Ce que nous perdons (biodiversité)

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Re: Ce que nous perdons (biodiversité)

Message par energy_isere » 10 oct. 2024, 08:57

Les populations de faune sauvage ont décliné de 73% en moyenne en 50 ans, selon l'indice de référence du WWF

AFP •10/10/2024

Les différentes populations d'animaux sauvages ont perdu en moyenne 73% de leurs individus en 50 ans, essentiellement à cause de l'humanité qui s'en trouve menacée, selon le rapport de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié jeudi, à quelques jours de la COP16 Biodiversité en Colombie.

Cette conclusion du rapport "Planète Vivante" ne signifie pas que plus des deux tiers du nombre d'animaux sauvages de la planète ont disparu, mais que la taille des diverses populations (groupe d'animaux d'une même espèce partageant un habitant commun) a diminué de 73% en moyenne au cours des cinquante dernières années (1970-2020).

La tendance était de 68% dans la précédente édition en 2022.

Au total, environ 5.500 vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens), répartis en quelque 35.000 populations à travers le monde, sont désormais recensés par cet "Indice Planète vivante", établi et actualisé tous les deux ans par la Société zoologique de Londres (ZSL) depuis 1998.

L'indice est devenu une référence internationale pour prendre le pouls des écosystèmes naturels et analyser les conséquences sur la santé humaine, l'alimentation ou le changement climatique, malgré les critiques répétées de scientifiques contre la méthode de calcul, accusée d'exagérer fortement l'ampleur du déclin.

"Nous restons confiants dans la solidité" de l'indice, leur a répondu lors d'un point presse Andrew Terry du ZSL, mettant en avant le recours complémentaire à une "série d'indicateurs sur les risques d'extinctions, la biodiversité et la santé des écosystèmes afin d'élargir la vue d'ensemble".

- Points de bascule -

"Il ne s'agit pas seulement de la faune sauvage, il s'agit des écosystèmes essentiels qui soutiennent la vie humaine", a averti Daudi Sumba, conservateur en chef du WWF, lors d'une présentation en ligne.

La nouvelle édition du rapport répète la nécessité d'affronter conjointement les crises "interconnectées" du climat et de la destruction de la nature. Et insiste sur la menace grandissante de "points de bascule" dans certains écosystèmes.

"Les changements pourraient être irréversibles, avec des conséquences dévastatrices pour l'humanité", a mis en garde M. Sumba, citant l'exemple de l'Amazonie, à risque de basculer du rôle "de puits de carbone à émetteur de carbone, accélérant ainsi le réchauffement climatique".

Autre exemple: la perte des coraux altèrerait la régénération d'espèces de poissons victimes de surpêche et, en cascade, priverait l'humanité de ressources alimentaires précieuses.

Dans le détail, le plus fort déclin est observé dans les populations d'espèces d'eau douce (-85%), suivies des vertébrés terrestres (-69%) et marins (-56%).

"Nous avons vidé les océans de 40% de leur biomasse", a rappellé Yann Laurans du WWF France.

Continent par continent, le déclin atteint 95% en Amérique latine et dans les Caraïbes, suivis par l'Afrique (-76%), l'Asie et le Pacifique (-60%).

La réduction est "moins spectaculaire en Europe et en Asie centrale (-35%) et en Amérique du Nord (-39%) mais seulement parce que des impacts à grande échelle sur la nature étaient déjà visibles avant 1970 dans ces régions: certaines populations se sont stabilisées, voire développées grâce aux efforts de conservation et à la réintroduction d'espèces", explique le rapport.

- "Préoccupant" -

Le bison d'Europe, disparu à l'état sauvage en 1927, comptait ainsi 6.800 individus en 2020 grâce à "l'élevage à grande échelle" et à une réintroduction réussie, essentiellement dans des aires protégées.

"Le tableau dépeint est incroyablement préoccupant", a déclaré Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF.

