Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de CO2
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Interessant cet article du Monde, je "découvre" qu' il y a des contrat à terme pour le CO2 (je suis béte, j' y avait pas pensé, et pourtant on connait bien ces marchés à terme pour le pétrole et le U3O8...).
Et bien avec le resserement des quota d' émission le contrat à terme vaut déja 15 Euro la tonne pour la période aprés 2008.
Pas le minuscule 0.8 Euro d' en ce moment au marché SPOT.
Et bien avec le resserement des quota d' émission le contrat à terme vaut déja 15 Euro la tonne pour la période aprés 2008.
Pas le minuscule 0.8 Euro d' en ce moment au marché SPOT.
Le marché des droits d'émission de CO2 rate son entrée
Le MOnde du 6 Avril 2007
La première étape du marché européen des droits d'émissions de gaz carbonique, qui s'achève en 2007, est "foutue", lâche avec dépit un proche collaborateur de Stavros Dimas, commissaire européen à l'environnement. "Il faut oublier cette première période", confirme, à Paris, Jean-François Conil-Lacoste, directeur général de Powernext, principale bourse d'échange de ces droits d'émissions.
Le constat fait désordre au moment où l'Europe tâche de convaincre le Japon et les Etats-Unis d'adopter un mécanisme qu'elle présente comme un des leviers essentiels de la lutte contre les émissions de gaz carbonique, le CO2, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement du climat.
Sur ce marché, les firmes européennes de l'électricité, du papier, du ciment et de la sidérurgie qui émettent le plus de CO2 achètent leur droit à polluer aux usines les plus vertueuses. Avec l'aval de Bruxelles, chaque Etat membre de l'Union europénne définit des quotas d'émissions de CO2 pour quelque 9 000 usines au total. Celles qui dépassent leurs quotas sont censées acheter des "tonnes de CO2" à celles qui ne les ont pas atteints.
DÉGRINGOLADE DU PRIX DE LA TONNE DE CO2
Sauf qu'au cours de la première période d'existence de ce marché, de 2005 à 2007, le prix de la tonne de CO2 "a tendu vers zéro", concède le directeur général de Powernext. Après avoir atteint 22 euros en janvier 2006, la valeur de ce droit d'émission n'a cessé de dégringoler, et plafonne aujourd'hui aux alentours de 90 centimes. "A un tel prix, il est hélas plus rationnel pour un industriel de payer à un prix dérisoire le droit à émettre du CO2, plutôt que de consentir de lourds investissements afin de transformer son usine", juge un expert de la commission à l'environnement.
"C'est normal, s'excuse Barbara Helfferich, porte-parole du commissaire européen à l'environnement, quand nous avons établi les quotas en 2004, les industriels ont transmis des évaluations exagérées de leurs émissions réelles." En 2006, d'après l'analyse de Powernext des données transmises par Bruxelles le 2 avril, les émissions finalement constatées ont été de 1,2 % inférieures aux quotas. Cela signifie que très peu d'usines ont émis plus que ce à quoi elles avaient droit.
Barbara Helfferich insiste : "Pour que ce marché ait un sens, il est nécessaire que les quotas soient sensiblement inférieurs aux émissions." La porte-parole reconnaît : "Ni les Etats ni la Commission n'ont sans doute été assez stricts." Même diagnostic du côté du directeur général de Powernext, qui se montre toutefois magnanime. "Il ne s'agit pas d'une question de lobbying industriel", rassure M. Conil-Lacoste. "C'est juste qu'avant 2005, personne n'avait jamais mesuré systématiquement les émissions des usines européennes. On a dû faire au doigt mouillé", assure-t-il.
Malgré leur manque d'expérience, quelques gouvernements ont su avoir le doigt sagace : trois Etats membres sur 27 (la Grande-Bretagne, l'Espagne et la Slovénie) ont été capables d'établir des quotas inférieurs à leurs émissions. Au contraire, les usines françaises ont émis en 2006 un peu plus de 118 millions de tonnes de CO2, alors le gouvernement français avait autorisé un quota de 150 millions de tonnes.
"ON VERRA BIEN"
Pour la deuxième phase d'existence du marché d'échange des droits d'émission, qui commence en 2008 pour s'achever à la fin du protocole de Kyoto, en 2012, la Commission européenne a décidé d'être beaucoup plus sourcilleuse. La ministre de l'environnement française, Nelly Ollin, a dû faire un discret aller-retour à Bruxelles en hélicoptère pour tenter de convaincre Bruxelles de la bonne volonté de la France en matière de changement climatique, relevait Le Monde du 29 mars. En vain : sur les 18 plans nationaux d'allocation de quotas soumis jusqu'ici à Bruxelles, 15 ont été revus à la baisse, dont celui de Paris. Résultat, les droits d'émission sont inférieurs en moyenne de 9 % à ceux définis pour la période 2005–2007, selon Powernext : 1,59 million de tonnes de CO2, au lieu de 1,7 million de tonnes.
