RC, Gulf Stream, "sibérisation" de l'Europe

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Message par EPZ » 16 oct. 2006, 00:26

Bonsoir,
fabinoo a écrit :Oui, le Gulf stream peut s'arrêter, il l'a déjà fait.
.
je redonne le lien le gulf stream peut il s'arreter

et extrait de la page 4 du docu
Sans craindre les raccourcis abusifs on peut affirmer que pour que le Gulf Stream s’arrête il faudrait que l’anticyclone des Açores lui-même s’évanouisse et donc que le transfert de chaleur par l’atmosphère de l’équateur vers les pôles s’interrompe autrement dit que l’équateur ne soit plus là où il se trouve. Il faudrait pour cela une modification substantielle des paramètres de la rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil, perturbation autrement plus importante que l’accroissement de la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre. Les études paléoclimatiques ont d’ailleurs montré qu’en Floride, là où il est le mieux canalisé, le Gulf Stream ne s’était jamais interrompu au cours des précédents épisodes glaciaires.

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Message par Shipibo » 16 oct. 2006, 01:16

Bien sûr E2100. J'avais lu que les deux auteurs de l'étude n'était pas eux-mêmes des spécialistes mais qu'ils avaient consultés des chercheurs. Pentagone ou pas cette étude n'est qu'un échos aux inquiétudes émisent par de plus en plus de scientifiques à travers le monde et s'intéresser au problème n'est pas un égarement.

Image Image

Voilà, ces deux illustrations (extraite du site de l'Ocean and Climate Change Institute) correspondent plus à ce que j'avais lu : il ne s'agit pas d'un "arrêt" proprement dit mais d'un fort ralentissement qui affaiblirait le Gulf Stream et le repousserait vers le sud, sans l'arrêter. Du même coup sa n'entrerait pas en contradiction avec l'affirmation de l'océanographe Bruno Voituriez cité par EPZ (à propos des études paléoclimatiques de Floride).

D'ailleurs pour revenir au dossier de Voituriez voilà ce que l'on peut lire à la fin :
C’est à tort que Maury, pour glorifier le rôle positif du Gulf Stream sur le climat de L’Europe de l’ouest le compare à celui du Labrador. Un contraste analogue existe aux mêmes latitudes de part et d’autre du Pacifique entre les côtes américaines et la Sibérie. Personne à Seattle ou Vancouver ne rend grâce au Kuroshio du climat tempéré dont il jouit alors que de l’autre côté la Mer d’Okhotsk est prise par les glaces tout comme les côtes du Labrador. Si ce contraste existe entre les deux rives des océans c’est à cause de….la rotation de la Terre qui fait qu’aux latitudes tempérées les bords est des océans bénéficient d’un climat océanique : ils sont sous l’influence des vents d’ouest qui s’établissent entre les anticyclones subtropicaux et les zones dépressionnaires (Islande, Aléoutiennes) et qui dans leur parcours océanique puisent chaleur et humidité.

A l’inverse les bords ouest sont soumis sur le bord ouest des zones dépressionaires à des vents de nord ouest issus des régions polaires. Il faut comparer ce qui est comparable et en l’occurrence les différences climatiques qui existent entre l’Europe de l’ouest et les côtes ouest du continent américain. Les températures moyennes européennes sont incontestablement plus élevées que les américaines. A latitude égale les températures moyennes annuelles en Norvège sont supérieures de 10°C à celles de l’Alaska.

C’est le résultat direct du surplus de chaleur transporté par les courants dans l’Atlantique nord mais s’il y participe comme « transporteur » le Gulf Stream n’en est pas le moteur ; c’est la formation des eaux profondes en Mer du Groenland qui en est la cause. On peut supposer qu’en cas de défaillance de ce processus la Norvège connaîtrait le climat de l’Alaska et Brest celui de Vancouver. On est encore loin du climat glaciaire que nous promettent les catastrophes hollywoodiennes !

S’il n’est pour rien dans l’interruption possible de la circulation thermohaline la pérennité du Gulf Stream doit nous rassurer car elle est la garantie qu’à un moment ou un autre elle pourra reprendre comme elle le fit toujours régulièrement au cours des six cent mille dernières années à travers les multiples vicissitudes qui jalonnent les périodes glaciaires et interglaciaires.
Reste à savoir quelles pourraient être les causes d'une "défaillance de ce processus" et je trouve dommage que l'auteur n'insiste pas davantage sur ce point là. Selon lui un trop plein d'eau douce pourrait perturber le Gulf Stream sans pour autant l'arrêter mais de quelle façon cette pertubation se répercuterait sur la formation des eaux profondes en Mer du Groenland ?

fabinoo

Message par fabinoo » 16 oct. 2006, 08:59

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Message par Glycogène » 16 oct. 2006, 10:57