"Mais la bonne nouvelle, c'est que nous ne sommes pas encore au point de non-retour", a-t-elle ajouté, citant les efforts en cours dans le sillage de l'accord de Paris sur le climat ou de l'accord de Kunming-Montréal. Ce dernier a fixé aux Etats du monde entier une vingtaine d'objectifs de sauvegarde de la nature à atteindre d'ici 2030.

Stimuler la mise en oeuvre, jusqu'ici timide, de cette feuille de route sera la tâche principale de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) qui se tient du 21 octobre au 1er novembre à Cali, en Colombie.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 67880199b6

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Message par GillesH38 » 10 oct. 2024, 09:28

comme j'explique dans l'autre fil , il s'agit d'une moyenne des taux de (dé) croissance sur des populations sans pondération par la taille, donc ça ne signifie pas qu'il y a 73 % de vertébrés en moins : si une population de 10 000 animaux augmente de 1 % donc + 100 et une autre population de 100 animaux de la même espèce baisse de 50 % donc - 50, le total aura augmenté de 50 (+ 0,5 % ) alors que le calcul de l'IPV indiquera - 24,5 % (moyenne de + 1% et de - 50 %)
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Message par energy_isere » 19 oct. 2024, 15:11

Biodiversité: la primatologue Jane Goodall appelle la COP16 à "l'action"

AFP •19/10/2024

La célèbre primatologue britannique Jane Goodall a demandé à la COP16 biodiversité de prendre des décisions qui "seront suivies d'actions", rappelant que "le temps presse" pour sauver la planète, dans un entretien accordé vendredi à l'AFP.

"J'espère que non seulement des décisions seront prises pour protéger la biodiversité (...) mais qu'elles seront suivies d'actions car le temps des paroles et des fausses promesses est dépassé si nous voulons sauver la planète", a pressé la scientifique.

L'infatigable ambassadrice des chimpanzés parcourt toujours la planète à l'âge de 90 ans pour défendre ces grands singes qu'elle était venue étudier en Tanzanie il y a plus de 60 ans. Messagère de la paix pour l'ONU depuis 2002, elle dénonce sans relâche les atteintes à la biodiversité.

Alors que la COP16 biodiversité qui réunit les représentants de quelque 200 pays s'ouvre lundi à Cali, en Colombie, Jane Goodall tient à rappeler qu'il reste peu de temps pour agir et inverser la tendance.

"Une évaluation scientifique récente (...) nous donne un délai de cinq ans au cours desquels nous pouvons encore agir. Nous devons en tenir compte", a insisté la primatologue.

Jane Goodall a aussi souligné l'importance d'appréhender de façon plus globale les enjeux de protection de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique.

"Le problème, c'est que tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont interconnectés. La bonne nouvelle, c'est qu'il existe des groupes de personnes qui travaillent sur chacun de ces problèmes. Malheureusement, beaucoup d'entre eux travaillent dans leur coin. Il se peut qu'ils résolvent un problème. Mais s'ils ne pensent pas de manière globale, ils risquent d'en créer un autre".

- Populations autochtones -
"Heureusement, nous commençons à écouter les voix des populations indigènes. Nous commençons à apprendre d'eux certaines des façons dont ils ont vécu en harmonie avec l'environnement", se réjouit la scientifique.

Un des enjeux de la COP16 est d'ailleurs de faire entendre la voix des peuples autochtones. De plus en plus représentés dans les COP biodiversité, ils sont souvent les plus déçus par les décisions finales.

Jane Goodall rappelle aussi l'importance de la lutte contre la pauvreté, qui selon elle va de pair avec la protection de l'environnement.

"Nous devons réduire la pauvreté, car les personnes très pauvres détruisent l'environnement pour survivre", a-t-elle argué.

De passage à Paris pour donner une conférence samedi à l'Unesco, la Britannique qui ne se déplace jamais sans son singe en peluche, Mr. H, est venue avec un message: "Réalisez que vous pouvez faire la différence chaque jour".

