Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Jeuf
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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par Jeuf » 09 juin 2009, 11:31

Bonjour,
pour ceux que ça intéresse, il y a là sur cet autre forum
http://www.bap.propagande.org/modules.p ... e7f0#28888
des contributions au sujet des épandages atmosphérique, que je trouve intéressant (mais c'est là mon avis personnel)

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Tovi
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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par Tovi » 09 juin 2009, 12:14

Après le 11 septembre, l'espace aérien américain a été interdit à tous les vols (sauf pour la famille Ben Laden, mais bon). Pendant un ou deux jours on a pu observer une augmentation de la température moyenne.
Il semblerait donc bien que l'aviation civile créer, volontairement ou non, un voile nuageux qui refroidit l'atmosphère.
« Longtemps l’impact des traînées de condensation sur l’évolution des températures a été difficilement quantifiable par manque de données. Mais les événements du 11 septembre 2001 ont tout changé. Immédiatement après les attaques contre les tours du World Trade Center et le Pentagone, les autorités américaines ont décidé la fermeture complète de leur espace aérien pendant 2 jours. Et bien cet arrêt de la circulation aérienne au-dessus des Etats-Unis a eu un effet tout à fait manifeste sur la température ! Le contraste thermique jour/nuit s’est en effet avéré beaucoup plus important pendant ces 2 jours, comparativement au reste du temps, les avions ne laissant plus dans le ciel de traînées nuageuses susceptibles de retenir la chaleur pendant la nuit. ! »
On ne peut nier les effets de ces nuages en tout cas.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par SuperCarotte » 09 juin 2009, 13:28

Tovi a écrit :Pendant un ou deux jours on a pu observer une augmentation de la température moyenne.
Il semblerait donc bien que l'aviation civile créer, volontairement ou non, un voile nuageux qui refroidit l'atmosphère.
euh...c'est l'inverse, non ?
Le contraste thermique jour/nuit s’est en effet avéré beaucoup plus important pendant ces 2 jours, comparativement au reste du temps, les avions ne laissant plus dans le ciel de traînées nuageuses susceptibles de retenir la chaleur pendant la nuit. ! »
La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. [Albert Einstein]

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par Glycogène » 09 juin 2009, 15:50

Bien sûr que les contrail ont un effet ! Ce sont des nuages, et de la suie (et des Nox et d'autres choses).
Mais il n'y a rien de bizarre là dedans. Les seules inconnues proviennent du fait prévoir l'impact du passage d'un avion c'est de la météo, donc avec toutes les incertitudes de prévision qui vont avec, étant donné l'aspect cahotique.
Il faut bien comprendre que parmi les produits de combustion, tout ce qui n'est ni de l'eau, ni du CO2, c'est de la perte de rendement, et donc qu'on cherche à réduire au maximum les produits mal brulés ou autre.

Pour l'impact des contrial sur la température : ça réduit l'écart entre les température les plus fraiches et les plus chaude.
Donc sans contrail, il fait plus frais à 6h, et plus chaud à 16h.

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par Gallipette » 09 juin 2009, 15:59

Si on ne peut affirmer avec certitude que les chemtrails existent, cela reste une méthode tout à fait possible, et nul ne peut affirmer que cela n'a jamais été testé. Je pensais les esprits plus exercés ici!

Pour ce qui est des traces noires, Mme Bachelot, alors ministre de l'environnement, a trouvé lors d'une promenade aérienne très jolies ces trainées, jusqu'à ce qu'on lui dise que c'était du kérosène...
Les lachés pour cause d'avion trop lourds arrivent. Dans les lieux reculés d'Afghanistan, il arrive qu'il y ait des "pluies" de kérosène, sympa, hein!

Vrai ou pas, les contrails ont de toute façon une incidence importante sur le climat, reste à quantifier les gazs à effet de serre rejetés en comparaison à l'effet réfléchissant, si quelqu'un s'y est collé???
euh...c'est l'inverse, non ?


