Rechauffement climatique / effets économiques

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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charles.muller
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Message par charles.muller » 02 janv. 2007, 13:17

En mai dernier, Munich Re et d'autres ont réuni un groupe de travail sur ces questions. Ci-dessous les points de consensus.

Le point 5 indique notamment que l'on ne sait toujours pas si la hausse des catastrophes naturelles (tempêtes, inondations, cyclones, etc.) est attribuable à l'homme ou à la variabilité climatique. Le point 8 considère que ce sont les changements sociaux et économiques qui expliquent pour le moment et à titre principal la hausse des pertes.
Report of the Workshop on
“Climate Change and Disaster Losses:
Understanding and Attributing Trends and Projections”
25-26 May 2006
Hohenkammer, Germany
EXECUTIVE SUMMARY
(...)
Consensus (unanimous) statements of the workshop participants:

1. Climate change is real, and has a significant human component related to greenhouse gases.

2. Direct economic losses of global disasters have increased in recent decades with particularly large increases since the 1980s.

3. The increases in disaster losses primarily result from weather related events, in particular storms and floods.

4. Climate change and variability are factors which influence trends in disasters.

5. Although there are peer reviewed papers indicating trends in storms and floods there is still scientific debate over the attribution to anthropogenic climate change or natural climate variability. There is also concern over geophysical data quality.

6. IPCC (2001) did not achieve detection and attribution of trends in extreme events at the global level.

7. High quality long-term disaster loss records exist, some of which are suitable for research purposes, such as to identify the effects of climate and/or climate change on the loss records.

8. Analyses of long-term records of disaster losses indicate that societal change and economic development are the principal factors responsible for the documented increasing losses to date.

9. The vulnerability of communities to natural disasters is determined by their economic development and other social characteristics.

10. There is evidence that changing patterns of extreme events are drivers for recent increases in global losses.

11. Because of issues related to data quality, the stochastic nature of extreme event impacts, length of time series, and various societal factors present in the disaster loss record, it is still not possible to determine the portion of the increase in damages that might be attributed to climate change due to GHG emissions

12. For future decades the IPCC (2001) expects increases in the occurrence and/or intensity of some extreme events as a result of anthropogenic climate change. Such increases will further increase losses in the absence of disaster reduction measures.

13. In the near future the quantitative link (attribution) of trends in storm and flood losses to climate changes related to GHG emissions is unlikely to be answered unequivocally. Policy implications identified by the workshop participants

14. Adaptation to extreme weather events should play a central role in reducing societal vulnerabilities to climate and climate change.

15. Mitigation of GHG emissions should also play a central role in response to anthropogenic climate change, though it does not have an effect for several decades on the hazard risk.

16. We recommend further research on different combinations of adaptation and mitigation policies.

17. We recommend the creation of an open-source disaster database according to agreed upon standards.

18. In addition to fundamental research on climate, research priorities should consider needs of decision makers in areas related to both adaptation and mitigation.

19. For improved understanding of loss trends, there is a need to continue to collect and improve long-term and homogenous datasets related to both climate parameters and disaster losses.

20. The community needs to agree upon peer reviewed procedures for normalizing economic loss data.
Textes (pdf, anglais) téléchargeables à : http://sciencepolicy.colorado.edu/sparc ... eport.html
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th
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Message par th » 02 janv. 2007, 16:24

fabinoo a écrit :Réchauffement = un péril parmi d'autres...
Il me semble que le RC a quelques spécificités qui le rend différents des autres perils : anthropique, irreversible, global, et potentiellement mortel pour une grande partie des hanitants de la planete.