"Chaque individu est important. Chacun a un rôle à jouer. Chacun d'entre nous a un impact sur la planète chaque jour. Et nous pouvons choisir le type d'impact que nous avons", a déclaré la fervente défenseuse de l'environnement, qui prône l'importance de garder espoir pour sauver la planète.

"Ce n'est pas seulement l'affaire des gouvernements et des grandes entreprises. C'est à chacun d'entre nous de changer sa vie", a-t-elle insisté.

- Paul Watson -

Engagée pour la protection de tous les animaux, Jane Goodall a également appelé le président français à agir en faveur de l'opposant à la chasse à la baleine, Paul Watson.

"J'espère sincèrement que le président Macron accordera l'asile à Paul Watson", a-t-elle déclaré. "C'est un homme courageux. Il s'est battu contre une industrie incroyablement cruelle. Paul Watson a toute mon admiration", a insisté Jane Goodall.

Sous le coup d'une demande d'extradition du Japon, Paul Watson est détenu depuis trois mois au Groenland, territoire danois autonome. Cet Américano-Canadien de 73 ans a demandé mercredi l'asile politique à la France dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron.

Pour l'heure, la position de la France à ce sujet n'est "pas tranchée", avait déclaré jeudi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 27f77b565b

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Message par dysgraphik » 20 oct. 2024, 13:24

Parmi les questions environnementales, la biodiversité se trouve souvent reléguée au second plan. Pourtant, comme le souligne Tatiana Giraud, la crise de la biodiversité est plus alarmante que jamais. Les populations d'espèces sauvages s'effondrent à un rythme sans précédent, menaçant non seulement l'équilibre de nos écosystèmes, mais aussi la sécurité alimentaire, la santé publique et le climat lui-même. La directrice de recherche au CNRS et membre de l'Académie des sciences souligne l'importance cruciale d'agir dès maintenant.

Pourquoi la perte de la biodiversité doit-elle nous inquiéter ?

On communique beaucoup sur le climat, beaucoup moins sur la biodiversité, dont le déclin amplifie pourtant le dérèglement climatique. Les inondations par exemple sont causées par des pluies extrêmes mais aussi par la disparition des zones humides qui servent de zones tampon pour récupérer l'eau et la relarguer en période de sécheresse.

Les espaces naturels comme les forêts, les océans, les tourbières, sont aussi des régulateurs du climat car ils absorbent le CO2. Or ces puits de carbone ne fonctionnent plus correctement aujourd'hui du fait de la perte de biodiversité.

La biodiversité, c'est-à-dire les espaces naturels, les plantes, les animaux, rendent des services écosystémiques pas toujours bien connus. La pollinisation par exemple permet le développement de 75 à 80 % des aliments cultivés, c'est un service totalement gratuit. La baisse observée des insectes pollinisateurs a un impact direct sur le rendement des cultures.

Elle offre aussi des ressources que nous consommons, ce sont les services d'approvisionnement comme la pêche, l'utilisation du bois des forêts. Autre exemple, la diversité des espèces permet aussi souvent de freiner les épidémies.

On pourrait se dire que 2 % des espèces qui ont disparu, ce n'est pas si catastrophique. Mais cette disparition est irréversible. Et un quart des espèces sont concrètement aujourd'hui en danger.

Malgré l'étendue de ces services écosystémiques, il est difficile de mesurer avec précision leur valeur ou leur impact car il y a beaucoup d'interactions entre les espèces et les plantes. Si les sols sont fertiles, c'est grâce aux micro-organismes qu'ils contiennent. Si les arbres poussent, c'est grâce aux champignons présents dans les forêts.

Où en est-on dans le déclin de la biodiversité ?

Ce n'est pas seulement un déclin, mais un véritable effondrement. On pourrait se dire que 2 % des espèces qui ont disparu, ce n'est pas si catastrophique. Mais cette disparition est irréversible. Et un quart des espèces sont concrètement aujourd'hui en danger.

