[RC/CC] Climat / Changement climatique et effet de serre

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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xavdr
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Message par xavdr » 28 août 2007, 02:54

parisse a écrit : Les accusations que vous portez [...] sont suffisamment graves pour que l'on vous demande des détails précis et vérifiables.
Le(s) message(s) précédent(s) vous paraissent-ils répondre à votre question ? Y a-t-il des points précis que vous souhaiteriez voir abordés en complément ?

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Message par xavdr » 28 août 2007, 03:05

Glycogène a écrit :Pour la température qui n'a pas augmenté d'après la figure 5.
En fait je parlais bien évidemment de la figure 7 ou la température moyenne sur 63 stations de toutes les latitudes (=? globale) diminue dans les années 1960 puis remonte progressivement après. Au milieu des années 1990 elle est de même niveau que dans la seconde moitié des années 1950. Or il semblerait par ailleurs que celles ci soient plus froides que les années 1930s.

Remarquez : la figure 5 est intéressante aussi puisqu'elle illustre spectaculairement l'effet majeur des ilôts de chaleur urbains... en Californie entre 1940 et 1995.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 28 août 2007, 08:38

J'ai deja exprimé un "petit doute" sur le RC. Selon ce que je comprends

a) l'augmentation du CO2 est mesurable, et mesuré, et ne fait aucun doute.
b) l'augmentation de température de ces dernieres decennies est mesurable, et mesurée, et ne fait aucun doute .

c) c'est le lien de causalité entre les deux qui est un petit peu plus problématique, parce qu'il n'est pas DIRECTEMENT prouvable : ça ne repose que sur des modèles par ordinateur. L'argument des modèles est : si on ne met pas l'influence du CO2, on n'arrive pas à simuler la montée des températures. Mais ça suppose qu'on soit parfaitement sûr qu'on a tenu compte de tout le reste , or le probleme est justement qu'on ne sait pas exactement ce qui détermine la température, et en particulier les variations (bien réelles) qui existaient AVANT le degagement industriel de CO2 ! (ni les causes de l'episode de refroidissement du milieu du siecle). Il est un peu genant de devoir determiner l'amplitude d'un phenomene sans savoir proprement soustraire les autres causes possibles ! D'une manière générale, je travaille suffisamment avec les ordinateurs pour savoir qu'il faut etre prudent avec ce que vous trouvez avec : il est TRES facile d'obtenir ce qu'on veut avec des hypothèses ad hoc. (Les américains disent "garbage in, garbage out").

Un autre probleme est que la reconstruction historique des températures (la fameuse "crosse de hockey") est manifestement caractérisée par une incertitude bien plus grande des mesures avant le XIXe siecle qu'apres. Meme si cette courbe est juste (elle a bien sur ete critiquée),l'effet de "montée" moderne est certes bien plus visible, mais aussi parce que l'incertitude est considérablement plus faible.Si il y avait deja eu des montées analogues au Moyen Age, elles auraient été noyées dans les incertitudes et on serait simplement incapable de les voir : si on n'a pas un jeu de données fiables et homogènes pour calibrer les modèles, il est tres difficile de prouver qu'ils sont justes !

Donc je pense scientifiquement correct (et si vous lisez soigneusement meme la littérature "pro anthropique", ils ne parlent eux meme que de "tres probable" ou "probable") d'insister sur le fait que la part du RC du au CO2 est encore mal quantifiée, et que la barre d'erreur n'exclut ni une influence totale de 100 %, ni une influence nulle de 0 % !! (evidemment le plus raisonnable serait de dire que le CO2 a "au moins une certaine influence" sur le RC actuel: le petit probleme est que suivant la valeur precise de cette influence, l'effet sur les températures au cours du XXIe siecle ne sera pas le meme !). Ne me traitez pas de negationniste, je dis juste que d'apres la méthodologie scientifique standard, il me semble qu'on n'a pas encore de connaissance suffisante du systeme Terre pour dire exactement quelle est l'influence du CO2 sur le climat. A mon avis, il est pour le moment tres difficile d'en dire plus, ce qui veut dire que toute "certitude" aussi bien pro que anti RC anthropique est simplement peu fondée, et releve plus de la foi que de la méthode scientifique. Tous les scénarios présentés ne sont que des possibilités, il faut le garder à l'esprit. La question difficile etant bien sur qu'il faut quand meme prendre des décisions en fonction de ces incertitudes, et que si on attend d'etre sur, ce serait probablement trop tard dans les hypotheses "pessimistes".
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par ABC » 28 août 2007, 09:44

xavdr a écrit :
ABC a écrit : Les preuves du consensus

Y en a pas...
Mauvaise foi

ABC a écrit : On n'est pas absolument pas dans le dénégation là:rappelons les sources étant donné que tu n'en a pas.
... rodomontades ...

