Marée noire : le pompage a repris, BP a dépensé 2,35 milliards de dollars
BP a repris ses opérations de pompage du pétrole qui s'échappe au large des côtes américaines, tandis que la baignade a été interdite sur certaines plages dans le nord-ouest de la Floride en pleine saison touristique.
Par ailleurs, le cours du groupe pétrolier britannique a chuté vendredi à de nouveaux plus bas depuis 13 ans à la Bourse de Londres, alors que le coût de la marée noire aux Etats-Unis ne cesse d'enfler, et qu'une tempête tropicale en formation, Alex, pourrait contrarier ses efforts pour obturer la fuite de pétrole.
BP a dépensé au total 2,35 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) en lien avec la marée noire (efforts pour contenir le pétrole, forage de puits de secours, aides aux Etats...) depuis l'explosion de sa plateforme Deepwater Horizon fin avril.
Pour autant, cette gigantesque nappe de pétrole, après avoir souillé les côtes de Louisiane, de Mississipi et d'Alabama, menace maintenant la Floride, une des plus importantes destinations touristiques de la planète avec 80 millions de visiteurs par an.
Les autorités ont décidé jeudi d'interdire la baignade dans le nord-ouest de cet Etat, allant de Perdido Key, à la limite de l'Alabama, jusqu'à la plage de Pensacola et l'île de Santa Rosa, environ 70 km plus à l'est.
"Il y a du pétrole dans l'eau et dans le sable. Le double drapeau rouge a été hissé sur les plages, ce qui signifie qu'il est interdit de se baigner", a indiqué Warren Bielenberg, directeur du Parc national des îles du Golfe.
Bien qu'il soit interdit de se baigner, "les plages sont toujours ouvertes, et certains se rendent à la plage avec leur parasol pour profiter du soleil", a ajouté M. Bielenberg.
Les autorités ont mis en place des opérations pour empêcher le pétrole d'atteindre les plages de Floride, qui compte 2.000 kilomètres de côtes, source de revenus et d'emplois par le tourisme et la pêche, d'autant plus importants en période de disette économique.
Le tourisme a généré plus d'un million d'emplois et rapporté 65 milliards de dollars en 2008.
BP a repris mercredi soir ses opérations de pompage du pétrole après un arrêt de près de onze heures.
L'entonnoir qui permet de pomper le pétrole et le gaz qui fuient par 1.500 mètres de fond, avait été ôté après une collision avec un robot téléguidé qui avait apparemment fermé une des soupapes, augmentant la pression dans l'entonnoir et risquant de le boucher.
Pendant plusieurs heures, c'est donc à gros bouillons que le pétrole s'est répandu dans l'océan: le gouvernement américain a estimé en effet que 30.000 à 60.000 barils de pétrole s'échappent du puits chaque jour.
Le centre d'information qui communique sur les opérations dans le golfe du Mexique a indiqué jeudi à l'AFP qu'un peu plus de 16.000 barils avaient été récupérés dans les dernières 24 heures, alors que grosso modo 25.000 barils étaient récupérés auparavant.
Pendant ce temps, l'administration Obama semblait en train de perdre la bataille juridique sur son moratoire sur les forages pétroliers en haute mer.
Le juge Martin Feldman qui avait interdit mardi ce moratoire, donnant raison à trente-deux compagnies pétrolières qui avaient saisi la justice, a également refusé jeudi de suspendre cette décision le temps que l'administration fasse appel. Il a néanmoins donné un délai supplémentaire à l'administration pour se conformer à l'interdiction du moratoire.
Le président américain Barack Obama avait ordonné fin mai l'établissement d'un moratoire sur les forages en eaux profondes, afin de prévenir de nouvelles catastrophes.
Au sein du groupe pétrolier BP, c'est désormais Robert Dudley, un Américain originaire du Mississipi, un des Etats touchés par la marée noire, qui a pris la direction effective des opérations contre la marée noire, pilotées jusque-là par son directeur général, Tony Hayward, un Britannique qui avait multiplié les gaffes.
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