Si l'on raisonne en taille de population des espèces, qu'elles soient ou non en danger, on voit qu'elle est en chute libre. La quantité d'insectes a baissé des trois quarts en 30 ans. Même chose pour les oiseaux.

Toutes les populations s'effondrent et cela s'accélère à un rythme jamais observé. Par rapport à la dernière extinction, la rapidité de l'effondrement des populations est 10 à 100 fois plus élevée, selon les espèces. Or la reformation des espèces peut prendre des millions d'années. Pour les mammifères qui vont disparaître dans les 50 prochaines années, il faudra par exemple 5 millions d'années pour qu'elles se reconstituent. On n'est pas du tout sur une échelle de temps humain.

Est-il trop tard ?

Pour inverser la tendance, il faut s'attaquer aux cinq grandes causes de l'effondrement de la biodiversité. Le changement climatique n'est pas le plus important aujourd'hui, mais son impact augmente très vite. Pas tant du fait de l'augmentation moyenne des températures que la multiplication des événements extrêmes, comme les sécheresses, les tempêtes ou les épisodes de gel tardifs. Le réchauffement affecte aussi les interactions au sein des écosystèmes, une espèce d'arbre peut se déplacer plus au nord par exemple, mais le champignon qui lui permet de grandir suivra-t-il ?

Pour l'instant, la première cause de l'effondrement, c'est la destruction des habitats, la déforestation notamment. Vient ensuite la surexploitation de la nature avec la récolte de bois, la pêche. On est en train de vider les mers, les systèmes de chalutage aujourd'hui utilisés pour racler les fonds marins détruisent tout ! Puis, les pollutions. C'est flagrant pour les insectes qui subissent l'afflux de pesticides.


Enfin, dernière grande cause du déclin, les espèces envahissantes, ces plantes, ces animaux ou ces pathogènes qui se déplacent dans le monde, au détriment des espèces natives. Un pathogène est par exemple en train de tuer tous les batraciens, il se répand à une vitesse effroyable, il a déjà provoqué l'extinction de 120 espèces et 500 autres sont menacées. Tout est interconnecté, une étude récente a montré qu'un champignon envahissant a attaqué des chauves-souris aux Etats-Unis, qui par conséquent ont moins mangé d'insectes ravageurs, provoquant une recrudescence de l'utilisation des pesticides - et en bout de course, une flambée de cancers chez les enfants.

Que peut-on faire ?

Il faut traiter ces cinq grandes causes en même temps. En se focalisant sur le CO2, on risque de tomber dans ce qu'on appelle l'« effet Rubik's Cube », on se concentre sur une face, en aggravant potentiellement le reste. Par exemple, produire des biocarburants peut se faire au détriment de la biodiversité si cela passe par de la déforestation.


Il ne faut pas attendre non plus de solution technologique miracle, d'autant que le temps est compté. La biodiversité est sujette à certains points de bascule, au-delà desquels le déclin est irréversible. Un peu comme les rivets de la carlingue d'un avion qui se détacheraient un à un. Au début, ça tient encore, et soudain, on ne peut plus rien faire.
les echos

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-in ... ve-2126477

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Message par GillesH38 » 20 oct. 2024, 13:33

A noter la forte contribution de l'Amérique du Sud et la dégradation notable de la biodiversité en Europe depuis 2010

Image

l'explication est probablement, pour l'Amérique du Sud, la déforestation amazonienne, et en Europe, la disparition des jachères autorisée par l'UE pour permettre la culture des agrocarburants.... pour lutter contre le réchauffement climatique.

https://www.actualites-news-environneme ... urope.html
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Re: Ce que nous perdons (biodiversité)