Citation:
Le contraste thermique jour/nuit s’est en effet avéré beaucoup plus important pendant ces 2 jours, comparativement au reste du temps, les avions ne laissant plus dans le ciel de traînées nuageuses susceptibles de retenir la chaleur pendant la nuit. ! »
Il y a 2 effets, la journée, réfléchissement des rayons du soleil, et la nuit, retenue de la chaleur. Il y a en général plus d'avions en journée que la nuit...

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par kercoz » 09 juin 2009, 18:19

Gallipette a écrit : Il y a 2 effets, la journée, réfléchissement des rayons du soleil, et la nuit, retenue de la chaleur. Il y a en général plus d'avions en journée que la nuit..
Il y a peut etre moyen de pousser plus loin l'etude d'impact:
Il me semble que les trainées sont relatives a l'humidité de l'air .
On peut donc en déduire un impact F(taux d'humidité) avec des impacts secondaires induits par la durée des periodes "humides" , implications au deuxieme niveau par des consequences induites /geographie locale .
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par Glycogène » 10 juin 2009, 00:37

Gallipette a écrit :Si on ne peut affirmer avec certitude que les chemtrails existent, cela reste une méthode tout à fait possible, et nul ne peut affirmer que cela n'a jamais été testé. Je pensais les esprits plus exercés ici!
Bien sûr que ça a été testé !
Mais entre qq expériences pour faire pleuvoir ou je ne sais quoi, et voir du chemtrail dans chaque trainé de condensation, ya un monde !
La pollution normale explique très bien les contrail, pas besoin d'invoquer l'épandage de milliers de tonnes de produits inconnu pour ça.

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par Gallipette » 10 juin 2009, 14:46

Bien sûr que ça a été testé !
Comment en es-tu si sûr?
Ce que je voulais dire, c'est que j'ai trouvé la réaction de certains un peu agressive, et c'est oublier qu'on est tous ignorants avant de croire que l'on sait.
Derrière les pseudos, il y a des personnes humaines qui peuvent être sensibles à des critiques lancées comme ça sur le clavier, il me semble important de savoir mesurer ses mots, même derrière son ordi. Je ne connais pas Tovi, ni personne ici, peut-être est-ce un vrai dur, mais je n'aurais pas aimé que l'on me réponde comme ça.

Apparté faite, Wikipédia explique ceci:
L’IPCC a consacré un rapport scientifique complet (non traduit en français) au phénomène des nuages artificiels produits par les traînées d’avion. Ce phénomène est clairement à considérer comme faisant partie des sources de modifications anthropiques du climat, mais avec un double aspect qui rend sa quantification complexe.

Les avions contribuent pour partie à l’effet de serre par leurs émissions de CO2
Ils contribuent aussi, mais moindrement et momentanément à un effet antagoniste de refroidissement du climat lorsque ces traînées s’élargissent en formant de larges nuages qui modifient significativement l’albédo planétaire en blanchissant artificiellement le ciel d’altitude.
C’est une des raisons qui fait que le traité de Kyoto ne les a pas encore pris en compte, faute de capacité des négociateurs gouvernementaux à établir un consensus sur ce point.

Double impact climatique [modifier]
L’effet de refroidissement est incontestable, mais il ne persiste que durant le temps précédant la dilution ou l’évaporation de la traînée visible (ou du nuage invisible mais visible dans l’infrarouge), soit quelques minutes, quelques heures à quelque dizaines d’heures (rarement pour les traînées de navires), à plusieurs jours parfois dans le cas des traînées d’avion.

Le CO2 émis par les navires est probablement assez rapidement, pour la plus grande partie, absorbé par les écosystèmes terrestres et/ou océaniques. Au contraire, l’effet de serre induit par le CO2 émis par les avions à haute en altitude, c'est-à-dire là où il n'y a pas de photosynthèse pour le réabsorber, serait lui bien plus durable, puisque ce CO2 émis en altitude y serait présent en moyenne pour environ un siècle selon les modélisateurs.

