https://www.ouest-france.fr/environneme ... bc413c71fc
La Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire s’interroge sur la destination des cultures irriguées par les retenues d’eau créées notamment en Vendée ? Elle pointe des zones d’ombre dans son rapport sur « La gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique », qui souligne dans notre région l’extrême fragilité de la ressource en eau et la consommation croissante. Et pas seulement côté bassines…
.......
En rendant public son " rapport sur la gestion quantitative de l’eau en période de réchauffement ", les magistrats rédacteurs de la Chambre régionale des comptes savaient qu’ils mettaient les pieds sur un terrain miné. Deux chiffres l’illustrent : « Les prélèvements d’eau brute poursuivent leur progression, souligne la CRC : + 8 % pour le sous-bassin de la Sèvre Nantaise entre 2015 et 2019 et + 17 % pour celui du Lay entre 2012 et 2019. » Or « les masses d’eau souterraines sont peu nombreuses tant en Loire-Atlantique que sur le bassin de la Sèvre Nantaise en raison de la nature géologique du sol du massif armoricain », rappelle la CRC. Le nombre de jours d’application des dispositifs de crise pour cause de pénurie d’eau en Loire-Atlantique est passé de 70 en 2016 à 192 en 2021.
« Utiles à condition que l’on sache à quoi elles servent »
Dans ce contexte, la question des retenues de substitution, appelées aussi « méga-bassines » est très sensible. « Elles peuvent être utiles, à condition que l’on sache à quoi elles servent. Comme elles sont financées à 65 % par des fonds publics, les financeurs devraient exiger en contrepartie des explications sur l’utilisation de l’eau », dit la CRC. Or, de façon assez étonnante, la Chambre régionale reconnaît qu’elle n’a pas pu obtenir de réponse sur l’usage des bassines. Cherche-t-on à noyer le poisson sur les bassines ? « Sur le sous-bassin de la Sèvre Nantaise comme celui du Lay, la Chambre régionale d’agriculture n’a pas été en mesure de fournir des données sur la surface agricole utile (SAU) irriguée, son évolution ; encore moins sur le volume d’eau prélevé par hectare irrigué, ni sur le type d’exploitations (conventionnelle, biologique, etc.) ou de cultures ( grandes cultures, cultures spécialisées, etc.) auxquelles ces volumes sont destinés. » En filigrane se pose la question de l’exportation des récoltes alimentées par l’eau des bassines. Si tel est le cas, les aides publiques en faveur de la souveraineté alimentaire ne tiennent plus.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)