La destruction des forêts primaires

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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franck1968
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La destruction des forêts primaires

Message par franck1968 » 01 avr. 2006, 13:35

L'Afrique au deuxième rang mondial de la déforestation (FAO)

2006-04-01 13:44:58

ROME, 31 mars (XINHUA) -- A l'occasion de la 15ème session de la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l'Afrique, tenue du 29 mars au 1er avril à Maputo (Mozambique),l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mis en garde contre la déforestation du continent africain.

"Dans l'ensemble, l'Afrique a subi une perte nette annuelle de 4 millions d'hectares de forêts entre 2000 et 2005, essentiellement due à la conversion de superficies boisées en terres agricoles", a indiqué la FAO dans un communiqué publié vendredi.

Selon la FAO, le record des feux de forêts est imputable en grande partie à la pratique traditionnelle d'utilisation du feu pour rendre les terres arables. La fréquence des feux est particulièrement élevée au nord de l'Angola, au sud de la République démocratique du Congo (RDCongo), dans le Soudan méridional et en République Centrafricaine.

La FAO a affirmé que l'Afrique a accompli de gros progrès dans l'amélioration des politiques et programmes forestiers. Au cours des quinze dernières années, plus de la moitié des pays du continent ont instauré de nouvelles politiques et lois forestières, et les deux tiers ont mis en place un programme national de gestion forestière.

Toutefois, la FAO a souligné que "la mise en oeuvre de ces mesures reste faible, compte tenu essentiellement du manque de fonds et des dysfonctionnement des institutions nationales". Fin
Dernière modification par franck1968 le 23 févr. 2009, 21:17, modifié 1 fois.

franck1968
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Message par franck1968 » 01 avr. 2006, 14:29

Les principales causes et solutions à la déforestation

crédit : notre-planete.info
La deforestation est un phénomène puissant, qui touche toutes les forêts tropicales, en particulier en Amazonie, en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est. Chaque année, ce sont plus de 10 millions d’hectares qui disparaissent. Une catastrophe pour la planète.

Selon le World Resources Institute, 80% de la couverture forestière mondiale originelle à été abattue ou dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières années.
L’exploitation forestière est la principale cause de déboisement dans le monde. Et les ravages qu’elle produit sont énormes. Les arbres sont coupés ou brûlés infiniment plus vite que le rythme de régénération ou de replantation. Une gestion non durable et donc absurde de la ressource. Chaque année, de nombreuses forêts sont donc entièrement rasées, avec des outils et des méthodes d’une incroyable efficacité. Beaucoup d’arbres sont coupés alors qu’ils n’intéressent même pas les compagnies forestières, victimes collatérales de la ''coupe à blanc'' (on coupe tout et on ne récupère que ce qui est vendable).

Les plantations de palmiers à huile ou le développement des cultures pour l’élevage industriel sont également responsables d’une bonne part de la déforestation. De ce point de vue, les forêts d’Amérique du Sud sont les plus touchées. De vastes zones de forêt tropicale ont été et sont régulièrement défrichées au Brésil, en Bolivie, et au Paraguay pour faire place à la production de soja d’exportation, destinée à l’alimentation du bétail (du bœuf en particulier, utilisés par les géants de l’agroalimentaire et du hamburger) ou à la canne à sucre, utilisée pour produire de l’éthanol pour les voitures. Ailleurs, ce sont les productions de sucre, de poivre, de caoutchouc, de café, de cacao, de banane, de tabac ou même de coca, qui déciment les forêts tropicales.

Beaucoup de petits agriculteurs pauvres et itinérants, comme à Madagascar, participent aussi à la déforestation : ils défrichent et brûlent la forêt pour ensemencer de petites parcelles de terres. Avec le lessivage des sols mis à nus, les récoltes ne durent que 2 ou 3 ans. Il faut alors défricher ailleurs.

L’exploitation minière de métaux et de minéraux précieux comme l’or, les diamants, le minerai de fer, l’étain, la bauxite et l’uranium, constitue aussi une cause majeure de déboisement. L’extraction du pétrole et du gaz y joue aussi un rôle puisque de vastes étendues de forêt sont régulièrement endommagées par les forages et la pose de pipelines, sans parler des fuites régulières de pétrole.