Il est déjà possible d'acquérir des droits d'émission pour cette deuxième période, sur des marchés à terme. La tonne de CO2 s'y négocie aux alentours de 15 euros, contre 0,80 euro aujourd'hui sur le marché au comptant. Une valeur plus élevée, qui permet Jean-François Conil-Lacoste de se dire optimiste pour la suite. Le directeur général de Powernext se refuse toutefois à dire s'il s'agit d'un prix suffisant pour que les industriels se mettent à investir dans des usines dégageant moins de gaz carbonique.
Il est permis d'en douter. Les nouveaux droits d'émission de la France pour la période 2008-2012 s'élèvent à 132,8 millions de tonnes de CO2 par an. Un quota supérieur de 12,5 % aux 118 millions de tonnes émises par les usines de l'Hexagone en 2006. Même si, d'ici à 2012, la croissance économique générera mécaniquement plus d'émissions, il n'est pas garanti que ces émissions approcheront cette fois les quotas, de manière à rendre le mécanisme du marché efficace, reconnaît M. Conil-Lacoste."On verra bien", convient le directeur général de Powernext.
En attendant, de nombreux secteurs économiques qui émettent des gaz à effet de serre ne sont tenus par aucun quota : les transports, l'agriculture et l'essentiel de l'industrie chimique, pour ne citer que les principaux.
Matthieu Auzanneau
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Il y a vraiment toujours quelque chose que je ne comprends pas : on se plaint de l'effondrement du prix du CO2, alors qu'il est du à ce que les industriels ont moins produit que leur quota, ce qui etait exactement le but recherché !
un système qui veut supprimer une consommation en la taxant a atteint son but justement quand la taxe ne rapporte plus rien, non?
un système qui veut supprimer une consommation en la taxant a atteint son but justement quand la taxe ne rapporte plus rien, non?
Dernière modification par GillesH38 le 06 avr. 2007, 22:26, modifié 1 fois.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
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Si tu fixes la limitation de vitesse à 300 km/h sur autoroute, les radars flasheront beaucoup moins de voitures en infraction.
As-tu pour autant amélioré la sécurité routière ?
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ok, mais ça n'a rien a voir avec le prix de la tonne de CO2. Si les quotas étaient mal calculés, ça serait encore plus catastrophique que la tonne de CO2 explose, parce que ça voudrait dire que les industries produisent encore plus que leur quotas deja très larges !
que les quotas aient été bien ou mal calculés, c'est un autre problème. Mais pour des quotas donnés, l'effondrement du prix veut dire que la situation est bien la meilleure qu'on puisse espérer, une fois admis ces quotas....
que les quotas aient été bien ou mal calculés, c'est un autre problème. Mais pour des quotas donnés, l'effondrement du prix veut dire que la situation est bien la meilleure qu'on puisse espérer, une fois admis ces quotas....
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Le système des quotas ne peut fonctionner que s'il n'y en a pas assez pour tout le monde.
Le marché, qu'il soit de droits d'émission, de barils ou de lingots d'or sert à gérer une situation de pénurie et non d'abondance.
Voilà pourquoi il n'y a pas de marché de l'air ou de l'eau - du moins pas encore
Le marché, qu'il soit de droits d'émission, de barils ou de lingots d'or sert à gérer une situation de pénurie et non d'abondance.
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Le détail qui ne trompe pas sur la profonde foi écologique des gens censés défendre cette cause. Je vous dis le fond de ma pensée ou bien ?energy_isere a écrit :Le marché des droits d'émission de CO2 rate son entrée
La ministre de l'environnement française, Nelly Ollin, a dû faire un discret aller-retour à Bruxelles en hélicoptère pour tenter de convaincre Bruxelles de la bonne volonté de la France en matière de changement climatique
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Je crois qu'on ne réussit pas actuellement (si on peut y arriver un jour!) à quantifier un minimum les émissions de CO2 et de méthane dues au dégel du permafrost, en particulier en Sibérie. Cette donnée fausse les calculs d'émission du CO2 sur le planète. L'année dernière, l'avis a été émis que ces émissions pourraient rendre caduc les tentatives de "marché" de CO2 si ces émissions dues au dégel du permafrost étaient massives, ce qui rendrait caducs, ou nains, nos "efforts" et "combines" de marché pour la limitation de l'émission de CO2 dans l'industrie, les transports et l'agriculture.