Message par Jeudi » 27 oct. 2024, 07:46

« L’Amazonie des mers » menacée par l’expansion des concessions pétrolières



(Cali) Le développement des concessions pétrolières et gazières dans le « Triangle du corail » de l’océan Pacifique, surnommé « l’Amazonie des mers », multiplie le trafic maritime et fait courir des risques de « marées noires », a dénoncé samedi un collectif d’ONG.
Cette espace maritime de 10 millions de kilomètres carrés contient plus de 600 aires marines protégées (AMP), chevauchées sur 16 % de leur surface par des blocs pétroliers et gaziers en grande majorité en phase d’exploration, alerte Earth Insight.
Selon Florencia Librizzi, directrice de programme du collectif, « l’expansion des combustibles fossiles dans le Triangle du corail est un danger » et « menace l’un des écosystèmes marins les plus riches en biodiversité au monde ».(…)
Image

https://www.lapresse.ca/actualites/envi ... lieres.php
Victime de harcèlement? Contactez moi par mp pour une action collective.

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Message par GillesH38 » 10 nov. 2024, 10:31

je vous avais raconté ma "formation à la transition écologique" avec en particulier la question que je trouvais bizarre sur les coraux
GillesH38 a écrit :
08 nov. 2024, 06:06

Exemple de quelques échanges. Un des quizz demande "dans un monde à 2°C, combien de coraux pourraient disparaitre " ? choix : 10 %, 50 %, 75 %, 100 % .

La "bonne réponse" était 100 % .

Là je fais remarquer que dans la mesure où la question est au conditionnel "pourraient", ce n'est pas une certitude est donc il se "pourrait" aussi que ce soit 75 % ou 50 %. La ça commence à réagir en disant que si, si ça atteint 2°C, tout va disparaitre. Je dis que dans ce cas la question doit etre posée à l'indicatif (disparaitront) si c'est une certitude, mais que ça me parait quand meme un peu bizarre puisque les coraux vivent quand meme globalement dans des eaux chaudes et sont limités par une limite froide, donc si ça se réchauffe on pourrait plutôt penser que la zone d'existence augmente... là la discussion devient confuse et finalement on dit qu'on n'a pas le temps d'en discuter et qu'on me donnera des références.
bon du coup comme je n'aime pas rester sur des questions sans réponse, j'ai fouillé un peu sur les coraux, et voila le message que j'ai adressée à l'intervenante

Bonjour

Comme j’étais resté perplexe que la question sur les coraux, j’ai fait quelques recherches complémentaires et ce que j’ai trouvé me laisse encore plus perplexe…

comme j’ai dit , au départ intuitivement, les coraux vivant dans les mers chaudes (enfin les coraux de faible profondeur très colorés qu’on connait habituellement car apparemment il y a des formes de coraux adaptées aux mers froides à grande profondeur), leur domaine d’extension en latitude est limité par une limite froide (la température de la mer ne doit pas descendre en dessous de 20°C).

C’est donc quand meme contre intuitif de dire qu’ils disparaitraient avec un réchauffement de 2°C alors que leur domaine d’extension devrait plutot croitre avec un réchauffement….

Par exemple sur cette page http://vieoceane.free.fr/paf/ficheb1.html il est mentionné :

a) Que les coraux ont 500 millions d’années. Or les températures ont été bien plus élevées que maintenant à de nombreuses reprises dans le passé (graphique montré par Pauline je crois). Meme si les formes actuelles sont plus récentes, les températures étaient plus élevées toute la période entre l’extinction des dinosaures et 10 millions d’années BP

Image

b) Si on fait un zoom sur la dernière interglaciation (pic de l’éemien il y a environ 120 000 ans où les températures étaient comparables à l’actuelle et même un peu supérieure, de l’ordre de 2°C de plus que les températures prédindustrielles ( en aparté je crois que les 2°C fixés à l’accord de Paris viennent de cette mesure où on a dit « on sait qu’il n’y a pas d'emballement à 2°C et pas de l’analyse des conséquences que ça aurait d’être à 2°C ) ) on voit qu’effectivement les coraux étaient en croissance active lors du pic de l’éémien ainsi que lors de tous les pics de température (ce qui parait logique avec les considérations précédentes) (graphique tiré du même site)

