Re: Quel effondrement ? Vu du balcon de Gilles.
Publié : 29 nov. 2018, 23:00
pour autant que je comprenne cette phrase, elle est fausse : dans la deuxième moitié de la cloche, le stock augmente bien mais le flux lui décroit.
Site dédié à la fin de l'âge du pétrole
http://www.oleocene.org/phpBB3/
pour autant que je comprenne cette phrase, elle est fausse : dans la deuxième moitié de la cloche, le stock augmente bien mais le flux lui décroit.
On peut aussi comparer les prévisions de Lahérerre avec les scénarios du GIEC :
• Best guess for ultimate recovery of fossil fuels is 1500 Gtoe, corresponding to 1300 GtC (4800 GtCO2), whose 1100 GtC would be emitted from 1870 to 2100.
• This is less than fossil fuel emissions of RCP 4,5 (1250 GtC).
Le problème : ça vient un poil obscurcir le message, où l'on croit qu'une bagnole électrique va sauver notre mode de vie (ce qui est doublement faux).yvesT a écrit : ↑02 déc. 2018, 15:38Enfin pour résumer, il est clair que le fait que la communication actuelle soit quasi entièrement focalisée sur les aspects climatiques (par rapport aux aspects ressources et pic) n'est pas du tout en ligne avec une "analyse de risques rationnelle" (ce que je dis ici depuis au moins 5 ans il me semble, avec le fait que le "message climatique" est de fait plus facile à passer (avec tous les espoirs alternatifs) que l'atroce banalité du message "pic", mais clairement dire "il faut laisser 3/4 des fossiles dans le sol pour 2° ou quelque chose comme ça, je ne me rappelle plus des chiffres exacts de ce refrain, cela correspond à une forte surévaluation des réserve fossiles).
Mais enfin cela n'a plus forcément grande importance (peste ou choléra..), sans compter que beaucoup des mesures "anti CO2", sont aussi des mesures "anti conso de fossiles" (mis à part les délires genre CCS).
Pas sur d'avoir tout bien pigé (je ne suis pas les rapports IPCC en détails ), mais donc dans le premier graphique (AR5) :GillesH38 a écrit : ↑02 déc. 2018, 15:46
il y a quelques différences dans l'historique : par exemple la courbe du premier graphique semble concave entre 1990 et 2010 dans le premier graphique, 2000 est au-dessous de la moyenne 1990 -2010, alors qu'elle est convexe dans le deuxième. 2010 est un peu en dessous de 1°C dans le premier et un peu au dessus dans le 2e. Mais surtout, la courbe instrumentale est nettement en dessous des modèles dans le deuxième graphique, mais elle correspond à une fine ligne noire indiquée comme des modèles "blended masked" . La courbe fine noire du premier graphique est indiquée "1% CO2 yr-1 . Les deux sont différentes. La ligne "1% CO2" correspond à un modèle qu'on fait tourner avec une addition de 1% de CO2 par an mais sans autre forçage . Les modèles "blended masked", pour autant que je comprenne, sont une manière différente d'évaluer la température moyenne. En fait les modèles tirent la température de l'atmosphère au-dessus du sol, alors que les mesures instrumentales mesurent la température de l'air sur les terres, mais la température de l'eau sur les océans. Elles "assemblent" (blend comme les whiskies) les deux mesures. De plus elles interpolent les valeurs dans certaines régions "masquées". Du coup la ligne fine noire est un essai de prédire la température en appliquant la même méthode aux modèles, qui deviennent "blended masked" .
CA parait du pinaillage, mais ça change sensiblement le budget carbone auquel on a droit pour atteindre les 1,5°C. En fait les politiques ont dit "pas plus de 1,5°C" , mais sans se préoccuper de ce qu'on voulait dire par ces 1,5 °C, et après les scientifiques jouent avec plusieurs définitions pour quantifier si on y arrive ou pas.
