Finalement il y a un accord qui "laisse un goût très amer" aux pays pauvres, mais apparemment ça valait mieux que pas d'accord du tout, ils n'étaient pas dans la zone où on préfère refuser l'argent (300 milliards quand même ) qu'accepter l'injustice apparemment
https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
Les pays riches n'ont pas voulu donner tout ce qu'ils demandaient, et les pays pauvres l'ont mauvaise.
On m'accuse parfois de faire des posts trop ironiques donc là je vais le die juste sérieusement ;: on est d'accord que ces réactions n'auraient aucun sens et aucune raison d'exister, si la grande majorité des gens s'en fichaient complètement, voire désiraient avoir moins d'argent ?
Et du coup cette hypothèse peut être rejetée car n'expliquant pas correctement certains faits objectifs observés ?
Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
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Re: En cours : Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 33bf6ccd57Climat: les pays pauvres se résignent à un accord financier "trop faible"
AFP •24/11/2024
Trois cents milliards de dollars par an, dans dix ans: les pays développés se sont engagés dimanche à Bakou à financer davantage les pays pauvres menacés par le changement climatique, au terme d'une chaotique conférence de l'ONU en Azerbaïdjan dont le monde en développement repart déçu.
Le financement promis pour 2035 "est trop faible, trop tardif et trop ambigu", a regretté le Kényan Ali Mohamed, parlant au nom du groupe africain.
"Le montant proposé est lamentablement faible. C'est dérisoire", a dénoncé la déléguée indienne Chandni Raina en éreintant la présidence azerbaïdjanaise de la COP29.
Pour le Climate action network (CAN), qui rassemble un grand nombre d'ONG de défense de l'environnement, cette COP a été "la plus horrible depuis des années". Asneem Essop, directrice exécutive du réseau, a accusé les pays développés de "mauvaise foi" et d'une volonté de "trahir" les pays du Sud.
Cet engagement financier de pays européens, des Etats-Unis, du Canada, de l'Australie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande, sous l'égide de l'ONU, est d'augmenter de 100 milliards aujourd'hui à "au moins 300 milliards de dollars" annuels d'ici 2035 leurs prêts et dons aux pays en développement.
De l'argent pour s'adapter aux inondations, aux canicules et aux sécheresses. Mais aussi pour investir dans les énergies bas carbone au lieu de développer leurs économies en brûlant du charbon et du pétrole, comme les pays occidentaux l'ont fait pendant plus d'un siècle.
Les petits Etats insulaires ont déploré un "manque de volonté de répondre aux besoins des pays en développement vulnérables", par la voix du Samoan Cedric Schuster, une nouvelle fois déçu d'un processus multilatéral auquel il s'est toutefois dit attaché.
Les Occidentaux dont les Européens, premiers bailleurs mondiaux de finance pour le climat, n'étaient pas prêts à aller au-delà de ce montant, en période de resserrement budgétaire et de secousses politiques. Mais estiment avoir contribué à un résultat historique.
Joe Biden a salué l'accord comme un "pas important" dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et "si certains cherchent à nier ou à retarder la révolution des énergies propres (...) personne ne peut revenir dessus - personne", a déclaré le président américain, dans une référence apparente à l'attitude climatosceptique de son successeur, Donald Trump.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a jugé dimanche que l'accord "marque une nouvelle ère" dans la coopération sur le climat, qui va permettre "de stimuler les investissements dans la transition énergétique et faire baisser les émissions" de gaz à effet de serre.
Du point de vue de la France, le texte est "décevant" et "pas à la hauteur des enjeux", a dit la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Elle a regretté "une absence de leadership de la présidence" azerbaïdjanaise.
