Résumons, si tu veux bien, ta pensée : tu voudrais que nous retrouvions une alimentation la plus proche possible du paléolithique, c'est à dire carnée (de gibier, pas de bétail, ou du moins en élevage non industriel), alactée (pas d'élevage à l'époque), pauvre en céréales et riche en légumes?
Pas forcément très carnée. 300g de viande, 200 de poisson et 6 oeufs par semaine sont largement suffisants dans tous les cas. Un peu moins même pour un mode de vie plutôt sédentaire. Aujourd'hui, rien que pour la viande, on est à presque 2kg, plus un peu de poisson, des oeufs et encore 1 ou 2kg d'équivalent viande sous forme de produits laitiers. Revenir à un régime de type paléolithique revient à
diviser la consommation de produit animaux par 3 ou 4.
La viande de volaille, si ces volailles sont nourries comme il faut (c'est -à-dire qu'elles se démerdent), remplace bien la viande sauvage. De même pour toute viande d'élevage extensif, peu voire pas du tout supplémenté en céréales. On peut aussi consommer gastéropodes, batraciens et insectes...
Ensuite, on trouve beaucoup de protéines dans les fruits secs (noix, amandes, noisettes), dans les légumineuses (lentilles, haricots mungo, pois chiches, fèves), les graines (courge, sésame, tournesol...).
Ce que nous appelons céréales et féculents, aujourd'hui, c'est essentiellement le blé et les pommes de terre. Il faudrait remettre dans ces catégories beaucoup plus de légumes secs, des céréales anciennes, des châtaignes, du riz là où c'est possible. Mais dans tous les cas, le total des hydrates de carbone ne doit pas être trop important. Les américains l'ont compris à leur dépens :
http://www.thierrysouccar.com/articles/article025.html
les Américains sont – comme les Français – invités à « augmenter leur consommation de céréales et de féculents ». Mais, toujours en 1997, l’équipe de Harvard a rapporté que les gros consommateurs de riz blanc, pain blancs et pommes de terre ont jusqu’à 2,5 fois plus de risque de développer un diabète, surtout s’ils consomment peu de fibres. Ils ont aussi plus de risque de maladie cardiovasculaire, une information qu’avait, le premier, révélée Sciences et Avenir. « Les recommandations officielles sont en partie responsables de l’épidémie d’obésité et de diabète qui touche tous les pays, » nous déclarait il y a peu un Walter Willett très remonté.
Parmi les légumes, il faut augmenter la part de légumes racines (carottes, navets, celeri, divers radis...), de crucifères (choux divers, brocolis...), de légumes feuilles autres que salades (blettes, épinards, celeri branche, poireaux...).
Plutôt consommer crus au moins les légumes à forte teneur en vitamines sensibles à la chaleur (C notamment), crus ou en soupe pour les autres.
Il faut aussi compter sur les plantes aromatiques et condiments, comme le persil, qui devrait se manger comme n'importe quelle salade, ou l'ail et l'oignon, qui devraient être consommés quasi-quotidiennement.
En situation agricole, le régime sur lequel il faut tendre à mon avis est pour nous le régime méditerranéen, même si je conçois bien que ce soit plus difficile à tenir dans le nord. Le but n'est pas d'être parfait, mais de savoir vers quoi on devrait tendre.
Opinion personnelle, relayée par des cours de génétique des populations
Attention, génétique et environnement (au sens très large) ne sont pas à opposer. C'est parce que j'ai le mauvais gène que je suis susceptible de développer la maladie, et c'est parce que l'environnement est défavorable que je la développe effectivement.
En même temps, on n'a pas retrouvé tant que ça de leurs crânes en assez bon état pour faire un moulage ; parmi les 40%, tu comptes les tumeurs type prostate? Parce qu'on en trouve effectivement plein mais la plupart ne donnent rien, ou alors évoluent tellement lentement que le malade meurt d'autre chose
C'est exact, mais l'essentiel du travail sur l'alimentation des chasseurs-cueilleurs s'est fait sur les populations qui étaient encore bien vivantes au 20è siècle. Et se poursuivent encore maintenant.
Maintenant, je l'ai dit, les cancers ne sont pas non plus apparus en masse au néolithique. Contrairement aux caries et à l'ostéoporose, dans les populations qui ont adopté massivement le blé.