Invisibles mais préoccupantes traînées nocturnes [modifier]

Traînées se formant au soleil levant
(Lille, 8 octobre 2006)Il existe un facteur jour/nuit déterminant. En effet, la vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre (dont le coefficient est plus élevé que celui du CO2), mais cette vapeur d'eau a un impact tout à fait différent en matière de réchauffement selon sa forme :

forme condensée dans l'air, notamment sous forme de nuages artificiels blanc le jour,
vapeur d'eau la nuit, généralement invisible à nos yeux, mais faisant barrage à une partie des infrarouges.
À titre d'exemple, selon une étude de 2005, au Royaume-Uni, les vols de nuit ne représentent que 25 % environ du trafic mais ils seraient responsables de 60 % à 80 % du réchauffement climatique dû aux traînées de condensation. Une équipe de chercheurs conduite par Nicola Stuber (université britannique Reading) a étudié l'impact des traînées se transformant en nuage d'altitude au dessus de la région de Herstmonceux (Sud-Est de l'Angleterre) à l'entrée du couloir aérien de l'Atlantique-Nord.
Cette étude a été soutenue par les deux ministères anglais des Transports et du Commerce et de l'Industrie ainsi que par Airbus.
Une des conclusions de ces chercheurs est que diminuer le nombre de vols de nuit ou décollant de nuit pourrait permettre de significativement réduire les impacts de l’Aviation en matière de réchauffement.

Les vols de jour ont une responsabilité à long terme car le CO2 émis par la combustion du kérosène reste dans la haute atmosphère pour environ 100 ans. Ce CO2 émis le jour a cependant une responsabilité immédiate sur le réchauffement diminuée car les traînées de condensation des avions volant sous le soleil blanchissent et/ou réfléchissent une partie de l’énergie solaire thermique en la renvoyant vers l’espace avant qu'elle n'ait eu le temps de réchauffer le sol ou les masses d'air. Ce phénomène tend à refroidir la basse atmosphère. L'albédo est ici le phénomène déterminant.
Les vols de nuit, inversement ne produisent que très rarement des traînées, et celles-ci ne se transforment pratiquement jamais en nuages blancs, qui de toute manière ne diminueraient pas la température au sol. La vapeur d'eau de ces traînées s’oppose au refroidissement et accroît le réchauffement, car en tant que gaz à effet de serre, elle piège la chaleur rayonnée par le sol dans les basses couches de l’atmosphère.
Au final, il semble évident que les conséquences de l'aviation sur le RC sont plus que négatives, et pire, elles masquent à ce jour l'intensité réelle du réchauffement.

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Geo-Engineering : encore une fausse bonne idée ?

Message par ChronoTrigger » 29 sept. 2009, 20:37

Un article (en anglais) fort intéressant sur les mirages du "geo engineering", ou modification intentionnelle et prétendument "réparatrice" du climat.
Après avoir malencontreusement réchauffé la planète, nous n'aurions plus d'autre choix que de la refroidir nous-mêmes intentionnellement. Mais à quel prix ?
http://www.alternet.org/environment/142 ... age=entire

Je partage assez l'avis de l'auteur, en gros du bon scientisme des familles accompagné de Business as Usual ](*,)
Alors même que nous connaissons les causes et les conséquences du réchauffement climatiques, nous serions assez malins pour "réparer" ce que nous avons endommagé bien que nous ne soyons pas capables d'agir pour limiter volontaire nos comportements dommageables. ? [-X

Et bien sûr si on pense à la complexité de notre planète qu'il nous serait impossible d'appréhender avec tous les ordinateurs du monde (la dynamique des systèmes sur un nombre dont on n'a même pas un ordre de grandeur, ce n'est pas la même chose que calculer la n-ième décimale de pi... :roll:

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par ChronoTrigger » 29 sept. 2009, 20:46

Oups je n'avais pas trouvé le topic idoine :)

Merci pour le déplacement.

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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par energy_isere » 29 sept. 2009, 21:00

c' est moi qui ai déplacé.

