Déplétion halieutique [Pic de Pêche de Poissons] / Aquaculture

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Thibaud
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Quid

Message par Thibaud » 22 sept. 2007, 07:59

sceptique a écrit :La problèmatique pour les pêcheurs est simple : ils meurent (au sens économique) demain s'ils arrêtent de pécher, plus tard s'ils continuent. Et ce "plus tard" ils espérent que cela sera beaucoup plus tard. Enfin, ils tentent de se persuader.
...
Quelques chiffres :

En 1893, on dénombrait entre Groix et Douarnenez pas moins d'un demi-millier de bateaux armés pour la thonaille .

Aujourd'hui, dans le même secteur seuls 25 bateaux-usines battent pavillon français, mais ils pouvaient jusqu'à peu rapporter 2000 tonnes de thon lors de chaque expédition .

Après le pillage de la ressource, les riches armateurs continueront à vivre largement de leurs placements, devenant rentiers pour ceux qui ne le sont pas déjà .

Quid des pêcheurs, désoeuvrés, ruinés, et désormais incapables de revenir à la tradition ancestrale du fait de l'interdiction émise par Bruxelles ?

:?

Autres chiffres lus cette semaine dans l'Express :

200 000 000 boîtes de Thon vendues chaque année en France

soit 17 boîtes par foyer !

Malgré ces chiffres accablant, l'hebdomadaire titre au sujet de la boîte de Thon : " Universelle et bon marché ... "

:roll:

sceptique
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Message par sceptique » 22 sept. 2007, 09:45

Je ne conteste pas la situation économique dramatique des artisans pêcheurs français. Mais l'équation est insoluble. En effet, le thon indiqué va disparaître, même avec l'interdiction. A cause des autres pays qui ne respectent pas les quotas et du braconnage ... Ensuite, la "ressource" est peut être déjà à un niveau trop bas. Un peu comme la morue au Canada.
Les pêcheurs peuvent donc se battre pour retrouver des quotas. Dans qq années, l'espèce aura disparue ! En gros, on liquide et on s'en va.
Maintenant, on peut piquer le fric des armateurs des bateaux-usines et le balancer à la mer. Cela ne la repeuplera pas !
Maintenant, si tout le monde arrête de pêcher cette espèce, il y a une petite chance qu'elle reprospère. Et que, au bout de qq années, on puisse reprendre une pêche "raisonnable" comme tu l'indiques.
Quelqu'un y croit ?
Il est trop tard. Et, je répète, le choix est simple : "mourir" demain ou (un peu) plus tard.
Il aurait fallu prendre ces mesures drastiques il y a 20 ou 30 ans. Et pour tout le monde.

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ticaribou
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Message par ticaribou » 22 sept. 2007, 16:38

sceptique a écrit :Je ne conteste pas la situation économique dramatique des artisans pêcheurs français. Mais l'équation est insoluble. En effet, le thon indiqué va disparaître, même avec l'interdiction. A cause des autres pays qui ne respectent pas les quotas et du braconnage ... Ensuite, la "ressource" est peut être déjà à un niveau trop bas. Un peu comme la morue au Canada.
Les pêcheurs peuvent donc se battre pour retrouver des quotas. Dans qq années, l'espèce aura disparue ! En gros, on liquide et on s'en va.
Maintenant, on peut piquer le fric des armateurs des bateaux-usines et le balancer à la mer. Cela ne la repeuplera pas !
Maintenant, si tout le monde arrête de pêcher cette espèce, il y a une petite chance qu'elle reprospère. Et que, au bout de qq années, on puisse reprendre une pêche "raisonnable" comme tu l'indiques.
Quelqu'un y croit ?
Il est trop tard. Et, je répète, le choix est simple : "mourir" demain ou (un peu) plus tard.
Il aurait fallu prendre ces mesures drastiques il y a 20 ou 30 ans. Et pour tout le monde.
ils ont eu le même souci avec des bûcherons. Il ne restait que 10 pour cent de la forêt, avec une destruction de tous les écosystèmes. Des écolos qui se battaient pour préserver les 10 pour cent pas encore coupés ont été taxés d'extrémistes par les bûcherons, et soupçonnés de vouloir mettre ces gens au chômage. Et même s'ils avaient coupé les derniers arbres c'était le chômage au bout ! le problème dans ce cas c'est pas les écolos, c'est la gestion de la forêt, et pour les poissons la gestion des stocks .