Innocent ! Comment peux-tu penser cela de moi ?

Il se trouve que ta source porte sur un document signé en mai par des représentants de plusieurs académies des sciences dont l'académie russe.

Or la commission sur le protocole de Kyoto au sein de l'académie des sciences russe dénonce activement l'alarmisme réchauffiste, a affirmé sa position anti-alarmiste à l'été 2007 et le président de cette commission IZRAEL, par ailleurs l'un des 4 vice-présidents de l'ONU/GIEC 2007 explique que la signature du président de l'académie des sciences OSIPOV du document réchauffiste était un malentendu, la commission demandant au président OSIPOV de retirer sa signature.
Si on regarde la source en question, on s'aperçoit:
1) Qu'il est question uniquement de l'académie des sciences russes .
2) Qu'elle concerne le protocole de Kyoto, son efficacité et son coût économique et non le RC d'origine anthropique.






ABC a écrit :
Cela m'ennuie de te dire cela, mais la véhémence de ton discours rappelle ceux des idéologies totalitaires.
... étonnant ...

Résumons : je rapporte les hurlements médiatiques qui affirment faussement un consensus qui n’existe pas, je rapporte la diversité de vue chez les scientifiques, je souligne la diversité de vue y compris chez les libéraux que vous connaissez apparemment si mal et me voila mnémoniquement associé aux totalitaires…
Tu ne peux savoir quels débats passionnés pouvaient agiter les communistes sur le futur de la société sans classe. Eux aussi avaient l'impression d'une grande diversité de points de vue parmi eux.

ABC a écrit :
Totalement faux:

… amusant … je pars des années 1930, mentionne les mesures disponibles depuis la fin des années 1950 et rappelle le creux des années 1970 … et vous partez de 1978 …

Permettez-moi d’insister : les températures de la basse atmosphère mesurées par ballon sonde et par satellites n’ont pas globalement augmentées entre la fin des années 1950 le début des années 1990 (cf. fig. 7 -et non 5 comme je l'ai initialement écrit-), et il semblerait que les années 1930 aient été plus chaudes que les années 1950 (cf. fig. 4).
L'article que tu donnes en lien date de 1999, et donc ne peut mentionner le fait qu'une erreur a été découverte en 2005 dans les analysées qu'il utilise et qui ont été réalisées par l'équipe dirigée par John Christy : source. Par ailleurs, les auteurs ne mentionnent pas les autres travaux sur les données satellites, qui eux confiment les données au sol. Pour ce qui est des ballons sondes, le mieux est de remonter à la source et de constater comment Soon et Balliunas(qui pointent au Georges Marshall Institute financé par Exxon) sélectionnent les données.


Je passe sur la ridicule polémique engagé par McIntyre sur les données de surfaces. Rappelons que ces températures sont aujourd'hui confirmées de façon incontestable par les données satellites.Image

Quant aux soit-disant erreurs énormes les voici ramenées à de plus justes proportions.

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Message par ABC » 28 août 2007, 10:15

GillesH38 a écrit :J'ai deja exprimé un "petit doute" sur le RC. Selon ce que je comprends

a) l'augmentation du CO2 est mesurable, et mesuré, et ne fait aucun doute.
b) l'augmentation de température de ces dernieres decennies est mesurable, et mesurée, et ne fait aucun doute .