J' ai jeté un coup d' oeil rapide.
Bon on voit les manip de reflecteurs dans l' espace (trop de lancements à faire, trop cher ....), les manip d' ensemencement en fer dans la mer pour faire croitre le plancton, manip dont les éssais ont capotés (voir ce post du 25 Mars un peu plus haut : http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 92#p238092 ) , le SO2 en haute altitude , extrémement risqué (comment revenir en arriére si ca merde ?) .......

J' ai rien vu de nouveau, mais article interessant quand méme.

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Un scenario, vite !

Message par krolik » 27 oct. 2009, 10:00

Un scénario de la Royal Society pour la capture du CO2...
http://www.internetactu.net/2009/10/19/ ... -de-faire/
@+

Géo-ingénierie, l’ultime recours ? (2/3) : Que propose-t-on de faire ?

Débats écologie
Par Rémi Sussan le 19/10/09

Selon la plupart des spécialistes (et le rapport de la Royal Society suit cette classification), il existe deux grands groupes de techniques de géo-ingénierie pour nous sauver du cataclysme climatique qui s’annonce. Les premières consistent à trouver des solutions pour extraire le dioxyde de carbone (CO²) de l’atmosphère et éventuellement le stocker là où il ne gênerait plus personne.

L’autre grand type de technique est plus radicale, plus dangereuse et plus difficile à mettre en oeuvre ; mais aussi peut-être, selon certains en-tout-cas, plus efficace. Elle consiste à refroidir la planète en captant et détournant la lumière solaire.

Capturer le CO²
Planter des arbres ?
Pour éliminer le CO², le procédé le plus simple consisterait à planter des forêts. En effet, les arbres captent naturellement le CO² : il suffit d’en planter plus pour qu’ils absorbent les surplus de quantités que nous émettons. Voici une méthode sympathique, peu dangereuse, et à laquelle notre soutien est acquis. Problèmes : cette technique ne pourrait fonctionner qu’à très long terme, et laisse en suspend pour l’instant la quantité de terres urbaines ou agricoles qu’il faudrait convertir à cet effet. Mais de toutes les techniques évoquées, c’est la plus proche du fonctionnement des systèmes naturels, chers à Gunter Pauli.

Le rapport de la Royal Society considère cependant cette méthode comme peu efficace. De plus, le C0² prisonnier peut se retrouver libéré en cas d’incendie, par exemple, ou de retour aux pratiques de déforestation. Elle est en revanche très sûre et peu onéreuse. Quelques problèmes locaux de biodiversité peuvent toutefois se poser, et des conflits politiques liés à la gestion du territoire risqueraient se produire.

Brûler la biomasse
Certains nourrissent de grands espoirs dans la gestion de la biomasse. En fait, les plantes capturent une grande partie du CO²… tant qu’elles vivent. Mais lorsqu’elles se décomposent, le gaz carbonique est à nouveau libéré dans la nature. L’idée serait de récupérer tous ces déchets végétaux pour les empêcher de relâcher ce composé.

Pour James Lovelock, c’est quasiment une solution de la dernière chance : il faudrait selon lui encourager les agriculteurs à brûler leurs déchets agricoles puis à enterrer le charbon ainsi obtenu. Un peu de CO² serait produit pendant la transformation en charbon, mais la plus grosse partie serait séquestrée sous terre. Avantage de cette méthode : l’agriculteur pourrait convertir un petit pourcentage de ses déchets en biocarburant, ce qui lui permettrait de faire un profit, et donc la méthode ne nécessiterait pas de subvention particulière.

Mais l’enthousiasme de Lovelock n’est pas très contagieux. Le rapport de la Royal Society est beaucoup plus mitigé sur cette technique ou sur ses variations. Si elle présente l’avantage d’être assez sûre et d’un coût moyen, les résultats seraient médiocres et le temps nécessaire pour obtenir des résultats trop long face à l’urgence à laquelle nous sommes confrontés.