Le commissaire européen chargé des négociations sur le climat Wopke Hoekstra a émis des regrets: les Européens auraient "aimé voir plus d'ambition" sur la baisse des gaz à effet de serre dans tous les pays. Le renvoi de ce débat à l'année prochaine "est un échec", a estimé Kévin Magron, ambassadeur français pour le climat.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a dit qu'il avait "espéré un accord plus ambitieux", y voyant cependant "une base sur laquelle construire" et appelant les pays à "l'honorer dans son intégralité et dans les délais".
- "Montagne de travail" -
Mais l'accord de la COP29, scellé pendant la seconde nuit de prolongation d'une conférence commencée le 11 novembre, laisse un goût amer à de nombreux participants. Les pays les plus pauvres de la planète et les îles du Pacifique, des Caraïbes ou d'Afrique demandaient le double ou plus. Et il a été adopté à près de 03H00 du matin après d'épuisantes tractations et rebondissements.
"Aucun pays n'a obtenu tout ce qu'il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n'est donc pas l'heure de crier victoire", a déclaré le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.
L'Azerbaïdjan s'était battue pour décrocher l'organisation de la conférence, le plus grand événement international organisé par le pays, face à l'Arménie. Mais les déclarations de son président contre la France, les arrestations de militants environnementaux et le harcèlement de parlementaires américains à Bakou ont alourdi l'atmosphère.
Sa gestion des négociations est sévèrement jugée. L'Allemagne lui a reproché une proximité avec des pays pétroliers, et les délégués de dizaines de pays en développement ont claqué la porte d'une réunion samedi, estimant n'avoir pas été pleinement consultés.
Bakou fut une "expérience douloureuse", a dit Marina Silva, la ministre de l'Environnement du Brésil, qui accueillera la prochaine COP dans un an.
Autre couac: l'un des autres textes prévus pour adoption ici, censé approfondir la sortie des énergies fossiles lancée par la COP28 de Dubaï, n'a pas pu être adopté.
"Les gens doutaient que l'Azerbaïdjan puisse réussir. Ils doutaient que tout le monde puisse s'accorder. Ils ont eu tort sur les deux comptes", a pourtant déclaré en conclusion le président de la COP29, Moukhtar Babaïev, ministre et ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale, Socar.
L'arrière-plan inédit de cette 29e COP était une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, qui vise à limiter à 1,50°C le réchauffement de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.
L'accord de Bakou "n'est pas aussi ambitieux que le moment l'exige", a estimé Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris, qui a quand même relevé un motif de satisfaction: "le multilatéralisme est vivant et plus nécessaire que jamais".
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Re: En cours : Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
Suffit pas d'avoir du soleil et du vent, il faut la technologie et sa maitrise qui permet de transformer l'énergie du soleil et du vent en électricité
C'était le cas de tous les pays du monde il y a encore quelques années!
Et quand on dispose de charbon, de pétrole et de gaz pour pas cher sur son territoire, la question de l'opportunité de développer d'autres sources d'énergies développées a l'extérieur et qui continuent à évoluer, se pose
En pratique, tout ce qui est compétitif sur un territoire finit par se développer pour peu que le pouvoir en place le permette, et le mix énergétique qui en découle est spécifique au potentiel local et à l'époque!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »
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Re: En cours : Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
Ah parce que ceux qui savent construire des centrales à charbon ne savent pas construire d’éoliennes et ceux qui achètent des centrales ne savent pas acheter d’éolienne ?
Tu t’enfonces dans le ridicule Mobar …
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Re: Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://www.connaissancedesenergies.org ... maintenant« Pas de surprise » à la COP29, et maintenant ?
le 26 novembre 2024
La COP29 s'est terminée à Bakou tôt dimanche matin, avec un accord mais beaucoup de frustrations. Nous avons interrogé Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie et climat de l'Ifri sur ce résultat et sur les perspectives des négociations climatiques.
Quel est votre sentiment général à l'issue de cette COP29 ?
Il n'y a pas eu de surprise, ni dans un sens, ni dans l'autre. La COP29 était une COP de transition entre deux étapes importantes : les COP de Glasgow/Dubaï et celle de Belém l'an prochain avec un enjeu de renforcement des contributions déterminées au niveau national.