Autre spécificités : on peut faire des actions qui reduisent ce risque, et ces actions demandent l'approbation du plus grand nombre possible d'habitants des pays 'developpés.'.
Tout le monde sur ce forum peut contribuer à reduire ce peril. Il me semble par contre plus difficile de lutter contre la deforestation, l'appauvrissement des sols, etc.
Ces spécificités jusfifient à mon avis grandement la place (récente) qu'a pris ce péril dans les débats actuels dans nos pays.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 02 janv. 2007, 16:35

th a écrit : Il me semble que le RC a quelques spécificités qui le rend différents des autres perils : anthropique, irreversible, global, et potentiellement mortel pour une grande partie des hanitants de la planete.
et la dépletion des fossiles, qu'est ce qu'elle n'est pas de tout cela? :-).
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par fabinoo » 02 janv. 2007, 16:45

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Message par Krom » 02 janv. 2007, 17:00

fabinoo a écrit :Et la disparition des réserves halieutiques ?
Et la destruction des forêts primaires ?
Et l'épuisement des sols ?
Et l'accumulation de déchets nucléaires ?
Et la disparition d'espèces vivantes ?
Et la salinisation des nappes phréatiques ?
...

Toutes choses qui seront sans doute aggravées par le réchauffement, mais qui ne l'ont pas attendu.
Et c'est aussi pas mal de chose que chacun peut influence de manière infinitésimale par son comportement, comme le RC et le PO.

fabinoo

Message par fabinoo » 02 janv. 2007, 17:09

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Dernière modification par fabinoo le 18 avr. 2007, 12:19, modifié 1 fois.

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Message par Krom » 02 janv. 2007, 17:12

fabinoo a écrit :
Et c'est aussi pas mal de chose que chacun peut influence de manière infinitésimale par son comportement, comme le RC et le PO.
Sauf qu'on est en train de focaliser toute l'attention et tous les moyens de lutte sur le seul réchauffement. Or, si un certain nombre de mesures sont similaires pour régler tous ces problèmes, il y a tout de même certaines différences qui ne sont pas de détail dans leur traitement.
Oui, je suis d'accord avec ça.

Je précisais pour ça:
th a écrit : Autre spécificités : on peut faire des actions qui reduisent ce risque, et ces actions demandent l'approbation du plus grand nombre possible d'habitants des pays 'developpés.'.
Tout le monde sur ce forum peut contribuer à reduire ce peril.

echazare
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Message par echazare » 02 janv. 2007, 19:05

charles.muller a écrit :
echazare a écrit :
Le rapport dit il que l'homme ne sera plus le facteur principal du RC dans les décennies à venir ?

Le rapport va t'il mieux nous informer des conséquences d'un réchauffement global moyen de 2 ou 4° ?
Non sur les deux points. Tu es donc sûr que l'homme est aujourd'hui le principal facteur du réchauffement moderne ? Cela me semble assez douteux pour le réchauffement 1750-1950. Et pas certain du tout pour le réchauffement 1950-2005.
J'ai lu un de tes posts sur info climat qui situé ta conviction entre 30 et 60% du total pour l'effet anthropique actuel. Mais pour le futur (2100 max) va t'on vers une augmentation de la proportion ou une diminution ?

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Message par charles.muller » 02 janv. 2007, 19:31

Lo a écrit : Quoi qu'il en soit, le recours aux pourcentages est fallacieux. Mieux vaut parler d'un facteur 2,25 pour les projections à scénario donné, c'est plus honnête.
Si tu veux : il reste un facteur 2,25 pour la sensibilité dans les modèles GIEC, un facteur 3 à 9 dans les diverses estimations de la littérature récente (modèles simples, ERB, paléo. etc.).

En revanche, tu fais une erreur : je ne parle pas des résultats pour une "projection à scénario donné", mais de la sensibilité climatique à l'équilibre pour 2xCO2 (c'est un calcul purement théorique en faisant tourner le modèle jusqu'à 2xCO2 ou empirique en analysant les T/forçages des paléoclimats). La sensibilité climatique est plus intéressante parce qu'elle ne s'encombre pas des scénarios d'émission que l'on peut toujours critiquer pour la fragilité inhérente à toute prospective sur 100 ans. C'est pourquoi je parlais de l'incertitude "physique" des modèles actuels.
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Message par charles.muller » 02 janv. 2007, 19:36

th a écrit :
fabinoo a écrit :Réchauffement = un péril parmi d'autres...
Il me semble que le RC a quelques spécificités qui le rend différents des autres perils : anthropique, irreversible, global, et potentiellement mortel pour une grande partie des hanitants de la planete.
Anthropique : en partie, mais dans quelle mesure ?