Shipibo a écrit :Reste à savoir quelles pourraient être les causes d'une "défaillance de ce processus" et je trouve dommage que l'auteur n'insiste pas davantage sur ce point là. Selon lui un trop plein d'eau douce pourrait perturber le Gulf Stream sans pour autant l'arrêter mais de quelle façon cette pertubation se répercuterait sur la formation des eaux profondes en Mer du Groenland ?
Tu as mal lu ou mal compris, mais c'est clair.
Ce qu'il dit, c'est que la douceur en europe est plus du au fait que l'on soit sur la rive W d'un océan que sur l'existence de la circulation thermohaline.
En effet, dans le Pacifique N, il y a des courants genre Gulf Stream (des tropiques E vers le NW, dus au vent et circulant à la surface), mais il n'y a pas la circulation thermohaline plongeante. Il y a une circulation dans l'autre sens, remontant de l'eau froide des profondeurs.
Et pourtant, la différence de température entre les rives E et W du Pacifique n'est pas bien plus grande que celles entres les rives E et W de l'Atlantique. Quand il dit que le climat de Brest pourrait être celui de Vancouver, il veut bien dire que ça n'a rien à voir avec le climat de Québec ! Vancouver est un peu plus froid que Brest, mais reste tiède et humide en hiver et non froid et sec comme à Québec.

Le Gulf Stream, c'est 140 millions de m3/s maximum (car son débit varie sur son chemin selon les affluents/défluents), 100 millions en moyenne.
La circulation thermohaline, c'est 15 millions de m3/s, qui lors de sa traversée de l'atlantique en surface est confondue avec le Gulf Stream.
Donc si la circulation thermohaline s'arrête, le Gulf Stream perd 15 millions de m3, c'est à dire 10 à 15% de son débit.
Le réchauffement peut entrainer une réorganisation de la dérive Atlantique N et de ses ramifications, mais le schéma général de transport de chaleur des tropiques E vers les mers du NW sera plus ou moins conservé. Le climat européen peut donc changer mais pas au point de devenir celui du Québec.
Donc pas de catastrophe en vu de ce point de vue.
Par contre ça n'enlève pas les autres conséquences du réchuffement : phénomènes extrèmes plus fort, inondation/sècheresse, ...

Pour les causes de l'arrêt ou ralentissement de la circulation thermohaline, ce sont tout ce qui baisse la densité de l'eau de surface vers le Groenland : pluies plus abondantes et fonte de la banquise qui diminue la salinité (donc la densité) des eaux de surfaces, qui ne plongent donc plus à cet endroit (une autre zone favorable au plongeon peut apparaitre ailleurs).

Ensuite, on peut ne pas être d'accord avec cet article, mais voilà ce que l'auteur veut dire.

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Message par Shipibo » 16 oct. 2006, 11:06

Rapport à l'influence de la rotation de la Terre j'avais compris, c'est sur le mecanisme de formation des eaux profondes que je me posais le plus de questions.

Enfin en tout cas merci pour tes précisions Glycogène ;)

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Message par Glycogène » 16 oct. 2006, 11:38

L'article auquel je fais référence contient un schéma intéressant : les flux radiatifs de la terre.

Image

On remarquera que c'est équlibré :
- du point de vue de l'espace : flux solaire (342) = flux de réflexion (107) + flux de réémission du sol et de l'atmosphère (235)
- du point de vu du sol : flux solaire (168) + réémissions de l'atmosphère vers le sol (324) = réémision du sol vers l'atmosphère et l'espace (390) + conduction sol/air (24) + évaporation de l'eau terrestre (78).

Le bilan vue de l'espace est indépendant de l'effet de serre, donc le flux solaire (324) et les réémissions vers l'espace + réflexions aussi.
L'effet de serre (et l'effet de l'atmosphère en général) ne peut donc agir que sur le bilan sol/atmosphère et sur la part du flux solaire qui n'est pas réfléchi.
Une augmentation de l'effet de serre se traduit par des échanges plus grand (350, 324, 24, 78), ce qui signifie une température plus grande.

On voit que l'on peut modifier certaines valeurs sans toucher aux échanges radiatifs sol/atmosphère. Lorsqu'on modifie un seul flux, les possibilité de réorganisations des autres flux est infini. Cela permet de se rendre compte de la difficulté de prévoir ce que la modification d'un seul paramètres (la proportion en GES de l'atmosphère) peut entrainer.
Et donc que si les modèles ne sont pas justes aujourd'hui (difficulté à prévoir l'évolution du climat des 50 dernières années) ne signifie pas pour autant que le réchauffement climatique n'aura pas lieu.

fabinoo

Message par fabinoo » 16 oct. 2006, 18:29

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Message par hugy » 16 oct. 2006, 21:42