c) c'est le lien de causalité entre les deux qui est un petit peu plus problématique, parce qu'il n'est pas DIRECTEMENT prouvable : ça ne repose que sur des modèles par ordinateur. L'argument des modèles est : si on ne met pas l'influence du CO2, on n'arrive pas à simuler la montée des températures. Mais ça suppose qu'on soit parfaitement sûr qu'on a tenu compte de tout le reste , or le probleme est justement qu'on ne sait pas exactement ce qui détermine la température, et en particulier les variations (bien réelles) qui existaient AVANT le degagement industriel de CO2 ! (ni les causes de l'episode de refroidissement du milieu du siecle).
Merci de ramener un peu de sérénité.
Mais il me semble que tu oublies un point important: le lien CO2-température s'appuie sur un mécanisme physique connu et a été confirmé par des données paléoclimatiques. Ce n'est pas une preuve absolue, mais la concordance entre la théorie et les données est, à ce qu'il me paraît, ce qu'on recherche en général en science. Autre point, à ce que je crois savoir, on n'est pas sans idée sur les causes de variation du climat, les fluctuations de l'activité solaire étant à l'échelle historique les plus importantes. Un des points importants me semble le fait que l'activité solaire est assez bien corrélée aux variations de températures constatées jusqu'au années 70 mais n'expliquent pas le réchauffement depuis.
Un autre probleme est que la reconstruction historique des températures (la fameuse "crosse de hockey") est manifestement caractérisée par une incertitude bien plus grande des mesures avant le XIXe siecle qu'apres. Meme si cette courbe est juste (elle a bien sur ete critiquée),l'effet de "montée" moderne est certes bien plus visible, mais aussi parce que l'incertitude est considérablement plus faible.Si il y avait deja eu des montées analogues au Moyen Age, elles auraient été noyées dans les incertitudes et on serait simplement incapable de les voir : si on n'a pas un jeu de données fiables et homogènes pour calibrer les modèles, il est tres difficile de prouver qu'ils sont justes !
Cela me semble tout à fait juste mais aujourd'hui on a quand même plusieurs reconstitutions de températures et pas seulement celle du Hockey stick.
Donc je pense scientifiquement correct (et si vous lisez soigneusement meme la littérature "pro anthropique", ils ne parlent eux meme que de "tres probable" ou "probable") d'insister sur le fait que la part du RC du au CO2 est encore mal quantifiée, et que la barre d'erreur n'exclut ni une influence totale de 100 %, ni une influence nulle de 0 % !!
Très probable(soit >90%) que le réchauffement des trentes dernières années soit principalement liée aux GES d'après le dernier rapport du GIEC. Cette estimation rend très peu probable une influence de 0% me semble-t-il.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 28 août 2007, 14:47

ABC a écrit :
Mais il me semble que tu oublies un point important: le lien CO2-température s'appuie sur un mécanisme physique connu et a été confirmé par des données paléoclimatiques. Ce n'est pas une preuve absolue, mais la concordance entre la théorie et les données est, à ce qu'il me paraît, ce qu'on recherche en général en science.
oui mais ce n'est pas si simple , parce que justement les données paleoclimatiques montrent une correlation dans l'autre sens : que le rechauffement provoque une augmentation de CO2 (puisque on ne peut pas invoquer un degagement artificiel de CO2 precedant le rechauffement , et que de plus il y a un decalage de 800 ans , le rechauffement precedent le CO2 : il y a forcément une autre cause au rechauffement paléoclimatique).


C'est sur que le CO2 augmente l'effet de serre, mais l'impact exact est difficile à calculer sans connaitre precisement les rétroactions. Si on se contente de l'effet de serre "a l'ordre zéro", l'effet est assez modeste (de moins de 1 °C environ pour un doublement du CO2, c'est à dire un passage de 280 à 560 ppm. Aujourd'hui on est à 380 environ. ). La grande inconnue est donc l'ampleur de la rétroaction qui amplifie cette valeur. J'ai été un peu excessif en disant que l'influence 0 % etait possible, puisque le passage de 280 à 380 a forcement un peu augmenté l'effet de serre : mais la part exacte de rechauffement imputable à cette augmentation est encore incertaine : la fourchette de "probabilité" de la sensibilité est quand meme encore incertaine de plus d'un facteur 2 (de 2 à 4,5 °C /doublement) et comme je disais il faut prendre avec prudence cette fourchette qui n'est determinée que par des simulations informatiques, pas des mesures directes.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par parisse » 28 août 2007, 20:59

