Cassandre a écrit :Ça fait 30 ans que les écolos rabâchent les risques du réchauffement, et tout le monde s'en branle… parfait ! Maintenant, on fait quoi ?

Si "on" signifie "les instances officielles qui ont un quelconque pouvoir", la situation a quand même radicalement évolué depuis ... en fait 20 ans, c'est-à-dire 1987 et le rapport
Brundtland. Ce rapport a introduit la notion de "développement soutenable", mais laissé entendre que la solution pour un tel développement n'existait peut-être pas.
Ce rapport a donné lieu au sommet de Rio, où cette question a été mise sur le tapis de la façon la plus officielle qui soit.
La décennie 90 se révélant la décennie la plus chaude connue dans l'histoire, on commence à envisager un véritable
réchauffement mondial.
Début 2000, des recherches indépendantes sur les carottes arctiques montrent :
- que le réchauffement climatique est réel
- que l'augmentation de CO2 dans l'atmosphère est réelle.
Les travaux du
GIEC en 2001 rapprochent les deux courbes, ce qui conduit les Académies des Sciences des pays du G8 à publier une
déclaration conjointe qui confirme la réalité de l'impact des activités humaines sur le réchauffement en cours : à partir de là, tous les politiques sont réputés connaître la situation.
La France a agi "relativement vite", en recommandant dans toutes les instances internationales une gestion mondiale de cette crise (protocole de Kyoto), et en appuyant les décisions européennes en la matière.
Aujourd'hui, notre action s'exerce au travers du PNAQ, et des initiatives nationales canalisées par l'ADEME d'une part (déductibilité des investissements économisant l'énergie), et EdF d'autre part (rachat des kWh renouvelables à des prix préférentiels).
L'action de la France s'exerce aussi dans des domaines moins visibles, comme :
- demander aux constructeurs d'automobiles de fournir des moteurs moins polluants
- limiter la vitesse sur les routes (la dernière proposition, début 2006, a été violemment rejetée)
- participer aux recherches mondiales sur le sujet ("A-Train", déjà évoqué ici)
- etc.
Maintenant, si le "on" désigne chacun d'entre nous, je crains que la réponse soit "pas grand-chose" : le sujet dépasse largement notre capacité d'action individuelle si on ne nous permet pas des solutions économes. De plus, nous avons tous pris des habitudes dispendieuses dont nous aurons du mal à nous débarraser : il suffit de compter le nombre d'Oléocéniens qui ont pris l'avion pour leurs vacances. La solution est hélas connue : une génération et demie.
Il est probable que nous allons consommer la totalité du pétrole à notre disposition, et que nous allons continuer avec le charbon.
Quelques chiffres :
- avant la révolution industrielle, il y avait 280 ppm de CO2 dans l'atmosphère
- il y en a maintenant 380
- certains scientifiques pensent que 500 ppm est l'extrême limite pour encaisser les conséquences des variations climatiques
- le paragraphe précédent laisse entendre que nous dépasserons largement cette valeur.
Le GIEC a déjà chiffré entre +1.6 et +6 °C l'élévation de température pour 2100 ; cette fourchette très large sera affinée dans leur rapport de 2007.
Ces chiffres d'élévation paraissent faibles ; en réalité, leur impact est considérable, puisque une élévation de température de seulement 3 °C permettrait, entre autres choses, au moustique anophèle, vecteur de la malaria, de s'implanter durablement en Europe.
Il est donc nécessaire d'agir sur toutes les sources potentielles de CO2 ; mais il est également nécessaire de se préparer aux conséquences les plus graves du réchauffement climatique.
Le GIEC nous fournira sans doute une perception plus précise des options disponibles dans leur
rapport 2007