Pas si sur que le gulf stream influe si peu,

dans le film de Al Gore il explique la dernière glaciation de 10000 ans en europe par l'arrêt du gulf stream suite a une arrivée massive d'eau douce, j'avais aussi trouvé uin site qui en parlait

le mécanisme :
le climat se réchauffe, les glaciers qui recouvrent l'amérique du nord fondent, mais un barrage fait qu'au lieu de se déverser progressivement dans l'océan, il se forme un immense lac en surface de la glace sur quasiment tout le continent
au bout d'un moment, la fonte trop importante alliée à l'augmentation de pression due a l'accumulation d'eau dans le lac, fait sauter le barrage l'eau se déverse par le golfe du st laurent dans l'atlantique
les restes de cet immense lac c'est les grands lacs Eirié, ontario.....
l'apport d'eau douce dilue la masse d'eau froide (dense car concentrée en sel et refroidie suite à l'évaporation), les eaux ne plongent plus au fond , la circulation thermohaline s'arrête
l'épisode a duré une dizaine d'années, s'en est suivi 10 000 ans de glaciation en europe du nord !

si je retrouve le site qui décrivait cet épisode je rajouterai le lien

en tous cas, si ce phénomène s'est produit, il peut se reproduire avec les glaces du groenland
je pense que 2°C c'est optimiste, faudrait sans doute parler de 4 ou 5 °C

fabinoo

Message par fabinoo » 16 oct. 2006, 21:54

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Message par braskc78 » 16 oct. 2006, 23:24

A six reprises, entre 70 000 et 17 000 ans, des débâcles d'icebergs provenant des calottes polaires canadienne et scandinave sont venues libérer leur eau douce en plein milieu de l'Atlantique Nord, à la latitude de l'Espagne. Le Gulf Stream s'est retrouvé bloqué, et la température a brusquement chuté.

Mais l'apport d'eau douce par des icebergs n'est pas la seule cause expliquant le blocage du Gulf Stream, et donc les refroidissements brutaux du climat en Europe de l'Ouest. En effet, il n'y a pas de traces de débâcle glaciaire pour une vingtaine d'allers-retours climatiques du chaud au froid (baptisées oscillations de Dansgaard-Oeschger) repérés par les climatologues entre 80 000 et 15 000 ans. Des périodes glaciaires où les températures moyennes annuelles ont tout de même varié de 10 degrés en moins d'un siècle. Comment expliquer, alors, que le Gulf Stream ait pu se bloquer et se débloquer aussi rapidement?
http://www.alertes-meteo.com/vague_de_c ... stream.htm

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Message par EPZ » 19 oct. 2006, 11:03

Conférence : le Gulf stream


Bruno Voituriez, océanographe physicien, animera mardi 24 octobre à 19h30 à l'Institut océanographique (Paris) une conférence sur le Gulf stream.

Aucun courant marin n’a atteint la notoriété du Gulf Stream devenu un véritable mythe depuis que M.F. Maury en 1855 le décrivit avec beaucoup de lyrisme comme un fleuve prenant sa source dans le Golfe du Mexique et se jetant dans les Mers Arctiques et le compara à un système de chauffage central.
Sa renommée médiatique construite sur ce mythe en fait maintenant le contrôleur de l’évolution du climat avec cette angoissante question mise en scène par Hollywood : le Gulf Stream peut-il s’arrêter et générer un nouvel âge glaciaire ?

Il appartient aux scientifiques de « déconstruire » les mythes et de dire la réalité parfois moins flamboyante mais tout aussi passionnante. Ici en l’occurrence il s’agira du Gulf Stream réel qu’aucune interruption ne menace, de son rôle effectif dans le système climatique et de son influence sur les écosystèmes de l’Atlantique Nord.

Bruno Voituriez a été responsable des programmes de recherche d’océanographie physique et spatiale de l’Ifremer et coordinateur de la contribution française aux programmes internationaux TOGA (Tropical Ocean and Global Atmosphere) et WOCE (World Ocean Circulation Experiment).

Entrée libre et gratuite
Conférence à 19h30
Durée : environ 2 heures

Institut océanographique
195 rue Saint Jacques
Grand amphithéâtre
75005 Paris

L'Institut océanographique propose tout au long de l'année Les mardis de la planète océan, un cycle de conférences-débats scientifiques ouvert à tous (entrée libre et gratuite).

Programme des Mardis de la planète océan

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Message par energy_isere » 30 nov. 2006, 20:27

Un Gulf Stream ralenti aurait provoqué le Petit Age glaciaire

LE MONDE / 30.11.06

Historiens et climatologues en conviennent : le climat européen a connu, après les températures clémentes de l'"optimum médiéval", un net refroidissement. Les causes de cet âge glaciaire miniature, qui s'est ressenti entre le début du XIVe siècle (voire plus tôt) et le milieu du XIXe, demeurent l'objet de spéculations.

