factsory a écrit :
Tu fais semblant de ne pas faire la différence entre se trouver contraint dans un système dans lequel on n'a pas anticipé un renchérissement des fossiles, avec prendre des mesures pour se passer des fossiles ?
franchement, je n'ai aucune idée de ce que ça veut dire que de se passer de fossiles - enfin du genre de vie qu'on pourrait avoir sans. Penser qu'on peut le faire sans baisse nette du niveau de vie me parait relever du "wishful thinking" - en tout cas je ne vois pas bien pourquoi ça serait plus difficile d'imaginer qu'on se passe de fossile que d'imaginer qu'on s'adapte à quelques °C de plus.
Mais ce n'est pas réellement la question : quelle que soit la situation, et la façon dont on s'adapte, ce sera toujours plus facile avec plus de fossiles pour se donner du temps - encore une fois je dis que supprimer les fossiles a un coût, non nul, qu'on ne peut pas négliger quand on fait l'estimation coût bénéfice. Après tout si ça ne coûtait rien du tout de se passer de fossiles tout de suite, la solution est très simple : arrêtons tout tout de suite, zéro fossiles, et tous les problèmes climatiques et énergétiques disparaissent ! c'est evidemment illusoire, donc si c'est illusoire ça veut dire que ça pose problème de les arrêter, et si ça pose de problème de les arrêter il faut avoir l'exacte mesure de ce problème avant de décider quoi que ce soit sur la quantité optimale à extraire.
Par la suite tu dis que les fossiles c'est formidable, ça permet de sauver plein de vies. Quelques propositions de réduction de l'usage des fossiles, qui ne me semblent pas particulièrement susceptibles d'attenter à la vie de nos concitoyens :
- Isolation des bâtiments : chauffer l'extérieur ne me semble pas apporter quoi que ce soit en termes de bien-être.
- Ce qui peut être produit près de chez nous doit être produit près de chez nous, en particulier pour ce que l'on consomme fréquemment (agriculture, par exemple).
- Concernant les transports, beaucoup à dire (et à faire) sur l'étalement urbain aussi
- Réduction de la consommation de produits carnés : 70% des surfaces servant à l'agriculture sont utilisées directement ou indirectement pour l'élevage. Plus d'un tiers de la quantité de nourriture cultivée va nourrir des animaux. De plus la consommation de viande (rouge, en particulier) est associée à un certain nombre de problèmes de santé.
attention tu confonds deux choses ; réduire l'intensité énergétique, et réduire la consommation totale ! ce sont deux paramètres différents. Meme avec un système optimisé, tu auras le problème de savoir si tu utilises les fossiles économisés pour en faire bénéficier un peu plus de monde , soit ailleurs, soit plus tard, ou si tu ne les utilises jamais et que tu les laisse sous terre. Ca fait 40 ans qu'on optimise l'utilisation des fossiles - l'intensité carbonée n'a fait que décroitre, ça n'a en rien changé le problème du pic et des réserves ultimes.
Paradoxalement, optimiser la société conduit plutôt en général à augmenter la quantité disponible pour deux raisons fondamentales :
* plus tu optimises les processus, moins l'extraction coûte cher.
* moins tu utilises de fossiles pour produire une unité de richesse, plus la richesse produite par unité de fossiles est grande - autrement dit en les réservant à ce qui est fondamental, ça coûte de plus en plus de s'en passer !
l'idée qu'il suffit d'optimiser la consommation pour réduire la quantité de fossiles consommées (soit en quantité annuelle, soit en quantité totale ultime), est répandue mais ... totalement fausse. L'histoire récente le prouve d'ailleurs amplement, c'est exactement l'inverse qui s'est passé (ce n'est qu'un retour du paradoxe de Jevons).
Il vaut mieux qu'ils se tournent vers des énergies renouvelables, ce qui leur évitera de se taper une transition énergétique.
bah oui c'est évident ce que tu dis, si c'était possible ! or il ne le font pas, pourquoi ? peut être juste parce que c'est impossible non ?
Non, Gilles, pas toi. Tu vaux mieux que ce genre d'arguments. Sans avoir l'air d'y toucher, tu insinues que, ma foi, même +4° ça ne serait pas un drame puisqu'on sait vivre aussi bien au Canada qu'en Grèce. C'est digne d'Allègre mais pas de toi.
Évidemment qu'on sait s'adapter. Mais le problème est le changement que cela constitue, vis-à-vis d'infrastructures qui ne sont pas adaptées et de l'environnement (faune et flore) qui ne sont pas adaptés aux climats futurs.
Enfin tu le sais bien, pas besoin que j'explique…
je n'en sais rien ce que ferait 4°C, je demande juste d'où vient le calcul de la sensibilité de la population à la température - pour autant que je puisse en juger, c'est surtout un objet de fantasmes. Et la disparition des fossiles poserait tout autant de problème par rapport aux infrastructures qui ne sont pas du tout adaptées non plus, et provoquerait aussi probablement une pression sur la biomasse (pour avoir une source de carbone) bien supérieure. La plupart des conséquences supposées de l'augmentation de température auraient à mon avis une gravité bien supérieure en cas de disparition de fossiles, surtout au rythme qui serait nécéssaire pour éviter plus de 2°C (de l'ordre de - 5 % par an, excusez du peu ...). Qui peut imaginer qu'un tel rythme de baisse ne soit pas cataclysmique pour l'économie, bien plus que les 0,015 °C / an du RC !
surtout quand ce RC ne concerne plus que l'océan à plus de 700 mètres de profondeur

Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".