus ancien lycée public de l’Etat.

Voyez cette vidéo tournée un matin de septembre par le journal local : les jeunes conducteurs bravent le règlement, roulent sur l’herbe défendue, stationnent leurs voitures, tenant d’une main un grand café latte de Starbucks et de l’autre une pancarte revendicative : « Class before grass », ou « Le parking n’est plus un luxe, c’est une nécessité. »

A chacun sa grosse cylindrée et foin des transports public

La vidéo donne une idée du type de bagnole dans lequel roulent des mômes américains de la classe moyenne, à partir de seize ans : BMW, Land Rovers, Acuras et autres 4X4. Lesquels ne sont pas forcément de la première jeunesse, on en trouve d’occasion à moins de 5000 dollars. On comprend au passage pourquoi l’augmentation du prix de l’essence est mal ressentie quand on a des réservoirs pareils à remplir, et que la famille possède trois véhicules (ou plus) du même genre. Détail important : les transports publics sont très peu développés dans cette ville de 380 000 habitants.

La population de Broughton High School est très mélangée : noirs, blancs et un peu de latinos ; pas mal de jeunes bourgeois vivant dans les quelques quartiers chics des alentours, mais aussi des jeunes défavorisés venant des quartiers plus pauvres du centre-ville (ceux-là marchent davantage). Le recrutement du lycée dépend de la carte scolaire, mais comme l’établissement prépare aussi au bac international, des élèves supplémentaires tirés au sort viennent d’assez loin pour y suivre leur scolarité.

Aux Etats-Unis, le lycée commence en troisième. Sur les 2100 élèves, 1000 possèdent le permis de conduire. La plupart des moins de 16 ans empruntent les bus scolaires, d’autres sont déposés par les parents et quelques rares s’y rendent à pied (dont mes deux garçons, qui préfèrent marcher 25 minutes chargés d’un cartable d’une tonne plutôt qu’avoir la honte de descendre d’un « school bus » à leur âge canonique de 16 et 17 ans. En outre, ils sont ainsi libres de rentrer à l’heure qui leur convient après l’école).

En moyenne, les lycées du comté possèdent des parkings d’environ 800 places, à partager entre le personnel et les étudiants. Broughton n’offre que 273 places, dont seulement 60 pour les jeunes. L’école et la municipalité tolèrent quelques centaines de stationnements sauvages sur un espace voisin coincé entre le campus et un centre commercial, mais pour en profiter, les jeunes doivent arriver au moins à sept heures du matin, une heure avant le début des cours.

De la crise pétrolière à la querelle des Anciens et des Modernes

Les élèves les plus fortunés louent des emplacements privés autour de l’école, dont les prix atteignent jusqu’à 400 dollars pour l’année scolaire. A juste titre, l’association des parents d’élèves et le Student Council s’insurgent contre cette sélection par le fric, soulignant que le réseau des arrêts de bus scolaires est bien trop lâche pour permettre à tous de les emprunter.

Curieusement, ni les parents ni l’association des élèves ne réclament davantage d’arrêts pour les cars de ramassage, ni ne songent à mettre en place un système de covoiturage pour les jeunes habitant dans les mêmes quartiers.

Bien qu’il y ait des sujets plus douloureux à couvrir en ces temps troublés dans la région -les milliers de familles expulsées de leurs maisons par les banques, les licenciements économiques, les faillites en cascade de commerces locaux, l’affaire du parking de Broughton passionne la cité de Raleigh. Tous les ingrédients symbolisant les mutations sociales en cours sont là : l’évolution urbaine et architecturale d’une ville traditionnelle du Sud, la crise pétrolière, la prise de conscience environnementale américaine, et même l’affrontement des jeunes et des anciens.
Commençons par celle-ci : au rang des plus farouches opposants au bétonnage de la pelouse se trouve l’association des anciens élèves, soucieuse de préserver la beauté, donc le prestige, de leur ancienne école. Aux Etats-Unis, tant pour les lycées que les universités, les anciens élèves (« alumni ») pèsent lourd dans la gestion : leur soutien financier est essentiel au budget des établissements.

A Raleigh, certains « alumni » sont membres du conseil municipal et défendent l’intégrité de leur ancien bahut. Ils rappellent avec fierté qu’en 1972, une pétition des élèves de Broughton avait stoppé le plan de bétonnage de la fameuse pelouse. Pas question de revenir sur cette décision. « Ah oui, pourquoi pas ? », s’insurge aujourd’hui Starr Rothrock, élève de première, dans un article du News and Observer. « Ces anciens ont fait leur temps, c’est notre tour à présent. »

Une révolution verte en gestation

Sauf que, depuis quelques années, la ville est entrée dans une phase nouvelle. Sa population a augmenté de 40% en huit ans, les entreprises biotech et hightech du Research Triangle drainent des riverains aux goûts réputés plus sophistiqués, le centre-ville vieillot tente une mutation bobo, les bâtiments début de siècle sont remis en valeur, et on camoufle les voitures dans des parkings design construits en hauteur.

Soucieuses de leur image citoyenne, conscientes de la nécessité d’économiser l’énergie et les matières premières, la municipalité et la communauté urbaine, l’immense université publique et les collèges privés, ainsi que les grandes compagnies adoptent des démarches plus ou moins « vertes ». Peu importe si, récemment, l’aspect purement financier a pris le pas sur la démarche écologique, le résultat est le même : l’heure n’est décidément pas à encourager les gens à utiliser leur voiture.

Mais les gosses de Broughton, tout instruits qu’ils soient des nouveaux enjeux environnementaux, n’en démordent pas : ils veulent leur liberté de mouvement. Pour l’instant, faute de métro et de bus corrects, faute d’habitude d’utiliser des deux-roues, cette liberté et leur indépendance passe par la voiture.

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Re: plus de places de stationnement pour les lycéens

Message par Sandro Minimo » 07 oct. 2008, 22:27

C'est clair que c'est juste hallucinant.

Cela dit, les villes ricaines sont tellement étalées et construites autour de la bagnole que c'est pas tellement étonnant. Mais c'est surréaliste.

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Re: plus de places de stationnement pour les lycéens

Message par Rod » 08 oct. 2008, 08:49

C'est en voyant ce genre de choses que j'ai envie de dire: vivement que le PO soit derrière nous mais si cela va avoir des conséquences désastreuses.
moins vite, moins loin, moins souvent: le transport post PO
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Re: plus de places de stationnement pour les lycéens

Message par Flatbeat » 08 oct. 2008, 09:09

Cet article est une perle ! C'est consternant !
Et la video est encore mieux...

Celà me fait penser à une manifestation d'enfants gâtés.

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