Bref si on prend la fine ligne noire, qui correspond mieux à ce qu'on mesure, on obtient plutot 1,4 °C en 2050 et 2°C en 2100.
ni chaud ni froid a écrit : ↑02 déc. 2018, 16:41
D'une manière générale, et pour rebondir sur la question du charbon, la question de l'effondrement des sociétés complexes est fondamentale dans la prospective concernant le pic tout fossiles : A partir ou la ressources en liquides s'amoindrit, peut on garantir qu'on arrivera à extraire avec le même rythme les autres ressources fossiles ? Je me garderai bien de l'affirmer.
J'ai tendance à penser qu'on "brulera" tout ce qu'on pourra "bruler", mais ça ne dit rien du flux disponible avec des infrastructures et des investissements qui se trouveront probablement dégradés au fur et à mesure.
moi non plus, mais je dis ce que j'en ai compris .
non ce ne sont pas les mesures, ce sont les modèles ajustés sur les mesures (mais c'est proche).mais donc dans le premier graphique (AR5) :
- les mesures sont le trait noir en gras (jusqu'à 2010)
ce sont des modèles qu'on a fait tourner avec juste une variation du CO2, sans autre forçage hors CO2 (méthane, changement des sols, aérosols) , du coup c'est différent des modèles réels.- le trait fin noir correspond à une croissance d'1% par an du CO2 atmosphérique, et on a aussi plus au moins cette croissance depuis le début de ce trait ? Que l'on prolonge après ? (et donc 1% de croissance CO2/an c'est moins que tous les scénarios RCP ?)
oui- on commence à faire tourner les modèles à partir des dernières mesures (2010), avec les scénarios définis comme les niveaux de forçage atteints en 2100 (2.6 à 8.5)
ça se sont les modèles, mais avec une température moyenne de l'atmosphère.Dans le deuxième graphique (tiré de SR15 et futur AR6 pas encore paru je suppose)
- tu dis que les mesures 1990 2010 sont différentes entre les deux, effectivement
- par contre dans ce deuxième graphique, on a deux manières de mesurer la température (ou disons plutôt de résumer la température globale en un seul chiffres) : la première manière est le trait gras noir puis rouge (fin 2010),
le trait bleu c'est les observations, mais avec une définition différente de la température sur les océans (température de l'eau et pas de l'air au-dessus).deuxième manière le trait fin bleu mauve avec le label "observations", c'est ça ?
les autres modèles sont des approximations phénoménologiques des modèles numériques complexes, qui reproduisent la température observée (avec les températures de l'eau). Le trait noir fin est le résultat des modèles complexes, où là aussi on a adapté la mesure de la température superficielle. Ce sont ces courbes qui semblent le plus proches des observations, mais ils donnent des valeurs inférieures aux premiers modèles.- on fait démarrer les modèles à partir de 2010 sur ce trait mauve.
- Et dans ce deuxième graphique on a différent modèles (MAGICC, FAIR, TCRE) , mais tous pour le même scénario RCP8.5, ou est-ce encore autre chose ? Sur le deuxième graphique à quoi correspond le scénario modélisé, en termes de conso fossiles/émissions CO2 ?
oui a priori je pense qu'on va garder les scénarios. De toutes façons les modèles ne sont pas plus précis qu'il y a 20 ans ...Le principe des scénarios va rester le même pour l'AR6 (niveaux de forçage atteint en 2100), ou pas ?
De fait définir des scénarios par courbe de conso de fossiles serait sans doute plus simple et compréhensible...
Donc TCRE est le nom du modèle complexe du GIEC, et MAGICC et FAIR sont des modèles simplifiés ?GillesH38 a écrit : ↑02 déc. 2018, 19:19
les autres modèles sont des approximations phénoménologiques des modèles numériques complexes, qui reproduisent la température observée (avec les températures de l'eau). Le trait noir fin est le résultat des modèles complexes, où là aussi on a adapté la mesure de la température superficielle. Ce sont ces courbes qui semblent le plus proches des observations, mais ils donnent des valeurs inférieures aux premiers modèles.