Les forêts sont sources de nourriture, de refuge, de combustibles, de vêtements et médicaments pour de nombreuses ethnies. Sans elles, ces populations perdent tout repère. La déforestation met donc en péril de nombreuses populations autochtones. Mais l’Homme n’est pas seul concerné car l’on estime à 27 000 espèces animales et végétales perdues chaque année à cause d’elle.

Et ce n’est pas tout : le climat mondial est aussi affecté par la déforestation. 40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts. Lorsqu’ une forêt disparaît, le carbone qu’elle emmagasinait est en grande partie libéré dans l’atmosphère, augmentant l’effet de serre et le réchauffement de notre planète.

Le déboisement détruit également les sols, rendant les terres improductives, particulièrement en zones tropicales : sans couverture arborée, les sols naturellement pauvres, sont exposés au vent, au soleil, et à la pluie. Rapidement la couche arable est remplacée par une croûte dure et improductive.

En plus de protéger les sols, les forêts jouent un rôle essentiel dans le cycle de l’eau, qu’elles stockent et régulent. Sans forêts, il n’y aurait bientôt plus d’eau dans les rivières. Un phénomène déjà très perceptible dans beaucoup de pays, particulièrement en Afrique.

Des solutions pour sauver la Planète : Stopper la déforestation
Stopper la déforestation à l’échelle mondiale est un objectif parfaitement réalisable, au coût économique réduit, avec un retour sur investissement considérable à court et long terme.
De quoi, normalement, emporter la décision même d’un gestionnaire débutant...

Au Nord, au Sud
Protéger les forêts du nord suppose de réduire notre fabrication de pâte à papier à partir des arbres, en développant fortement la filière de récupération et de réutilisation des vieux papiers. Au sud, il faut améliorer les foyers utilisés par la majorité des populations, qui cuisinent au feu de bois, et utiliser des techniques rationnelles et durable pour l’exploitation des forêts.

Recyclage
Les efforts produits dans le monde dans le domaine du recyclage sont très variables : de 72% au mieux en Allemagne à moins de 30% en Chine par exemple. Les USA, plus gros utilisateur de papier dans le monde en recyclent 48%. On le voit, le potentiel d’amélioration est considérable. Surtout si chacun de nous renonce à tout ce qui est jetable : mouchoirs, serviettes en papier, etc..
Les fabricants de papier toilette sont aussi sur la sellette, en particulier le premier d’entre eux, Kimberley Clark, qui refuse d’utiliser du papier recyclé, préférant raser, année après année, des surfaces immenses de forêts boréales.

Foyers améliorés
Dans les pays pauvres et émergeants, la cuisine se fait essentiellement au feu de bois. C’est une des causes principales de destruction du couvert forestier. Dans les pays sahéliens, la recherche de bois, avec la disparition progressive des forêts devient souvent une activité épuisante pour les femmes.

La solution consiste à recourir à des foyers améliorés, qui consomment beaucoup moins de bois ou mieux, à des foyers solaires. Ces derniers, très peu chers, concentrent avec 3 feuilles d’aluminium, les rayons du soleil sur la casserole : en 3 heures maximum, tout est cuit ! Ces systèmes apportent un dividende supplémentaire : ils diminuent la dépendance énergétique des plus pauvres et réduisent leurs dépenses mensuelles pour se nourrir !

Exploitation durable
Reste la question des compagnies forestières et de leurs modes d’exploitation des ressources forestières. Ces compagnies sont, pour la plupart, issues du Nord. Elles connaissent parfaitement les méthodes, largement utilisées dans certains pays (Suède, Norvège..) et qui permettent une coupe sélective, respectueuse de la forêt. Mais les états du Sud sont souvent incapables de faire respecter, sur le terrain, les contraintes qu’ils imposent à ces compagnies. Ces dernières, quant à elles, n’hésitent jamais à recourir à la corruption pour obtenir passe-droits et immunité. Elles continuent donc de pratiquer les coupes à blanc presque partout, permettant des profits maximum à court terme, mais gâchant des quantités considérables de bois, laissant les populations locales dans le plus strict dénuement et condamnant les sols, mis à vif.