Irréversible : si, il est réversible (naturellement à l'échelle des siècles ou millénaires, volontairement par limitation des GES, etc.).

Global : la moyenne est globale, mais les situations locales assez différentes, aujourd'hui et demain (amplification polaire arctique, stabilité Antarctique hors péninsule, réchauffement moindre en HS et aux tropiques qu'en HN, etc.).

Mortel pour une grande partie des habitants de la planète : tu penses à un réchauffement de combien (provoqué par quel forçage) ?
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Message par charles.muller » 02 janv. 2007, 19:41

echazare a écrit :
J'ai lu un de tes posts sur info climat qui situé ta conviction entre 30 et 60% du total pour l'effet anthropique actuel. Mais pour le futur (2100 max) va t'on vers une augmentation de la proportion ou une diminution ?
On va a priori vers une augmentation de la part anthropique du RC tant que le fossile sera la base énergétique de l'humanité (et la déforestation massive en zone tropicale et en HS). Vers une diminution par la suite (mais à long terme du fait de la durée de vie de certains GES). A mesure que l'on ajoute des GES d'origine industrielle / agricole, la part anthropique se renforce nécessairement. Surtout que l'on a tendance à diminuer les aérosols (exemple des sulfates) également anthropiques mais qui, eux, avaient un pouvoir refroidissant. D'où une partie de la hausse 1980-2005 sur l'HN.
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Message par th » 03 janv. 2007, 09:57

@fabinoo : je n'ai pas l'impression qu'on focalise tous les moyens pour lutter contre le RC. Actuellement on ne fait rien, ou presque.

Les problèmes que tu cites n'ont jamais étés au centre des préoccupations des médias et des décideurs. Le RC est le premier problèmes écologique dont ils se préocupent. Tant mieux, non ?

D'autant plus que, comme tu l'écrit, la réduction des risques liés au RC permettra aussi la réduction de ceux liés aux autres problèmes que tu cites.
Traiter le RC permet ainsi de traiter en partie de la disparition des réserves halieutiques ( pour les causes liées au PH de l'océan, à la modif des courants, ..) , la destruction des forêts primaires (elles sont des puits à CO2), l'épuisement des sols (necessité d'une agriculture nécéssitant moins d'intrans fossiles) , la disparition d'espèces vivantes (accentué par le RC); etc etc....

Evoquer le RC permet ainsi de sensibiliser les medias, les decideurs à ces autres problématiques connexes... et à d'autres, tout aussi fondamentale à mon avis, telles que celles portant sur la nature et la nécessité de croissance économique, son lien avec la croissance énergétique, les questions energetiques, etc..


@charles.muller : Des conséquences telles que la hausse des niveaux des océans ne sont pas reversible à l'echelle du millénaire.
Image
Le RC est, par nature, irreversible.

Concernant ta question, contrairement à toi je ne sais pas à quel réchauffement correspond un seuil de risque. Tu penses pour ta part que le RC sera en bas des fourchettes (1.5°C), et n'aura que peu de conséquences. C'est une croyance, qu'on peut respecter en tant que telle.
Une autre T°, et des conséquences de type catastrophique, reste dans le domaine du possible.

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Message par charles.muller » 03 janv. 2007, 14:08

th a écrit : @charles.muller : Des conséquences telles que la hausse des niveaux des océans ne sont pas reversible à l'echelle du millénaire.
Image
Le RC est, par nature, irreversible.