Aspiration et fertilisation des océans
On peut aussi travailler à partir des océans. Il existe en effet de nombreux échanges de CO² entre les eaux océaniques proches de la surface et l’atmosphère, alors que l’envoi de ce gaz vers les profondeurs est un cycle beaucoup plus long. L’idée serait donc de trouver des techniques pour accélérer ce cycle afin d’éviter l’envoi de doses massives de dioxyde de carbone dans les airs et de favoriser sa capture dans les profondeurs.

Lovelock - qui semble sur tous les fronts - travaille avec Chris Rapley à la technologie du “mélange des eaux”. Ils envisagent la création de “gros tuyaux”, des espèces d’aspirateurs gigantesques qui pomperaient l’eau de la surface pour l’envoyer vers les profondeurs, avec son CO² bien sûr.

Une autre méthode de capture océanique se nomme la “fertilisation des océans”. Un joli nom pour une entreprise qui suscite à juste titre quelques inquiétudes. Ce plan repose sur le phytoplancton, cette masse de plancton végétal qui vit dans les eaux superficielles de l’océan, qui absorbe le carbone, et rejette l’oxygène. En fait, c’est le principal fournisseur d’oxygène de la planète. Le phytoplancton est donc un grand consommateur de CO², mais il a besoin de fer pour se multiplier. Il suffirait donc diffuser de la limaille de fer dans les zones les moins fertiles des océans pour permettre un accroissement du phytoplancton, qui, proliférant, deviendrait donc capable d’effectuer sa tâche avec plus de puissance.

Le rapport de la Royal Society n’est pas tendre avec la technique de fertilisation des océans qui possède selon eux un très grand potentiel de risque écologique. Le seul avantage de cette méthode, précise le rapport, c’est qu’elle relativement peu onéreuse. En revanche son efficacité serait en fait très limitée. Ils ne sont pas très indulgents non plus avec la méthode des “aspirateurs”. Il n’est pas certain, affirment-ils, que l’envoi de CO² au fond des océans ne soit pas sans conséquences sur la faune et la flore marine. Sans compter que la quantité de du gaz carbonique atmosphérique capturée serait négligeable.

La chimie des silicates
Une autre technique, s’appliquant tant à la terre qu’à la mer, consisterait à utiliser la réaction de certains minéraux au gaz carbonique pour se débarrasser de ce dernier. On pourrait recouvrir par exemple des champs entiers de poudre de silicate. On obtiendrait des résultats analogues en plaçant ces minéraux dans les océans. La méthode serait efficace, peu risquée (il faut cependant que cela soit confirmé par des études à venir), en revanche elle serait très onéreuse, nécessitant l’extraction et le traitement d’une grande quantité de roche. Et comme toutes les méthodes d’élimination du CO², elle souffre de ses lenteurs naturelles.

Absorber le CO²
Reste les méthodes qui consistent à capturer directement le CO² dans l’atmosphère. Elles consistent essentiellement à construire des systèmes basés sur des composés chimiques capables d’absorber le CO². Elles disposent d’un haut degré de sécurité, ne mettent pas en danger le système écologique, et possèdent une capacité réelle d’action. En revanche, elles sont chères, demandent une grande quantité de R&D et d’infrastructure, et surtout, elles mettront longtemps à agir sur le réchauffement climatique.

Le National Geographic mentionne deux projets dans cette catégorie : la fabrication “d’arbres artificiels” - qui ressemblent plutôt à des panneaux de capteurs - qui possèderaient des “feuilles” capables d’absorber le gaz carbonique (voir photo). Une autre idée, étudiée au Centre de décision sur le climat de l’université Carnegie Mellon consisterait à installer des tours gigantesques (.pdf), de 120 m de hauteur et autant de diamètre, susceptibles de projeter dans les airs une solution d’hydroxyde de sodium susceptible d’absorber le CO².