La solution passe par une mobilisation de toutes les parties prenantes de ces compagnies: législateur, actionnaires et clients. Tous ensemble, nous devons leur imposer des codes de bonne conduite et le respect des principes édictés par les labels de bonne gestion comme le Forest Stewardship Council (FSC), mis au point par le WWF.

Une gestion durable des forêts consiste à interdire la coupe des forêts anciennes, réservoir essentiel de la biodiversité, et de limiter la coupe aux arbres issus de forêts gérées à cet effet. De nombreuses études ont montré que la productivité des forêts ainsi gérées suffirait largement à couvrir l’ensemble de nos besoins (cf. Lester B. Brown in Plan B 2.0 - chap. ''Restoring the Earth'').

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Message par echazare » 02 avr. 2006, 17:09

franck1968 a écrit :part de la déforestation. De ce point de vue, les forêts d’Amérique du Sud sont les plus touchées. De vastes zones de forêt tropicale ont été et sont régulièrement défrichées au Brésil, en Bolivie, et au Paraguay pour faire place à la production de soja d’exportation, destinée à l’alimentation du bétail (du bœuf en particulier, utilisés par les géants de l’agroalimentaire et du hamburger) ou à la canne à sucre, utilisée pour produire de l’éthanol pour les voitures. Ailleurs, ce sont les productions de sucre, de poivre, de caoutchouc, de café, de cacao, de banane, de tabac ou même de coca, qui déciment les forêts tropicales.
.
Et l'ethanol est vu par certains comme une solution !!!!

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Message par epe » 02 avr. 2006, 20:03

Attends, j'ai encore lu plus étonnant.

Le charbon pour lutter contre la désertification au Niger

Le gouvernement nigérien projette d'exploiter prochainement dans le sud du pays des réserves de charbon minéral pour non seulement réduire sa dépendance en énergie électrique, mais aussi lutter contre la désertification.
"Les capacités de production une fois fonctionnelles, ce charbon minéral va servir non seulement à la production d'énergie électrique, mais aussi à la fabrication de briquettes à usage domestique et tout cela doit nous permettre d'assurer notre autonomie en énergie et lutter contre la désertification" a expliqué le ministre des Mines.
Le Niger, un pays enclavé du Sahel qui est l'un des plus pauvres de la planète malgré ses gisements d'uranium, ne possède pas de pétrole.
Il perd chaque année 100.000 hectares de superficies boisées sous les effets conjugués de la sécheresse et des coupes pour le bois de chauffe, principale source d'énergie pour les ménages, mais aussi pour les constructions et l'artisanat, selon les statistiques officielles.



Poussons encore le raisonnement jusqu'à (sans doute) l'absurde. Quel serait le bilan CO2 d'une centrale électrique dont l'energie serait utilisée par une unité de désalement d'eau mer et un système d'irrigation destiné à faire croître une plantation forestière en zone désertique? Comme quoi, en matière de bilan CO2, les réponses ne sont sans doute pas aussi simple que ce que l'on a coutume d'entendre...
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par Schlumpf » 02 avr. 2006, 20:50

en France la forêt se développe de l'ordre de 60.000 Hectares (600 Km2) par an...
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par Jeuf » 02 avr. 2006, 22:58

e charbon minéral va servir non seulement à la production d'énergie électrique, mais aussi à la fabrication de briquettes à usage domestique et tout cela doit nous permettre d'assurer notre autonomie en énergie et lutter contre la désertification" a expliqué le ministre des Mines.
Le Niger, un pays enclavé du Sahel qui est l'un des plus pauvres de la planète malgré ses gisements d'uranium, ne possède pas de pétrole.
Ce n'est pas si absurde que ça. quand on déboise une forêt, le sol en dessous est mis à nu et émet aussi tout le carbone qu'il contient. En plus du carbone émis par la combustion des arbres, qui n'est pas réabsorbé. Ce qui fait que le bois avec désertification peut avoir un impact en émission plus mauvais que le charbone.
mieux vaut peut-etre utilise le charbon que le bois s'il ne repoussse pas...en attendant les cuiseurs solaires...