Il n'y avait pas de grosses attentes de sursaut dans la gouvernance compte tenu des fragmentations mondiales et il n'y a pas eu de « catastrophe » puisqu'un accord a été trouvé à Bakou. Cette COP a eu lieu à la suite d'autres grands événements de gouvernance des biens communs mondiaux comme le sommet du G20 ou la COP16 biodiversité qui ont reflété l'état du monde : nous sommes confrontés à un recul des ambitions, les pays sont absorbés par d'autres sujets et l'on assiste par conséquent à un affaiblissement de la volonté d'avancer, ainsi que des pays moteurs.
Le Premier ministre indien Narendra Modi avait dit à Vladimir Poutine en 2022 que ce n'était pas le moment de faire la guerre. Il est impossible d'avoir en même temps des dépenses militaires qui atteignent des records et de s'occuper des biens publics mondiaux.
Trois autres remarques : l'Arabie saoudite a, tout comme à la COP28, fortement pesé sur la Conférence, et pas dans le sens voulu par les pays européens. On peut d'ailleurs imaginer une alliance entre ce pays et les États-Unis de Trump, au cas où il maintient les États-Unis dans le système...
Il y a par ailleurs une grande frustration des pays qui seront les principales victimes du changement climatique et pour qui les moyens mis à disposition sont insuffisants. Mais il faut rappeler les limites, du côté des pays du Nord d'abord, notamment des pays européens accaparés par la guerre en Ukraine, et du côté de certains pays du Sud marqués par la corruption et une gouvernance insuffisante. Enfin, la position de la Chine, leader du G77, est de plus en plus contestable en tant que premier émetteur mondial de gaz à effet de serre tandis que l'Europe, du fait de sa désindustrialisation, est en train de devenir un très bon élève.
Y a-t-il des signaux favorables à retenir de cette COP ?
La mise en avant des réseaux et des moyens de flexibilité pour espérer un triplement des capacités renouvelables d'ici 2030, l'importance donnée aux moyens de cuisson propre vont dans le bon sens. La gouvernance pour les marchés volontaires du carbone (article 6 de l'Accord de Paris) est aussi remise en selle. Sur les émissions fugitives de méthane, quelques grandes entreprises européennes sont à la pointe du sujet et fournissent un effort de longue haleine. On peut également noter quelques autres avancées, par exemple sur la certification de l'hydrogène bas carbone.
En revanche, on peut regretter une vraie reculade en ce qui concerne le langage sur le charbon et les autres énergies fossiles. Se développe actuellement un grand flou. Quand on fera le constat que la cible des « 1,5°C » est hors d'atteinte, quelles seront les conséquences ? Les efforts d'atténuation devront se poursuivre à tout prix pour éviter le pire.
Était-ce une erreur d'organiser cette COP29 en Azerbaïdjan ?
Je ne pense pas. Ce n'est pas le premier pays pétroliers à organiser une COP et le pétrole reste la première source d'énergie consommée dans le monde. Les dérapages de la présidence azérie, notamment contre la France, étaient inappropriées. Mais elle a su obtenir un texte final et éviter un délitement complet avant la COP de Belém.
Le processus des COP est-il toujours adapté à la lutte contre le changement climatique ?
Le processus des COP reste indispensable, nous n'avons rien d'autre. C'est là où négocient l'ensemble des représentants du monde entier. Des habitudes se sont mises en place, les négociateurs se connaissent entre eux et connaissent les lignes rouges de chaque Partie. Cette dynamique doit perdurer.
Les COP permettent au monde entier de se retrouver quelques jours par an, avec les entreprises, les ONG... Des points peuvent bien sûr être discutés comme le mode de désignation des pays ou le caractère volontaire des décisions mais les modifier risquerait d'affecter le processus. Ce moment reste absolument crucial.
