Lo a écrit :GillesH38 a écrit :
pour ce qui est du CO2, je repète, il est totalement insensible à des fluctuations de quelques années; la seule chose qui compte est la quantité de fossiles totale extraite au cours du XXIe siecle.
Pas tout à fait, ça dépend quel est ton horizon (2100,2300, 3000). Il y a deux variables qui compte pour ce problème, c'est les émissions et le moment où sont émis les GES, ce qui se résume par la loi d'émission.
Oui, mais ces deux variables se conjuguent en une seule : la quantité totale émise dans le siècle (pour la température en 2100). Evidemment avec des formes très bizarres d'émission, on pourrait voir des différences a quantité totale égale. Mais une forme très bizarre est irréaliste : on sait parfaitement que ce sera une courbe en cloche, toute la question est la forme de la cloche et plus précisément sa surface.
C'est d'ailleurs apparent à la page 12 du rapport pour décideurs :ils ne discutent de l'intervalle de température finale qu'en fonction du nombre de GteqC cumulatifs émis au cours du siècle. Tu peux vérifier les différents scénarios, ils diffèrent essentiellement par ce paramètre final, et il est bien corrélé à la température finale.
Ton avis est que, sauf grande surprise, la loi d'extraction-émission va suivre uniquement les contraintes géologiques et passer par un maximum assez tôt. Ce qui, selon toi, montre l'obsolescence des scénarios et modèles du GIEC.
Ma remarque au départ est indépendante du scénario : je fais remarquer que la seule vraie question est combien est ce que nous extraierons de fossiles pendant 100 ans.
Ensuite on peut discuter sur cette base. Il y a deux questions différentes :
A) est-il réaliste que nous extrayons BEAUCOUP MOINS que les réserves accessibles à un cout économique raisonnable?
B) est-il réaliste que nous extrayons BEAUCOUP PLUS que les réserves accessibles à un cout économique raisonnable?
a mon avis, la réponse à A) est assez vite NON, pour les raisons que j'ai données : il n'y a aucun moyen de décider à l'échelle mondiale d'arreter la production d'énergie ! Tiennel m'a donné l'exemple de l'absinthe, de l'amiante ou des CFC mais je ferai remarquer que ces produits ont été frappés
d'interdiction totale d'utilisation : imaginez vous réellement qu'on se mette d'accord pour interdire totalement la production de charbon, de pétrole et de gaz?
la réponse à B) est moins évidente, parce qu'il y a effectivement 3 à 4 fois plus de réserves ultimes que de réserves recouvrables à un cout raisonnable. La différence entre le scénario déplétionniste (proche de B) et les scénarios type A est essentiellement là : mon argument est justement que puisque ce sont des réserves non conventionnelles, elles seront consommées à un rythme beaucoup plus lents. Se reconvertir au charbon, deja faut le prouver, et ensuite quand le charbon deviendra de plus en plus cher à extraire, qui dit que sa consommation continuera à croitre?
le fait de devoir prendre des mesures "dès maintenant", ça se discute : d'abord parce que si l'effet des contraintes géologiques est réel, il se débrouillera bien tout seul. Rien que le fait que la consommation de pétrole soit restée à 85 Mb/jour au lieu de monter à 88 comme l'EIA le prévoyait en 2005 est a mon avis plus efficace que Kyoto ! Ensuite, les "mesures à prendre", si on se mettait d'accord pour les prendre, seraient extremement simples : rendre illégales l'exploitation des ressources non conventionnelles et la mise en production de nouveaux gisements. C'est tout à fait envisageable si on s'aperçoit qu'on risque effectivement de trop produire de CO2 au cours du XXIe siecle, et ça peut etre fait n'importe quand.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".