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Message par franck1968 » 30 avr. 2006, 23:08

La forêt de bois de couleur des Bas fait de la résistance

À la Réunion, la forêt de bois de couleur des Bas couvrait à l'origine plus de 40 000 hectares. Elle occupe aujourd'hui moins de 3 000 ha essentiellement dans la partie basse du volcan. Une réserve biologique dirigée complétant la réserve naturelle de Mare Longue protège ces milieux particulièrement fragiles.
[30 avril 2006]

La forêt tropicale humide de basse altitude, connue dans notre île sous le nom de forêt de bois de couleur des Bas, est un des écosystèmes forestiers les plus menacés au monde, mais aussi un des plus riches et des plus complexes. Inutile de faire la leçon à Guy Rivière, vous prêchez un convaincu. Originaire de Saint-Joseph, après des études en métropole il a fait toute sa carrière au sein de l'ONF d'abord dans sa commune natale puis depuis 2002 à Saint-Philippe. Le territoire placé sous la responsabilité de cet agent forestier s'étend de Saint-Philippe à Sainte-Rose en passant par le Grand Brûlé. Sous ses ordres, 28 ouvriers forestiers permanents et 48 employés avec des contrats d'avenir mis à disposition afin de valoriser et de protéger les milieux. Pour des raisons historiques et géologiques, les principaux vestiges de forêt de bois de couleurs des Bas subsistent dans ce secteur. Une réserve biologique dirigée y a donc été créée afin d'assurer la protection des derniers reliquats de cette forêt et des différents stades de cette forêt et des différents stades de colonisation associés. Elle s'étend sur 21 000 ha et constitue la coloraie du volcan explique Guy Rivière. Elle vient compléter la réserve naturelle de Mare Longue. Elle couvre 67 ha, indique Guy Rivière. Elle est gérée par un comité scientifique. Les travaux que les botanistes veulent y conduire lui sont soumis. Les interventions humaines y sont strictement limitées dans ce secteur à protection forte. La réserve n'est pas parcourue par des sentiers. Notre mission à nous ONF est de préserver au maximum cette formation typique de bois de couleurs des Bas. Nous ne touchons à rien, nous veillons surtout à éviter l'invasion par des espèces envahissantes. Elles ont pour nom raisin marron, jamrose ou encore tabac . À proximité immédiate de la réserve se trouvent des champs de cannes, explique Guy Rivière. Les agriculteurs y mènent une lutte efficace contre les pestes végétales. Le problème se situe dans la zone tampon. Le secteur placé sous la responsabilité de Guy Rivière comprend également des parcelles de forêts, autrefois exploitées et cultivées, où l'objectif de production a été abandonné pour qu'elles jouent pleinement un rôle de zone tampon et forment des corridors entre des reliquats de forêts primaires isolés comme à Béloni ou à Basse Vallée. Ces parcelles feront progressivement l'objet d'une restauration écologique. Enfin la réserve comprend des zones de fourrés à pestes végétales qui seront résorbées à long terme. Dans les zones régénérées, nous nous attachons à restaurer la biodiversité, illustre Guy Rivière. On y trouve plus de quinze espèces nobles dont des grands et petits natte ou encore du benjoin.

Alain Dupuis

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Message par guino » 01 mai 2006, 11:14

Oui, et le charbon a été une solution en Europe pour éviter une pénurie de bois... avec les effets qu'on connait sur les civilisations ou nations quand elles ont épuisé leurs forets...
mai 2010. je passais de moins en moins, j'ai acheté mon terrain, commencé à le travailler. L'ambiance sur oléocène se dégrade d'une façon alarmante, peu réjouissant quant à la capacité de l'humanité à réagir à des crises.Je ne me sens plus à ma place ici.

fabinoo

Message par fabinoo » 05 mai 2006, 11:02

Un exemple de la difficulté à reboiser, et du risque de recréer des pseudo-écosystèmes à partir d'un nombre limité d'espèces, qui plus est exotiques :

http://www.ouest-france.fr/ofinfosgene. ... idCLA=3636
Au Kenya, l'arbre miracle devient cauchemar
Implanté dans certaines zones arides de plusieurs pays d'Afrique pour lutter contre la sécheresse, le prosopis est devenu un épineux problème.