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Schlumpf
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Message par Schlumpf » 23 sept. 2007, 22:25

comprend pas tout en ce qui concerne la forêt. Mais c'est pas grave, puisque le thème c'est la déplétoin halieutique.
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Francis Déry
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Re: J'espere que le Peak oil arrivera assez rapidement

Message par Francis Déry » 03 nov. 2007, 09:10

matthieu25 a écrit :En effet une bonne partie des pecheurs ne pourront plus pêcher vu le cout trop élevé du pétrole...A moins que les gouvernement subventionne énormément...Mais le gouvernement ne peut payer pour tout. :-D Un jour ca craquera...
Les bateaux à voiles, cela existait pour la pêche.
Il va falloir revoir les vieilles photos pour en reconstruire.
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Lansing
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Message par Lansing » 03 nov. 2007, 10:47

Ce ne sera pas nécessaire, je navigue de temps en temps sur ces bateaux, il en existe de nombreux exemplaires qui sont en parfait état de conservation.
Je connais beaucoup de gens en Bretagne qui vont pêcher à la voile, le savoir faire existe, il suffit pour cela que le moteur devienne trop onéreux et nous y reviendrons très rapidement.

Patrick

Seiya
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Message par Seiya » 03 nov. 2007, 12:11

Oui mais pour trouver du poisson en quantité, il faut maintenant partir loin au large : les bateaux à voiles servent-ils encore à quelque chose ?

Lansing
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Message par Lansing » 03 nov. 2007, 12:24

On va pas tarder à le savoir, la fonction créé l'organe. On sait faire des voiliers de course qui dépassent les 30 noeuds, même à 10 noeuds on peut aller loin, le problème tiens plutôt à la conservation.
Les thoniers et les morutiers du siècle dernier dépassaient rarement les 5 ou 6 noeuds, mais eux ne trainaient pas de chalut.
La raréfaction des pêcheurs va permettre à la ressource de se reconstituer, même sur le plateau continental à moins d'une journée de navigation des ports de pêche.
Après c'est une histoire de coût, à quelle prix dans une économie en crise un consommateur est-il prêt à payer sa nourriture ?

Patrick

ABC
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Message par ABC » 03 nov. 2007, 19:16

Au seizième siècle les pêcheurs de la côte atlantique allaient pêcher la morue vers Terre-neuve. Il n'y a pas de contre-indication à pratiquer la pêche à la voile. Ceci dit, les bâteaux aujourd'hui sont des usines, avec des voiliers, on aurait certainement pas les mêmes quantités de poissons(ce n'est pas un mal d'ailleurs)

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Francis Déry
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Morue de Terre-Neuve

Message par Francis Déry » 03 nov. 2007, 20:27

Hey les Européens,

Oubliez-donc notre morue pour quelques années.
Elle est presque disparue.
Surpêche. Pollution marine. Changements climatiques (refroidissement des eaux provenant de l'Arctique suite à la font de la banquise).

Disons que son biotope est très perturbé. Faudra attendre pour un retour à un état plus normal.

Si j'en vois un de vous venir pêcher, j'y expédie Captain Canada (Tobin) avec quelques corvettes pour le couler.
:evil:
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Message par Francis Déry » 03 nov. 2007, 20:45

Pour ce qui est de la soutenabilité de la population dans le film "Soleil vert", l'état s'arrangeait pour susciter des émeutes permettant de ramasser de la chair fraîche pour combler les besoins.
Si le prélèvement est important, alors la population baisse, diminuant les besoins de futures prélèvements.

C'est un système à la limite du chaos. Pas de population d'équilibre.