Refroidir la planète
Lorsqu’on parle de géo-ingénierie, c’est plutôt aux techniques de refroidissement de la planète qu’on pense car ce sont celles qui s’apparentent le plus à de véritables grands travaux au niveau planétaire. L’idée est simple : il s’agit de refroidir la planète en réfléchissant mieux les rayons du soleil. Nombre de ces techniques reposent une caractéristique physique, l’albédo, une unité de mesure qui fait un rapport entre l’énergie solaire réfléchie et la surface, selon les capacités réfléchissantes de ces surfaces. En gros, plus un objet est clair, plus il aura tendance à refléter les rayons solaires et donc à les renvoyer vers l’espace, tandis que la couleur sombre aura tendance à les absorber.

Blanchir la planète
Donc on va chercher à blanchir la planète ! Pourquoi ne pas repeindre en blanc toutes les infrastructures humaines : routes, toits des bâtiments, etc. ? Reste que cette technique serait coûteuse (il faut constamment repeindre pour que l’installation reste fonctionnelle), et surtout efficace dans les régions les plus ensoleillées du globe. Mais surtout que l’ensemble des structures humaines ne couvre qu’1% de la surface du globe. Autrement dit, selon le rapport “c’est une des méthodes les plus onéreuses et les moins efficaces”. En revanche, on s’en doute, elle est parfaitement sans danger.

Il existe bien sûr des propositions plus pharaoniques : recouvrir les déserts d’une bâche blanche, par exemple. Petit inconvénient, il faudra dire adieu aux écosystèmes désertiques, qui n’y survivront pas. Mais ce ne serait pas le seul problème. Une telle approche risque, précise le rapport, “de perturber à large échelle la structure de la circulation atmosphérique, par exemple la mousson venue d’Afrique de l’Est qui apporte la pluie en Afrique subsaharienne”. Grosso modo, cette méthode a surtout des inconvénients : chère, dangereuse et d’une efficacité moyenne (les déserts occupent 2% de la surface du globe, soit à peine plus que les infrastructures d’origine humaine). Seul avantage, elle aurait des effets assez rapides.

Renvoyer la lumière du soleil
Encore plus mégalomane, l’idée de “miroirs solaires” entourant notre globe est la spéculation la plus proche de la science-fiction. Plusieurs versions ont été envisagées. Le rapport de la Royal Society mentionne une d’entre elles, datant de 1992, proposée par l’Académie des sciences américaine . Elle consiste à disposer 55 000 miroirs d’environ 100m² chacun en orbite autour de notre planète. Qu’on pourrait orienter pour nous soustraire en partie aux rayons solaires.

Une autre possibilité également mentionnée dans le rapport serait de créer un anneau de particules microscopiques, un peu comme on en trouve autour de Saturne, au niveau de l’équateur, à une altitude située entre 2000 et 4500 km. Cela aurait tendance, précise le rapport, à assombrir les tropiques pendant l’hiver, mais en été, le dispositif tendra à illuminer la nuit! Qu’importe, de toute façon, nous ne sommes pas prêts d’avoir les moyens de nous offrir un anneau de Saturne pour l’instant.

Les gouttelettes d’eau : développer la masse nuageuse
Abordons maintenant à des idées plus réalistes ; par exemple, augmenter l’albédo des océans en accroissant leur couverture nuageuse. C’est la fameuse technique des “gouttelettes d’eau” , une méthode qui semble séduire beaucoup de monde.

Elle est basée sur un principe apparemment très simple : une flotte de bateaux automatisés, aspirent de l’eau de mer et la projettent dans les airs afin de créer une importante couche de nuages au-dessus des eaux. Les rayons du soleil sont reflétés et la partie est gagnée, du moins l’espère-t-on.

Nombreux sont ceux, qui sont assez convaincus par cette technique. Elle est peu chère, (presque) faisable avec la technologie d’aujourd’hui, et son action serait assez rapide, puisqu’elle permettrait une baisse de la température dès la première année. Y a-t-il des inconvénients ? Il pourrait en fait en exister plusieurs.