C'est un cauchemar aussi dévastateur que la perche du Nil qui a colonisé le lac Victoria, en Tanzanie. Sous des dehors sympathiques et un qualificatif tout en douceur, prosopis juliflora est devenu un véritable fléau pour le district de Baringo, au Kenya.

Originaire du Mexique et du nord de l'Amérique du Sud, ce petit arbre épineux a été implanté dans certaines zones arides d'Afrique. Mais, maintenant, il coupe les pistes, détourne le cours des rivières, fait crever le bétail, déplace des populations...

Et pourtant, dans les années 1980, prosopis a été considéré comme un miracle. « Il peut pousser là où aucun autre arbre ne pousse. Ses fruits sont très nutritifs pour le bétail et son bois est excellent pour le charbon », explique Simon Choge, de l'Institut de recherche forestière du Kenya.

Un asocial incontrôlable

Dès 1913, dans l'île de La Réunion, il sert à nourrir le bétail. Longues de 8 à 15 cm, ses gousses renferment une pulpe riche en fructose (entre 25 et 28 %). C'est aussi une essence très appréciée des abeilles, et donc propice à l'établissement de ruches. Son écorce a des vertus thérapeutiques.

Autant de qualités qui ont encouragé des pays africains comme le Kenya, le Sénégal ou le Soudan et l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture (FAO), à implanter prosopis afin, surtout, d'éviter l'érosion des sols. Poussant comme du chiendent, il couvre, aujourd'hui, entre 500 000 et un million d'hectares au Kenya. Incontrôlable, c'est aussi un asocial : là où il germe, rien ne pousse.

Il s'accommode très bien de zones extrêmement sèches en allant puiser l'eau jusqu'à 30 mètres de profondeur. Il est également à son aise en zones humides. « La rivière était à 6 km de là. Maintenant, elle traverse mon champ et ma maison est régulièrement inondée », se désole un conseiller municipal de Baringo, Joel Olesaaya, qui énumère les catastrophes provoquées par l'épineux : « Les chèvres adorent ses fruits très sucrés. Ce qui leur donne des caries. Elles perdent leurs dents et ne peuvent plus manger. » Plus de 1 000 bêtes sont mortes et 113 personnes ont été déplacées à Ngambo, une commune du district de Baringo, l'un des plus touchés par l'invasion du prosopis dont les longues et dures épines blessent bêtes et gens qui s'en approchent.

Un scarabée « bouffeur » de graines

Devant cette accumulation calamiteuse, les autorités kényannes ont lancé une campagne d'éradication avec l'aide de la population. Dans une clairière, une dizaine d'hommes et de femmes s'affairent à couper l'encombrant arbuste et à le transformer en charbon de bois. Un éleveur dit qu'en six mois, il a « gagné 3 000 shillings » (35 €). « Beaucoup de travail pour peu d'argent », reconnaît Simon Choge. L'Institut de recherche forestière a du mal à mobiliser les gens. » Alors, les scientifiques kényans sont allés voir du côté de l'Afrique du Sud où un scarabée, nommé Algarobius, est un excellent agent de contrôle du prosopis. C'est, paraît-il, un « bouffeur » insatiable de graines.

Le Kenya vient d'importer 400 insectes. « Mais, avant de les lâcher dans la nature, nous faisons des tests pour nous assurer qu'ils ne détruisent pas des espèces indigènes », prévient Simon Choge. Il ne faudrait pas qu'Algarobius se transforme, lui aussi, en nouvelle fausse bonne idée. « Pour les animaux comme pour les plantes, l'installation d'espèces non indigènes pose problème. C'est vrai dans le monde entier », prévient la FAO.

En tout cas, « le scarabée vient trop tard », a déjà prévenu Weslay Lekakimon qui a porté plainte, avec 800 personnes, contre l'État kényan. Les plaignants réclament la réintroduction d'espèces indigènes et des compensations chiffrées à des millions de shillings. L'affaire doit être jugée, cette semaine, à Nairobi.