Il existe un lac formé d'un cratère de météorite dans l'Ungava, dont l'eau proviendrait de la fonte de la dernière glaciation. Il ne pleut presque jamais et il n'y a aucun débouché. Grand mystère : il existe une et une seule sorte de population de poisson. À part ce poisson, le lac est stérile.
L'espèce atrophié survit par cannibalisme.
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Message par Francis Déry » 03 nov. 2007, 20:49

Schlumpf a écrit :comprend pas tout en ce qui concerne la forêt. Mais c'est pas grave, puisque le thème c'est la déplétoin halieutique.
Au Québec, il y a eût le rapport Coulombe sur l'exploitation forestière qui comparaît le style de gestion avec celui des pêcheries.


Les fonctionnaires furent trop optimistes dans leurs calculs.
Il y avait un lobby de politiciens et d'intérêts corporatifs dans la balance.
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Lansing
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Message par Lansing » 04 nov. 2007, 11:18

ABC a écrit :Au seizième siècle les pêcheurs de la côte atlantique allaient pêcher la morue vers Terre-neuve. Il n'y a pas de contre-indication à pratiquer la pêche à la voile. Ceci dit, les bâteaux aujourd'hui sont des usines, avec des voiliers, on aurait certainement pas les mêmes quantités de poissons(ce n'est pas un mal d'ailleurs)
Les pêcheurs sont allés à la voile jusque dans les années 30 sur des goélettes (genre Etoile ou Belle Poule de la Marine Nationale) , à la fois sur les morutiers mais tous les lignards et poseurs de filets . Le hic c'est qu'un voilier ne tirera pas de chalut, ou alors un tout petit, et les quantités ne seront effectivement pas les mêmes, les prix non plus, et il faudra beaucoup de main d'œuvre.

Patrick

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Message par Environnement2100 » 04 nov. 2007, 11:48

La baleine franche du Golfe de Gascogne a été exterminée au 16e siècle par des pêcheurs en barque ; le plus dangereux n'est pas forcément l'outil, mais plutôt l'ignorance et la bêtise avec lesquelles nous l'utilisons.

Aujourd'hui la pêche est l'un des arts les plus brutaux qu'on puisse imaginer : on lance des filets au hasard dans une surface immense, on détruit les biotopes du fond de la mer sans jamais les avoir vus, on éradique des espèces sans même savoir ni où ni comment elles se reproduisent. A quoi devons-nous de maîtriser aujourd'hui (c'est récent) la reproduction des huîtres ? au goût des femmes pour les perles, on croit rêver.

Ces pratiques ont vécu. Même les chasseurs, pas forcément les meilleurs candidats pour un Nobel de la paix, ont appris à étudier les espèces à fond, à comprendre leur reproduction, à estimer un cheptel idéal en fonction des ressources réelles, à envisager les prélèvements de façon mondiale malgré les migrations de volatiles, etc.

La pêche devra suivre le même chemin :
- connaître et protéger les modes de reproduction
- protéger les biotopes des juvéniles
- maîtriser et suivre les migrations des pélagiques
- calculer des prélèvements en fonction de ce qui précède et les respecter.

Dans l'avenir, on collera un émetteur à chaque bellwether de chaque banc de poissons, et on ne prélèvera que ce qui permet de conserver la ressource en équilibre.

Tout cela nécessite un niveau de recherche sans commune mesure avec ce qui est fait actuellement.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

Lansing
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Message par Lansing » 04 nov. 2007, 12:01

Environnement2100 a écrit : ...
La pêche devra suivre le même chemin :
- connaître et protéger les modes de reproduction
- protéger les biotopes des juvéniles
- maîtriser et suivre les migrations des pélagiques
- calculer des prélèvements en fonction de ce qui précède et les respecter.
...
On sait faire tout cela, le hic c'est que le principe du tout tout de suite a toujours prévalu, les pêcheurs ont exactement la même attitude que les agriculteurs, ils ne supportent pas qu'on viennent leur dire ce qu'il faut faire ou pas.
Rappelez vous les interviews des pêcheurs de thon en Méditerranée, les techniques employées avec avion et hélicoptères, tout cela en toute impunité.

Patrick

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