Le rapport de la Royal Society est en effet plutôt mitigé. Il met en question la facilité à mettre en oeuvre cette technique, tant vantée par ses thuriféraires : on ne sait pas en fait exactement combien il faudrait propulser d’eau de mer pour obtenir un résultat vraiment convaincant. Le prix dépend d’ailleurs aussi de cette interrogation : s’il faut projeter beaucoup plus d’eau que prévu, beaucoup plus régulièrement, il est évident que le coût “modique” de cette entreprise risque d’exploser. Les dangers ? Certaines régions risquent de voir leur équilibre climatique perturbé.

En bref, cette technique des “gouttelettes” ne serait ni aussi intéressante, ni aussi bon marché qu’on le dit, mais elle possède certains avantages et ne mérite pas non plus d’être éliminée complètement.

Les aérosols stratosphériques
La technique des “aérosols stratosphériques” est un peu plus intrusive, mais semble-t-il plus prometteuse. Elle consiste à projeter dans la haute atmosphère des particules microscopiques contenant du soufre ; ce sont des poussières analogues à celles rejetées par les volcans. N’a-t-on pas constaté en effet une baisse d’un demi-degré des températures terrestres l’année qui suivit l’explosion du Pinatubo en 1991 ?

Voilà une technologie qui reçoit de nombreux compliments de la part des experts de la Royal Society ! Son efficacité est réelle ; à l’instar de la technique des gouttelettes, elle pourrait faire baisser les températures dès la première année. Son prix n’est de surcroit pas très élevé. Ah oui, il y a tout de même un petit problème : elle est dangereuse. Elle pourrait d’abord avoir un effet négatif dans certaines régions sur le cycle des pluies. En fait, elle pourrait même mettre en danger la couche d’ozone ! En effet, on a constaté après l’explosion du Pinatubo une baisse de 2% environ des niveaux d’ozone dans la stratosphère.

Il y a un danger additionnel, souligné par la revue Wired : si cette solution marche, il faudra qu’elle le fasse longtemps. Selon les recherches de Damon Matthews, de l’université Concordia au Québec, et de Ken Caldeira, du département d’écologie globale de l’université de Stanford, arrêter brusquement l’envoi d’aérosols stratosphériques pourrait avoir comme conséquence de relancer le réchauffement climatique, mais 10 à 20 fois plus rapidement qu’aujourd’hui. En effet, le CO² qui aura été capturé par les réservoirs naturels de la planète se retrouverait brutalement libéré en cas d’arrêt malencontreux du processus.“Ce réchauffement rapide”, explique Wired “correspondrait à 7° supplémentaires par décennie, ce qui ravagerait la planète et mettrait la civilisation en danger”. En fait, il faudrait que cette infrastructure tourne sans panne pendant plusieurs centaines d’années, voire des millénaires, malgré les guerres, les révolutions ou les crises économiques. Or, comme le rappelle Caldeira : “Nous n’avons jamais vu de systèmes fonctionner des milliers d’années sans perturbation”.

Quelle serait la meilleure solution technique ?
Quelles sont les technologies préférées par les auteurs du rapport du rapport de la Royal Society ? Si l’on combine tous les critères d’efficacité, de prix, de rapidité d’action et de risques, quelles sont les méthodes qui s’en sortent le mieux ?

Les techniques d’élimination du CO² ont pour avantage d’attaquer directement la cause du réchauffement et donc de pouvoir aussi soigner certaines conséquences secondaires comme l’acidification des océans. Mais elles sont bien trop lentes à agir pour pouvoir être envisagées et permettre de nous sauver de la catastrophe écologique qui s’annonce.

Contrairement à ce que la prudence pourrait nous faire penser, leurs préférences vont donc pour des techniques de géo-ingénierie pures, radicales. Dans le domaine de l’extraction du carbone, les experts britanniques privilégient donc le retrait du CO² directement depuis l’atmosphère, ainsi que l’usage des silicates pour favoriser des réactions chimiques positives . Dans celui de la gestion des rayons solaires, ce sont les aérosols stratosphériques qui l’emportent, à condition toutefois que soient multipliées les études sur son impact possible.