GillesH38 a écrit : C'est sur que le CO2 augmente l'effet de serre, mais l'impact exact est difficile à calculer sans connaitre precisement les rétroactions. Si on se contente de l'effet de serre "a l'ordre zéro", l'effet est assez modeste (de moins de 1 °C environ pour un doublement du CO2, c'est à dire un passage de 280 à 560 ppm. Aujourd'hui on est à 380 environ. ). La grande inconnue est donc l'ampleur de la rétroaction qui amplifie cette valeur. J'ai été un peu excessif en disant que l'influence 0 % etait possible, puisque le passage de 280 à 380 a forcement un peu augmenté l'effet de serre : mais la part exacte de rechauffement imputable à cette augmentation est encore incertaine : la fourchette de "probabilité" de la sensibilité est quand meme encore incertaine de plus d'un facteur 2 (de 2 à 4,5 °C /doublement) et comme je disais il faut prendre avec prudence cette fourchette qui n'est determinée que par des simulations informatiques, pas des mesures directes.
Il y a une rétroaction qui ne doit pas être trop difficile à calculer, c'est celle de l'albédo due a la glace. On peut d'ailleurs faire le calcul avec la fonte de la banquise en arctique, fonte totale qui parait de plus en plus probable pour avant 2040. Pendant 3 mois environ (25% du temps), 10 millions de km2 (2%) vont passer d'un albédo de 0.5 environ à 0.05 environ, avec un soleil incident passant au pole de sin(23degres) =0.4 à 0 (en gros 0.2 à comparer à 0.25) ca fait 0.2% environ d'ensolleillement capturé en plus: au total la fonte la banquise arctique nous donne de l'ordre de 2.5W/m^2, à comparer aux 4.2W/m^2 pour le doublement du CO2 (qui sans rétroaction amènent environ 1K de hausse).
D'autre part les données paléoclimatiques sont en bon accord avec les fourchettes de sensibilité climatique 2.5 à 4 K (et non 2-4.5K) pour 2*CO2. Donc je ne comprends pas pourquoi tu dis que cette fourchette ou que le lien CO2-réchauffement repose seulement sur des simulations informatiques, elles sont aussi étayées par de la physique et des observations.


A xavdr:
je ne suis pas convaincu par vos arguments. En particulier je ne vois pas où vous apportez des preuves que les données sur le réchauffement actuel (qui proviennent par exemple de l'organisation météorologique mondiale) ou sur les paléoclimats sont fausses et encore moins sciemment truquées. Un scientifique peut bien sûr être soumis à la tentation de frauder, mais vous accusez là non pas un scientifique particulier, mais toute une branche de frauder, ce que j'ai du mal à croire possible, alors que de l'autre coté, il y a d'énormes intérêts financiers derrière des lobbies prêts à tout pour décrédibiliser le RC (qu'on se souvienne des méthodes utilisées par les fabricants de tabac...).
Sur le fonds, j'ai étudié plus en détail la question des paléoclimats et de l'effet de serre (cf. ci-dessus), et la fourchette de la sensibilité climatique me parait du bon ordre de grandeur, les scénarios d'émissions de CO2 du GIEC me paraissant plus discutables. Sur la question des reconstructions des 2000 dernières années, je n'ai pas eu le loisir d'étudier les détails en-dehors du fait qu'il faut se méfier des contre-arguments qui se basent sur le climat local à l'Europe.
J'aimerais connaitre les arguments scientifiques qui selon vous tendant à démontrer que l'effet de serre dû au CO2 serait négligeable.
Il est d'autre part clair que le climat se réchauffe rapidement depuis les années 1980, c'est indiscutable en Arctique, mais aussi pour ce que j'en sais en Europe, indépendamment des mesures de température, on observe un recul des glaciers, une diminution des périodes de gel, une augmentation de la durée de pousse, etc., comment l'expliquez-vous si le taux de CO2 n'intervient pas?