Malheureusement, la majorité des émissions dans le monde résultent d'entreprises, qui dans un contexte de fragmentation des volontés, de doutes sur la capacité des États à agir, d'incertitudes réglementaires, pourraient être tentées de repousser les investissements pour des vraies transformations structurelles. Ce qui risquerait in fine de nous faire louper le cap des « 2°C ».
Quel va être l'impact de l'élection de Donald Trump ?
L'élection de Donald Trump aura un impact sur les financements et la capacité à atteindre les 300 milliards de dollars par an annoncés d'ici à 2035, même si ce montant est inférieur aux 1 200 milliards demandés par les pays du Sud ou les 2 000 à 3 000 milliards dont on aurait besoin tous les ans.
Côté américain, il n'y a plus de personnalité forte comme John Kerry. Une question en suspens reste la coordination entre la Chine et les États-Unis. Cette coordination avait été mise en place par Obama et Xi Jinping qui s'étaient mis d'accord sur la faisabilité d'objectifs et ont permis d'aboutir à l'Accord de Paris.
Quand cette coordination flanche, surgissent des incertitudes sur les textes finaux des COP. Et la poursuite de cette coordination est très incertaine : sur les émissions fugitives de méthane par exemple, la priorité de Trump n'est évidemment pas de lutter contre mais de réduire, voire de mettre fin aux outils visant à cibler ces émissions comme l'EPA (Environmental Protection Agency) dont l'avenir est compromis.
Quelles sont les avancées possibles d'ici la COP30 à Belém ?
D'ici la COP30, il y a bien sûr la réunion technique de négociations pré-COP à Bonn en juin prochain. Mais c'est surtout la Conférence Océans des Nations unies, qui se tiendra aussi en juin 2025 à Nice, qui donnera l'occasion de rattraper l'absence d'avancée à la COP biodiversité d'octobre 2024 en Colombie et de sanctuariser des décisions qui permettront aux océans de jouer leur rôle de régulateur du climat. Il y a de nombreux points très compliqués, notamment sur la pêche, le transport maritime ou sur les ressources fiscales, mais le résultat de cette Conférence augurera de la COP à Belém, qui sera précédée du sommet du G20 organisé par l'Afrique du Sud.
Le Brésil a une relation très privilégiée avec la Chine mais Lula et Trump ne font pas bon ménage. Lors du sommet du G20 de Rio en novembre, la Présidence brésilienne n'a pas réussi à jeter des ponts comme on pouvait l'attendre. Ce pays est pris dans ses propres contradictions, disposant d'un immense potentiel pétrolier avec toutefois un mix électrique très bas carbone. En matière d'agriculture, le pays a la volonté de lutter contre la déforestation mais a aussi un immense potentiel de développement agricole, avec un vif intérêt de la Chine.
Plus généralement, si le monde continue à se surarmer, si les guerres se poursuivent et si d'autres émergent, nous n'y arriverons pas. Un cercle vicieux d'instabilité et d'insécurité se mettra alors inévitablement en place.
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Re: Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://www.connaissancedesenergies.org ... use-241128COP29 : face au financement insuffisant, les ambitions climatiques seront-elles remises en cause ?
AFP le 28 novembre 2024
La COP29 s'est terminée sur un goût amer, les pays en développement n'ayant pas obtenu un montant d'aide climatique au niveau espéré. Une déception qui risque de réduire leurs ambitions futures en matière de réduction de gaz à effet de serre, estiment plusieurs experts.
Selon l'accord de Paris, les Etats doivent présenter tous les cinq ans leur plans d'actions climatiques au travers des "contributions déterminées au niveau national" (NDC). La troisième salve de révision, avec des objectifs à 2035, doit être publiée d'ici février.
Dans cette optique, la COP29, dont l'objectif principal était d'établir un montant global de l'aide climatique des pays développés pour notamment aider les pays en développement à assurer leur transition, apparaissait cruciale.