Image

c) ça semble confirmé par des études stratigraphiques où on voit des restes de récifs coralliens émergés parce que le niveau de la mer était plus élevé alors … mais donc les coraux se portaient tres bien

Sur l’article anglais « last interglacial « https://en.wikipedia.org/wiki/Last_Interglacial par exemple, on voit cette photo prise aux Bahamas

Image

Avec cette légende : "Last Interglacial erosion surface in a fossil coral reef on Great Inagua, The Bahamas. Foreground shows corals truncated by erosion; behind the geologist is a post-erosion coral pillar which grew on the surface after sea level rose again. »

Qui explique que le pilier de reste corallien visible a coté de la petite fille a crû sur une surface érodée des époques précédentes à l’occasion d’une remontée du niveau de la mer (bon d’accord ce n’est pas optimiste sur le niveau de la mer à 2°C mais ça l’est pour les coraux :) ) .


d) Que les coraux sont plus nombreux en nombre d’espèce et en surface en Indonésie qu’en Australie alors que l’eau y est plus chaude (toujours tiré du même site)

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e) Je vois aussi sur le dernier rapport de l’institut marin australien sur les coraux que la grande barrière australienne , après avoir été sévèrement touchée en 2014 2015 par des blanchissements et des ouragans (je pense que c’est à cette époque qu’on a commencé à écrire que les coraux allaient disparaitre) a bien repris de sa surface en quelques années, il semble donc que la résilience soit meilleure que ce qu’on pensait

https://www.aims.gov.au/monitoring-grea ... ry-2023-24

Alors meme qu’apparemment la mer a atteint une température record en 2023 ….

https://climate.copernicus.eu/copernicu ... ecord-high


Tout ça me rend encore plus perplexe … est ce que je manque un élément fondamental ? Comment expliquez vous les faits rapportés si les coraux ne peuvent pas supporter 2°C de plus ?

A titre personnel, il y a une question que j’aime bien poser pour tester les certitudes :

si vous deviez parier 1000 euros sur un intervalle de variation de la surface des coraux si la température monte de 2°C , vous choisiriez quel intervalle ? (Évidemment comme tout pari, plus l’intervalle est large, plus vous avez de chance de gagner et moins la somme gagnée est grande :) ).

Bien cordialement
Tout le monde peut proposer un pari sur la dernière question bien sûr :).
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Message par dysgraphik » 26 nov. 2024, 08:02

Nous ne le reverrons plus : le courlis à bec grele est officiellement une espèce disparue, devenant la première espèce d'oiseau de notre région dont la disparition est parfaitement documentée. Le dernier individu a été observé en 1995 au maroc. La dernière observation photographique en France date de 1968.
https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/espa ... %20-%20N47
Le Courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris) était un oiseau au plumage clair et au long bec fin courbé. Autrefois répandu dans les zones humides d'Europe et d'Asie centrale, ce grand migrateur nichait en Sibérie et en Finlande avant d’hiverner sur les côtes méditerranéennes. L’observation indiscutable la plus récente remonte à 1995 au Maroc. Le dernier signalement en France a été réalisé par Michel Brosselin, ancien secrétaire général de la LPO, le 15 février 1968 en baie de l'Aiguillon (Vendée).

Malgré des recherches intensives pour localiser d'éventuels survivants, une étude scientifique publiée ce 17 novembre 2024 dans la revue d’ornithologie IBIS estime à 96% la probabilité que l’espèce soit désormais éteinte. La population a décliné rapidement au XXe siècle en raison de la perte d’habitat causée par l'agriculture intensive et le drainage des zones humides. Son cousin d’Amérique, le Courlis esquimau (Numenius borealis), n’a plus été vu depuis 1987. Sur les 9 espèces de courlis décrites dans le monde, deux ont donc cessé d’exister en moins de 40 ans. Après un intense plaidoyer de la LPO, la France a suspendu en 2020 la chasse du Courlis cendré (Numenius arquata), dont les effectifs européens ont diminué de près de la moitié depuis 1980.

