oleocene.org

Je lisais un vieux Valeurs Actuelles (oui, je sais, le journal est moins sérieux qu'autrefois, merci de ne pas polémiquer), plus précisément, il s'agit du numéro du 18 janvier 2008.

On y trouve que les importations de pétrole seraient passées de 134,9 millions de tonnes en 1973 à 74,6 millions de tonnes en 2006. Avec une échelle de temps bizarre.

Je prends la source : INSEE.


http://insee.fr/fr/themes/tableau.asp?r ... page=graph

En effet :

La série (73,2006) : 134,9 127,1 73,9 73,4 78,0 83,7 87,4 90,4 82,1 85,6 86,4 80,0 85,5 85,1 84,2 82,1

Je suis étonné car j'ai en-tête plutôt la série de Jancovici : un peu plus de 90 millions de tonnes en 1973, minimum en 1985, et on repart comme avant, retour à la dépendance de 1973. Je retrouve ces données sur :

http://www.developpement-durable.gouv.f ... _petfc.htm
qui donne la consommation finale et qui confirme le graphe en V de Janco

Au passage, je suis passé par l'UFIP.

La série importations (98,2007) :
90,423
82,110
85,627
86,324
80,018
85,46
85,13
84,16
82,13
81,15




à cette série importations, qui coïncide avec l'INSEE, il faut rajouter le production française.

1,709
1,539
1,418
1,383
1,317
1,219
1,14
1,079
1,055
0,974

pour avoir la consommation, il faut additionner les 2 puis ôter les pertes de raffinage. (de l'ordre de 5 à 10 %)

Les courbes des dix dernières années concordent ; le gros problème est donc la différence entre la consommation finale en 1973 : environ 95 millions de tonnes et les importations 134,9 millions de tonnes.

Revenons à la vision qu'a voulu donner le journaliste (DV David Victoroff ?): succès de la substitution par le nuc (j'adhère) et meilleure intensité énergétique (exagérée selon nous). Le titre est en effet : "La France sobre en pétrole"

En fait la France est bien aussi dépendante en pétrole qu'en 1973, car si on se souvient de l'Histoire, il y a eu une vrai crise d'approvisionnement en 1973, à la suite de quoi les pays industrialisés ont créé des stocks stratégiques de 3 mois, ce qui provoque une augmentation passagère de 25% des importations. Cette création de stock a donné l'illusion d'une augmentation de consommation.

Et notre journaliste si se vante sûrement de mieux connaître l'Histoire que les sciences est tombé dans le panneau.
Mais il n'est pas le seul cette idée d'une moindre dépendance par rapport à 1973 est partagée par le Monde :
http://images.google.fr/imgres?imgurl=h ... %26hl%3Dfr
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/ ... E+X1I3.gif

et sûrement par la plupart des journalistes de la pensée unique.

et cette dépendance s'accentue si les stocks ne sont pas maintenus ,ces derniers mois , en france , alors que le prix était relativement bas , tendance à destocker, en particulier pour l'essence , -64% entre avril 2008 et et avril 2009. ce n'est pas vraiment ce qu' a fait la chine dans la même période. la totalité des stocks ocde , industrie + état est de 4290 mb ce qui pour une perte de production de 2 mb par an represente tout de m^me 6 ans, c'est donc un airbag tres important, mais celà me parait moins reluisant pour la partie essence.
http://omrpublic.iea.org/tablearchivese ... 222=Submit
table 4a

Je ne pense pas qu'il faut se fier aux chiffres d'importation de pétrole, car ils ne tiennent peut-etre compte que du pétrole brut et pas des imports/exports produits raffinés. Les chiffres de consommation de BP stat review me semblent plus digne de foi, et font apparaitre en effet un pic de conso à 127 Mtep, suivi d'une chute importante de 20 Mtep environ à cause du choc pétrolier, puis quelques années à +10Mtep par rapport à la consommation (probablement du à la constitution de stocks), puis le nucléaire qui permet de descendre un peu en-dessous de 100 Mtep où ca se stabilise.

Bethier, n' aurais t' il pas fallu que tu précise qu' il s' agit de la France ? J' ai mis du temps à piger ton fil.

-energy-isere, en effet le terme on aurait pu désigner aussi le Monde , l'Europe, etc...mais le terme "importations" fait référence généralement au pays dans le quel on se trouve. Mais je peut rééditer si tu veux. Et puis il y a aussi les ordres de grandeurs.

-Parisse aurais-tu un lien direct vers BP stat ?
Je maintiens que la consommation est resté en deça de 100 millions de tonnes en 1973, comme le montre le graphique :
http://www.developpement-durable.gouv.f ... _petfc.htm
Les consommations sont très bien suivies... par les services fiscaux.

La différence 134,9-95 doit correspondre à la création de stocks et à des réexportations. Il me semble qu'à cette époque nous avions plus de raffineries et qu'il n'y en avait peu au Proche Orient

Ce me déçoit vraiment dans cette article, c'est que le graphique est intitulé : "des importations divisées par 2" !!!!
Les articles répétitifs qui annoncent que nous bons en CO2 et sobres en pétrole sont exaspérants.

Je ne crois pas que la différence entre les chiffres de BP stat et ceux de la DGEMP puissent s'expliquer par la création de stocks: ca ferait vraiment beaucoup de stocks! Je penche plutot pour la somme de la constitution de stocks et des pertes de raffinage (je pense qu'à l'époque la France devait exporter nettement plus de produits raffinés et les raffineries etaient probablement moins optimisées qu'aujourd'hui).
En tous cas, il y a un truc à mettre au clair en effet.
Le lien vers BP stats s'obtient tres facilement par google
http://www.bp.com/productlanding.do?cat ... Id=7044622

parisse a écrit :des pertes de raffinage

Petit bémol : dans une raffinerie il y a des gains de raffinage et non des pertes ! Les statistiques en tiennent compte. Et ils sont même globalement croissants.

sceptique a écrit :

parisse a écrit :des pertes de raffinage

Petit bémol : dans une raffinerie il y a des gains de raffinage et non des pertes ! Les statistiques en tiennent compte. Et ils sont même globalement croissants.

Attention, ces "gains" de raffinage sont des gains en volume, ici on parle d'énergie en tep, et là il y a il me semble de 5 à 10% de perte lors du raffinage. Ca devait d'ailleurs etre plutot plus dans les années 70.

Attention, ces "gains" de raffinage sont des gains en volume, ici on parle d'énergie en tep, et là il y a il me semble de 5 à 10% de perte lors du raffinage. Ca devait d'ailleurs etre plutot plus dans les années 70.

Désolé, mais la plupart ded stats (EIA, BP, DGEMP) parlent de volume et non de tep. Pourquoi ? Les volumes c'est facile à mesurer. Alors que les tep ...
D'ailleurs, l'essence à la pompe c'est en litres ou en équivalent pétrole ?

Oui, le volume est plus facile à mesurer (mais permet aussi des manipulations selon la température de relevé et bien sur permet aussi de parler de gains de raffinage) et c'est certainement pourquoi la plupart des stats sont en volume. Je crois que parmi les pétroliers, Shell compte en tep, ainsi que les stats officielles francaises.