parisse a écrit :GillesH38 a écrit :
ce que tu dis est en contradiction avec le modèle mathématique de la formule de Bern. Les effets de température sont précisément les effets non linéaires dont je parlais. Mais si tu les négliges, l'absorption asymptotique de l'Océan n'est pas totale mais il reste environ 20 % du CO2 émis (ou au moins les constantes de temps d'absorption de ces 20 % sont très grandes, de plusieurs millénaires).
Precisement, la constante de temps la plus grande correspond au temps pour l'eau de faire un cycle complet du tapis roulant, de l'ordre du millier d'annees. A l'echelle du 21eme siecle, dire que c'est un reservoir infini est un peu caricatural, car le brassage de l'ocean n'est pas suffisant, mais la variation de taux de CO2 avec laquelle l'ocean reste en equilibre est plus faible que la variation due a la hausse de T.
ce temps très long n'est pas pris en compte dans le modèle de Bern, les constantes de temps considérées (dans la somme d'exponentielles ) varient de 1,186 ans à 173 ans , tu peux voir une discussion sur FS
ici ou en anglais
ici. Avec une somme d'exponentielles, la fraction absorbée instantanément n'est nullement une "constante fondamentale", comme je disais elle dépend de toute l'histoire de l'émission avant. L'existence de constantes de temps courtes (probablement l'absorption par la photosynthèse du plancton?) va faire que si on coupait par 2 l'émission, l'absorption diminuerait ensuite et il resterait un résidu qui ferait continuer l'augmentation, a un rythme plus faible.
Ben non, il suffit d'emettre ce que l'ocean peut absorber pour stabiliser le taux de CO2. Aujourd'hui c'est environ 3ppm/an, si on stabilise progressivement d'ici 20 a 30 ans par exemple, on pourrait rester disons a 430 ppm avec une hausse de T de 1 a 2 degres et un taux d'absorption par l'ocean qui diminuerait de 10-20%. Si on continue a emettre 5, 6, 7 ppm par an ou plus, on continuera a monter et on stabilisera plus haut, de 2 a 4 degres disons, avec une absorption par l'ocean peut-etre divisee par 2.
ecoute tu as une formule mathématique et tu connais bien la théorie, on a une relaxation avec un système différentiel linéaire dont les constantes de temps représentent les valeurs propres; essaye de simuler l''effet d'une division par 2 des émissions et tu verras le résultat.
Un argument simple : actuellement, on émet environ 30 Gt de CO2 par an et donc environ 15 Gt sont absorbés. Mais quand on en émettait 15 Gt, le CO2 continuait à monter donc l'océan n'en absorbait pas 15 Gt mais seulement 8. La capacité d'absorption n'est donc nullement temporellement constante.
Ton raisonnement oublie l'existence d'un pic qui ferait que les émissions baissent DE TOUTES FACONS à partir d'un certain moment. Evidemment si elles continuaient à croitre pendant 100 ans, ça ferait une grosse différence si on diminue les émission annuelles, l'intégrale sur 100 ans serait diminuée de la même façon. Mais ça correspond au cas où on n'est pas contraint par la quantité totale.
Mais si on a un pic, c'est qu'on est contraint par la quantité totale, et si ce pic arrive bien avant 100 ans, le résultat est qu'on émettra à peu près (à la "queue" post-100 ans près) toujours à peu près la meme chose, tu ne fais que déplacer la date et l'amplitude du pic sans changer l'intégrale, et alors le résultat dans 100 ans est aussi à peu près le même.
J'ai deja dit plein de fois que la "solution" au PO et au RC etait commune.
si on sait remplacer les fossiles par autre chose sans changement du niveau de vie (ce qui semble être ton postulat sous jacentà , alors la solution est commune, et évidente et triviale : on les remplace.
Si on ne sait pas, alors la "solution", ou plutot la mitigation, va dans deux sens opposés. Dans un cas on cherche désespérement à en produire plus, dans l'autre cas, moins. Personne ne peut raisonnablement dire que ça revient au même .....
Tu dis ca parce que tu consideres que l'apport des fossiles est constant. Mais ce n'est pas vrai, on arrive aujourd'hui a mieux tirer profit (2 fois plus environ) d'un litre d'essence qu'il y a 20 ans dans un moteur de voiture par exemple. L'efficacite energetique, le developpement des EnR, ... tout ca permet de le faire. On a donc interet a economiser maintenant pour en retirer + plus tard et pour allonger la periode de transition (moins un choc est violent, mieux on l'amortira). Apres nos descendants lointains dans quelques siecles verront quel niveau de vie on peut atteindre uniquement avec des EnR, en attendant gardons leur suffisamment de fossiles pour pouvoir transitionner tranquillement dans un climat pas trop derange. Il me semble du coup que stabiliser nos emissions de CO2 a ce qui est absorbable est un bon objectif.
je ne considère pas que l'apport des fossiles est constant, et ta réponse botte en touche: QUELLE QUE SOIT l'efficacité économique des fossiles, ça produit plus de richesse d'en extraire plus ! en l'occurrence, si tu améliores l'efficacité des fossiles, tu peux choisir soit de consommer moins pour une richesse constante, soit de produire plus de richesse pour une consommation constante. Encore une fois, limiter la consommation reviendra toujours à priver certaines personnes des richesses qu'elles auraient pu avoir, et tu aurais toujours pu les donner aux plus pauvres - il faut que tu sois capable de leur expliquer que c'est pour leur bien.
limiter les émissions demande donc qu'on ait établi une limite au nombre de personne ayant accès à une richesse donnée, et que tu sois capable de l'imposer - aucune de ces choses ne me parait réaliste encore une fois.
Si j'ai bien compris ton point de vue c'est: on ne peut pas conserver notre niveau de vie apres le pic, donc profitons en un max pendant qu'on peut encore et entretuons-nous joyeusement apres
manifestement, tu n'as pas bien compris ....
Mon point de vue c'est: peut-etre qu'on peut conserver un niveau de vie equivalent, alors investissons pour ca quitte a moins profiter maintenant, au pire on adoucira la transition.
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l'enjeu actuel du CO2 n'est pas de conserver notre niveau de vie d'occidental, il est de savoir si on autorise ou non les 6 milliards qui sont bien plus pauvres que nous à augmenter leur consommation, ou pas, et jusqu'à où.