jimfells a écrit :
les échanges ci-dessus (entre Gilles et Parisse) sont impressionnants : je comprends rien

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@Gilles : la prochaines fois qu'on se boit une mousse sur le campus, tu me fais un résumé

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Pour les non-spécialistes je vais essayer (
pas taper) de faire un résumé "neutre".
A l'échelle géologique, on note de fortes variations "presque" simultanées du CO2 et des températures. Il semblerait que les températures augmentent d'abord, puis le CO2. Des paramètres astronomiques expliquent l'augmentation initiale de température (par exemple 1°C). Mais pas l'augmentation finale (par exemple 3°C). Et c'est là que le CO2 intervient.
Augmentation initiale de 1°C -> le CO2 se dissous moins bien -> sa concentation augmente -> Effet de serre -> augmentation de Température -> ...
Et on reboucle. Comme le dit Gilles le système ne s'emballe pas à l'infini mais trouve un point d'équilibre à, par exemple, 3°C.
Maintenant, la proportion que j'ai indiqué (1/3 de conditions initiales 2/3 de "rétroaction" due au CO2) est sujette à controverse.
A notre époque, le réchauffement actuel ne semble pas s'expliquer par les causes habituelles comme celles ci-dessus (par exemple, causes astronomiques). Il semble naturel de penser que le cycle commence ainsi :
la concentation de CO2 augmente -> Effet de serre -> augmentation de Température -> le CO2 se dissous moins bien -> ...
Maintenant, il faut prévoir quel sera le futur point d'équilibre. Par exemple, pour un doublement du CO2 on indique (je donne des chiffres faux mais c'est pour comprendre la notion d 'incertitude):
une fourchette de +2 à +5%C avec 50% de probabilité.
une fourchette de -1°C à +2%C avec 20% de probabilité.
une fourchette de 5%C et plus avec 30% de probabilité.
De plus, les chiffres de 50, 20, 30% sont eux même soumis à une forte incertitude.
Bref, on est sûr (au sens commun du terme) de rien. Mais, considèrons 10 planètes identiques : 2 planètes vont avoir un réchauffement modéré, 5 un réchauffement important, 3 très important. Je ne nous souhaite pas d'être dans les 2 derniers cas !
Maintenant, au vu des travaux successifs du GIEC, les méthodes et les modèles s'affinent. Et les marges d'incertitude (quoique encore grandes) se réduisent. En tout cas, les études successives semblent converger vers un réchauffement "important" dû au rejet du CO2.
Maintenant, avec les futures études les modèles vont encore s'améliorer, les marges d'incertitude se resserrer. Dans 10-20-30 ans on aura une quasi-certitude.
Edit : les marges d'incertitude actuelles seront fortement réduites dans 10-20-30 ans. Et évidemment, on ne peut pas dire maintenant dans quel sens !