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Message par GillesH38 » 28 août 2007, 21:19

parisse a écrit : D'autre part les données paléoclimatiques sont en bon accord avec les fourchettes de sensibilité climatique 2.5 à 4 K (et non 2-4.5K) pour 2*CO2. Donc je ne comprends pas pourquoi tu dis que cette fourchette ou que le lien CO2-réchauffement repose seulement sur des simulations informatiques, elles sont aussi étayées par de la physique et des observations.
Bernard, je ne vois pas trop comment quantifier la sensibilité climatique au CO2 avec les données paléoclimatiques, vu qu'on ne connait pas exactement le role des forcages externes qui ont necessairement eu lieu? mais j'ai peut etre loupé quelque chose !
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Message par Tiennel » 28 août 2007, 21:32

parisse a écrit :les scénarios d'émissions de CO2 du GIEC me paraissant plus discutables
Point de vue intéressant et que je sais également partagé par Gilles
:)

Peux-tu développer ce point un petit peu ? Estimes-tu que lesdits scénarios ne sont pas compatibles avec l'état des réserves fossiles et la vitesse à laquelle on peut les consommer ?
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Message par hyperion » 28 août 2007, 22:17

oui ,il y a l'histoire de la consommation ultime d'hydrocarbure,
paradoxalement la meilleure façon de limiter les rejets de co2 serait de precipiter l'apparition du ppo.
http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... ht=#133037
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Message par xavdr » 29 août 2007, 01:44

GillesH38 a écrit : les données paleoclimatiques montrent une correlation dans l'autre sens : que le rechauffement provoque une augmentation de CO2 (puisque on ne peut pas invoquer un degagement artificiel de CO2 precedant le rechauffement , et que de plus il y a un decalage de 800 ans , le rechauffement precedent le CO2.
Exact. En regardant de plus près les relations statistiques entre CO2 et proxys de températures dans les bulles des carottes glaciaires de Vostock on trouve une courbe qui correspond … à la solubilité du CO2 dans l’eau en fonction de la température globale. Dans l’affaire le résidu ce qui tendrait à écarter l’hypothèse d’un effet de serre important du au CO2.

Les ratios entre isotopes montrent qu’actuellement la durée de vie du CO2 avant absorption par un puits de carbone durable est de l’ordre de 5 à 10 ans.

Carbone : l’atmosphère contient 0,8e18g, la couche océanique superficielle 1e18g, l’océan profond 40e18g, la biosphère de surface 2e18g, les carburants fossiles 4e18g, les sédiments (collectés au fil des millions d’années) 80 000e18g. On connaît mal certaines partie de cette chaîne, e.g. le phitoplancton.
Chaque année il s’échange via l’atmosphère dans un sens ET dans l’autre environ 0,1e18g avec la couche superficielle océanique et 0,1e18g avec la biosphère. Ces quantités renouvellent les populations isotopiques présentes dans l’atmosphère mais seul le petit écart entre les deux quantités définit le solde de CO2 (à multiplier par mCO2 / mC = 44/12~=3,5 pour calculer sa masse) qui s’accumule ou se soustrait de l’atmosphère. Les échanges avec les autres réservoirs se font sur des échelles de temps très variées : permutations El Niña / El Niño des couches océaniques, biosphère des profondeurs, sédimentations, érosion des sols arables, modification des rations entre espèces vivantes, évolution des espèces vivantes, etc. D’où des temps de relaxations multiples avec des échanges rapides mais limité à l’échelle des mois et des années et des échanges plus puissant mais plus lents avec un décalage, à en croire les carottes glaciaires, de 400 ans à 4000 ans.
GillesH38 a écrit :Si on se contente de l'effet de serre "a l'ordre zéro", l'effet est assez modeste (de moins de 1 °C environ pour un doublement du CO2, c'est à dire un passage de 280 à 560 ppm. Aujourd'hui on est à 380 environ. ). La grande inconnue est donc l'ampleur de la rétroaction

Les rétroactions négatives semblent les plus puissantes avec un surcroit d’évaporation de l’eau qui ne change pas l’effet de serre très fort en zone océanique tropicale mais qui augmente significativement la couche nuageuse et l’évacuation de la chaleur par l’irradiation infrarouge en altitude. Bien évidemment, GIEC se contente d’avouer qu’il maitrise mal le cycle de l’eau. Pour information, selon les auteurs, l’effet de serre du cycle de l’eau (éventuellement réduit de l’effet d’albédo des nuages) est évalué entre 60% et 95% de l’effet de serre total de l’atmosphère.