Edit : Ah non, TCRE est plutôt "la chose à trouver par définition" :The summary assessment is that both models exhibit plausible temperature responses to emissions. It is too
premature to say that either model may be biased. As MAGICC is more established in the literature than FAIR
and has been tested against CMIP5 models, the classification of scenarios used in this report is based on
MAGICC temperature projections. There is medium confidence in this classification and the likelihoods used
at the boundaries could prove to underestimate the probability of staying below given temperatures thresholds
if near-term temperatures in the applied setup of MAGICC turn out to be warming too strongly. However,
neither model accounts for possible permafrost melting in their setup used for this report (although MAGICC
does have a setting that would allow them to be included (Schneider von Deimling et al., 2012, 2015)), so
biases in MAGICC could cancel in terms of their effect on long-term temperature targets. The veracity of these
reduced complexity climate models is a substantial knowledge gap in the overall assessment of pathways and
their temperature thresholds.
The differences between FAIR and MAGICC have a substantial effect on their remaining carbon budgets (see
Figure 2.SM.3), and the strong near-term warming in the specific MAGICC setup applied here (Leach et al.,
2018) may bias its results to smaller remaining budgets (green line on Figure 2.SM.3). Likewise, the relatively
small TCRE in FAIR (compared to AR5) might bias its results to higher remaining budgets (orange line on
Figure 2.SM.3). Rather than using the entire model response, only the contribution of non-CO2 warming from
each model is used, using the method discussed next.
page 128 : https://www.ipcc.ch/pdf/assessment-repo ... ossary.pdfTransient Climate Response to Cumulative CO2 Emissions (TCRE)
The transient global average surface temperature change per unit
cumulated CO2 emissions, usually 1000 PgC. TCRE combines both
information on the airborne fraction of cumulated CO2 emissions (the
fraction of the total CO2 emitted that remains in the atmosphere) and
on the transient climate response (TCR). {WGI}
page 2-18 : https://www.ipcc.ch/pdf/special-reports ... apter2.pdfAlthough, as outlined below and in Table 2.2, considerably uncertainties remain, there is high agreement
across various lines of evidence assessed in this report that the remaining carbon budget for 1.5°C or 2°C
would be larger than the estimates at the time of the AR5. However, the overall remaining budget for 2100 is
assessed to be smaller than that derived from the recent observational-informed estimates, as Earth-system
feedbacks such as permafrost thawing reduce the budget applicable to centennial scales (see Section 2.2.2.2).
TCRE veut dire "Transient climate response to cumulative carbon emissions"yvesT a écrit : ↑02 déc. 2018, 20:12Donc TCRE est le nom du modèle complexe du GIEC, et MAGICC et FAIR sont des modèles simplifiés ?GillesH38 a écrit : ↑02 déc. 2018, 19:19
les autres modèles sont des approximations phénoménologiques des modèles numériques complexes, qui reproduisent la température observée (avec les températures de l'eau). Le trait noir fin est le résultat des modèles complexes, où là aussi on a adapté la mesure de la température superficielle. Ce sont ces courbes qui semblent le plus proches des observations, mais ils donnent des valeurs inférieures aux premiers modèles.
Je confirme, elle ne l'est pas!GillesH38 a écrit : ↑14 déc. 2018, 14:51un tchat en live sur le site du monde avec Pablo Servigne, pour ceux que ça intéresse :
https://www.lemonde.fr/climat/live/2018 ... 52612.html
j'ai essayé de poster une question sur la contradiction entre effondrement et RC, pas sûr qu'elle soit publiée !
Plus simplement, ca veut dire la temperature a un certain moment, correspondant a un certain niveau d'emission de co2, sachant que la temperature va continuer d'augmenter pendant des siecles jusqu'a un niveau final meme si on stoppe les emissions.TCRE veut dire "Transient climate response to cumulative carbon emissions"