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Message par mobar » 19 mai 2006, 13:11

Réjouissons-nous, au moins, chez nous, elle progresse.

La forêt couvre désormais 30% du territoire français
2006-05-19 08:01:00
PARIS (AFP)

La forêt française couvre actuellement, avec les autres espaces boisés que sont peupleraies, bosquets et arbres épars, 16,6 millions d’hectares, soit un peu plus de 30% du territoire métropolitain, contre environ 10 millions d'hectares au début du XXe siècle, selon une étude du ministère de l'Agriculture publiée vendredi.

La progression, actuellement de 50.000 hectares par an, a surtout été forte durant la deuxième moitié du siècle dernier. La forêt française, tombée à 9 millions d’hectares au milieu du XIXe siècle, avant que l’usage du charbon et l’intensification agricole ne stoppent son recul, n'occupait encore que 11 millions d'hectares en 1950.

Cette progression concerne surtout les zones de forte exode rural: Bretagne, sud du Massif Central ou Limousin. L'extension des surfaces forestières françaises s'accompagne d'un développement plus fort encore des récoltes commercialisées: 13 millions de m3 en 1950, 26 en 1960 et de 35 à 37 millions depuis 1990, hors période de tempêtes. Cet accroissement fait suite aux nombreuses plantations, essentiellement résineuses, effectuées depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Pour le ministère de l'Agriculture, l'augmentation de la récolte de bois ne met pas pour autant en danger les productions futures. En ajoutant au bois commercialisé le bois de chauffage autoconsommé, on parvient à une soixantaine de millions de m3 prélevés par an, auxquels il faut ajouter la mortalité des peuplements estimés à 5 millions de m2. Soit au total bien moins que la production forestière, aujourd'hui proche de 93 millions de m3. A ce rythme, le stock actuel de bois sur pied doublerait en un siècle, souligne le service central des enquêtes et études statistiques (SCEES) du ministère.

La majorité de la forêt française est divisée entre 1,1 million de propriétaires (de plus d'un hectare) qui se partagent 9,9 millions d'hectares. En 2004, le bois représentait seulement 3% de la consommation d'énergie, selon l'Observatoire de l'énergie, mais sa contribution était cependant la plus importante de toutes les énergies renouvelables. Les forêts absorbent annuellement 7% des gaz à effet de serre émis en France, qui représentent l’équivalent de 557 millions de tonnes de CO2.

Pour le ministère, un enjeu très important réside dans la protection des forêts tropicales des départements et territoires d'outre-mer, notamment celles de Guyanne, qui abritent 98% de la faune vertébrée et 96% des plantes vasculaires spécifiques à la France.

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Message par Geispe » 19 mai 2006, 15:16

sait-on combien la France importe de bois ?
je pense qu'il faut en tenir compte : un peu comme les Suédois qui économisent le leur pour l'instant...

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Message par franck1968 » 19 mai 2006, 20:56

Geispe tout ce que tu peux penser de bien ou de mal sur comment sont gerer les ressources en bois en France, ou dans les pays d'exportation qui sont en Afrique par grumes et en Amérique du sud par plots ou avivés est certainement plus "gentil" que la réalité car ce sont les même filiéres que celles du pétrole avec les même morfalous et les même sont également spécialisés dans la vente d'arme.

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Message par Dr Renard » 31 août 2006, 11:22

echazare a écrit :
franck1968 a écrit :part de la déforestation. De ce point de vue, les forêts d’Amérique du Sud sont les plus touchées. De vastes zones de forêt tropicale ont été et sont régulièrement défrichées au Brésil, en Bolivie, et au Paraguay pour faire place à la production de soja d’exportation, destinée à l’alimentation du bétail (du bœuf en particulier, utilisés par les géants de l’agroalimentaire et du hamburger) ou à la canne à sucre, utilisée pour produire de l’éthanol pour les voitures. Ailleurs, ce sont les productions de sucre, de poivre, de caoutchouc, de café, de cacao, de banane, de tabac ou même de coca, qui déciment les forêts tropicales.
.
Et l'ethanol est vu par certains comme une solution !!!!
Mais bien sûr que l'éthanol est "UNE" solution, même si ce n'est pas "LA" solution.
Puisque tu fais le lien avec la déforestation, je supose que tu parles ici de CO2.
Tout le CO2 rejeté dans l'atmosphère après combustion d'énergie fossile est du CO2 que l'on ajoute dans le cycle du carbone.
Le Co2 rejeté dans l'atmosphère après combustion de l'éthanol provenant de la canne à sucre provient du carbone de la plante, carbone qu'elle-même tire du CO2 atmosphérique. Bilan, il n'y a pas une seule molécule de CO2 ajouté dans l'atmosphère.