Richard LINDZEN estime à 0,5°C l’augmentation de la température avec un doublement du CO2 atmosphérique et à 1° en cas peu crédible d’un quadruplement. Or pour doubler le CO2 atmosphérique il faudrait aussi doubler le CO2 de la surface océanique et d'une partie de la biosphère, auquel s'ajoute sa propagation progressive aux couches profondes de l’océan et plus progressive encore aux couches sédimentaires, etc.

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Message par Thibaud » 29 août 2007, 06:23

xavdr a écrit :..modification des rations entre espèces vivantes, évolution des espèces vivantes, etc.
....
Etc, etc ...

Celà inclue-t-il la disparition des espèces vivantes par asphyxie , acidification ( récifs coralliens par exemple) ou disparition du biotope ( phoques par exemple ) ?

Les climat-sceptiques donnent quelles explications pour la perte de la biodiversité ?

:-k

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Message par Tiennel » 29 août 2007, 09:21

xavdr a écrit :Richard LINDZEN :roll: estime à 0,5°C blablabla
Bon, ce fil se transforme en négation même pas originale du RC.

Je verrouille le temps que le troll retourne chez ses amis de climat-septique.
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Message par parisse » 29 août 2007, 10:25

Je réponds ici pendant que le thread initial est bloqué.
Bernard, je ne vois pas trop comment quantifier la sensibilité climatique au CO2 avec les données paléoclimatiques, vu qu'on ne connait pas exactement le role des forcages externes qui ont necessairement eu lieu? mais j'ai peut etre loupé quelque chose
Si on regarde les forcages externes connus dans le passé:
- on a un forcage externe astronomique global sur l'ecentricité de l'ordre de 1W/m^2
- des forcages externes astronomique nettement plus importants mais locaux (répartition pole/equateur et hiver doux/ete frais ou hiver froid/ete chaud) qui agissent par l'albédo des glaces
Cela se voit dans l'étude des périodicités des enregistrements climatiques.
Les principales rétroactions sont les gaz à effet de serre (CO2, CH4, H2O), l'albédo des glaces. Quantitativement, pour le CO2 on a un forcage de 6*ln(290/180)=2.9W/m^2. Je ne connais pas le forcage du CH4 mais il est probablement de l'ordre de 1W/m^2. La variation de l'albédo des glaces est plus importante, dans mon calcul précédent on avait environ 2W/m^2 pour 2% de la surface du globle pendant 1/4 du temps, ici ce sont en gros les latitudes Nord >= 50 qui sont touchées, soit plus de 10% de la surface du globe sur un temps un peu plus long (on peut aussi comparer l'épaisseur des calottes glaciaires continentales à la variation du niveau de la mer, de l'ordre d'un facteur 20 pour estimer la surface continentale englacée et en multipliant par 3, le ratio terre/mer, on arrive aussi à plus de 10% de la surface du globe), ce qui donne plus de 10W/m^2. En sommant, on arrive à environ 15W/m^2 en bon accord avec les 4 à 5 degrés de variation de température entre une ère glaciaire et un interglaciaire.
Maintenant tout ces calculs n'excluent pas la possibilité qu'un autre forçage puisse exister ou que les nuages modifient l'albédo de manière significative, il n'empèche que jusqu'à ce qu'une théorie alternative explique aussi cet écart, ce sont à mes yeux des indices très sérieux en faveur de la fourchette de la sensibilité climatique du GIEC (2.5-4 degré avec une valeur médiane de 3 pour un doublement du CO2, dont environ 1 degré attribuable au CO2 et de 0.5 à 1.5 à la glace selon ce qui fondra).

A xavdr:
J'ai parcouru rapidement l'article de Lindzen que vous citez. On y lit sans surprises que sans rétroactions, 2*CO2 donne +1 degré. Ensuite, je n'ai pas vu de raison particulière pourquoi les rétroactions devraient diminuer au lieu d'amplifier ce 1 degré, en fait je n'ai rien vu de quantitatif sur l'albédo de la glace, ni d'explication convaincante sur les variations de température entre une ère glaciaire et une interglaciaire. Si j'ai lu trop vite, pouvez-vous me donner les no de pages.