Mais le rapport de la Royal Society ne s’arrête pas aux aspects technologiques. Il aborde aussi l’éthique, l’économie et la gouvernance : et ces raisons là ne doivent pas être les dernières à présider nos choix comme nous le verrons dans le prochain article.

Rémi Sussan

nemo
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Re: Un scenario, vite !

Message par nemo » 27 oct. 2009, 10:53

Bon Dieu ces gens me font peur! [-o<
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Re: Refroidissement artificiel / géo-ingénierie

Message par géant » 05 nov. 2009, 00:33

Dans un rapport de l'Institut britannique de mécanique avancée (IMechE) http://www.imeche.org/NR/rdonlyres/8724 ... to_act.pdf , propose la mise en place d’arbre artificiel. Cette idée a été mise en ligne par le site le figaro http://www.lefigaro.fr/vert/2 ... tique-.php, BBC News world «'Artificial trees' to cut carbon http:/ ... 223528.stm» qui capture le dioxygène 100 fois plus qu'un vrai arbres, avez vous une idée su la manière de capturer le dioxygène en expérience.



Elle fait partie des idées pour amener la technologie au service de la réduction des gaz carbonique. Les autres idées : d'étudier les solutions au réchauffement climatique a grande échelle, nous avons 5 thèmes : La vidéo ici http://www.dailymotion.com/video/x3 ... ons44_news, un extrait d'une vidéo de 50 min passé sur france5 produit par la BBC http://www.dailymotion.com/video/x38g9p ... ons44_news. 2007 en septembre (5 plans pour réduire le CO2 ) et la deuxième partie est sur les arbres artificielles ( à 6.21 min) avec une explication de leur fonctionnement



L’idée de planter des arbres artificiels sur les bords de l’autoroute ou endroit très pollué me parait être la meilleur solution en terme technique, financier et risque sur l’environnement.

L’avantage est qu’il est moins sensible au saison, permet d’être rapidement opérationnelle.Voir aussi des glaciers artificiels pour répondre à la rarefication de l'eau et la disparition des glaciers. ce sont des mesures ntéressantes, mais qui ne sont pas la panacée. Leur but et de nous laisser plus de temps ( retarder l'échéance) pour nous pemettre de nous adapter et de changer nos modes de vie



Source :

DOCUMENT PDF - Le rapport intégral de l ... act.pdf [/b]

Réduire les émissions de CO2 http://www ... e-co2-.php.

Mon blog : http://citoyenactif.20minutes-blogs.fr/ ... tique.html

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Re: Un scenario, vite !

Message par energy_isere » 05 nov. 2009, 12:14

A géant,

cette histoire d "arbres artificiels" a été présentée dans ce post de Aout 2009
http://forums.oleocene.org/viewtopic.ph ... 11#p250311
(l' article du Figaro).
Y voir mes commentaires.
geant a écrit :qui capture le dioxygène 100 fois plus qu'un vrai arbres, avez vous une idée su la manière de capturer le dioxygène en expérience.....
Ah la belle bourde !
C' est de CO2 qu' on parle pas de O2 (dioxygéne).

Des arbres artificiels : encore une belle escroquerie du public pour lui faire croire que ""c'est comme si c' était la nature".

La réalité c' est que dans ce qui est une machine industrielle (puisqu' il faudrait en fabriquer des centaines de milliers) il faudra à l' aide d' énergie (éolienne telle que proposé) capter le CO2, le liquéfier et l' envoyer dans un réseau de CO2-duc pour aller l' enfouir loin du regard et loin de la ville.

Un vrai arbre garde le Carbone sous forme décomposée par photosynthése et recomposée chimiquement en cellulose et lignine, et il reste sur pied et sur place.

C' est présenté de façon greentech, mais en réalité c' est aussi industriel que les autres solutions de captation et stockage de CO2.

Mais tous les nigauds de journaleux se font attraper. Comme des mouches sur du papier tue-mouche.

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