Certains invoquent une baisse de l'activité solaire. D'autres mettent en cause des cycles lents modifiant les courants océaniques. "Une des explications généralement avancées est celle d'une perturbation de la circulation des masses atmosphériques", dit Valérie Masson-Delmotte, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE).

Sans exclure aucune des causes possibles - dont les effets ont pu se cumuler ou s'induire -, des chercheurs américains sont parvenus à corréler le Petit Age glaciaire avec un ralentissement moyen du Gulf Stream d'environ 10 % sur la période concernée. Leurs travaux, publiés jeudi 30 novembre dans la revue Nature, reposent sur l'étude de carottes sédimentaires prélevées sur deux zones situées au large de la Floride - Dry Tortugas et Great Bahama Bank - par lesquelles transite le Gulf Stream. Ce courant marin charrie vers l'hémisphère Nord les eaux chaudes formées dans le golfe du Mexique et sert de régulateur climatique à l'Europe occidentale.

"L'approche proposée ici est totalement nouvelle, estime Marie-Alexandrine Sicre, chercheur au LSCE et spécialiste de l'analyse des sédiments marins. Mais il existe aujourd'hui très peu d'archives sédimentaires sur les périodes climatiques récentes et il faudra davantage de mesures à l'échelle du bassin atlantique pour comprendre le rôle de l'océan dans les transferts de chaleur vers le nord et les mécanismes qui les sous-tendent." Les travaux publiés ne concernent en effet qu'une portion du Gulf Stream située aux basses latitudes.

La reconstruction de l'histoire du Gulf Stream et de son influence sur le climat européen est d'actualité. Les océanographes et les climatologues prédisent en effet un ralentissement de la circulation océanique en raison des effets du réchauffement et en particulier à cause de la baisse de la salinité des eaux de surface dans l'Atlantique nord. L'ampleur de ce ralentissement à l'horizon de la fin du siècle et l'importance de son effet sur le climat européen sont des questions très débattues. L'étude de Nature apporte de nouveaux éléments de réponse.

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Message par rico » 30 nov. 2006, 20:38

Ce que j'aime bien avec energy_isere c'est qu'il donne plus des infos que son avis. :smt023

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Message par fab » 01 déc. 2006, 00:52

rico a écrit :Ce que j'aime bien avec energy_isere c'est qu'il donne plus des infos que son avis. :smt023
Donner une info, c'est aussi donner un petit peu son avis (étant donné qu'on sélectionne l'info que l'on donne) ;)

A l'évidence, le Gulf Stream doit avoir une importance considérable sur le climat de l'Europe de l'Ouest : Bordeaux est à la même latitude que Montréal !

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Message par Environnement2100 » 01 déc. 2006, 03:17

Le sujet n'est pas tranché AMC : on évalue à 50/50, parfois à 70/30, les influences respectives de l'atmosphère et de la Dérive Nord-Atlantique.

Si le parcours de la DNA commence à être assez connu, celui de la cellule climatique est moins connu, non pas en trajet, mais en bilan thermique.

On distingue bien ce trajet pendant la période des cyclones en automne : les dépressions tropicales naissent dans le golfe du Congo, se déplacent à latitude constante jusqu'au Caraïbes, où elles se transforment éventuellement en cyclones et prennent une direction erratique. Les cyclones s'affaiblissent en touchant les terres et se retransforment en dépressions, qui remontent vers le nord des USA puis, repoussées par la langue froide de l'anticyclone polaire, elles continuent avec peu d'affaiblissement jusqu'à l'Europe, où le frottement sur les terres leur fait perdre leur humidité et leur puissance.

Dans cette dernière période, une dépression se comporte (dans notre hémisphère) comme une pompe aspirante apportant de l'air chaud du sud pour le déposer à nos latitudes ; l'effet est accru par la chaleur de condensation de l'humidité de l'air. Le cumul de ces deux effets, apport d'air chaud, et apport de chaleur de condensation de la vapeur d'eau, est considérable.

Pour compliquer les choses, ce mécanisme fonctionne parce que les dépressions survolent une eau chaude pendant quasiment tout le trajet jusqu'en Europe. Si la DNO s'arrête, ces dépressions vont se trouver au contact d'eau froide pendant tout le trajet ouest-est, et vont donc condenser rapidement ; c'est de l'air plus froid et plus sec qui arrivera sur l'Europe.

Le cumul de ces deux phénomènes conduirait donc l'Europe à des températures plus basses sur la côte atlantique, mais surtout à de longs épisodes de sécheresse, puisque la pluie ne nous vient pratiquement que de l'ouest.

C'est ce dernier effet pour lequel il n'y a pas de solution : ceux qui ont Google Earth peuvent aller survoler les côtes de la Namibie, également appelée "Skeleton Coast". Bon courage aux amoureux du jardinet.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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