A Tiennel:
Je pense en effet que les scénarios d'émissions de CO2 du GIEC sont le plus sujets à discussion car ils ne prennent en compte que la demande d'énergie fossile sans y mettre de contraintes. Par contre, je n'ai pas d'avis sur la question, les développements récents iraient plutot dans le sens que nous ne pourrons pas émettre même ce que les scénarios les moins consommateurs du GIEC prévoient, mais il est je pense trop tôt pour se faire une opinion sur l'usage que nous ferons des non conventionnels (que ce soit l'exploitation des tarsands ou des oil shales avec par exemple des centrales nucléaires, du charbon avec ou sans séquestration, ou la possibilité d'exploiter les hydrates de méthane).

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Message par GillesH38 » 29 août 2007, 11:28

parisse a écrit : Si on regarde les forcages externes connus dans le passé:
- on a un forcage externe astronomique global sur l'ecentricité de l'ordre de 1W/m^2
- des forcages externes astronomique nettement plus importants mais locaux (répartition pole/equateur et hiver doux/ete frais ou hiver froid/ete chaud) qui agissent par l'albédo des glaces
Cela se voit dans l'étude des périodicités des enregistrements climatiques.
Les principales rétroactions sont les gaz à effet de serre (CO2, CH4, H2O), l'albédo des glaces. Quantitativement, pour le CO2 on a un forcage de 6*ln(290/180)=2.9W/m^2. Je ne connais pas le forcage du CH4 mais il est probablement de l'ordre de 1W/m^2. La variation de l'albédo des glaces est plus importante, dans mon calcul précédent on avait environ 2W/m^2 pour 2% de la surface du globle pendant 1/4 du temps, ici ce sont en gros les latitudes Nord >= 50 qui sont touchées, soit plus de 10% de la surface du globe sur un temps un peu plus long (on peut aussi comparer l'épaisseur des calottes glaciaires continentales à la variation du niveau de la mer, de l'ordre d'un facteur 20 pour estimer la surface continentale englacée et en multipliant par 3, le ratio terre/mer, on arrive aussi à plus de 10% de la surface du globe), ce qui donne plus de 10W/m^2. En sommant, on arrive à environ 15W/m^2 en bon accord avec les 4 à 5 degrés de variation de température entre une ère glaciaire et un interglaciaire.
Maintenant tout ces calculs n'excluent pas la possibilité qu'un autre forçage puisse exister ou que les nuages modifient l'albédo de manière significative, il n'empèche que jusqu'à ce qu'une théorie alternative explique aussi cet écart, ce sont à mes yeux des indices très sérieux en faveur de la fourchette de la sensibilité climatique du GIEC (2.5-4 degré avec une valeur médiane de 3 pour un doublement du CO2, dont environ 1 degré attribuable au CO2 et de 0.5 à 1.5 à la glace selon ce qui fondra).
oui bien sur tu es en train de démontrer que la sensibilité au doublement dans l'intervalle [2,5 ; 4 ] est "raisonnablement" en accord avec les données paléoclimatiques, ce dont je ne doute pas ! (sinon on l'aurait dit depuis longtemps ;) ). Mais dans ton calcul la contribution du CO2 ne représente qu'un cinquieme du forçage donc moins de 1°C sur les 4 ou 5 observés: je ne vois toujours pas tres bien ou est l'argument "robuste" qui fixe l'amplification par rétroaction a une valeur autour de 3 ? d'autant moins que j'ai tendance à penser que si la cause principale est la variation d'albedo du aux glaces, elle explique surtout la baisse de température des périodes glaciaires, mais a un effet limité sur la hausse du fait que la surface glacée etant deja faible, elle ne peut pas beaucoup diminuer (de plus les calottes actuelles ont une epaisseur assez grande pour mettre un bout de temps à fondre, seule la banquise est fragile mais son impact sur l'albedo global est quand meme limité non?) et il ne peut pas etre exclus non plus que la nébulosité joue un role au moins aussi important....

je joue l'avocat du diable mais j'aimerai bien me convaincre moi meme de l'argument solide fixant la sensibilité climatique à 3°C/doublement , et le fait meme que la fourchette donnée par le GIEC lui meme ait un facteur 2 d'incertitude me fait quand meme encore penser que cette solidité est disons... moyenne ! ;)
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

Verrouillé