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Certainement pas : je m'en voudrais d'attenter à un tel monument d'indicible par une vaine et risible tentative de rationalité, qui de toutes façons se heurterait une fois de plus à un Everest de l'absurde. On a du respect pour ces choses-là.
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Un peu curieux! Sur un fil intitulé: "Les quota d'émissions CO2 et la bourse de la tonne de CO2", il s'y trouve des échanges sybillins relevant des "exigences de l'égo", même Gilles38 emploie le mot :"peut-être" au sujet des dits "échanges". Monsieur de E2100 aurait-il une sorte d'agressivité rentrée?
Vouloir critiquer est tout à fait normal, banal et courant, mais on dirait que Sa Rationalité E2100 répond alors par un biais cauteleux et suspicieux. On dirait qu'il faut passer au crible (son crible) un type de "savoir", avant de s'exprimer devant l'Académie, ici plutôt la Cour. D'ailleurs je crois que c'est fréquent dans son cas. C'est peut-être un moyen de "défense", mais alors cela ne relève que de la psychologie.
Car je le répète, le fil ici a un sujet bien précis. Peut-être que le roturier que je suis n'a pas vu en entrant l'écriteau: Noblesse seulement et marche à côté de ses chaussures sans s'en aperçevoir?
Ce qui m'avait fait intervenir est la réflexion très exacte et sensée ici de Tiennel:
"Le système des quotas ne peut fonctionner que s'il n'y en a pas assez pour tout le monde.
Le marché, qu'il soit de droits d'émission, de barils ou de lingots d'or sert à gérer une situation de pénurie et non d'abondance"
Et que, ayant lu il y a quelques mois des sites sur le sujet, il y est dit par ceux qui étudient ce sujet que les volumes de CO2 et de méthane dégagés du dégel du permafrost n'étant pas vraiment quantifiables, on pourrait alors craindre que ces volumes seraient tels que nos propres rejets de CO2 et de méthane seraient des quantités insignifiantes à côté. Au passage, ce serait la pire de toutes les hypothèses relativement au RC. Qu'y a-t-il de foireux dans cette interrogation? En général, quand on va sur un forum, c'est qu'on s'intéresse à l'avis des autres et à leurs informations, c'est ma seule raison d'y venir. Quant à mon niveau, et bien je fais ce que je pneu, je ne suis pas une chambre à air!
Vouloir critiquer est tout à fait normal, banal et courant, mais on dirait que Sa Rationalité E2100 répond alors par un biais cauteleux et suspicieux. On dirait qu'il faut passer au crible (son crible) un type de "savoir", avant de s'exprimer devant l'Académie, ici plutôt la Cour. D'ailleurs je crois que c'est fréquent dans son cas. C'est peut-être un moyen de "défense", mais alors cela ne relève que de la psychologie.
Car je le répète, le fil ici a un sujet bien précis. Peut-être que le roturier que je suis n'a pas vu en entrant l'écriteau: Noblesse seulement et marche à côté de ses chaussures sans s'en aperçevoir?
Ce qui m'avait fait intervenir est la réflexion très exacte et sensée ici de Tiennel:
"Le système des quotas ne peut fonctionner que s'il n'y en a pas assez pour tout le monde.
Le marché, qu'il soit de droits d'émission, de barils ou de lingots d'or sert à gérer une situation de pénurie et non d'abondance"
Et que, ayant lu il y a quelques mois des sites sur le sujet, il y est dit par ceux qui étudient ce sujet que les volumes de CO2 et de méthane dégagés du dégel du permafrost n'étant pas vraiment quantifiables, on pourrait alors craindre que ces volumes seraient tels que nos propres rejets de CO2 et de méthane seraient des quantités insignifiantes à côté. Au passage, ce serait la pire de toutes les hypothèses relativement au RC. Qu'y a-t-il de foireux dans cette interrogation? En général, quand on va sur un forum, c'est qu'on s'intéresse à l'avis des autres et à leurs informations, c'est ma seule raison d'y venir. Quant à mon niveau, et bien je fais ce que je pneu, je ne suis pas une chambre à air!
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Justement, pour filer la métaphore, les quotas, ils étaient plutôt vers 300km/h ou vers 150km/h?Tiennel a écrit :Si tu fixes la limitation de vitesse à 300 km/h sur autoroute, les radars flasheront beaucoup moins de voitures en infraction.
As-tu pour autant amélioré la sécurité routière ?
Dans les deux cas c'est facile à respecter, mais dans le second, ça force les extrêmes à agir.
- Schlumpf
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