Le constat :
- La mine est par essence même du développement non durable puisque la ressource exploitée est finie.
- Quelle que soit la taille de la concession, l’impact sur le milieu naturelle est inévitable (on ne remue pas des milliers de tonnes sans dégât). Toutes les mines sont à ciel ouvert et il pleut fréquemment ici.
- Les groupes miniers sont soumis a de fortes pressions sur les marchés financiers : OPA se succèdent et se ressemblent, les cours des minerais font l’objet de spéculations. Ces incertitudes font qu’il est difficile d’être rassuré lorsque tel ou tel CEO fait des promesses sur le long terme.
- Bien trop obnubilé par l’effusion de billets verts qui résulte de l’exploitation du minerai, le gouvernement local a laissé faire (et continue) pendant de nombreuses années les groupes miniers, qu’ils soient internationaux ou locaux. Les stériles ont donc été balancés au hasard des virages.
- Tous les engins de chantiers fonctionnent aux hydrocarbures. Donc, s’il y a pénurie dans l’approvisionnement, que se passera t’il ? On laisse tout en plan ?
- L’énergie que requière la vie des sites est importante. Ces sites sont éloignés et ils ont souvent leurs propres (mais impropres) méthodes de production d’électricité. Par exemple, le site d’INCO (CRVD) à Goro va prochainement mettre en service 2 centrales au charbon de 55MW (une faible partie sera pour la ville de Nouméa).
- Les rejets sur l’environnement sont importants. Même si les boues subissent de nombreux traitements, elles finissent dans la mer, qui est censée les digérer par simple dilution.
- L’eau potable nécessaire au traitement du minerai de base est consommée en quantité astronomique, cas du projet de Goro.
- Une majorité du maquis minier est endémique à la NC. La révégétalisation des sites est donc très lente, très coûteuse et délicate, botaniquement parlant. Les sols sont très pauvres. Sans révégétalisation, rien ne repousse. S’en suit une érosion des terrains irrémédiable. Je ne parle même pas de la faune. Rien que la prospection minière laisse des traces visibles après plus d’un demi siècle.
Ma question :
- Y’a-t-il un juste milieu a trouver, un compromis ?
- Que répondre à ceux qui ne voient que l’aspect économique à court terme ? C’est super, ça fait marcher l’économie locale, ça donne du boulot à plein de monde (moi y compris) bla bla bla…
Mode crise d’adolescence ON :
- J’ai l’impression que tout cela est de toute manière inévitable : quand une richesse dort sous tes pieds (le Nickel atteint des cours jamais égalés), elle finit tôt ou tard par être exploitée, quel qu’en soit l’impact sur l’environnement. Voir le cas des sables bitumineux de l’Athabasca.
- Perso, je m’en bas les roupettes de savoir que les gentils travailleurs vont pouvoir s’acheter le pick-up et l’écran plat de leurs rêves. Tout ce que je vois, c’est le tas de boue que ça va laisser derrière et que le jour où le pétrole sera à xx dollars le litres, la priorité ne sera pas à la réhabilitation des sites, mais alors vraiment pas. Ça sera la fuite pour tout le monde.
La prochaine émission YAB survole une partie de la NC. Je me demande si le thème des mines y sera abordé ?
Quelques vues (non récentes) de Goro-Nickel, dans le grand Sud de la NC.