Concernant ta question, contrairement à toi je ne sais pas à quel réchauffement correspond un seuil de risque. Tu penses pour ta part que le RC sera en bas des fourchettes (1.5°C), et n'aura que peu de conséquences. C'est une croyance, qu'on peut respecter en tant que telle.
Une autre T°, et des conséquences de type catastrophique, reste dans le domaine du possible.
Le niveau des mers monte par dilatation thermique ou fonte des glaciers, deux causes liées au réchauffement des T surface et troposphère. Si tu coupes le chauffage, le phénomène se prolonge en raison de l'inertie calorique des océans (pour la dilatation), mais pas indéfiniment. Tes courbes montrent d'ailleurs que la hausse décroît sur la durée... jusqu'à la prochaine glaciation en dernier ressort. Certains ont fait l'hypothèse d'un blocage de la future glaciation par disparition totale des glaces polaires (Antarctique compris), mais c'est quand même très spéculatif (Berger, Loutre).

Il faut ajouter à cela que l'on connaît mal le comportement des océans (on ne comprend pas par exemple pourquoi ni comment les couches supérieures 0-700m perdent de temps en temps des quantités importantes de chaleur, cf. Lyman 2006, qui ne se retrouvent ni dans l'atmosphère ni dans les fonds, ce qui tend à suggérer une perte radiative directe vers l'espace).

Je ne "crois" pas seulement aux valeurs basses de la sensibilité climatique par un choix arbitraire confortant mon optimisme, je peux aussi essayer d'expliquer pourquoi certains modèles actuels tendent à mon sens à la surestimer. Bref, je tente de fonder mes opinons sur la connaissance plutôt que la croyance - je ne dis pas que j'y parviens, mais c'est au moins la direction de principe que j'adopte.

PS : je suis d'accord avec toi, on ne fait rien de sérieux contre le RC. J'analyse Kyoto comme un signal modéré de diversification énergétique, pas vraiment une réponse aux enjeux climatiques (de la part de ceux qui adhèrent aux conclusions du GIEC et à une version "maximaliste" du principe de précaution).
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Message par echazare » 03 janv. 2007, 15:04

charles.muller a écrit :
Je ne "crois" pas seulement aux valeurs basses de la sensibilité climatique par un choix arbitraire confortant mon optimisme, je peux aussi essayer d'expliquer pourquoi certains modèles actuels tendent à mon sens à la surestimer. Bref, je tente de fonder mes opinons sur la connaissance plutôt que la croyance - je ne dis pas que j'y parviens, mais c'est au moins la direction de principe que j'adopte.

.
Y a un de l'arbitraire chez CM quand même ;)

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Message par echazare » 03 janv. 2007, 15:09

charles.muller a écrit :
echazare a écrit :
J'ai lu un de tes posts sur info climat qui situé ta conviction entre 30 et 60% du total pour l'effet anthropique actuel. Mais pour le futur (2100 max) va t'on vers une augmentation de la proportion ou une diminution ?
On va a priori vers une augmentation de la part anthropique du RC tant que le fossile sera la base énergétique de l'humanité (et la déforestation massive en zone tropicale et en HS). Vers une diminution par la suite (mais à long terme du fait de la durée de vie de certains GES). A mesure que l'on ajoute des GES d'origine industrielle / agricole, la part anthropique se renforce nécessairement. Surtout que l'on a tendance à diminuer les aérosols (exemple des sulfates) également anthropiques mais qui, eux, avaient un pouvoir refroidissant. D'où une partie de la hausse 1980-2005 sur l'HN.
Vous ne répondez que partiellement à ma question. Prenons comme base fort plausible que nous ne faisions pas grand chose du point de vue des fossiles sur les 20 prochaines années (poursuite du tendentiel actuel), avec l'effet d'inertie des GES, à combien s'élèvera cette part anthropique (une fourchette %) dans le RC?

Selon vous aujourd'hui 30 à 60%
2025 ???

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