La déforestation est un tout autre problème, et faire un tel amalgame ne permet certainement pas de mieux comprendre les problèmes environnementaux.

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Message par Dr Renard » 31 août 2006, 11:31

Jeuf a écrit :
e charbon minéral va servir non seulement à la production d'énergie électrique, mais aussi à la fabrication de briquettes à usage domestique et tout cela doit nous permettre d'assurer notre autonomie en énergie et lutter contre la désertification" a expliqué le ministre des Mines.
Le Niger, un pays enclavé du Sahel qui est l'un des plus pauvres de la planète malgré ses gisements d'uranium, ne possède pas de pétrole.
Ce n'est pas si absurde que ça. quand on déboise une forêt, le sol en dessous est mis à nu et émet aussi tout le carbone qu'il contient. En plus du carbone émis par la combustion des arbres, qui n'est pas réabsorbé. Ce qui fait que le bois avec désertification peut avoir un impact en émission plus mauvais que le charbone.
mieux vaut peut-etre utilise le charbon que le bois s'il ne repoussse pas...en attendant les cuiseurs solaires...
Cela me semble être une justification, ou plutôt un alibi, de l'utilisation du charbon.
Car utiliser le charbon c'est de toute façon augmenter le CO2 atmosphérique. A moyen terme, avec les modifications climatiques, cela ne va t'il pas conduire quoiqu'il arrive à une déforestation?

Le problème de fond au Niger est certainement économique, et le charbon sera bientôt la source d'énergie la moins chère et la plus facilement exploitable.

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Message par echazare » 31 août 2006, 11:47

Dr Renard a écrit :
echazare a écrit :
franck1968 a écrit :part de la déforestation. De ce point de vue, les forêts d’Amérique du Sud sont les plus touchées. De vastes zones de forêt tropicale ont été et sont régulièrement défrichées au Brésil, en Bolivie, et au Paraguay pour faire place à la production de soja d’exportation, destinée à l’alimentation du bétail (du bœuf en particulier, utilisés par les géants de l’agroalimentaire et du hamburger) ou à la canne à sucre, utilisée pour produire de l’éthanol pour les voitures. Ailleurs, ce sont les productions de sucre, de poivre, de caoutchouc, de café, de cacao, de banane, de tabac ou même de coca, qui déciment les forêts tropicales.
.
Et l'ethanol est vu par certains comme une solution !!!!
Mais bien sûr que l'éthanol est "UNE" solution, même si ce n'est pas "LA" solution.
Puisque tu fais le lien avec la déforestation, je supose que tu parles ici de CO2.
Tout le CO2 rejeté dans l'atmosphère après combustion d'énergie fossile est du CO2 que l'on ajoute dans le cycle du carbone.
Le Co2 rejeté dans l'atmosphère après combustion de l'éthanol provenant de la canne à sucre provient du carbone de la plante, carbone qu'elle-même tire du CO2 atmosphérique. Bilan, il n'y a pas une seule molécule de CO2 ajouté dans l'atmosphère.

La déforestation est un tout autre problème, et faire un tel amalgame ne permet certainement pas de mieux comprendre les problèmes environnementaux.
Deforester pour faire de bioethanol n'est pas une solution et encore moins la solution. Les forets se réduisent à cause, en autres, de nos besoins alimentaires, si nous y rajoutons nos besoins en carburant cela frise la folie pure. Un champs de canne à sucre ne remplacera pas l'ecosystème d'une foret...

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