Mais avec un nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) de 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, contre 1.300 milliards attendus par les pays pauvres, l'accord final "n'est pas du tout engageant pour (...) revoir à la hausse les nouveaux engagements climatiques pour la prochaine décennie", juge François Gemenne, chercheur belge en politique du climat et coauteur du 6e rapport du Giec.
"Bakou n'a pas donné le signal dont nous avions besoin. (...) Le chiffre peu élevé et la date de délivrance (des fonds) repoussée à 2035, bien après la période de mise en oeuvre des NDC 2030-2035, limiteront certainement la capacité des pays en développement à promettre des réductions d'émissions ambitieuses", abonde Mohamed Adow, militant et directeur du groupe de recherche Power Shift Africa.
« Totalement irréaliste »
Ce pourrait être le cas de "nombre de pays africains ou asiatiques, qui vont dire +tant qu'on n'a pas de montant suffisant, je vais continuer à exploiter mes énergies fossiles pour assurer mon développement et ne pas prendre d'engagements supplémentaires pour baisser mes émissions+", prédit M. Gemenne.
C'est peu ou prou ce qu'a dit le Nigeria en clôture de la COP29: "vous attendez de nous (pays du Sud) que nous ayons des NDC ambitieux", mais avec "300 milliards (d'aide climatique), regardons la vérité en face, c'est totalement irréaliste".
Par ailleurs, les observateurs s'attendent à ce que les NDC de plusieurs pays, y compris développés, arrivent avec retard. Jusqu'à présent, seule une poignée d'Etats - Royaume-Uni, Émirats arabes, Brésil ... - ont dévoilé leurs nouveaux plans climatiques pour 2035.
Outre le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis, des élections sont attendues en Allemagne, Pologne, Australie, au Canada vers la fin du premier trimestre. "Ces incertitudes vont vraiment peser sur la préparation de la prochaine série de NDC", estime Li Shuo, expert du cercle de réflexion Asia Society Policy Institute.
Selon l'ONU, les engagements actuels, même pleinement mis en oeuvre, entraîneraient une hausse dévastatrice de la température mondiale de 2,6°C d'ici 2100 par rapport à l'ère préindustrielle, dépassant ainsi l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, d'1,5°C.
Efforts de long terme
Mais en matière d'ambitions climatiques, tout ne dépend pas uniquement de ce qui se décide ou pas dans les COP, tempèrent plusieurs experts.
"On présente souvent le NCQG et le NDC comme s'ils étaient les deux faces d'une même pièce, comme si le financement permettait les NDC", mais "ce n'est pas l'élément le plus déterminant", estime Marta Torres-Gunfaus, directrice du programme Climat de l'Iddri.
Les NDC "ont leur vie propre" et sont "des efforts de long terme" faits au niveau de chaque pays en fonction aussi de leur contexte national.
"Après, arriveront-ils à temps et seront-ils alignés sur l'objectif de 1,5°C ? Difficile à dire", conclut cette experte tout en rappelant que les accords de Paris "disposent de suffisamment de mécanismes pour essayer de faire avancer cette convergence au fil du temps".
Par ailleurs, les NDC pourraient être portés par des efforts internationaux autres que ceux finalisés à la COP.
"Les quelque 200 États signataires de la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique ne doivent pas nécessairement tous s'asseoir à la même table pour que des progrès soient accomplis", juge Ottmar Edenhofer, co-directeur de l'Institut de Potsdam de recherche sur le climat, appelant à la mise en place "de formats de négociation supplémentaires".
Cela pourrait notamment passer par un partenariat renforcé entre l'UE et la Chine pour mobiliser davantage de fonds ou par un financement de l'aide climatique via des taxes internationales. Des sujets évoqués à Bakou mais sur lesquels les pays sont restés assez flous, renvoyant les discussions vers d'autres instances ou échéances.