La disparition du Courlis à bec grêle constitue la première extinction officielle d’une espèce d’oiseau continentale dans la zone du Paléarctique occidental, qui couvre l’Europe, l’Afrique du Nord et une partie de l'Asie.. Ce fait est particulièrement préoccupant car si plus de 150 espèces d’oiseaux (sur environ 11000) ont disparu de la planète depuis 1500 selon l’UICN, la plupart concernait des oiseaux endémiques fragilisés par l’insularité comme l’Huitrier des canaries (Haematopus meadewaldoi) et le tristement célèbre Dodo de l’île Maurice (Raphus cucullatus) ou des espèces décimées par la chasse telles que le Grand pingouin (Pinguinus impennis) et la Tourte voyageuse (Ectopistes migratorius).

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Re: Ce que nous perdons (biodiversité)

Message par GillesH38 » 26 nov. 2024, 08:20

donc personne ici n'en a jamais vu certainement
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Message par energy_isere » 13 déc. 2024, 20:20

Ecroulement des populations de requins et de raies : elles ont diminué de moitié dans le monde en 50 ans

Par Sciences et Avenir avec AFP le 12.12.2024

Ce recul dans les populations de requins et de raies perturbe gravement les écosystèmes marins, mais des "zones d'espoirs" subsistent, où des politiques de conservation efficaces permettent de stabiliser certaines populations.


La surpêche a réduit de moitié les populations de requins et de raies dans le monde depuis 1970 et un tiers de ces espèces de poissons sont désormais considérées comme menacées d'extinction, selon une étude publiée dans la revue Science. Le déclin des populations de requins, raies et chimères (poissons cartilagineux proches des requins) atteint même 64,8% depuis 1951, selon cette étude, qui porte sur 1.199 espèces à travers le monde.

Formant la classe des chondrichtyens, un groupe de vertébré vieux de 420 millions d'années, les raies, requins et chimères sont notamment pêchés pour leur viande, leurs ailerons, ou leur huile de foie. Leurs captures ont doublé entre 1950 et 2000, passant de 750.000 à 1,5 million de tonnes. En 2020, environ un tiers (entre 33,3% et 37,5%) des espèces de raies et de requins étaient menacées d'extinction, contre seulement 3,5% en 1970, selon l'étude. Cet écroulement des populations a un impact important sur le fonctionnement et l'équilibre des écosystèmes marins, soulignent les chercheurs. "Les requins sont des prédateurs. Si leur population décline, cela perturbe l'ensemble de la chaîne alimentaire", explique à l'AFP Nathan Pacoureau, coauteur de l'étude et postdoctorant à l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM), à Brest (ouest de la France).


Il y a pourtant des "zones d'espoirs"

Certains requins participent aussi au transport des nutriments entre les écosystèmes. Quant aux raies, "certaines fouillent dans les sédiments, dans le sable ou dans la vase, pour trouver leur nourriture. Cela permet de mélanger et d'oxygéner les sédiments, ce qui est nécessaire à d'autres espèces qui vivent dans ces sédiments", souligne le chercheur en biologie marine, ajoutant que ces raies contribuaient également à stocker du carbone.

Malgré ce constat alarmant, les chercheurs ont également identifié des "zones d'espoirs" où les populations de requins et de raies sont en meilleur état de conservation. C'est notamment le cas en Australie, au Canada, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans certaines régions d'Europe et d'Afrique du Sud. "Les nations peuvent réduire le risque d'extinction en diminuant la pression de pêche à des niveaux durables, en renforçant la gouvernance des pêcheries et en éliminant les subventions néfastes", a résumé le professeur Colin Simpfendorfer, de l'Université James Cook, en Australie, cité dans un communiqué. L'étude a été réalisée dans le cadre du Global Shark Trends Project (GSTP), associant l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'Université Simon Fraser (Canada), l'Université James Cook et l'Aquarium de Géorgie (États-Unis).
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux ... ans_182732

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